interwiew d' OB

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par ulm » 25 Août 2010, 03:57

a écrit :Mercredi s'ouvre à Port-Leucate, dans l'Aude, la 2e université du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Après un revers cuisant aux élections régionales, Olivier Besancenot, le porte-parole du mouvement, veut aborder cette rentrée sous le signe du combat… et de l'humilité. Il s'en explique au JDD.fr.

Olivier Besancenot et le NPA ouvrent leur université d'été le 25 août à Port-Leucate. (Reuters)
La 2e université du NPA débute mercredi. Sous quelle thématique centrale s'inscrit-elle?

Sur des réflexions stratégiques de ce que pourrait être le socialisme au 21e siècle et plus concrètement sur les plages de la rentrée. C'est-à-dire un NPA qui soit dans les starting-blocks de la rentrée autour de la politique sécuritaire et xénophobe du gouvernement et évidemment sur la bataille des retraites.
Le NPA peut-il réinventer le socialisme?

Tout seul, évidemment non. Mais en tous les cas, une des fonctions de ce nouvel outil politique que l'on a construit c'est aussi d'apporter notre contribution à cette réflexion programmatique. On est bien conscient que seul, on n'arrivera à rien. Mais dans le cadre des luttes, des expériences collectives et surtout en partenariat avec d'autres organisations au-delà de nos frontières, on apporte nos réflexions sur ce que pourrait être un autre type de pouvoir, un autre type de partage des richesses, de partage du temps de travail et comment imaginer un socialisme où l'écologie ne soit pas soluble dans la marchandise.

«2012 se joue en partie aujourd'hui autour de la bataille des retraites»
Quelles sont vos relations avec le PCF et le Parti de gauche dans cette optique? Une candidature unique semble impossible…

Le Front de gauche a ses propres débats et ses propres discussions visiblement sur la candidature de 2012. De notre côté, quoi qu'il en soit, on abordera lors notre congrès du mois de novembre la question de 2012 mais d'abord sur le 'quoi' et 'pourquoi faire' avant le 'qui'. Nous tenons à alerter toute la gauche sur cette rentrée. L'issue du projet de réforme Sarkozy-Woerth ne se jouera pas en 2012. En revanche, c'est beaucoup de l'issue de 2012 qui se joue autour la bataille des retraites. Le rapport de force ne sera pas le même si Sarkozy réussit à faire passer sa réforme ou, au contraire, si c'est le mouvement ouvrier rassemblé qui réussit à la stopper.

Le NPA est-il soluble dans une formation politique plus large?

(Rires). Le NPA n'a jamais été une fin en soi. Le parti politique, c'est un moyen, pas une fin. Nous n'avons pas de rapport fétichiste au parti. On est confronté à une crise existentielle un an et demi après notre formation. Je dirais que c'est de bonne guerre: quand on a un an et demi, on apprend encore à marcher. Parfois il faut tomber pour apprendre. On sort d'un revers électoral qui nous pousse à réfléchir plus profondément sur ce qu'on a bien fait mais aussi sur ce qu'on a mal fait.

Comment justement relever le faible score enregistré aux régionales?

Le reflux des luttes sociales ne nous aide pas. Nos positions sont indexées sur la cote de confiance qu'ont les salariés dans leur propre force. On a fait également des erreurs politiques. Je pense que l'on avait une stratégie qui n'était pas visible. On avait réussi à faire une synthèse d'une orientation unitaire et radicale et là, on a perdu un peu sur les deux tableaux. Il nous faut redéfinir une orientation pour occuper l'espace anticapitaliste qui existe toujours car dans le fond de l'air social, il y a du rouge et il y a de la révolte.

«Le gouvernement joue des peurs»
Vous aviez déclaré vouloir prendre du recul. Ça a été le cas, on vous a peu entendu sur l'affaire Woerth, sur la sécurité…

Non, on s'est fait entendre. Mais c'est vrai qu'après un revers électoral on a eu une certaine discrétion dans les médias, ne serait-ce que par humilité. Et cette humilité là, on continue à la revendiquer dans cette rentrée. Mais le NPA reste combatif. On était présent sur la thématique des retraites dès le mois de mai, notamment par des meetings unitaires.

Daniel Cohn-Bendit n'a pas été très tendre avec vous lors des Journées d'été d'Europe Ecologie/Les Verts, fustigeant votre incapacité à faire de l'anticapitalisme un succès…

Ecoutez, ça me laisse complètement indifférent. Je ne compte pas sur lui pour faire de l'anticapitalisme un succès. C'est quelqu'un qui mène son combat dans l'économie de marché. Vous savez, les petites phrases, les peaux de bananes, il ne faut pas compter sur moi pour les glisser sous les pieds des autres. Notamment à gauche. C'est aux responsables d'Europe Ecologie de prendre leurs responsabilités. Mais je ne suis pas là pour distribuer les bons et les mauvais points.

