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Re: sur le site du NPA

Message par Gaby » 11 Mai 2016, 20:37

C'est justement à cela que s'attèlent les militants de LO, dans les entreprises et les quartiers populaires, pendant que d'autres fuient ce terrain-là et préfèrent aller à Nuit Debout.

Tu dis plein de trucs cools, et boom, cette absurdité pour conclusion. Quel gâchis.
Gaby
 
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Message par Plestin » 12 Mai 2016, 07:45

Gaby,

Merci au moins pour les "trucs cools"... 8-) Si tu es en gros d'accord avec tout ça, c'est déjà pas mal !

Ma dernière phrase n'est pas vraiment une critique, plutôt un constat.

Je ne veux pas trop m'étendre sur Nuit Debout dans une discussion centrée sur le NPA, alors que Nuit Debout fait l'objet d'une autre discussion en parallèle.

Quelques LO vont de temps en temps à Nuit Debout, pour observer, voire faire une intervention. Force est de constater qu'on est loin d'une mobilisation telle que les Indignés en Espagne, où nos camarades de Séville ont pu momentanément trouver un terrain favorable malgré les limites "apolitiques" du mouvement - du moins jusqu'à ce qu'on en arrive à Podemos qui ferme toute possibilité.

Il ne manque pas de militants d'extrême-gauche pour participer à Nuit Debout. Mais, que disent Lordon et d'autres ? Que ce qui manque c'est la jonction avec le monde du travail. En gros, des gens qui n'ont jamais cherché à construire quoi que ce soit chez les travailleurs, trouvent aujourd'hui que ça manque. Dont acte !

Depuis quelque temps, bien des syndicalistes qui n'arrivent pas vraiment à entraîner de travailleurs autour d'eux, voire qui ne font plus que le minimum sur la loi El Khomri (après que soit retombé l'enthousiasme du début), sont attirés par Nuit Debout, se mettent à présenter ça comme une perspective dans la mesure où l'on n'arrive pas à faire grand chose dans les entreprises ! Et lorsqu'ils interviennent à Nuit Debout, ils donnent l'illusion de représenter le monde du travail ! C'est le monde du travail à l'envers ! Impuissants au boulot, ils viennent se faire applaudir à Nuit Debout ! Fastoche !

Dans ce contexte, rajouter un défilé quotidien de militants (même ouvriers) de LO à Nuit Debout, 1. Ne changerait rien au fait que la jonction avec les travailleurs (la grande majorité des travailleurs) serait inexistante, 2. Ferait simplement que LO se mettrait elle aussi à déserter le terrain des entreprises et des quartiers populaires, alors que c'est là que tout se joue en réalité !

Je sais bien que, dans la discussion parallèle sur Nuit Debout, tu as évoqué la question des travailleurs isolés, dans les petites entreprises etc. Que certains d'entre eux se posent des questions, c'est une évidence ; qu'ils veuillent faire quelque chose, c'est parfois vrai. Les militants peuvent d'ailleurs leur proposer des tas d'autres choses que Nuit Debout : discuter, se former, participer à des réunions et des activités, notamment dans le cadre local (communes) qui permet justement d'associer ce type de travailleur à nos activités... Mais, tu ne suggères tout de même pas que la plupart des travailleurs qui veulent faire quelque chose se situent dans les petites entreprises ? Parce que dans les grandes il y en a, mais pas beaucoup. Le phénomène est-il plus profond dans les petites ? Ce serait une première !

Si LO cherche à intervenir dans la mesure du possible dans les entreprises grandes et moyennes, qui sont encore très, très nombreuses quoi que tu en dises, et où les établissements sans le moindre militant LO sont légion - bref il y a largement de quoi faire - c'est aussi parce que les travailleurs y sont concentrés et que leur mobilisation peut demain entraîner toutes les petites entreprises et tous les travailleurs isolés des environs. C'est vrai pour des usines - il y en a beaucoup, mais pas forcément très grosses dans toutes les villes - , de gros services publics, mais aussi ces innombrables sites de logistique qui ont fleuri un peu partout et emploient facilement 200 à 500 personnes, et tous ces supermarchés et hypermarchés qui n'existaient guère dans les années 1950 et auxquels pas une seule ville moyenne du pays n'échappe. Sans parler des centres d'appel téléphonique (cf. derniers articles dans LO sur Webhelp Compiègne).

