Nuit debout

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Nuit debout

Message par Zorglub » 07 Avr 2016, 21:43

J'aurais pu mettre cela dans le fil interview de Jean-Pierre Mercier mais il n'y avait pas encore de fil consacré à Nuit debout.
Voici donc un article plutôt sympathique d'Arrêt Sur Images sur Nuit debout, sur Comme des lions et sur Jean-Pierre.

Les ouvriers en lutte, encore loin de La nuit debout
"Ce n'est pas les tweets, même nombreux, qui vont faire peur à Valls" (Mercier, CGT-PSA)

Et si les ouvriers rejoignaient le mouvement Nuit Debout ? C’est le vœu formulé par l’économiste et tribun Frédéric Lordon. Alors qu’une partie du film Comme des lions – qui retrace la grève des salariés de PSA à l’annonce de la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois – devait être diffusée ce mardi soir place de la République, sa réalisatrice Françoise Davisse reste sceptique : comment passer "la nuit debout" quand on travaille le lendemain ? Un constat partagé par Jean-Pierre Mercier, délégué syndical CGT de PSA, qui préconise... une occupation des entreprises.

"La nuit, c’est fait pour baiser et pas pour travailler" : ainsi s’adresse Jean-Pierre Mercier à la centaine d’étudiants présents dans l’amphi Y de l’université Paris 8 à Saint-Denis. Nous sommes lundi 21 mars à la veille des attentats de Bruxelles. La fac n’est pas en grève mais en lutte. Les tags des murs et des cages d’escalier en témoignent. Les haut-parleurs invitent à la projection du film Comme des lions de Françoise Davisse, deux jours avant sa sortie dans les salles de ciné. On ne se bouscule pas mais l’auditoire écoute attentivement Mercier qui présente au micro le documentaire dans lequel il apparaît. Mercier n’en est pas le héros. Délégué CGT et numéro deux de Lutte ouvrière, il était coordonnateur et porte-parole de la grève menée début 2013 à l’annonce de la fermeture de l’usine PSA-Peugeot-Citroën à Aulnay-sous-Bois.

Jean-Pierre Mercier

Pas de héros, mais des héros : les ouvriers en lutte pendant près de deux ans et en grève pendant quatre mois début 2013 ont été suivis par la réalisatrice, seule avec sa caméra. "AG, votes, engueulades, flics… la grève comme si vous y étiez" conclut Mercier avant la diffusion de Comme des lions. En effet nous y sommes. Et cette plongée a séduit aussi bien Libération – dithyrambique – que Mediapart, 20 minutes et même BFM Business, c’est dire. Le film n’est pas le premier à s’intéresser au sujet : LCP diffusait en juin 2014 un documentaire intitulé Les mots de la fin et qui donnait la parole à quatre anciens ouvriers de l’usine. Pas de mots de la fin pour Comme des lions mais plutôt des mots de la lutte en guise de mode d’emploi. La réalisatrice filme au plus près le groupe d'ouvriers qui résiste à la fermeture et n’en démord pas. PSA a du pognon – 11 milliards de trésorerie cette année-là selon Mercier qui rappelle que le groupe vendait 3,6 millions de voitures en 2010.

Alors pourquoi fermer une usine qui compte encore 3 000 salariés de 42 nationalités différentes ? "C’est criminel" lâche le syndicaliste en retraçant les grèves qui ont émaillé la vie de l’usine. Et de son propre aveu il y en a peu, hormis la grande grève de 1982 baptisée Le printemps de la dignité, puis celles de 1984, 2004, 2005, 2007… et enfin 2013. "On a pris notre pied en quatre mois" avoue un gréviste à la fin du documentaire. "Entre ça et la chaîne…" A ce jour, un tiers seulement des salariés ont été reclassés au sein de PSA alors que le gouvernement s’était engagé à n'oublier personne. De son côté, Mercier, par ailleurs cariste, a accepté son reclassement dans l’usine de Poissy. "Je voulais rester à PSA pour continuer à les faire chier" s’amuse-t-il dans l’amphi avant de se reprendre : "faut être lucide, il y a peu de patrons qui voudraient m’embaucher". Pour lui, la lutte doit continuer : "la force d’une grève, c’est la discussion". Un étudiant le remercie : "le film me motive pas mal pour continuer la lutte" dit-il.

