Et la liste est loin d’être complète.
Il y en a qui choisissent de ne mettre l’accent que sur un ou deux de ces fléaux et de s’acoquiner avec n’importe qui pour les combattre au lieu de chercher à construire une force capable de s »attaquer à la source de tout cela, c’est-à-dire le capitalisme; ce qui n’empêche absolument pas de participer, comme LO l’a toujours fait, à des actions ou des manifestations contre l’un ou l’autre de ces fléaux, à condition de ne pas se mettre à la remorque, de ne pas servir de faire-valoir, à des individus ou à des groupes qui soutiennent plus ou moins les acteurs de l’un de ces fléaux.
Dans ces manifestations ou ces meetings, tout est une question de rapport de force. Il est possible de se retrouver dans une même action que certains de nos adversaires (aux côtés de Simone Veil pour le droit à l’avortement, de Fadela Amara contre le voile à l’école, de nationalistes palestiniens contre les crime du sionisme et de ses alliés, et même, à je ne sais plus quelle occasion, à la même table que Stauss-Kahn). On peut se retrouver aux côtés de militants islamistes, partisans de la charria, contre un attentat raciste ou à côté de sionistes contre un attentat antisémite, à condition de ne pas risquer d’apparaître comme des soutiens de leurs idées réactionnaires, de garder la possibilité de les contredire ouvertement. Ce que l’on reproche au NPA et à la plupart des organisations d’extrême gauche, c’est de le faire sans discernement, de mettre l’antiislamophobie au cœur de leur action en laissant tomber tout le reste. Bien entendu on peut faire des erreurs d’appréciation et se retrouver parfois piégés dans de telles actions mais c’est une faute quand ça devient systématique.
Si encore cela avait une certaine efficacité contre le racisme antimusulman, on pourrait l'accepter, mais ce n'est pas le cas. A ce propos, je me permet d'en remettre une couche et de me répéter :
Mais tu dois bien savoir aussi que la lutte, indispensable, contre le racisme se mène d'abord dans les entreprises, dans les quartiers... Que c'est là qu'elle peut avoir une certaine efficacité, en particulier lorsque des travailleurs sont en lutte. Le racisme ne reculera vraiment que lorsque les travailleurs prendront conscience de leur force collective, auront conscience d'être tous dans un même camp et que la seule véritable division de la société n'est absolument pas selon les origines ethniques plus ou moins lointaines mais selon la classe sociale à laquelle on appartient. C'est bien pour cela que LO met toutes ses maigres forces dans la popularisation de cette idée et non dans un combat contre l'"islamophobie" qui entre les mains de ceux qui prétendent l'incarner n'est le plus souvent qu'un combat pour les idées les plus réactionnaires.