Alors, la tâche est immense, et si LO ne le fait pas, qui le fera ?
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Message par artza » 13 Mai 2016, 17:44

400 visiteurs à la fête parisienne du NPA le samedi 7 mai (800 l'année dernière).

Projection du film de Ruffin Merci patron devant une centaine de spectateurs.

Deux tables rondes-débats sur les migrants et sur les luttes postiers, Air-France, N-D des Landes, boycott d'Israël, la jeunesse...

Meeting avec une étudiante, un cheminot, un archéologue syrien, une intermittente du spectacle de Nuit debout et Philippe Poutou.
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Message par Ian » 17 Mai 2016, 22:31

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article de l'anticapitaliste

Message par ulm » 18 Mai 2016, 11:17

NPA-LO : Nuit debout... ou nuit à bouquiner ?

Le débat LO-NPA de la fête de Lutte ouvrière est toujours un moment particulier, dans lequel les camarades s’attachent à « discuter des divergences pour les comprendre », pour en comprendre les racines, en aucun cas pour discuter des convergences possibles...
Il faut dire que le discours de Nathalie Arthaud, la porte-¬parole de LO, deux heures avant sur la grande scène, donnait déjà un aperçu des désaccords. Son discours (publié dans le prochain numéro de leur hebdomadaire) était orienté autour de trois axes : « que la contestation se poursuive » contre la loi travail ; construire la campagne présidentielle de 2017 ; que les jeunes qui se sont politisés dans le mouvement lisent Marx, Engels, Lénine, Rosa Luxembourg et Trotsky. Tout cela tournant autour de la nécessité de la construction d’un parti pour le camp des travailleurs, communiste et révolutionnaire.
Quelle politique pour les luttes ?
Ces objectifs, nous pouvons bien sûr les partager. Mais, devant plusieurs dizaines de milliers de sympathisantEs venus écouter l’orientation de LO, quelques jours après l’utilisation du 49-3 et avant une semaine décisive pour la mobilisation, on aurait pu s’attendre à des perspectives de lutte plus concrètes !
Lors du débat intitulé « La mobilisation contre la loi travail et l’orientation des anticapitalistes et des révolutionnaires », les camarades de LO ont quasi exclusivement parlé de Nuit debout, pour l’identifier aux autres mobilisations auquel le NPA participe « en dehors de la classe ouvrière », comme Notre-Dame-des-Landes, le Non à la Constitution européenne en 2005 ou autres... Le second axe de LO consistait à tenter de démontrer que « nous n’avons pas la même politique », sans argumenter particulièrement.
Pour le NPA, Armelle et Antoine sont intervenus pour discuter de la construction de la grève cette semaine, des efforts pour aller vers une difficile grève générale, des perspectives que nous pourrions défendre ensemble dans ce mouvement, pour proposer une autre politique que celle des directions syndicales et construire une direction du mouvement s’appuyant sur l’auto-organisation. Les camarades de LO, eux, semblent penser qu’à part développer l’auto-organisation, les révolutionnaires n’ont pas de rôle particulier dans les mobilisations.
Debout contre le gouvernement
Nous avons aussi défendu Nuit debout comme une tentative de secteurs du monde du travail, hors des grandes entreprises et des services publics, d’entrer en mobilisation. Nous avons tenté d’expliquer que les travailleurs des petites entreprises, ceux qui n’ont pas de syndicat dans leur boîte, les plus précaires, cherchent des moyens de se mobiliser, et que Nuit debout en fait justement partie, tout en donnant la possibilité de cadres de débat sur les orientations à développer dans le mouvement.
Nous avons également interpellé LO sur la faiblesse de son discours contre la répression policière et la nécessité d’en finir avec ce gouvernement, ainsi que sur la nécessité de combler le décalage entre la faiblesse des organisations du mouvement ouvrier et la recherche d’alternative de la part d’une partie de ces militantEs. LO semble ignorer que combler ce décalage se fera par des expériences concrètes faites par les masses, pas essentiellement par les élections et la lecture...
Antoine Larrache
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Message par Gaby » 19 Mai 2016, 11:25

La fête, le débat LO-NPA, les discours de Nathalie Arthaud, ce sont vraiment des moments utiles pour clarifier les désaccords. Ca et le contexte actuel... Ils sont apparus très clairement, et c'est chouette de pouvoir en discuter avec les personnes qui découvrent l'extrême-gauche et assistent à cela.

