Je vais te répondre Plestin. Ce sera une réponse le plus sincère possible, peut être pas très "maline" (je vais encore donner le flanc à des attaques faciles), mais sincère.
Répondre permet aussi d'y voir clair, si on peut voir claire. Je postule que l'on ne voit que ce que la dynamique social permet, et cela s'applique surtout à moi, très en particulier, mais aux autres aussi.
Mais avant je voudrais dire que Com 71 ne lit pas ce qu'on écrit (ce n'est pas nouveau) et que le "c'est assez idiot" s'adressait à moi et non pas à d'autres.
Tu dis
le FN ait des idées foncièrement différentes, mais ce parti est, à ce jour, avant tout une écurie électorale concurrente de la droite classique, qui véhicule des idées aussi réacs ou encore plus réacs que cette dernière (suivant les sujets), et pas du tout un parti avec des milliers ou des dizaines de milliers de nervis prêts au coup de poing contre toute manifestation de la classe ouvrière.
et à mon avis tu traduis mal la position de LO. Car LO dit qu'il peut devenir un parti fasciste.
En tout cas c'est ce que j'ai compris et je n'ai jamais contesté cette définition tant qu'elle reste une photo, un constat du moment présent...ou passé ou en train de devenir du passé.
Mais, et voici le grand mais, il a tout pour devenir un parti fasciste car la conjonction de la Crise économique, de la crise sociale et d'un triomphe électoral plus la situation internationale actuelle (la reproduction en Europe du schéma de 1914, 1939 qui ne peut pas s'exclure, comme les zones de tensions créées par l'impérialisme US en Europe et ailleurs) une aggravation brutale de la crise en France (qu'on ne peut pas exclure) peuvent être non seulement des fortes tentations de le devenir mais une nécessité pour la bourgeoisie française.
D'ailleurs si c'était "la même chose", il n'y aurait pas de FN séparé de la droite classique; ni du PS séparé de la droite classique et du FN.
La réaction n'utilise pas le fascisme à tort et à travers. D'ailleurs, elle penche dernièrement plutôt pour des dictatures militaires car la base sociale du fascisme s'est rétrécie beaucoup (plus de paysannerie, moins de boutiquiers, chômeurs et employés qui utilisent (quand ils le font) les méthodes de lutte des ouvriers). Et quand elle utilise exceptionnellement ses méthodes brutaux (qui leur reviennent dans la gueule souvent) elle retrouve toujours une partie de la bourgeoisie contre eux. Cette autre bourgeoisie est d'une part une carte de rechange mais cela correspond aussi à un état d'esprit de la société et souvent, comme au Chili d'où je viens, devient un point d'appui pour commencer à résister. Les "traditions démocratiques" quoi.
Eh oui, les premières formes de résistance au régime ont commencé à partir des ...églises. Elle en a profité, c'est sur, mais nous aussi et si le résultat final a été favorable à leur tactique c'est tout simplement parce que la gauche chilienne ne cherchait pas autre chose.
Les nervis de la droite, ou du PS ou du FN ils se trouvent dans les forces d'ordre de tout état bourgeois. JM Le Pen l'a toujours dit. C'est assez difficile de mobiliser des bandes autres (Pinochet n'a jamais réussi) et elle comportent toujours le risque des débordements. Le plus grosses conneries politiques du régime de Pinochet ont eu comme source le "zèle idiot" de ses plus farouches partisans. Et comme eux apprennent bien plus vite que nous...
La droite n'est pas le FN et le PS n'est pas la droite. Qu'ils peuvent faire exactement la même politique? D'accord, mais un parti communiste devrait pouvoir faire jouer les petits espaces entre eux (le jour où il aura la force et, surtout la conscience, de sa possibilité).
Le fait est qu'aujourd'hui, le FN a des réelles chances de gagner les élections et ils peuvent parfaitement arriver à des accords avec le grand patronat sur des bases populistes, et même être, pour un temps, en contradiction avec le grand patronat, c'est un fait. (Eh oui, la théorie est juste en dernier analyse. D'abord il faut étudier la réalité telle qu'elle est et non pas attendre qu'elle colle aux textes).
