Les 500 signatures

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Matrok » 13 Fév 2012, 23:53

J'ouvre ce fil pour qu'on puisse y discuter de la règle des "500 parrainages" que doivent recueillir les candidats à l'élection présidentielle, des problèmes que cela pose, et des actualités à ce sujet...

Et pour le premier message du fil, un petit rappel des règles :

Pour se présenter aux élections présidentielles, il faut être "présenté" (c'est le terme officiel) par 500 élus, qui envoient au Conseil Constitutionnel un formulaire de présentation en faveur d'un candidat. En pratique, ce sont les candidats et les militants des partis qui les soutiennent qui doivent démarcher les élus pour obtenir leur promesse de signature. Ces élus peuvent être des maires, des députés, des sénateurs, des conseillers régionaux, généraux ou territoriaux, des élus français au Parlement européen, ou certains autres élus locaux. En pratique, les "petits" candidats (ceux des partis qui ont peu ou pas d'élus) démarchent surtout les maires. Enfin bon, là je n'apprend rien aux militants de LO, mais un lecteur de passage pourra trouver ça instructif, peut-être. ;)

Pour les élections présidentielles de 2012, les élus enverront les formulaires de présentation au Conseil Constitutionnel à partir du 23 février et jusqu'au 16 mars. C'est bientôt...
Matrok
 
Message(s) : 177
Inscription : 12 Mars 2003, 21:43

Message par Matrok » 14 Fév 2012, 00:28

Et un premier message pour ce fil, au sujet de la candidature de Marine Le Pen, qui pleurniche depuis des mois qu'elle n'aura pas ses 500 signatures...

Rappelons que son père a fait le coup à toutes les élections présidentielles où il s'est présenté, mais que le plus souvent il a bien eu ses 500 signatures. Rappelons aussi que le FN a 118 élus aux conseils régionaux et généraux, ce qui lui donne une petite longueur d'avance sur ses concurrents. On peut donc s'étonner ou douter de ces déclarations.

Mais à supposer que c'est vrai, qu'elle est vraiment en retard sur les promesses de parrainages, qu'est-ce que ça signifie ? On a pu parler de pressions sur les élus par les grands partis, qui les empêcheraient de donner leur signature à qui ils veulent. C'est sans doute vrai au moins pour les élus inféodés à un grand parti, mais ce n'est pas le cas de la plupart des maires. On a aussi entendu des maires dire qu'ils ont peur du qu'en-dira-t-on en soutenant un candidat "extrémiste"... C'est un peu à cela que répondait ainsi Nathalie Arthaud sur LCI :
(Nathalie Arthaud sur LCI a écrit :Je pense quand même que si, moi, je parviens à réunir ces 500 signatures et pas Marine Le Pen, c'est qu'il y a un problème du côté de ses idées, de tous les préjugés qu'elle véhicule et qui ne passent pas.


Une autre explication intéressante a été fournie par... Jacques Cheminade ! Le microcandidat Larouchiste a surpris les médias le 31 janvier dernier en annonçant qu'il avait passé la barre des 500 promesses. Ce qui n'est pas si improbable que ça puisqu'il les avaient déjà obtenues en 1995, même s'il ne les a pas ré-obtenues depuis lors. Questionné par je ne sais plus quel média sur pourquoi lui (à 0% d'intentions de vote) y arrivait et pas Marine Le Pen (à 20%), il a eu en gros cette explication (je cite de mémoire) :
(Jacques Cheminade @ cité de mémoire a écrit :On est peu nombreux mais efficaces, et on a commencé à recueillir les signatures très tôt : les maires n'avaient souvent vu personne d'autre que nous, à part parfois Lutte Ouvrière ou les partisans de Dupont-Aignan. Si le FN n'y arrive pas, c'est parce qu'ils n'ont pas vraiment de militants et parce qu'ils s'y prennent trop tard.