Ce que j'en retiens, c'est que LO tient à proposer la même politique que par le passé, persuadée d'être entourée de renonçants. Dans le discours de dimanche sur le grand podium, pour LO, les étudiants sont des docteurs, des ingénieurs, des avocats en devenir (ce sont les exemples donnés), qui au mieux ne devraient pas rester indifférents à la misère environnante, et tant pis si la réalité sociologique des études supérieures n'a vraiment plus rien à voir avec les années 1960 (perso', les étudiants que je fréquentais en licence sont pour un nombre conséquent d'entre eux devenus facteurs, cheminots, postiers, serveurs, vendeurs, standardistes...). Pour LO, Nuit Debout c'est une réunion de petits-bourgeois qui tapent la discute alors qu'il serait plus indiqué de lire les classiques du mouvement ouvrier... et tant pis si la maison d'édition Les Bons Caractères n'a pas pensé utile d'aller y vendre sa collection, les jeunes n'ont qu'à la découvrir d'eux-mêmes, va savoir comment !

Je connais l'histoire de cette politique, en réaction de quoi elle a été formulée, et je vois son intérêt. Mais pour être un peu rhétorique, ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi LO continue à dire que la classe ouvrière est majoritaire, quand LO n'a pas de politique pour les chômeurs, pour ceux qui se forment, et surtout pour ceux qui ne bossent par dans des grandes entreprises. Si la classe ouvrière est à l'exclusion de ceux-là, la classe ouvrière concentrée dans l'industrie s'affaiblit radicalement en France avec chaque année qui passe, pas seulement politiquement, aussi démographiquement, avec zéro signe que la tendance s'inversera. LO propose à tous ceux-là de ne penser leurs intérêts de classe qu'à travers la mobilisation des grandes entreprises, les "secteurs stratégiques", le "centre" et pas la "périphérie" pour prendre un lexique connu...

Bref, si la classe était une famille, on dirait à l'épouse au foyer et aux frangins chômeurs de l'ouvrier d'usine de ne penser leur action qu'à travers la défense des intérêts du patriarche... C'est ce que révélait parfaitement la remarque d'un camarade de LO pour qui l'occupation de place n'était à faire que dans une usine, et pas en dehors. Quid de ceux qui cherchent un emploi ? Rien, qu'ils soutiennent ceux qui sont à l'intérieur. Godspeed.
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Message par Plestin » 19 Mai 2016, 18:28

Gaby,

Je crois que tu ne vois vraiment que ce que tu veux voir, avec des idées préconçues.

Voici les termes exacts du discours de dimanche : "Bien sûr, la fraction de la jeunesse qui fait des études supérieures peut espérer mieux en décrochant un emploi de cadre, d'ingénieur, de médecin ou d'enseignant. Mais le problème est collectif. Le problème, c'est que même ceux qui peuvent tirer leur épingle du jeu le font au milieu d'un océan de misère et d'injustice."

Tu conviendras que "peut espérer mieux", ça ne veut pas dire "obtiendra mieux". Donc ça suggère clairement que tous les étudiants ne s'en sortent pas. Je ne vois pas en quoi c'est contradictoire avec le fait que beaucoup d'étudiants se retrouvent facteurs, cheminots, postiers, serveurs, vendeurs ou standardistes.

Il faut replacer ce passage dans son contexte. Juste avant, Nathalie avait expliqué que "Les jeunes des classes populaires sont ballottés de petits boulots en périodes de chômage, de stages non rémunérés en missions d'intérim. Pour espérer un emploi durable et un salaire à peu près correct, tout ce que l'Etat leur propose est de s'engager dans la police ou l'armée. Autrement dit, ils ont le choix entre servir de chair à patron ou de chair à canon !"

Dans le passage d'après, le discours s'adresse à la fois aux uns et aux autres : "Alors aux uns et aux autres, je veux dire qu'il y a un autre avenir. Ne cédez pas au conformisme ! Exprimez votre révolte !" etc. et à la fin du discours, "rejoignez nous dans le combat révolutionnaire", ça s'adresse aussi aux deux.

Il ne s'agit donc pas du tout d'un quelconque dénigrement des étudiants ni d'une dénonciation de leur caractère petit-bourgeois, contrairement à ce que tu suggères (si j'ai bien compris). Ni d'un simple appel à l'humanisme pour les seconds. L'humanisme (qui est largement répandu chez les étudiants) ce n'est pas exactement pareil que la révolte ni que le combat révolutionnaire... Jeunes des classes populaires ou bien étudiants, les deux sont bien mis sur le même plan dans ce discours, mais (par préjugé sur LO ?) ce n'est pas du tout ce que tu en as retenu !