Le 7 septembre marquera-t-il la vraie rentrée politique et sociale?
Oui. Le 4 et le 7 septembre. Le 4, c'est une grande manifestation contre la politique sécuritaire et raciste du gouvernement. Et le 7, c'est la première grande grève sur la question des retraites.

Pour nous, c'est une même rentrée sociale et politique contre un gouvernement qui veut faire passer des réformes libérales et qui joue des peurs et qui veut faire peur, c'est-à-dire qui réprime.

«La révolte solidaire reste le seul antidote à la crise»
C'est le début de la chute de l'empire Sarkozy?

On fera tout pour. Si on veut éviter un deuxième mandat de Nicolas Sarkozy en 2012, il faut affaiblir et fragiliser sa politique maintenant. Et c'est notamment autour de la bataille des retraites que ça se joue.

L'anti-sarkozysme fait-il une politique?

Non, c'est sûr, mais c'est un acte de salubrité publique. Quand on voit la fuite en avant raciste, xénophobe et nauséabonde à laquelle on a eu droit cet été on se dit qu'il faut savoir dire 'non'. Ça ne suffit pas, c'est sûr, mais il faut savoir dire non.

Défaire la droite, ça se fera dans la rue?

Le pouvoir de la rue a une histoire dans ce pays, il est parfois plus fort que celui des gouvernants. Et ça les agace beaucoup. La révolte solidaire reste le seul antidote à la crise.
ulm
 
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Message par Zelda » 25 Août 2010, 07:29

a écrit :On avait réussi à faire une synthèse d'une orientation unitaire et radicale et là, on a perdu un peu sur les deux tableaux. Il nous faut redéfinir une orientation pour occuper l'espace anticapitaliste qui existe toujours car dans le fond de l'air social, il y a du rouge et il y a de la révolte.

(.../...)

Non, on s'est fait entendre. Mais c'est vrai qu'après un revers électoral on a eu une certaine discrétion dans les médias, ne serait-ce que par humilité. Et cette humilité là, on continue à la revendiquer dans cette rentrée.


:D
Zelda
 
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Message par satanas » 25 Août 2010, 09:03

a écrit :La révolte solidaire reste le seul antidote à la crise»
C'est le début de la chute de l'empire Sarkozy?

On fera tout pour. Si on veut éviter un deuxième mandat de Nicolas Sarkozy en 2012, il faut affaiblir et fragiliser sa politique maintenant. Et c'est notamment autour de la bataille des retraites que ça se joue.

L'anti-sarkozysme fait-il une politique?

Non, c'est sûr, mais c'est un acte de salubrité publique. Quand on voit la fuite en avant raciste, xénophobe et nauséabonde à laquelle on a eu droit cet été on se dit qu'il faut savoir dire 'non'. Ça ne suffit pas, c'est sûr, mais il faut savoir dire non.

Défaire la droite, ça se fera dans la rue?




NPA : Nouveau Parti Antisarkoziste ?

Pas grand chose de dit sur l'offensive des capitalistes, quelque soit les larbins qui la mettent en oeuvre.

"Sarko dehors !"
Ca plait sûrement à beaucoup de monde (pas qu'à gauche ou chez les travailleurs) mais ça ne dit pas clairement que klze véritable ennemi à combattre, c'est la bourgeoisie et que l'arme des travailleurs c'est la lutte de classe quelque soit les guignols qui la mènent au service des exploiteurs.......
satanas
 
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Message par Zappa » 25 Août 2010, 10:51

(ulm @ mercredi 25 août 2010 à 04:57 a écrit :
a écrit : Le reflux des luttes sociales ne nous aide pas.

Je reviens là dessus. J'avais déjà dit à des camarades de LO, qui étaient restés sur la critique que le NPA repeint toujours la réalité en rose et est trop enthousiaste sur la période, qu'en fait il y avait eu un bon petit virage à ce niveau : le NPA s'invente sa période de recul pour justifier... son score aux régionales et le peu d'adhésion à son organisation.
Reflux des luttes sociales par rapport à quand, par rapport à quoi ? Peut-être que ça sera un peu plus développé voir théorisé au prochain congrès, à défaut de balancer ça à droite à gauche comme une évidence. En attendant, je souligne et j'applaudis. =D>
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Message par Crockette » 25 Août 2010, 11:01

bon faut dire que plusieurs erreurs ont plombé le NPA :