Paris 8

Il y a quinze jours, les étudiants de Paris 8 découvraient donc la grève au sein de PSA et peut-être même le monde ouvrier. Nombreux étaient en quête d'un mode d'emploi pour lutter. L'un d'eux a même demandé à Mercier s'il en avait un. Sourire du syndicaliste : "si on en avait un, on l'aurait déjà publié !". N'empêche. Ce jour-là, sur les bancs de l'amphi, l'usine et la fac se parlaient. Mais aujourd'hui, à l'heure du mouvement Nuit debout, la jonction entre étudiants et salariés peut-elle se faire à grande échelle ? Elle est en tout cas appelée à toute force par l’économiste Frédéric Lordon qui a invité dimanche agriculteurs et chauffeurs de taxi sur la place de la République.

Si l’invitation a été en partie honorée, les ouvriers n’ont pas encore fait le déplacement. Et rien ne dit qu’ils le fassent – en tout cas pour le moment. Interrogé par @si, Mercier n’est pas emballé : "Lordon m’a invité à venir. Il craint que si le mouvement reste super boboland, ça ne va jamais tenir. J’ai refusé. D’abord je suis du matin cette semaine, je commence à 3h40. Donc je ne vois pas comment faire. Pareil pour ceux qui habitent Mantes-la-Jolie. Et puis, sans dénigrer le mouvement, je ne me détourne pas pour autant de mon idée d’occuper les usines. Certes le mouvement participe à l’ambiance, au climat. Mais ce n’est pas les tweets, même nombreux, qui vont faire peur à Valls ou à la famille Peugeot". Il faudrait donc que Nuit debout occupe les usines plutôt que l’inverse ? "C’est en gros ce que j’ai répondu à Lordon" concède Mercier.

"les questions de travail, ce n’est pas la nuit que ça se passe"

Le syndicaliste n’a donc pas encore mis les pieds sur la place où se rassemblent les Nuitdeboutistes. Et il ne sera pas présent non plus ce soir lors de la projection d’un extrait de Comme des lions. En revanche Davisse y sera. Elle doit intervenir avec François Ruffin, réalisateur de Merci patron et invité d’une récente émission, pour parler lutte et cinéma. Si elle trouve le mouvement très utile – "c’est important de se réunir et de se tenir chaud, d’autant que nous sommes vachement isolés" – elle reconnaît qu'il n’est pas simple de venir veiller : "les questions de travail, ce n’est pas la nuit que ça se passe. Comment fait-on avec les enfants et le boulot le lendemain ? Et puis pour mobiliser les milieux populaires, il faut des lieux qui leur ressemblent, des lieux de confiance. Il suffit d’écouter la musique place de la République : il n’y a ni rap ni hip-hop !"

Bande-annonce du film Comme des lions

Davisse croit-elle en la convergence des luttes ? Pas vraiment. "Pour qu’il y ait convergence des luttes, il faut des luttes" estime la réalisatrice. "Certes il y a la loi El Khomri. Mais les luttes doivent aussi avoir lieu dans les entreprises ou dans les quartiers. Et il y a peu d’entreprises en grève pour le moment. Mais je changerai peut-être d’avis après la nuit passée place de la République. Ce que je sais, c’est que je serai la seule de mon quartier de Saint-Denis à y être". La nuit, c’est fait pour baiser… mais pas encore pour lutter.

Par Anne-Sophie Jacques le 05/04/2016 - Arrêt sur Images


Je rajouterai que certains passent déjà la nuit debout, dans les ateliers, sur les chaines, les trains, les hôpitaux, etc.
Arrêt sur images suit Rufin, rédac' de Fakir, journal satyrique picard, et auteur de Merci patron ! (j'en parlerai ultérieurement) et à l'initiative de Nuit debout.
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Re: Nuit debout

Message par artza » 09 Avr 2016, 07:21

Evitons quand même de nous égarer par plaisir vers des propos polémiques.