Tu dis que pour LO, Nuit Debout c'est une réunion de petits-bourgeois qui tapent la discute alors qu'il serait plus indiqué de lire les classiques du mouvement ouvrier. En tout cas, tu auras peut-être remarqué que Nathalie s'est bien gardé de dénigrer Nuit Debout dans son discours. C'est une chose que d'avoir un avis sur Nuit Debout (comme on peut en discuter dans un débat LO-LCR ou même Mercier-Lordon), et de ne pas avoir pour politique d'y aller systématiquement et d'y prendre la parole, mais on ne va pas s'amuser à se répandre en critiques à tout bout de champ sur Nuit Debout quand on s'adresse à un public plus large. Le but n'est certainement pas d'affaiblir Nuit Debout. C'est quelque chose à côté, mais nous ne sommes pas contre et on explique même que c'est positif car cela entretient un climat de contestation sociale.

Pourquoi LO continue à dire que la classe ouvrière est majoritaire ? Parce qu'elle l'est. Nathalie a même expliqué, dans son discours, à quel point cette classe ouvrière s'était diversifiée et complexifiée, avec toutes sortes de travailleurs manuels ou intellectuels. "La classe ouvrière concentrée dans l'industrie", c'est déjà autre chose. Elle s'affaiblit radicalement en France ? Voire. Tout dépend de ce qu'on appelle s'affaiblir. Ce n'est pas parce que les effectifs d'une usine sont en diminution constante qu'on s'achemine nécessairement vers l'effectif zéro. Le pays est plein d'usines moins grosses qu'avant, mais c'est du concentré et elles peuvent être très stratégiques. Il suffit d'une usine du groupe Colgate-Palmolive dans la banlieue de Lyon, avec moins de 200 personnes, pour produire toute la javel La Croix en berlingots et en flacons et tous les berlingots de Soupline que l'on va retrouver partout dans tous les magasins de France même les plus petits dans les villes les plus reculées. Et aussi un peu dans les pays voisins. Près de Bordeaux, l'usine Sanofi fabrique aujourd'hui avec 700 ou 800 personnes au moins deux fois plus de médicaments qu'elle ne le faisait il y a vingt ans, mais son effectif n'a pas beaucoup bougé : s'il n'y avait pas eu des gains de productivité considérables, elle devrait aujourd'hui employer peut-être 1.500 personnes. Tous les gains de productivité, "lean management" et autres ont réduit les effectifs ou ont bridé leur augmentation. Des usines à la production variée se sont aussi spécialisées sur une seule gamme de produit à l'échelle de toute l'Europe, générant des flux de camions monstrueux d'un bout à l'autre du continent mais employant moins de monde. Les travailleurs de ces usines sont souvent tétanisés par la crainte d'une fermeture - et de temps en temps il y en a effectivement une qui ferme -, mais globalement, s'ils réalisaient la force qu'ils ont entre les mains, ils se rendraient compte qu'elle est considérable.

Une partie de la baisse des effectifs des usines est aussi en trompe-l'oeil. Bien des postes de travail sont occupés par des précaires qui ne sont pas forcément comptés à l'effectif. Bien des fonctions ont été mises en sous-traitance, par exemple le nettoyage : les ouvriers qui font le ménage dans l'usine sont toujours là, mais ils sont sortis de l'effectif, et administrativement ils sont passés dans la catégorie des services.

Les ouvriers d'un atelier SNCF, ou du service technique d'un hôpital, ou d'une station d'épuration des eaux de Veolia, ne sont pas classés dans l'industrie. Pourtant ce sont des ouvriers. Le bâtiment n'est pas compté dans l'industrie, pourtant il est plein d'ouvriers, et en quoi la fabrication de maisons ou d'immeubles ne serait-elle pas une opération industrielle ? Et fabriquer toute la journée des sandwichs au fond d'un fast-food pourquoi ce serait si différent que de les fabriquer sur la chaîne d'une usine de sandwichs ? Emballer des prospectus dans une entreprise de routage ? L'industrie textile a presque disparu. Les entrepôts logistiques stockant et distribuant des textiles importés, et les grandes chaînes de magasins de vêtements, on appelle ça de la logistique et du commerce, mais ce ne sont que les derniers maillons de l'industrie textile, et on y rencontre plein d'ouvriers, caristes, ou pour la préparation de commandes, ou la mise en rayons. Inversement, une industrie peut avoir elle-même son propre service commercial, son service Achats, son service RH etc. qui ne sont pas pour autant classés dans les services. Alors, "la classe ouvrière concentrée dans l'industrie s'affaiblit radicalement en France", je ne vois pas ce que ça veut dire. Les limites de l'industrie sont très discutables. Il n'y a jamais eu autant d'entrepôts logistiques et de supermarchés qu'aujourd'hui.