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je crois qu'il n'est pas si loin de la réalité. Il me semble probable que le FN, devant la popularité grandissante de sa nouvelle candidate, ait volontairement pris le risque de retarder sa chasse aux signatures, pour pouvoir se permettre de faire du bruit autour du "risque" qu'elle ne puisse pas se présenter. Auquel cas elle aurait réussi son coup, puisque même moi je suis pris à son piège sur le FALO ! :swoon:
Matrok
 
Message(s) : 177
Inscription : 12 Mars 2003, 21:43

Message par canardos » 14 Fév 2012, 01:13

Ce n'est pas si simple...il est évident que la candidature de quelqu'un qui peut faire mettons prés de 20% des votants pose problème aussi bien à l'UMP qu'au PS et que la non présentation de Le Pen permettrait dans l'esprit de leur dirigeants de récupérer une partie de leurs électeurs..

donc les maires sont vraiment soumis à une pression beaucoup plus forte.. peut-être que Marine le Pen bluffe en disant qu'elle n'y arrive pas mais peut-être pas...et dans ce cas c'est logique qu'elle joue aussi à son tour la carte de la menace électorale vis à vis des élus qui auront refusé de la parrainer...

les législatives c'est juste après.

mais cela dit le problème n'est pas la. le problème c'est que pour une grande partie des gens, si un parti qui représente prés d'un cinquième des électeurs ne pouvait se présenter, ces élections n'apparaitraient pas très démocratiques.

et pour nous qui nous battons pour que les courants minoritaires puissent s'exprimer et se présenter, à commencer par LO pourtant bien plus minoritaire en termes électoraux, ça nous met en porte à faux..évidemment on peut toujours dire vous verrez bien qu'elle les aura c'est du bluff, mais en sommes nous surs et pouvons nous l'affirmer catégoriquement, l'exemple de Cheminade étant quand même très différent car je n'imagine pas un élu subir des pressions pour ne pas le parrainer.
canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par com_71 » 14 Fév 2012, 03:01

(canardos @ mardi 14 février 2012 à 01:13 a écrit : pour nous qui nous battons pour que les courants minoritaires puissent s'exprimer et se présenter, à commencer par LO pourtant bien plus minoritaire en termes électoraux, ça nous met en porte à faux..évidemment on peut toujours dire vous verrez bien qu'elle les aura c'est du bluff, mais en sommes nous surs et pouvons nous l'affirmer catégoriquement ?
Porte-à-faux ? Je ne vois pas pourquoi. Etant pour les plus larges libertés démocratiques, les révolutionnaires ne pensent pas que l"élection au suffrage universel d'un monarque républicain soit le fin du fin en ce domaine. Et ils n'approuvent non plus l'obstacle à la liberté de candidature que constitue la règle des 500 parrainages.
Quel que soit celui ou celle empêché de se présenter, c'est une atteinte aux libertés.
C'est ce qu'a dit Nathalie.
Se battre, c'est autre chose, en l'occurrence, LO a à se battre pour pouvoir se présenter.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6409
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par Zelda » 14 Fév 2012, 04:11

Je ne suis pas d'accord avec Cheminade et son explication, Matrok.
D'autant que je ne veux même pas savoir comment ce gars-là obtient ses parrainages, mais ça ne doit pas être franc du collier.

Je pense qu'effectivement, la fille du milliardiaire Le Pen a des militants pour aller démarcher les maires, une liste de maires bien réacs aussi.
Bien sûr, quand elle démarche les maires lambda, je pense et j'espère qu'il se passe ce que dit Nathalie Arthaud : les militants du FN se font engueuler, parce qu'ils ont "les idées" en dessous de la ceinture.
Mais des maires très réacs, ça existe aussi, et sur les 36 000 communes, on en trouve malheureusement bien plus de 500. Si les maires étaient représentatifs des populations, il ne serait pas aberrant de penser que 20% d'entre eux envisagent Le Pen avec sympathie, cela lui ferait déjà un vivier (un peu glauque comme vivier, je l'accorde) de 7200 maires ! Ceux-là sont ou étaient pour la plupart dans les petits papiers de la droite au pouvoir, qui sera impitoyable avec eux s'ils soutiennent Le Pen (subventions du Conseil Général pour leur commune ou non, possibilité d'ascension ou non en tant que notables locaux etc.). UMP d'autant plus impitoyable qu'il n'y a pas de ligne de démarcation idéologique entre la droite et l'extrême-droite, mais bien plus une démarcation d'appareils, et c'est très important les appareils, pour ces gens-là. D'autant plus impitoyable que Sarko a été élu la dernière fois avec des voix passées par Le Pen, Le Pen les ayant lui-même empruntées, ces voix, à la droite quelques années auparavant. Sarko le sait : sa réélection passera par les retrouvailles avec cet électorat à la droite de la droite. Toutes ses interventions télévisées draguent cet électorat sans le dire, et toutes les interventions de Le Pen descendent Sarkozy et sa politique en matière de "sécurité intérieure" depuis 10 ans (5 comme ministre de l'intérieur, 5 comme président). C'est un bras de fer entre les deux robocops anti-immigrés.

