par pelon » 16 Oct 2003, 12:04
Si tu crois que nous ménageons le PCF, tu te trompes. Que nous ayions un langage vis-à-vis de ses militants qui sont les militants politiques que nous rencontrons le plus dans la classe ouvrière, oui. Voici un extrait d'un éditorial récent, après la fête de l'huma :
CITATION
Dans son discours, Marie-George Buffet, la présidente du Parti Communiste, pour répondre à ceux qui lui demandaient si le PC se tournerait vers le PS ou vers l'extrême gauche en mettant Bové dans cette dernière, a proclamé: "Nous ne sommes ni PS, ni extrême gauche, nous sommes communistes". Mais que propose-t-elle donc? Rien de précis, uniquement pour gagner du temps, mais ce sera inéluctablement l'alignement derrière le Parti Socialiste, qui recueille certes ses voix en partie parmi les travailleurs mais beaucoup plus dans la petite bourgeoisie. Et surtout qui, chaque fois qu'il est au pouvoir, gouverne au service de la bourgeoisie.
La politique du PCF se ramène uniquement à sa stratégie électorale. Le PCF sait que, sans alliance avec le PS, il n'aura presque aucun élu. Mais l'angoisse de ses dirigeants est que, s'il ne fait pas la preuve de son influence électorale, le Parti Socialiste ne lui fera aucune place. Or pour faire cette preuve, il faut se présenter séparément, ce qui peut conduire alors à une déconfiture totale. Mais quel crédit les travailleurs peuvent-ils accorder à une "identité communiste" qui ne résistera pas à l'appât de quelques sièges régionaux ou européens?
Les attaques brutales du gouvernement contre les classes laborieuses exigent une réaction de défense du monde du travail. Or, le PCF refuse une telle politique. Car il est évident que si un jour le PS revenait au pouvoir et s'il prenait, de nouveau, des ministres communistes, ce serait pour leur faire cautionner une politique de trahison des intérêts ouvriers qui ferait perdre au PCF encore plus de crédit politique parmi les travailleurs.
L'évolution du PCF concerne l'ensemble de la classe ouvrière. Les travailleurs ont besoin d'un parti politique qui défende leurs intérêts politiques et sociaux et qui ne soit pas prêt à les trahir pour une participation ministérielle.
Ce parti ne pourra donc pas se faire avec la direction du PCF et la politique qu'elle incarne. Il aura cependant besoin de ceux de ses militants pour qui l'émancipation des travailleurs du joug du grand capital et le communisme ne sont pas des mots creux.
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