- mettre une candidate voilée sur la liste...
- définir une action politique uniquement basée sur l'opposition à la droite d'où le titre de NPA...
- abandonner le discours de l'équilibrage (ds un premier temps j'entends bien) des pouvoirs entre travailleurs et patrons...en matière de planning, opposition aux licenciements, pouvoir décisionnaire des travailleurs dans le capital, les investissements, la couverture santé, les orientations statégiques de la boite etc...etc. là le NPA a totalement déserté ce sujet comme le front de gauche d'ailleurs qui n'hésite pas à légitimer le fait que les travailleurs continuent à être considérés comme des gosses ds l'entreprise..... il n'y a guère plus que LO qui en parle de temps en temps...pas suffisammment à mon goût, mais c'est déjà mieux que le NPA.

le NPA a axé toute sa conduite médiatique sur la défense du service public et la retraite, c'est important certes, mais ça ne le différencie plus du tout avec mélenchon et Mg buffet, Piquet, et compagnie...sans parler des socialos qui ont aujourd'hui le meme discours quasiment.

conclusion : seul un discours offensif sur les relations patrons/travailleurs peut porter ses fruits, c'est un des domaines phares où des orgas comme le NPA et LO ont la capacité de s'entendre et de proposer des mesures radicales par rapport au front de gauche et au PS. ce thème est d'autant plus primordial qu'aujourd'hui nous assistons à une déconfiture sans précédent des syndicats qui ne cessent de reculer et de se diviser face au medef.(la question des retraites étant l'arbre qui cache la foret)

sinon sur france inter ce matin, la journaliste a fait un commentaire très acide sur le NPA et elle a conclu que "c'est pas demain la veille que OB passera chez drucker"...

je trouve dommage que OB est en chute car avec l'histoire pourrie du taser, et la bande de pieds nickelés qui avaient enquété sur lui pour savoir s'il avait des voitures de luxe, ou un logement de bourgeois etc,, il était au plus haut ds les cotes médiatiques il faut le dire...
Crockette
 

Message par Zelda » 25 Août 2010, 11:04

@ Zappa

Donc tu applaudis que

a écrit :le NPA s'invente sa période de recul pour justifier... son score aux régionales et le peu d'adhésion à son organisation.


:D
Zelda
 
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Message par Crockette » 25 Août 2010, 17:19

tiens je viens de dire des betises ci dessus, puisqu'un sondage tns sofres, pour le nouvel obs place OB à 9% loin devant le front de gauche... :wacko: :wacko:
pour le sélections présidentielles..
Crockette
 

Message par Sinoue » 25 Août 2010, 20:52

J'ai même aussi lu ça:

"Autre motif de satisfaction pour la garde rapprochée de "DSK": les bons reports de voix de l'extrême gauche, 71% des sympathisants d'Olivier Besancenot affirmant qu'ils voteront pour lui au deuxième tour."

Comme quoi les sondages, c'est vraiment n'importe quoi. La politique politicienne aussi d'ailleurs. Qui s'y frotte s'y pique.
Sinoue
 
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Message par Lao She » 27 Août 2010, 11:53

(Sinoue @ mercredi 25 août 2010 à 21:52 a écrit :J'ai même aussi lu ça:

"Autre motif de satisfaction pour la garde rapprochée de "DSK": les bons reports de voix de l'extrême gauche, 71% des sympathisants d'Olivier Besancenot affirmant qu'ils voteront pour lui au deuxième tour."

Comme quoi les sondages, c'est vraiment n'importe quoi. La politique politicienne aussi d'ailleurs. Qui s'y frotte s'y pique.

Parce que selon toi il y aurait une barrière étanche en les électorats NPA et PS ?
Dans les discussions, la quasi totalité de nos interlocuteurs ne veulent plus voir Sarkosy en 2012.
DSk est considéré dans les médias et... les sondages comme celui au PS qui aurait le plus de chance "de battre Sarkosy".
Crois-tu que tous les électeurs potentiels de Besancenot (les sondages parlent de 7%) à qui on demande au deuxième tour qu'est-ce que vous faites si c'est DSK face à Sarkosy réponderaient on s'en fout ?
Et plus nous allons nous approcher de 2012 plus les illusions électorales vont remonter surtout si le "tout sauf Sarkosy" est répété.
Lao She
 
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Message par Gaby » 27 Août 2010, 11:58

(Lao She @ vendredi 27 août 2010 à 12:53 a écrit : Parce que selon toi il y aurait une barrière étanche en les électorats NPA et PS ?

Sauf surprise, changement important de la situation politique, à mon avis LO votera à gauche au 2eme tour en 2012. Ou alors ce ne serait absolument pas cohérent avec 2007.
Gaby
 
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