aeuhm... je la refais
Par anticapitalisme j'entend simplement qu'une majorité des Verts pense que la misère actuelle du monde, sociale et environnementale, est le résultat d'un système économique qui fait de la recherche du profit l'unique moteur et l'unique valeur.
Que ce système de compétition de tous contre tous (individus, nations, communautés…) doit être remplacé par un système de coopération.
Cet anticapitalisme " moral ", en négatif, n'entraîne pas automatiquement une conscience de classe, ou une espérance socialiste.
Mais c'est bien le système capitaliste (ou libéral, qui dans le jargon de tous les partis et mouvements centristes a remplacé le vilain gros mot) qui est mis en cause et non pas seulement ses effets collatéraux, au contraire de la majorité du PS qui pense que le capitalisme est l'horizon indépassable de l'humanité.
Enfin au-delà des illusions diverses, les Verts s'accordent pour expérimenter des formes différentes de production économique : tiers secteur, coopératives, mutuelles, services publics forts (d'état ou autre)… c'est à dire soustraits à la seule loi du marché.
Ca n'en fait pas des communistes pour autant mais c'est un bon début. On peut dire même que les Verts synthétisent tout une tradition utopiste qui a eu cours dans le mouvement ouvrier ces 150 ans passés.
J'ajouterais, que les " cadres " verts sont pratiquement tous issus de la gauche marxiste révolutionnaire (et souvent trotskiste) : courants maos du PSU, GOP, AMR, LCR, révolution … On peut soit considérer qu'ils ont trahis, les méchants. Soit penser qu'ils ont accompagné le reflux des luttes des années 80 (démoralisation, dégoût du sectarisme, de l'immobilisme sur certaines questions de société…) ou pensé trouver dans l'écologie politique un nouveau paradigme efficace pour remettre en cause le système capitaliste (productivisme…) à un moment où la classe ouvrière changeait de physionomie et pouvait désorienter les militants issus du léninisme.
Il y a là un bon terrain pour les révolutionnaires, à conditions bien sûr, de sortir du mépris hautain et du sectarisme (et des images d'Épinal du genre " retour à la terre " " pétainisme "), et d'être prêts à convaincre les militants et sympathisants verts que si le socialisme n'est pas la garantie d'une société plus écologique il en est la condition sine qua non.
Sur la question de l'électorat, ou de la frange sympathisante, ou potentielle, je ne fais pas référence à une étude statistique. Plutôt à mon expérience militante. Le mouvement altermondialiste, qui a vocation à mon sens à être convaincu par nos arguments, est traversé de contradictions qui le font osciller entre capitalisme régulé (gauche du PS, PC,…) ou solutions plus radicales (environnementalistes libertaires, libertaires, révolutionnaires). Ce sont les luttes qui décideront, et l'influence des révolutionnaires dans ces luttes.