Ci-joint le communiqué qui a été tranmis, avec les communiqués des différentes orgas, à la liste "22/23 septembre", à charlie-hebdo, au canard enchaine et à indymédia.
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Un petit bilan des Journées de la Rue Qui Gouverne.
A l'occasion des journées parlementaires de l'UMP, les 22 et 23
septembre à Nancy ont été organisées les Journées de la Rue Qui Gouverne, contres journées de manifestations et forums divers articulées autour d'une manifestation unitaire le lundi 22 septembre à 17h30 (unitaire car l'appel à cette manifestation allait au-delà des organisations soutenant le collectif).
- Dimanche 21 au soir le collectif organise l'accueil des participant à la gare (une centaine de personnes présentes).
Présence de quelques dizaines de CRS chargés de protéger les
participants UMP arrivant en train. A chaque arrivée les membres du collectif accueillent les UMP avec des choeurs protestataires (souvent faux....). Ils parviennent à accompagner des UMP jusque dans le Hall de leur hôtel en chantant, au grand désarroi de la police. L'évacuation
de l'hôtel se fait à la demande des employés de l'hôtel et sans
heurts, aucun contact autre que sonore entre l'UMP et le
collectif. Les forces de l'ordre prennent place devant l'hôtel.
Au cours de la soirée, et pour 'protéger' les UMP de nos agressions sonores, les forces de l'ordre iront jusqu'à interdire le quai de la gare, matraques aux poings, aux membres du collectif.... et aux passagers qui souhaitent atteindre leurs trains....
Ce même dimanche à 19h30 une partie du collectif se rend à la
conférence de presse de Mr Barrot, la rue leur est fermée -bien que les autres passants passantent... il nous est signifié l'interdiction de circuler agrémentée d'une 'ferme' demande de rebrousser chemin par des policiers en civil... bientôt appuyés par un médiateur plus jovial. Une tentative de contournement nous permet de constater que des CRS se déploient pour nous empêcher d'approcher de la conférence
de presse... Nous rebroussons chemin....
Après avoir tenté de chanter (nous sommes généreux des cordes vocales) devant le restaurant, proche de la gare, où dînaient les ministres et parlementaires, et avoir été écartés sans ménagement hors de vue (et d'ouïes ??), constatant une montée de tension de la part des forces de l'ordre, nous nous dispersons.
- Lundi 23 septembre
- 6h du matin. Rendez-vous du collectif pour un petit-déjeuner
revendicatif, bruyant et croissant.
Entre 100 et 200 personnes réveillent la ville en musique et chant pour prévenir du pic de pollution à l'UMP en cours. Nous chantons devant les hôtels dans lesquels nous pensons se trouver des ministres et parlementaires. Tout se passe joyeusement à l'exception de l'hôtel de la reine dans lequel doit se trouver... Sarkozy... Là CRS et civils casqués et matraques en main nous attendent... Le contact n'a lieu que lorsque nous décidons de quitter le lieu.... Quelques poussées viriles pour encourager notre décision.... C'est un cameraman qui est le plus secoué...
A part ce petit incident, tout se déroule gentillement, seul fait à signaler, deux lieux sont protégés par les forces de l'ordre avant notre arrivée : l'hôtel des ministres et .... le MacDo....
- aux alentours de midi
En marge de nos forums, une vingtaine de personnes du collectif se dirigent vers la place de la mairie, ou l'UMP doit prendre l'apéritif avant de manger dans le parc de la Pépinière (parc public fermé jusqu'en début d'après-midi pour une manifestation privée...)
A l'annonce de notre arrivée la place de la mairie est interdite au public.... à la grande incompréhension du-dit public.... Nous sommes donc stoppés à l'entrée de cette place face à quelques gendarmes mobiles. Au milieu de notre horde se trouvent, entre autre, Juppé, Balladur et Longuet que nous laissons entrer en zone protégée sans aucun incidents... Quand il nous vient l'idée de chanter nos slogans nous sommes repoussés par la force hors de portée des élus par une alliance CRS/gendarmes mobiles.... Cette expulsion a fait l'objet d'images dans les JT locaux... qui ont malheureusement oublié les images des ténors UMP passant au milieu de nous sans encombres... pas assez de lisibilité sans doute....
- les forums.
Le programme était copieux (trop?), les participants peu nombreux en matinée, mais atteignant quand même une petite centaine l'après-midi. L'occasion d'intéressant débats, dans la rue comme il se doit, sur la protection sociale, droit du travail et droit patronal, les services publics...
Beaucoup d'intervenants qu'on n'a pas (encore?) l'habitude de voir régulièrement côte à côte: des militants de la CGT-EDF, de SUD-Rail, SUD-France Télécom et de la CNT-PTT, par exemple... Mais aussi un délégué prud'homal, des travailleurs sociaux, des militants d'AC!, des intermittents, des animateurs du collectif contre la guerre... et puis de nombreuses interventions des participants au Journées, pas toujours mécontents de participer!