Je pense que le problème "de fond" est là, pour les supposées difficultés de Le pen à trouver ses 500 parrainages.

Par ailleurs et en général, le "jeu démocratique" serait une liste de soutien des électeurs, répartis géographiquement, pas cette course d'obstacles de parrainage par des grands électeurs, qui est juste là pour permettre aux partis de gouvernement d'occuper le maximum voire la totalité de l'espace dans les campagnes électorales.
Zelda
 
Message(s) : 0
Inscription : 31 Jan 2010, 14:08

Message par Jacquemart » 14 Fév 2012, 07:36

Pour ma part, quitte à être minoritaire, je ne crois pas que le FN bluffe quand il fait état de ses difficultés à réunir des parrainages. Ni cette fois, ni les autres. J'ai même parié un restau il y a déjà deux ou trois mois sur le fait qu'il ne serait pas présent au 1er tour, donc c'est vous dire si mon opinion est faite. :hinhin:

D'abord, aucun parti n'a jamais intérêt à faire état de sa faiblesse, et le FN le sait tout autant que chacun. S'il avait ses signatures, il pourrait faire un tintouin du genre "cette fois, la vague nationale monte et submerge tout, et d'ailleurs, du plus profond du pays, un grand élan de soutien se manifeste, etc.". Ce serait beaucoup plus valorisant pour lui. Alors là, évidemment, il tempête contre le système, les grands partis, et se présente comme victime d'un complot. Il tente de retourner au mieux à son avantage une situation qui lui est défavorable. Mais encore une fois, s'il avait le choix, je doute qu'il choisirait cette option.

Et sur le fond, je crois très vraisemblables que le FN rame pour ses signatures, simplement parce qu'en cherchant nous-mêmes des parrainages pour Nathalie, on peut entendre ce que nous disent les maires. L'immense majorité ne signe pour personne, tout bêtement parce que ce ne sont que des emmerdements pour eux. Dans les petites communes, même quand on connaît leurs opinions personnelles, ils sont élus sur une base apolitique (j'allais dire oecuménique). Signer pour quelqu'un, n'importe qui, c'est déjà s'exposer à des remarques et des reproches comme quoi il a engagé son conseil municipal ou sa commune.

Mais si l'obstacle n'est pas forcément énorme pour une candidature anecdotique (et je veux bien croire que Cheminade ait pu avoir ses signatures, car signer pour lui ne mange pas beaucoup de pain), il faut se représenter ce que veut dire pour un maire sans étiquette signer pour le FN (que ce soient ou non ses idées personnelles). On vit quand même depuis trente ans dans une situation politique assez étonnante où les différents partis traditionnels peuvent piller allègrement le programme et le langage du FN et l'appliquer au gouvernement sans que cela émeuve grand monde... mais où dans le même temps, le FN lui-même est considéré comme le diable sur Terre, non "républicain" - personne ne sait trop ce que cela veut dire, mais la plupart des gens (dont une bonne partie de droite), sont bien d'accord pour dire que c'est l'horreur.

Avec tout cela, les maires qui signent pour Le Pen se font littéralement pourrir par les autres élus et par toute une partie de l'opinion. Et je vous assure que pour eux, ça peut être extrêmement difficile à vivre - je ne les plains pas, je raconte simplement ce que d'autres maires m'ont raconté, et naturellement, tous les maires du département étaient au courant de cela. Ce n'est pas pour rien que le FN réclame l'anonymat des parrainages.

Bref, le FN est effectivement un nain militant. Il a effectivement des idées qui sentent le caniveau. C'est un fait, et ça ne l'aide pas. Mais collecter les parrainages est pour lui une vraie difficulté objective, et sauf changement de la règle de dernière minute ou geste des grands partis en sa faveur, je tiens comme le plus vraisemblable qu'il ne sera pas présent cette année au premier tour (ce qui n'empêchera nullement, hélas, ses "idées" de rencontrer le succès que l'on sait).
Avatar de l’utilisateur
Jacquemart
 
Message(s) : 203
Inscription : 16 Déc 2003, 23:06

Message par Ottokar » 14 Fév 2012, 09:13

je pense comme Jacq sur la réalité des difficultés de Marine Le Pen, ayant entendu les maires de la même façon, entre les remarques en réunion, les remontrances du conseil, des électeurs, etc. Les maires peuvent être réacs, ils n'aiment pas avoir de reproches ni même se faire remarquer. Et la dernière fois, le père n'a présenté que 507 formulaires, à peine 7 de plus que la barre, ce qui est prendre le risque que 10 soient recalés (pas de tampon, encre pas conforme, signature illisible...).