Là dedans il y a deux choses, la tentative d'un mouvement pour imposer le retrait de cette loi et tout ce qui va peu ou prou dans ce sens est au jour d'aujourd'hui une bonne chose, la fameuse pétition comme la Nuit debout et les manifs syndicales.

Tout n'est pas à mettre sur le même plan.
Qui peut et comment faire plier le gouvernement et le patronat?

Là est la question.
Bien des gens veulent nous vendre pour nouvelles des idées bien vieilles !

Hier à Paris s'est tenu un cercle Léon Trotsky consacré à Syriza et Podemos dont s'inspirent je crois bien des initiateurs de la Nuit debout, qui sera bientôt sur le net :).
Bref pour l'instant la Nuit debout je ne sais pas encore ce que ça va donner. Maintenant on peut toujours discuter ça peut pas faire de mal.
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Re: Nuit debout

Message par Kéox2 » 09 Avr 2016, 11:08

Le CLT d'hier est disponible sur le site ;)
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Re: Nuit debout

Message par artza » 17 Avr 2016, 08:13

Un point de vue avec un peu de recul

http://mondialisme.org/spip.php?article2479
artza
 
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Re: Nuit debout

Message par Gaby » 17 Avr 2016, 19:24

Lors de l'AG de ce soir, un camarade a pris la parole pour mentionner la perspective d'une grève générale, en s'appuyant sur les journées de mobilisation arrêtées fin avril. Nuit Debout, c'est certes des personnes qui disent plein de choses différentes, certains expriment le désir d'un retour à une économie paysanne, d'autres s'intéressent à telle ou telle autre question comme l'emprisonnement ou la condition handicapée, mais dans cet espace quand un militant y prend la parole pour défendre une perspective qui plairait plus aux camarades qui lisent le FALO, il est aussi accueilli chaleureusement.
Gaby
 
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Re: Nuit debout

Message par com_71 » 18 Avr 2016, 02:17

lutte ouvrière a écrit :Nuit debout : l’ambiguïté d’un mouvement
13 Avril 2016

Les initiatives Nuit debout ont commencé à Paris dans la foulée de la journée de mobilisation du 31 mars contre la loi travail, quand des manifestants ont décidé d’occuper la place de la République. Depuis, des centaines et parfois quelques milliers de personnes viennent débattre, tenir des assemblées générales, écouter des conférences, suivre des projections de films contestataires, discuter entre elles...


D’autres villes ont vu apparaître des initiatives du même genre. Et si la place de la République a été évacuée par la police à plusieurs reprises, cela n’a pas stoppé les rassemblements qui ont à chaque fois repris le soir même.

Ces occupations ont eu un succès médiatique, même s’il s’agit toujours de mobilisations au bout du compte modestes, ne serait-ce qu’au regard des autres mobilisations contre la loi travail qui ont, elles, entraîné des centaines de milliers de personnes, des manifestations de la jeunesse à celles organisées par les confédérations syndicales, en passant par tous les débrayages et manifestations qui ont eu lieu dans de nombreuses entreprises.

Nuit debout rassemble pour l’instant essentiellement des enseignants, des universitaires, des intermittents du spectacle, des jeunes étudiants et lycéens. Un de ses initiateurs, François Ruffin, réalisateur du film Merci patron, a lui-même décrit les participants en disant : « Les occupants de la place de la République appartiennent grosso modo à la même classe que moi, cela dit sans aucun mépris ni jugement : la petite bourgeoisie intellectuelle, à précarité variable. » Ce milieu, indigné par la politique du gouvernement sur la loi travail comme sur bien d’autres sujets, est venu se joindre au mouvement existant et, à sa manière, il contribue ainsi à alimenter le climat de contestation contre le projet gouvernemental, et c’est tant mieux.

Du rejet des partis traditionnels... à celui de toute politique ?

