Cyrano a écrit :et je trouve que ça montre un peu l'impasse des théories de certaines précieuses précieuses ridicules de la lutte anti-raciste...
C'est surtout qu'elle ne comprend pas les mots qu'elle commente. Elle dit qu'elle refuse la racialisation, le fait d'être considérée comme appartenant à tel groupe, comme étant reconnu ainsi, etc. Elle dit qu'elle n'est du coup pas à l'aise avec le mot racisé (qui est un emprunt de l'anglais). Or, ce mot désigne précisément le phénomène qui revient à imposer sur les autres une identité raciale, une appartenance à un groupe, etc. Elle se contredit donc.
Tu noteras que c'est terriblement analogue à la faute de raisonnement que la droite emploie sur la lutte de classes : la droite dit que la lutte des classes n'existe que parce qu'elle est produite par ceux qui en parlent. La lutte de classes serait le produit de ceux qui l'identifient avec le terme de classe sociale. Ici, c'est la même faute, et c'est l'argument que, par exemple, les Républicains emploient dans le contexte américain très en prise avec cette problématique : les réactionnaires disent "je ne vois pas la couleur" et "ce sont les antiracistes qui provoquent le racisme".
Par exemple, vois ces paroles de Rudy Giulani, politicien républicain, au sujet du mouvement black lives matter :
http://edition.cnn.com/2016/07/11/polit ... ly-racist/"It's inherently racist because, number one, it divides us. ... All lives matter: White lives, black lives, all lives,"
Ce que Giulani nie ou ne comprend pas, tout comme la journaliste que tu mets ici en lien, c'est que le racisme n'est pas le produit de ceux qui reconnaissent son existence et emploient les termes adéquats.