Donc ils sont ric-rac. Mais contrairement à Jacq, je suis persuadé qu'ils les auront. ne serait-ce que par coup tordu des uns ou des autres (Bayrou ou le PS en sous-main ?).
Ottokar
 
Message(s) : 731
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Message par artza » 14 Fév 2012, 09:51

(com_71 @ mardi 14 février 2012 à 03:01 a écrit :LO a à se battre pour pouvoir se présenter.

C'est ça le problème de l'heure et au-delà de réunir les fonds, les forces physiques pour convaincre le maximum d'électeurs.
artza
 
Message(s) : 2527
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Message par Matrok » 14 Fév 2012, 10:14

Bon, ma théorie ne fait pas consensus. :ermm: Il est probable que je me gourre... Ceci dit je pense qu'il y a une floppée de maires qui seraient près à donner leur signature au FN, peut-être pas plus de 7000 comme le conjecture Zelda mais une floppée quand même. Les risques de s'exposer à des mesures de rétorsions de la part des Conseil Généraux (d'ailleurs souvent aux mains du PS mais ça revient au même), ça existe peut-être mais ça serait un peu voyant, non ? Ceci dit Jacquemart (qui a une opinion intéressée sur le sujet :hinhin: ) touche juste quand il écrit ça :
a écrit :... en cherchant nous-mêmes des parrainages pour Nathalie, on peut entendre ce que nous disent les maires. L'immense majorité ne signe pour personne, tout bêtement parce que ce ne sont que des emmerdements pour eux. Dans les petites communes, même quand on connaît leurs opinions personnelles, ils sont élus sur une base apolitique (j'allais dire oecuménique). Signer pour quelqu'un, n'importe qui, c'est déjà s'exposer à des remarques et des reproches comme quoi il a engagé son conseil municipal ou sa commune.

À ce sujet, je copie ci-dessous un article de Libération d'il y a trois mois sur le sujet :

(Libération @ Politiques, Le 22 novembre 2011 à 18h00 a écrit :Parrainages : «Si on signe pour un candidat, on est catalogués»
Reportage - Publication de leur nom, peur d'être étiquetés : au salon de la porte de Versailles, des maires expliquent leurs réticences, alors que plusieurs petits candidats se lancent à la pêche aux signatures.

Par LAURE EQUY

On vise les badges «congressistes». «Bonjour vous êtes maire?» «Oui.» «Allez-vous parrainer un candidat?» «Non», répondent presque tous les maires croisés au salon de la porte de Versailles. En rigolant, l’air de se demander ce qu’ils iraient faire dans cette galère. «Vous ne trouvez pas qu’il y en a trop, des candidats à chaque élection présidentielle?» «Le candidat que j’aurais choisi n’a pas besoin de ma voix.» Ou encore: «Pour retrouver mon nom dans la presse locale, non merci!» Bref: «Que des emmerdements!»

Il y a bien Germinal Peiro, le député-maire (PS) de Castelnaud-la-Chapelle (Dordogne) qui compte signer pour François Hollande et a déjà parrainé, par le passé, des candidats d’extrême gauche - «Alain Krivine (LCR), je crois bien» - parce qu’il trouvait «normal qu’ils y soient». Mais la grande majorité des maires croisés au salon s’affichent sans étiquette et n’ont aucune intention de dévoiler une orientation politique en donnant un coup de pouce à tel ou tel candidat.

Parrainer à l’occasion de la présidentielle: une démarche en principe purement républicaine, qui ne vaut pas pour un soutien? «Quand même si on signe, on est catalogués, considère Ginette Laudy, maire de Daglans (Dordogne). Moi qui suis sans étiquette, pourquoi est-ce que j'en privilégierais un plutôt qu’un autre, qu’il soit de droite ou de gauche?» Elle, qui a déjà reçu quatre demandes dont celle du NPA, a en tête les mésaventures d’un élu qui a sauté le pas: «Un collègue m’a dit qu’il avait déjà parrainé et c’est sorti dans la presse, ça ne lui a pas plu.» «Une fois, un sans-étiquette avait parrainé un candidat et il s’est fait mettre en boîte par les autres élus!», se souvient Jean Cimaz, maire adjoint de Bessans (Savoie). «On ne souhaite pas être associés à un nom ou à un candidat, on a une intercommunalité qui marche très bien où les élus sont sans étiquette», ajoute-t-il.

