Programme du NPA

[Ottokar]

Extrait du programme du NPA, glané sur un tract en Ile de France mais c'est repris ailleurs :

Aux côtés des salariés et de leurs luttes

Nous récupérerons les aides et subventions versées aux entreprises qui ont licencié. Nous supprimerons immédiatement toutes les aides directes au patronat et nous réaffecterons les sommes correspondantes dans trois actions nouvelles :

        * Constitution de fonds régionaux publics d’investissement, qui seront mis à la disposition des coopératives ouvrières et des producteurs candidats à la reprise autogérée,, par les travailleurs eux-mêmes, de sites fermés ou démantelés par les capitalistes.

        * Mise en place d’offices publics régionaux de conseil juridique aux salariés. Les ressources de ces offices seront, notamment, placées gratuitement à la disposition des organisations syndicales de travailleurs et des représentants des salariés aux CE, pour instruire au civil comme au pénal, ainsi que devant les chambres prud’homales, les dossiers d’infractions aux lois commises par les patrons.

        * Création de fonds régionaux de solidarité avec les travailleurs en lutte.

Il ne s'agit pas d'interdire les licenciements pour faire tourner l'économie au service de la collectivité. il s'agit d'encourager les coopératives, les reprises d'entreprises par les salariés, vieilles lunes déjà essayées par le mouvement ouvrier il y a plus d'un siècle et qui ont fini en impasse.

Utopie réformiste et triste recul.

[Zimer]

Réforme sociale ou révolution ? (II)

Rosa Luxemburg
2. Les syndicats, les coopératives et la démocratie politique

Le socialisme de Bernstein tend, nous l’avons vu, à faire participer les ouvriers à la richesse sociale, à transformer les pauvres en riches. Par quelle voie y parviendra-t-on ? Dans ses articles parus dans la Neue Zeit et intitulés : " Problèmes du socialisme " il n’y faisait que de très vagues allusions. Dans son livre, en revanche, il nous donne sur cette question toutes les précisions désirables. Son socialisme dit être réalisé par deux moyens : par les syndicats ou, comme il dit, par la démocratie économique et par les coopératives. Grâce aux premiers il veut supprimer le profit industriel, par les secondes le profit commercial.

Les coopératives, et d’abord les coopératives de production sont des institutions de nature hybride au sein de l’économie capitaliste : elles constituent une production socialisée en miniature, qui s’accompagne d’un échange capitaliste. Mais dans l’économie capitaliste l’échange domine la production ; à cause de la concurrence il exige, pour que puisse vivre l’entreprise, une exploitation impitoyable de la force de travail, c’est-à-dire la domination complète du processus de production par les intérêts capitalistes

Rosa contre Bernstein
IL faut bien faire vibrer la corde libertaire et syndicaliste , au passage il me semble qu'en Italie notament la mise en coopérative a été un moyen utilisé par le patron pour se débarasser des boites pas assez rentables ...

Au delà de ça il est en effet notable que le NPA décline plein de mesure qui apparaissent comme des gadjets avec un ton un peu radical mais avec une préoccupation que resume un de leur principaux Slogan " C'est Possible ! " Oui le NPA avance des "propositions " qui doivent apparaitre comme réaliste ,comme pouvant être mis en place par une bonne gauche . Le programme du NPA apparit bien plus comme un catalogue de propositions que comme l'énoncé de revendications et d'objectifs de luttes ...

[Matrok]

Il ne s'agit pas d'interdire les licenciements pour faire tourner l'économie au service de la collectivité. il s'agit d'encourager les coopératives, les reprises d'entreprises par les salariés, vieilles lunes déjà essayées par le mouvement ouvrier il y a plus d'un siècle et qui ont fini en impasse.

Sur le chemin du boulot, j'ai pourtant vu des affiches du NPA avec écrit "interdisons les licenciements !" C'est moi qui ai rêvé alors ? Ou bien tu tires une conclusion abusive d'un seul point de leur programme ?

[titi]

oh ce n'est pas nouveau que le npa peut dire tout et son contraire
chacun y trouve ce qu'il veut y voir, et personne ne progresse

[Matrok]

oh ce n'est pas nouveau que le npa peut dire tout et son contraire

Mais en quoi est-ce que la proposition mise en gras ci-dessus est contradictoire avec l'interdiction des licenciements ? Je ne comprends pas où est la logique de ce raisonnement, s'il y en a une.

[Ottokar]

La proposition mise en gras est coupée de sa subordonnée... je ne reproche pas au NPA de ne pas réclamer l'interdiction des licenciements. En l'occurrence, ce n'est pas de cela qu'il s'agit, mais de la suppression des aides aux entreprises (qui licencient ou n'embauchent pas, d'ailleurs, comme l'ont montré 10 fois les conseillers LO du temps de leur mandat).

LO dit "les entreprises touchent le pognon et ne font rien, arrêtons de le leur donner et s'ils s'avèrent incapables de faire tourner l'économie, les travailleurs s'en chargeront eux-mêmes". C'est un mot d'ordre de propagande, qui suppose une forte mobilisation, l'expropriation des capitalistes et la prise du pouvoir par les travailleurs. Bref on est pas loin d'un 36 ou de 17....

Le NPA se veut sans doute plus "réaliste" et dit "supprimons les aides, transformons les en aides aux coopératives et aux salariés désireux de reprendre leur entreprise délaissée par leurs patrons".

Cela c'est une vieille lune, c'est Lip (à la fin), la verrerie de Carmaux ou encore avant, les niaiseries proudhoniennes.

Le NPA voulait reprendre "le meilleur du mouvement ouvrier". Il n'était pas forcé d'en revenir au pire... ou au moins politique, à ce qui a déjà été tenté il y a 150 ans et qui n'a pas marché.

[clavez]

Effectivement, pour parraitre raisonnable, capable de mettre les mains dans le camboui, le NPA fait dans le programe omnibus. Ce qui est une vieille pratique électorale.
Sur les coopératives, je me rappel avoir lu un livre de Béatrice Potter-Webb, une des fondatrices du socialisme fabien, qui faisait le bilan du mouvement coopératif anglais. Elle en venait à la conclusion que seules fonctionnaient les coopératives de distribution basées sur les consommateurs. Les coppératives de productions perduraient si elles se transformaient en entreprises normales mais, en général, échouaient du fait des contradictions de l'organisation capitaliste du travail (opposition travail manuel travail intélectuel; appropriation par le patron de l'organisation de la coopération sociale).
On en revient toujours au droit des chefs à commander.