Manifestants et casseurs

par **ianovka** » 23 Oct 2010, 11:27

Hier à Lyon des militants d'extrème droite ont essayer de venir en découdre.

Article du Progrès de Lyon

par **Matrok** » 23 Oct 2010, 11:28

Le témoignage retransmit ici par colbleu est cohérent avec bien d'autres témoignages entendus en vrai et lus par ci par là... à part pour le chiffre de "plus de 45000 manifestants" qui est bien sûr le chiffre avancé par les syndicats, et que tout le monde sait surestimé d'un facteur 2 environ.

Mais quitte à paraître naïf, comme je n'étais pas là : c'est quoi concrètement le "marqueur orange" dont parlent plusieurs témoignages ?

-----

À part ça, l'AG inter-universitaire qui s'est tenue hier 12h30 dans un amphi de l'INSA (campus de la Doua, Lyon 1) a voté à l'unanimité le mot d'ordre de "grève générale jusqu'au retrait de la réforme", ce qui à mon avis n'engage pas à grand chose puisque de fait les étudiants sont à la traîne de la grève et donc des syndicats, mais au moins ça a le mérite d'être clair.

Il y a eu une intervention d'un camarade de LO. Je suis désolé de n'avoir pas noté ce qu'il a dit, dans mes notes il y a juste écrit "lapsus tueur", je me souviens que l'amphi avait bien rigolé, mais alors je n'ai aucun souvenir précis. Dommage.

Je parle de cette AG ici parce que évidemment on a aussi causé du sujet de ce fil : Plusieurs intervenants se réclamant à la fois de la FSE et de la JCML sont intervenus sur le thème "c'était pas des casseurs, mais des émeutiers" dont on devrait être solidaires. L'un de ces militants avançait par ailleurs que ce seraient des militants d'extrême droite qui auraient provoqué la police sur la place Bellecour... pas gêné visiblement par la contradiction. Bon, passons.

[edit]Je n'avais pas vu le lien posté par ianovka avant d'écrire ça...[/edit]

Il s'est aussi fait l'écho de la situation dans les lycées : apparemment à Bron, ceux qui bloquent le lycée tous les matins subissent la pression d'une association de parents d'élèves de droite, qui les charrient, prennent des photos, etc... Plusieurs intervenantes dont des lycéennes faisaient état de l'ambiance de peur qui s'était installée : peur des sanctions, des parents, des flics et des casseurs.

La question d'aider les lycéens à organiser leurs SO n'a pas été vraiment discutée, en partie parce que les vacances de la Toussaint commencent et qu'elle se posera vraiment seulement à la rentrée, si le mouvement reprend.

-----

Par ailleurs mon frangin, prof à Sarcelles (dans le 93, on quitte le Rhône), m'a dit que certains de ses élèves de seconde qui n'étaient pas venus en cours je ne sais plus quel jour, lui ont dit que c'est parce qu'ils avaient croisé des cordons de flics qui leur avaient dit "rentrez chez vous, le lycée est fermé". Ce qui était faux, le lycée était ouvert et pas bloqué. Lui interprétait ça de cette façon : laisser les jeunes sans encadrement et donc les pousser à la casse.

par **Antigone** » 24 Oct 2010, 13:53

a écrit :Mais quitte à paraître naïf, comme je n'étais pas là : c'est quoi concrètement le "marqueur orange" dont parlent plusieurs témoignages ?

Il s'agit dune arme létale qui tire des projectiles.
La version utilisée à Lyon serait la 2e en partant de la gauche (impact + peinture indélibile) sur cette page:
http://www.fnherstal.com/index.php?id=368&...Hash=e986d98776

par **lucifer** » 24 Oct 2010, 15:52

(Antigone @ dimanche 24 octobre 2010 à 14:53 a écrit :
a écrit :Mais quitte à paraître naïf, comme je n'étais pas là : c'est quoi concrètement le "marqueur orange" dont parlent plusieurs témoignages ?

Il s'agit dune arme létale qui tire des projectiles.
La version utilisée à Lyon serait la 2e en partant de la gauche (impact + peinture indélibile) sur cette page:
http://www.fnherstal.com/index.php?id=368&...Hash=e986d98776
Sans vouloir te contrarier Antigone,dire"il s'agit d'une arme léthale"est plus qu'excessif.Le fabriquant lui a donné l'appellation"moins léthal"car il s'agit de l'arme envoyant des projectiles la moins dangereuse de la panoplie des forces de répression.

Tout arme envoyant des projectiles est considérée comme potentiellement léthale(impact a la tempe,sujet handicapé,choc émotionel=arret cardiaque,etc....Celle ci tire des projectiles non pénétrants,égal a un coup de poing,et laisse sur la cible une trace de couleur.

Les objectifs,avec cette arme sont:-briser"l'enthousiasme"du manifestant-l'interpeller plus facilement-pouvoir,grace a l'impact couleur,l'accuser "d'agression sur les forces de l'ordre".