«Le JO, tout le monde peut mettre son nez dedans»
La publication de son nom, et donc le risque d’être interpellé sur son choix, de devoir «rendre des comptes», sont à chaque fois invoqués par les élus. «Après mon nom paraîtra au journal officiel, et le JO, tout le monde peut mettre son nez dedans», anticipe Claude Ehlinger, maire d’Urbes (Bas-Rhin), tandis que son collègue et voisin, maire de Moosch, voit d’ici les «tensions» au conseil municipal. «Les candidats disent que c’est seulement un acte républicain. Cela s’entend mais c’est théorique, nous, on a les conséquences pratiques. Dans mon village, le conseil municipal est un vrai patchwork, argumente José Schruoffeneger. Et si je soutiens un candidat minoritaire et que les habitants ne suivent pas l’indication du maire?» Tous deux seraient prêts à parrainer si on pouvait leur garantir l’anonymat.

Pour Claude Deflesselle, maire de Coisy (Somme), il faudrait monter à mille signatures le seuil pour pouvoir se présenter à la présidentielle mais tenir secret les noms des «parrains». Autrement de quoi aurait-il l’air si on lui demandait «au coin de la rue "pourquoi as-tu choisi celui-là?" Les administrés ne comprendraient pas.»

N’en déplaise à Marine Le Pen (FN) passée en coup de vent, à Christine Boutin (Parti chrétien démocrate), à Jean-Pierre Chevènement (MRC) ou à Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), aussi attendus au salon, la multiplication des candidatures ne passe pas non plus très bien auprès des maires. Qui s’érigent en filtres, voire en «garde-fous», dit un Alsacien. «Il faut éviter le trop-plein, il y a déjà une douzaine de candidats, regardez Chevènement», lance Gabriel Peyronnet, maire de Giou de Mamou (Cantal). De «sensibilité de gauche», il aurait pu signer pour Hollande mais «pas pour la Verte», et il a déjà été sollicité par Dupont-Aignan.

Et tant pis si certains candidats représentent un courant réel dans l’opinion. «Vous imaginez si je parrainais le FN? D’abord ce n’est pas du tout mon état d’esprit et j’aurais des élus qui démissionneraient», coupe-t-il. Maire (PS) d’Aureil (Haute-Vienne), Daniel Demarty se sent, lui, «tenu à une certaine discipline de parti». Et s’il estime que «les courants les plus importants ne devraient pas avoir de barrage», il ne se voit pas «sauter le pas» en signant pour un autre candidat que celui de son parti: «C’est quand-même chargé de signification, ça ferait un peu désordre.»
Matrok
 
Message(s) : 177
Inscription : 12 Mars 2003, 21:43

Message par nnscrrtl » 14 Fév 2012, 13:08

Je serais quand même surpris que le FN n'aie pas ses 500 signatures... Déjà, ils en ont besoin que de 380 si on compte leurs "grands électeurs". Ensuite, ils ont tout de même une certaine présence militante, plus important en tous cas que celle de Cheminade, Dupont-Aignan, etc. qui sont dans la même veine politiquement. Surtout ils ont toujours réussis à se présenter, à des moments où ils étaient nettement plus attaqués par la presse, alors que cette même presse leur sert la soupe depuis des mois et des mois en insistant sur leur nouvelle respectabilité... Et avec ça les électeurs FN n'ont jamais autant affichés et assumés leur choix. Il me semble que ça devrait jouer sur les choix des maires aussi.

Dans tous les cas, c'est leur problème, de savoir comment ils choppent leurs promesses.

La question qui pourrait nous intéresser par contre, c'est celle des conséquences politiques d'une absence du FN au premier tour... Radicalisation du FN et précipitation de sa structuration autour des plus "militants" (alors que pour le moment le phénomène est surtout électoral) ? Déplacement toujours plus sur la droite de l'UMP ?
nnscrrtl
 
Message(s) : 0
Inscription : 03 Sep 2010, 18:12

Suivant

Retour vers Politique française

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité

cron