Mais ces rassemblements véhiculent aussi des idées qui, elles, ne vont pas dans le sens des intérêts des travailleurs. Au-delà de la diversité des sujets de débats, qui vont de la loi travail à l’état d’urgence, en passant par l’écologie ou encore la réécriture de la Constitution, les principes revendiqués par les participants de Nuit debout sont le rejet des partis, des organisations et, sous prétexte de recherche de nouveauté, jusqu’au rejet de toute référence politique. Dans les débats de Nuit debout, il est de règle de taire toute appartenance à un parti et mal vu d’afficher des idées politiques précises. Si l’on y parle de changer la société, c’est en disant que, sur ce plan, ce serait à chacun de tout réinventer.

Or, si on comprend l’écœurement suscité par les partis qui se sont succédé au pouvoir ou ceux qui rêvent d’y accéder pour gouverner dans le sens des intérêts capitalistes, l’idée d’organisation et de parti est au contraire fondamentale pour les exploités. La bourgeoisie a tous les partis à son service, les travailleurs aucun. Rejeter l’idée de parti en elle-même revient à s’opposer à ce que les exploités se donnent leur propre parti pour défendre leurs intérêts politiques.

Ces principes anti-organisations et anti-politiques ne menacent en rien la domination de la bourgeoisie qui, elle, domine la société à travers ses réseaux, ses organisations patronales, son État et même son économie. Mais, de plus, ils ne menacent même pas la caste politique actuelle. Les politiciens les plus usés savent s’adapter aux formulations dénonçant le « système » et les partis. Des dirigeants écologistes aux dirigeants socialistes plus ou moins frondeurs, en passant par Jean-Luc Mélenchon ou Pierre Laurent, tous sont venus faire un petit tour, voire plus, à Nuit debout, pour laisser entendre que ce mouvement rejoint leurs idées. Même Nathalie Kosciusko-Morizet du parti Les Républicains n’a pas été gênée de déclarer qu’ « il faut aller place de la République » pour y rencontrer « une génération qui se pose des questions » et qui manifeste « son insatisfaction vis-à-vis de la forme actuelle de la politique »… toute prête à dire que tout cela fait partie de ses préoccupations.

Ne pas recycler le réformisme

Si un mouvement comme Nuit debout devenait massif, en restant sur la base de cet apolitisme, il ne pourrait engendrer que des courants réformistes qui apparaîtraient ou seraient présentés comme nouveaux, mais qui ne feraient que recycler le vieux jeu des partis politiques bourgeois. L’histoire du mouvement des Indignés en Espagne en 2011, qui a mobilisé des masses importantes et a débouché sur la création du nouveau parti réformiste Podemos actuellement en train de négocier sa participation au gouvernement espagnol, est une leçon à retenir.

En fait, le mouvement Nuit debout ne s’adresse pas essentiellement aux travailleurs, qui ne peuvent pas y participer en restant le jour sur leur lieu de travail et en passant la nuit sur quelque place pour débattre de sujets les plus divers. C’est à partir de leur entreprise, de leur quartier, que les travailleurs peuvent se mobiliser, s’organiser, faire grève et commencer à modifier le rapport de force en leur faveur, contre le patronat et le gouvernement.

En même temps, il faudra faire émerger le parti qui manque aux exploités ; un parti capable de représenter leurs intérêts communs, c’est à dire justement leurs interêts politiques. Il faudra que ce soit un parti qui ne se compromette pas dans le ronron politicien et ses manœuvres, qui soit capable de fixer des objectifs de lutte et de contribuer à mener les luttes ouvrières au maximum de leurs possibilités. Un parti ouvrier digne de ce nom, qui prépare un véritable changement de société, une révolution sociale, ne pourra être qu’un parti communiste révolutionnaire.
Pierre ROYAN
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Nuit debout

Message par Gaby » 18 Avr 2016, 14:52

Je ne veux pas discuter des questions générales (le parti, la classe, la grève), parce que j'espère qu'ici tout le monde comprend qu'il y a consensus là-dessus.

Par contre ce que je pense qu'il faut discuter, c'est ce qu'on fait pour les travailleurs qui ne peuvent pas être sensibles aux appels à la grève générale, et ce pas par hostilité, mais parce que ce n'est pas envisageable en ce moment dans leurs circonstances.