Si les forces de répression passaient au stade superieur et voulaient tuer,elles ont le bon vieux "python 357"ou le fusil d'assaut"clairon".

par **zejarda** » 24 Oct 2010, 16:03

un article de LO sur le lycée Joliot-Curie et sur le role des CRS

a écrit :
Lycée Joliot-Curie Nanterre (Hauts-de-Seine) : l'art d'envenimer la situation

Le lycée Joliot-Curie de Nanterre a fait les titres des médias, lundi 18 et mardi 19 octobre, à cause d'affrontements entre jeunes et policiers avec incendies de voitures.

Venant après des semaines de mobilisation des enseignants, le mouvement des lycéens n'était pourtant pas du tout parti pour prendre ce chemin. Il a débuté par une assemblée générale autorisée dans le lycée vendredi 8, qui a voté le blocage du lycée pour la journée du mardi 12 octobre.

Ce jour-là et le lendemain, le blocage s'est déroulé sans incident.

Les choses ont commencé à changer le jeudi 14, lorsque les forces de police se sont alignées devant l'entrée de l'établissement pour officiellement « permettre l'accès des élèves au lycée » et donc mettre en échec toute tentative de blocage. Il était clair que bien peu allaient entrer dans le lycée sous la protection des uniformes. La mobilisation a continué, et ce jour-là les incidents ont été limités.

Mais le lendemain, le dispositif policier s'est durci : policiers en grande tenue, casqués et munis de boucliers, dans l'emprise même de l'établissement, faisant un cordon devant l'entrée des élèves. Cela ne pouvait être ressenti que comme une provocation. Les policiers ont cherché à déloger les jeunes qui occupaient la chaussée et bloquaient les voitures, usant de gaz lacrymogènes. Des heurts se sont produits, les jeunes se mettant à lancer des projectiles, les policiers utilisant des flash-balls, dont une fois au moins, selon les témoins, à tir tendu, ceci au lendemain des incidents de Montreuil où un jeune avait eu le visage gravement atteint par ce type de projectile.

La semaine suivante, dès lundi 18 octobre, les autorités, avec l'accord de la direction de l'établissement et malgré l'appel des enseignants, ont pris la responsabilité de remettre en place le même dispositif policier.

Malgré une tentative avortée de certains élèves participant au mouvement pour tenir une assemblée générale dans l'enceinte de l'établissement, des jeunes, pour la plupart venus de l'extérieur, ont relancé les affrontements avec la police et se sont ensuite déplacés dans la ville, laissant un sillon d'abribus brisés et de véhicules brûlés. Ce sont les scènes que les médias ont montrées. Et une fois ce genre d'engrenage enclenché, nul ne sait comment il peut s'arrêter. Ainsi, le lendemain, de nouveaux incidents se produisaient.

Si tout le dispositif policier avait pour objectif de rétablir le fonctionnement normal du lycée, on voit à quel échec lamentable il a conduit. La direction de l'établissement, qui se flattait de ne pas permettre les débordements, a conduit au résultat exactement inverse.

par **Faber** » 25 Oct 2010, 08:34

un peu étrange le dernier paragraphe, ou alors insuffisamment ironique, d'autant qu'il est fort bien expliqué plus haut que mettre des CRS en cordon autour ou au contact de jeunes rassemblés constitue une provocation.
C'est exactement ce qui est employé à Lyon, en "enfermant" les jeunes place Bellecour, la police n'assure la sécurité ni des biens ni des personnes, mais fait exactement le contraire.
Vu aussi mardi, un cordon de CRS entre un cortège lycéen qui rejoignait la manif (depuis Saint just, pas la porte à coté) et le début des cortèges syndicaux. Les Lycéens venaient de faire tout le parcours de la manif en sens inverse sans incidents notables, comme disent les journalistes, et c'est en arrivant à 200 mètres du rassemblement que les flics se sont avancés vers eux, sans aucune raison. Il a fallu contourner ce cordon, cela aurait pu partir en sucette à n'importe quel moment...

par **Gaby** » 25 Oct 2010, 11:00

Des flics qui veulent provoquer un emportement de la manif' et sa dispersion en s'attaquant à une banque.

http://www.youtube.com/watch?v=mOk_4hBXjSw

Ceci dit, péter une banque, si le mouvement en arrive là un jour et qu'on s'y met à plusieurs dizaines de milliers plutôt qu'à quelques-uns, c'est bon on a gagné, on aura fait mieux que les Communards.

Article sur le sujet sur le site d'ASI :

http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3473

par **com_71** » 25 Oct 2010, 12:44

(Gaby @ lundi 25 octobre 2010 à 12:00 a écrit :
Ceci dit, péter une banque, si le mouvement en arrive là un jour et qu'on s'y met à plusieurs dizaines de milliers plutôt qu'à quelques-uns, c'est bon on a gagné, on aura fait mieux que les Communards.
Smiley oublié ?

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.

Manifestants et casseurs

Qui est en ligne ?