La réalité d'aujourd'hui, c'est que la France est l'un des pays les plus industrialisés du monde, et bien des pays aimeraient avoir une industrie aussi développée.

Et que font nos camarades de Combat Ouvrier en Martinique et en Guadeloupe ? Il y a peu d'usines au sens propre sur ces deux îles. Est-ce que ça les empêche de militer ? Ils sont dans les plantations de canne ou de banane, les hôpitaux, les supermarchés, où est le problème ? Est-ce que, quand les travailleurs de Guadeloupe sont massivement descendus dans la rue pour manifester au moment du LKP, ça a empêché que les travailleurs des entreprises publiques ou privées un peu plus grandes entraînent ceux des entreprises plus petites ? Non ! Nos camarades, qui sont peu nombreux, avaient auparavant concentré leurs efforts sur l'implantation dans les quelques lieux où les travailleurs sont les plus nombreux. Ils ont bien fait. Ils auraient aussi pu choisir de faire quelque chose un peu comme Nuit Debout. Mais ils se sont retrouvés aux bons endroits au bon moment, bien qu'en nombre très inférieur à celui des indépendantistes. Est-ce que Combat Ouvrier a une politique différente de celle de LO sous prétexte que le profil de la classe ouvrière est différent ? Non !

Tu dis que LO n'a pas de politique pour les chômeurs. Mais dans son discours, Nathalie a été très claire là-dessus, en expliquant que les conditions de travailleur et de chômeur étaient indissociables, les deux faces de la même pièce, que tout travailleur est un chômeur en puissance et inversement, et que cette situation a toujours été. On n'a pas de politique spécifique pour les chômeurs. Et on ferait quoi pour les semi-chômeurs que sont les travailleurs à temps partiel imposé ? Il vaut mieux les organiser en tant que chômeurs ou que travailleurs ? Mais en réalité, c'est plus une question de moyens qu'autre chose. Si LO était un parti révolutionnaire, ce parti pourrait se permettre d'organiser bien plus de choses, et pourquoi pas des luttes de chômeurs si on avait de nombreux camarades au chômage et sans aucune perspective de trouver un travail. Mais nous ne sommes qu'une organisation, pas ridicule mais pas un parti pour autant. Donc notre priorité c'est de nous implanter. Où ? Si possible dans les lieux où les travailleurs sont les plus nombreux. Est-ce qu'on délaisse les chômeurs et les travailleurs des petites entreprises ? Non. Si on gagne un chômeur à nos idées, on ne le pousse pas à militer chez les chômeurs, on essaye de le faire embaucher quelque part. Si on gagne un travailleur d'une petite entreprise, on essaye de le convaincre de se faire embaucher dans une plus grande. En aucun cas on ne les dédaigne !!! Et on ne va pas demander aux camarades qui militent dans les entreprises d'en sortir et de devenir des chômeurs histoire de faire une grosse section LO chez les chômeurs...

Pour reprendre ta dernière phrase en la modifiant un peu (bonjour l'image stéréotypée), "si la classe était une famille, on dirait à l'épouse au foyer et aux frangins chômeurs de l'ouvrier d'usine"... de devenir des militants révolutionnaires, de se faire embaucher si possible dans une entreprise assez grande, et s'il n'y a pas moyen, de toute façon de militer avec LO dans leur ville ou leur quartier.
Plestin
 
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Message par Harpo » 19 Mai 2016, 20:22

NPA-LO : Nuit debout... ou nuit à bouquiner ?