Et une fois au pouvoir, le plus sur est qu'ils vont s'attaquer aux immigrés, aux plus faibles, aux minorités afin de gagner le plus larges masses empoisonnées de propagande réactionnaire, xénophobe.
La droite, le PS? Ils ne peuvent pas aller aussi fort que le FN. Et le PS ne peut pas aller aussi fort que la droite. Toute la question est ici. Si on est d'accord avec cette formulation on doit pouvoir isoler le danger le plus important, si on le peut (difficile aujourd'hui) ou au moins en avoir conscience.
Ce que je viens d'écrire est élémentaire mais pointe à la nécessité, aujourd'hui, pas demain, d'utiliser tous les moyens pour isoler et battre nos ennemis un par un et non tous comme un bloc uni où les seuls qui compteraient seraient .... et une classe ouvrière mythifiée, abstraite, bref une figure littéraire, une incantation.
La question vient tout de suite: Et si elle ne se réveille pas?
La réponse de LO est "on garde le drapeau (les principes généraux) et on tient tant que c'est possible" C'est cela la vraie démission car la réalité présente oblige à agir selon les donnes réelles et non pas attendre que nos désirs deviennent réalité. Cela veut dire agir dans le contexte réel de la politique réelle, la politique nationale.
Doctor No, je ne trouve pas que tu te distingues tellement du NPA, du PC ou des Verts qui ont fait voter Chirac (parfois en le disant un peu autrement) en 2002. Tu trouves donc que ces partis (disons le NPA) ont des qualités que LO n'a pas ?
Les apparences sont trompeuses. Dans ce forum il doit rester de traces de ma position sur le vote Chirac, cette escroquerie politique. J'ai voté Arlette les deux tours. Une chose est une politique souple à partir d'une position communiste et une autre est l'opportunisme souple des autres. Cela ne veut pas dire que je ne travaillerais pas avec des opportunistes si cela fait pousser en avant la cause du communisme, bien au contraire. S'en est même une obligation.
Le NPA je ne sais pas que est ce que c'est et aussi, dans ce même forum on peut trouver ce que j'ai dit sur la dissolution de la LCR ("une liquidation pure et simple", une "capitulation"etc.). La base vote un truc, Besancennot en dit autre chose. La base revote un autre truc, la direction dit toujours la même chose. Bref, celui qui sait de quoi cela retourne qui fasse signe.
Le PCF je ne sais plus non plus qu'est d'autre que des mendiants auprès du PS avec une base (qui se délite) profondément enraciné dans le peuple français (et qui peut revenir très vite) et un tas de toute petites demi-sectes qui tournent autour de leur passé "glorieux".
Mais je sais qu'ensemble ils font autour de 10% des voix et cela est un capital politique bien différent de 0,5 % ou moins, du néant quoi. Que ces 10% représentent les aspiration (démoralisées, déçues mil fois, mais toujours là, toujours présentes) des millions de prolétaires de ce pays. Et que celui qui ne tient pas compte de ce capital est...un absurde en politique.
LO a perdu ses qualités.
A un moment donné les gens parlaient de sa politique, de ses possibilités. LO a décidé que les gens se trompaient sur elle même et leur à donné une leçon politique fulminante: "Nous ne sommes pas des électoralistes!, nous somme des communistes révolutionnaires et celui qui n'est pas d'accord avec il n'a qu'à aller voir ailleurs"
Les gens ne se le sont pas fait répéter deux fois et ils sont allés ailleurs. Les LO, que l'action politique nationale lui restait aussi grande qu'un "poncho" s'est satisfait de rester à son activité quotidienne qui petit à petit est devenue celle des commentateurs de la vie politique et des syndicalistes dévoués. Exactement l'activité des anarcho-syndicalistes depuis plus d'un siècle et surement dans les siècles à venir car avec une telle "tactique" on reste des groupes d'études politiques mâtinés d'une activité réduite syndical (pour donner le change) et rien, rien d'autre.
Bon, je continue sur un autre post.