- 17h30 Manifestation Unitaire.
2000 personnes présentes à cette manifestation, ça chante (c'est une manie...) et c'est festif. Avec Sud Educ comme seuls appelant à la grève, tout le monde considère la mobilisation comme un succès (il faut tenir compte des spécificités régionales...). Derrière la banderole de tête, 'C'est la Rue qui Gouverne', arrivent des salariés de Tati et des cristalleries de Baccarat, des paquets de grévistes de mai-juin et d'intermittents. Cortèges notables du Groupe des 10, de la CGT, de la LCR et de la CNT. Et surtout, beaucoup de gens 'sans étiquette', notamment des lycéens.
La manifestation se termine place de la mairie, par le grand Cri, initié par les intermittents et repris dans plusieurs villes tout
les jours 19H30. Sous les yeux des élus qui boivent le champagne au balcon de leur hôtel, protégé par la police.
La dispersion s'effectue dans le calme, le collectif se déplace vers l'université pour préparer les forums du soir. Reste sur la place des intermittents qui dansent autour d'un orchestre et quelques passants -probablement arrivés en manifestation : c'est plus calme qu'un soir d'été....
Vers 20h10 les forces de l'ordre, préalablement robocopisés, investissent la place pour l'évacuer 'virilement'. Devant l'incompréhension des présents, qui commencent à être fatigués de l'arbitraire des décisions préfectorales et qui se sentent quelques peu agressés par le nombre et le costumes des évacuateurs, le ton monte.
Une chaise lancée sur la police justifie une charge et des passages à tabac. Bilan deux arrestations, une jeune fille dont nous ignorons tout et un intermittent coupable d'avoir demandé à la police d'arrêter de frapper sur quelqu'un.... Dans la foulée la police évacue une terrasse de cette place.
Il reste une question, que justifie cette évacuation d'une place publique et l'utilisation d'une telle violence ? La réponse arrive quelques minutes plus tard sous la forme d'un ministre de l'intérieur venant dîner sur cette place dans le restaurant voisin de la terrasse évacuée.....
- 22h15 Poste de police
Après annulation des forums du soir, le collectif convoque une
conférence de presse et rejoint la manifestation spontanée devant le poste de police. Une avocate prend les noms des témoins et leur témoignages. Témoignages qui vont tous dans le même sens sans contredire une version préfectorale.... inexistante.
Après annonce de la libération probable de nos camarades le
lendemain la manifestation est dispersée. Rendez-vous est pris pour le lendemain matin, 6h petit déjeuner du mardi et 6h30 devant le poste de police.
- Mardi 23 septembre
Environ 200 personnes partent de la gare en manifestation vers le poste de police. Sur le chemin, dans un lieu favorable (peu d'habitations, possibilité de gazer et matraquer sans témoins) nous sommes stoppés par des CRS en tenus de combat et semblant près à en découdre.... Considérant les forces en présence et sans comprendre le déploiement policier (le rassemblement de la veille au soir n'ayant entraîné aucun débordements....), la manifestation se déplace pour se mettre sous la protection des fenêtres citadines en ville....
Nous apprendrons plus tard que Sarkozy visitait ses policiers tôt dans la matinée....
Après une heure de déambulation bruyante et sans incidents malgré quelques provocations (tentative de confiscation d'un vélo sirène !!!!!) la manifestation se disperse.....
Nos camarades seront libérés vers 11h, avec inculpation de
'rébellion', les autres charges ayant été levées- probablement par l'alliance de nos rassemblements de soutien, des nombreux
témoignages et du travail de notre avocate.
Ils seront jugés le 24 octobre.... Nous y serons.
Bilan de ces journées :
- Quelques rues interdites à la circulation.
- Interdictions (ponctuelles) d'accès au principal parc de la
ville, au quai de la gare et à la place de l'hôtel de
ville... au bon vouloir de nos suzerains....
- Emploi de la force, à différents degrés, pour assurer à nos
élites un confort visuel et auditif....
- Charge policière et arrestation pour assurer la tranquillité de
Sarko... il est rassurant de constater qu'il existe une
hiérarchie même chez nos bons maîtres....
- Des arrestations et des inculpations totalement
arbitraires... Que serait-il advenu des arrêtés sans les
témoignages et la mobilisation ????
Du point de vue des médias
Un peu d'écho très local sur les "journées de la rue qui
gouverne", une incompréhension sur la violence de la charge....
Pas de demande de justification des différentes évacuation, et
surtout de la charge, pas de dénonciation du contraste entre les
méthodes policières et la teneur de nos agressions...
Pas d'intérêt national sur les abus de pouvoir de ce
pouvoir.... lassitude de l'habitude ?????
D'un point de vue judiciaire :
Si les témoignages recueillis devraient nous garantir la relaxe
des inculpés, quels seront les conséquences sur les donneurs
d'ordres de cette charge injustifiable et sur les
matraqueurs????
sur le programme des journées :
http://nancy-luttes.net/JourneesParlementaires/