Le débat LO-NPA de la fête de Lutte ouvrière est toujours un moment particulier, dans lequel les camarades s’attachent à « discuter des divergences pour les comprendre », pour en comprendre les racines, en aucun cas pour discuter des convergences possibles...
Il faut dire que le discours de Nathalie Arthaud, la porte-¬parole de LO, deux heures avant sur la grande scène, donnait déjà un aperçu des désaccords. Son discours (publié dans le prochain numéro de leur hebdomadaire) était orienté autour de trois axes : « que la contestation se poursuive » contre la loi travail ; construire la campagne présidentielle de 2017 ; que les jeunes qui se sont politisés dans le mouvement lisent Marx, Engels, Lénine, Rosa Luxembourg et Trotsky. Tout cela tournant autour de la nécessité de la construction d’un parti pour le camp des travailleurs, communiste et révolutionnaire.
Quelle politique pour les luttes ?
Ces objectifs, nous pouvons bien sûr les partager. Mais, devant plusieurs dizaines de milliers de sympathisantEs venus écouter l’orientation de LO, quelques jours après l’utilisation du 49-3 et avant une semaine décisive pour la mobilisation, on aurait pu s’attendre à des perspectives de lutte plus concrètes !
Lors du débat intitulé « La mobilisation contre la loi travail et l’orientation des anticapitalistes et des révolutionnaires », les camarades de LO ont quasi exclusivement parlé de Nuit debout, pour l’identifier aux autres mobilisations auquel le NPA participe « en dehors de la classe ouvrière », comme Notre-Dame-des-Landes, le Non à la Constitution européenne en 2005 ou autres... Le second axe de LO consistait à tenter de démontrer que « nous n’avons pas la même politique », sans argumenter particulièrement.
Pour le NPA, Armelle et Antoine sont intervenus pour discuter de la construction de la grève cette semaine, des efforts pour aller vers une difficile grève générale, des perspectives que nous pourrions défendre ensemble dans ce mouvement, pour proposer une autre politique que celle des directions syndicales et construire une direction du mouvement s’appuyant sur l’auto-organisation. Les camarades de LO, eux, semblent penser qu’à part développer l’auto-organisation, les révolutionnaires n’ont pas de rôle particulier dans les mobilisations.
Debout contre le gouvernement
Nous avons aussi défendu Nuit debout comme une tentative de secteurs du monde du travail, hors des grandes entreprises et des services publics, d’entrer en mobilisation. Nous avons tenté d’expliquer que les travailleurs des petites entreprises, ceux qui n’ont pas de syndicat dans leur boîte, les plus précaires, cherchent des moyens de se mobiliser, et que Nuit debout en fait justement partie, tout en donnant la possibilité de cadres de débat sur les orientations à développer dans le mouvement.
Nous avons également interpellé LO sur la faiblesse de son discours contre la répression policière et la nécessité d’en finir avec ce gouvernement, ainsi que sur la nécessité de combler le décalage entre la faiblesse des organisations du mouvement ouvrier et la recherche d’alternative de la part d’une partie de ces militantEs. LO semble ignorer que combler ce décalage se fera par des expériences concrètes faites par les masses, pas essentiellement par les élections et la lecture...
Antoine Larrache


Sur Nuit debout : voir la réponse de Plestin.
Notre-dame-des-Landes : Je n'ai même pas d'avis sur l'utilité ou non de construire cet aéroport car je ne connais pas assez le dossier, et je ne le connais pas assez parce que j'ai bien d'autres sujets d'intérêt. Tout ce que je peux dénoncer avec vous, c'est l'absence ou le simulacre (référendum ?) de démocratie et surtout le meurtre d'un militant par un policier.

Mais ce qui me choque le plus dans ces quelques lignes c'est ça : " la nécessité d’en finir avec CE GOUVERNEMENT". C'est vraiment le genre de stupidité que l'on aimerait ne pas trouver chez des militants révolutionnaires. Car cela sous-entend qu'un autre gouvernement serait la solution. Un gouvernement de qui ? Souhaites-tu voir Juppé, (ou Mélanchon ou Montebourg, ils ne valent pas mieux mais ils n'ont aucune chance) à la place de Valls ?
Ce qui constituerait une victoire (petite, mais pas négligeable pour le moral de la classe ouvrière), ce serait de FAIRE RECULER CE GOUVERNEMENT sur sa loi scélérate.
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Message par artza » 20 Mai 2016, 06:40

Un article de L'Anticap. sur les prochaines élections en Espagne, pardon l'Etat espagnol, qui illustre bien la façon dont le NPA pose et se pose les problèmes de chaque côté des Pyrénées.

https://npa2009.org/actualite/international/etat-espagnol-vers-unidos-podemos
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Re: sur le site du NPA

Message par Ian » 25 Mai 2016, 19:48

Ce que tu postes n'a rien à voir avec une position "du NPA" et encore moins "la façon dont le NPA pose et se pose les problèmes", c'est la position d'Andreu Coll !!
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