Rythmes de l'enfant : retour à la case départ!

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Valiere » 24 Jan 2013, 10:30

Le Ministre de l'Education Nationale aura réussi à dresser les instituteurs, oh pardon, les professeurs d'école contre son projet d'aménagement des « rythmes scolaires ».
Il aura même réussi le tour de force de faire s'opposer deux alliés naturels : la FCPE et le SNUIPP, le premier syndicat des personnels du primaire ….
Tout cela parce qu'il a voulu faire vite, en bousculant les étapes.
Une réelle concertation demande du temps, de l'écoute et des échanges.
La grève sur Paris des professeurs d'école a été massive contre la décision du Maire de Paris d'agir aux forceps.
Dans l'affaire, l'intérêt de l'enfant est oublié par les uns et par les autres.
L'opposition des enseignants au projet est compréhensible, on leur rajoute une demi journée de travail, le mercredi, sans compensation et on augmente leur temps de présence sur l'école avec l'élargissement de la plage de la pause méridienne.
Qui dans ces conditions accepteraient de voir ses conditions de travail s'aggraver, d'autant plus que cet élargissent de plage va conduire à mettre en place une garderie.
Oui les enfants sont fatigués après le repas du midi, oui ils ont besoin de se poser et de se reposer mais où se mettront-ils, dans quelles conditions...
On entend ça et là des commentateurs traiter les syndicats d'enseignants de corporatistes!?
Syndicats professionnels ils défendent aussi les intérêts du personnel et c'est légitime.
Les associations de parents d'élèves savent qu'il vaut mieux pour prendre en compte les rythmes biologiques des enfants qu'il y ait classe le samedi matin...Oui mais voilà, la demande sociale des parents est si forte qu'il n'est pas question de revenir à la situation de l'avant Darkos...Est-ce là aussi du corporatisme?

Dans le cadre de l''aménagement du temps de l'enfant, le projet gouvernement envisage de libérer un temps scolaire de fin d'après midi et de le replacer par du temps péri et post scolaire animé par des animateurs.
L'idée pourrait paraître innovante mais comme les moyens ne suivront pas, beaucoup de communes ne pourront pas organiser des accueils et activités ludiques encadrées par du personnel compétent...Il va y avoir une inégalité de traitement entre les écoles en fonction de leur situation géographique et des moyens municipaux disponibles.
Des associations pourraient intervenir.!?
L'idée peut être séduisante si deux conditions sont remplies :
La première c'est qu'il n'y ait pas de confusion entre le temps scolaire directement et exclusivement sous la responsabilité des enseignants et le temps péri et post scolaire...Il dit y avoir une complémentarité éducative entre les temps mais pas de brouillage.
La deuxième, c'est que soit effectuée une remise à plat des agréments Éducation Nationale...Des associations non laïques comme Familles de France sont agréées
Il est nécessaire que seules les associations laïques obtiennent l'agrément.
Il faut aussi de la cohérence et là je m'adresse aux enseignants : on ne peut pas à la fois dénoncer à juste titre la municipalisation de l'école et à la fois demander le maintien -là où c'est en place- de l'intervention temps scolaire des intervenants sportifs et musicaux municipaux!?

Halte au feu! La précipitation est mauvaise conseillère

Il faut un moratoire, c'est à dire une suspension immédiate du projet ministériel et que s'ouvre un vrai débat serein entre les organisations de parents d'élèves, les syndicats enseignants, les représentants des collectivités territoriales et les mouvements laïques d'éducation populaire comme les CEMEA, les Francis, les Éclaireuses - Éclaireurs de France, la Ligue de l'Enseignement, les Pupilles de l'école publique....
Valiere
 
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