(Sterd @ lundi 23 avril 2012 à 09:27 a écrit :En 2002 on a voulu nous faire avaler une soit disant montée du fascisme, alors que Le Pen avait tout juste maintenu son nombre d'électeurs par rapport à 1995.
Aujourd'hui, on aura pas la même rengaine alors que leur progression par rapport à 2002 est de 33% !
Tout simplement parce que les analystes se contentent de comparer les scores en pourcentage des exprimés, et non pas en valeur absolue. Alors que 16% de 58% de votants, c'est très très différent de 18% de 80%. Ce n'est pas seulement 2% de plus !
Nombres de voix des Le Pen père et fille aux 4 dernières présidentielles :
1995 : 4 571 138
2002 : 4 804 713
2007 : 3 834 530
2012 : 6 421 773
Sterd
c'est bien beau de jeter des chiffres en pâture, encore faut-il les mettre en contexte de manière raisonnée, sinon cela s'appelle jouer au grand méchant loup.
Certes, les suffrages exprimés sur le FN, comme tu le dis, augmentent fortement de 2002 et 2012, ils passent de 4,8 M à 6,4 M.
Mais d'abord, le nombre d'électeurs inscrits passe de 41 à 46 millions. La démographie de la France a augmenté entre temps.
On a donc une augmentation de 33 % du vote FN, et une augmentation de 12 % de l'électorat. Cette dernière ne compense donc pas intégralement, mais réduit relativement l'augmentation du FN d'un tiers.
Ensuite, à la droite de l'UMP (Chirac en 2002, Sarkozy en 2012), en 2002 il y avait Mégret, Saint-Josse (les chasseurs).
Mégret a fait presque 700 000 voix en 2002, Saint-Josse 1.2 millions de voix. Soit si on cumule avec les voix de Le Pen, 6,7 millions de voix. Plus que Marine Le Pen en 2012.
Et encore on pourrait ajouter l'électorat de Madelin, 1,1 M de voix tout de même.
En 2012, Marine Le Pen est la seule candidate à droite de Sarkozy.
Le mécanisme le plus marquant est donc que Marine Le Pen a réussi à agréger tout l'électorat de la droite de la droite, plus qu'une réelle poussée.
Un peu le même phénomène que Mélenchon à gauche, qui a agrégé les voix de toute la gauche de la gauche.
Par conséquent, gloser sur le danger fasciste à la lumière du score de Le Pen en 2012, c'est aussi indiqué que de gloser sur le danger communiste parce que les voix du PCF sont passées de 3 % en 2002 (Hue) à 11 % en 2012 (Mélenchon).
Etre un intellectuel, c'est analyser les faits et les chiffres dans leur contexte, pas jeter en pâture des chiffres destinés à faire peur, peurs sur lesquelles joue ensuite le PS pour faire voter pour lui. Il joue ce jeu depuis Mitterrand, c'est sa nature. Mais des révolutionnaires sérieux ne doivent certainement pas s'y laisser prendre.
Indesit
ps les sources :
http://www.conseil-constitutionnel.fr/cons...tat_premier.pdfhttp://www.lemonde.fr/resultats-election-presidentielle/[/U].