Je connais quelqu'un qui bosse pour une petite boite. 2 patronnes, 4 salariées. Même se syndiquer ce serait très difficile. Faire grossir les rangs de Nuit Debout, et poser des congés pour les manifestations, c'est déjà tout ce qu'elle peut faire. Tout le discours sur la grève générale des millions de travailleurs, c'est plus facile à porter et à défendre auprès des collègues quand tu bosses dans une grosse boite. Pour des travailleurs qui ne sont pas dans de grandes entreprises, et dieu sait qu'ils sont nombreux aujourd'hui, et bien on leur propose quoi ?

Si l'usine de l'ile Seguin a fermé, et que les McDos sont de plus en plus nombreux, il faut sans doute questionner les discours généraux. Ce n'est plus vrai que le capitalisme a concentré les travailleurs dans des lieux de travail de plus en plus grands. Et les contrats de travail ne durent pas des décennies.

Aux chômeurs, qui n'ont pas de lieu de travail, on leur dit de se mettre en grève ?

A Nuit Debout, certains ont posé des objectifs : commission pour un journal. Commission pour des bulletins de boite. Il existe une commission sur la grève générale. Le saviez-vous ? Des individus isolés peuvent faire bien peu de choses là-dessus, mais avec l'effort combiné des petits partis d'EG, ce serait sans doute déjà un peu différent, sauf à se croire inutiles sur ces questions-là.

Je suis très surpris de cette désertion.
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Re: Nuit debout

Message par spartacre » 18 Avr 2016, 22:37

Il n ' y a pas de désertion .. Et quand on participe à ces "nuits debout , on peut toujours discuter individuellement ( c 'est mon cas et je ne cache pas mon apprtenanc)..mais agir en tant qu 'organisation , c'est se faire accuser de vouloir récupérer le mouvement ,de le mettre à la remorque, car les présents veulent s'exprimer disent-ils en "dehors des partis" , ( cet apolitisme est une erreur à nos yeux et justifie le fait que nous n 'intervenions pas "massivement" .. c'est déjà difficile quand il y a par exemple une grève dans une boîte et qu 'on anime un comité de grève ..Où il est nécessaire que le maximum de travailleurs s'expriment afin que la grève soit "leur" grève et cela quel que soit leur orientation individuelle , leur religion ( s'ils en ont une ) , leurs choix politiques par ailleurs.....
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Re: Nuit debout

Message par artza » 19 Avr 2016, 07:58

Ni en 68, ni en 36 il n'y eut d'appel à la grève générale!

En 36 le PC commença par la nier, "ce sont des grèves" ce qui lui valu cette affirmation de Trotsky, "non ce ne sont pas des grèves, c'est la grève...c'est le début classique de la révolution".

En 68 les jours qui suivirent le 13 mai PC et CGT freinèrent d'abord des quatre fers puis sautèrent dans la locomotive et prirent les manettes ce que personne d'ailleurs n'était en mesure de leur disputer.

Aujourd'hui des partis de gauche, le PC pour l'essentiel tentent de faire essaimer ces fameuses Nuits. On sera vite fixé.
Maintenant encore une fois tout ça ne dépend pas de ce que disent LO et les autres.

Maintenant Gaby posent bien d'autres question. Aux chômeurs, aux travaillèrent salariés dans de toutes petites entreprises...qu'est-ce qu'on dit? Ben la même chose qu'aux autres!

Les travailleurs ne sont pas concentrés. Ben ça dépend aussi.
Prenons une rue du quartier du Sentier à Paris, ça grouille de travailleurs qui chargent et déchargent des camions, livrent d'énormes colis sur des diables, piquent et cousent dans des ateliers à tous les étages et ceux qui grillent des kebabs...au milieu un centre de distribution du courrier, 160 facteurs qui organisés largement et ouverts sur l'extérieur pourrait être au centre d'un mouvement ouvrier vivant et international. Il y a même déjà un local...
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Re: Nuit debout

Message par logan » 19 Avr 2016, 08:41

Vouloir s'exprimer en dehors des partis, ce n'est pas apolitique, c'est très politique au contraire.

Ce rejet n'exprime pas une ignorance mais une expérience...
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