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Re: Le piège de "la lutte contre l'islamophobie", art. LDC

Message Publié : 11 Fév 2017, 16:06
par Gaby
A la question posée avec insistance par Gaby, "la lutte contre l'antisémitisme fait-elle le jeu des rabbins ?".

Je n'ai pas posé cette question, c'est Ian, mais de tous les amalgames possibles, c'est le moins grave.

Je n'ai pas spécialement envie de défendre le PIR ou Tariq Ramadan. Mais quand même, accuser d'être des défenseurs de la lapidation des femmes (dans ce texte récent comme il y a 15 ans...), c'est faire le même amalgame habituel à-la-Fourest, dire que toute pratique religieuse mène à une conclusion, la version d'Al Qaeda, et revient à accuser tout musulman de faire leur jeu. Pour Fourest, et d'autres je suppose, il y a deux types de musulmans : l'intégriste, et celui qui fait le jeu de l'intégriste. Ce n'est pas mon avis. C'est un raisonnement totalitaire.

Dans les mouvements d'émancipation des personnes victimes du racisme, il peut y avoir des failles sexistes ou classistes (ou racistes, bien évidemment). Et pour l'émancipation ouvrière, c'est la même chose, aucun courant socialiste ou communiste n'a été épargné par des angles morts, sur le féminisme ou l'antiracisme, prétendre le contraire est éminemment égoïste. (chanter l'internationale ne suffit pas...) Cela n'excuse rien et n'interdit aucune discussion, bien évidemment. Mais quand on regarde l'histoire de l'antiracisme, on ne peut pas juste dire que, par exemple, Marcus Garvey était un salaud. On ne peut pas juste dire Malcolm X était un illuminé. Ca rassurera celui qui a besoin de disqualifier pour se sentir conforté dans sa propre option politique, mais ça ne permet pas de comprendre l'histoire, et surtout, c'est impotent, ça empêche de prendre la pleine mesure de l'impérieuse nécessité de se joindre au combat antiraciste.

Mon avis : l'islamophobie nourrit les courants favorables à la chariah. Dire que l'islam ne peut exister que dans sa version du haut moyen-âge et assimiler tous les musulmans à ces pratiques minoritaires (comme dans un texte qui dit que Bouteldja fait le jeu des lapidateurs), c'est le moyen le plus sûr de nourrir le sentiment d'exclusion et in fine, le repli vers la religion dans sa version la plus réactionnaire. L'idiot utile de la religion sexiste et violente, c'est précisément celui qui pense que tout croyant est l'idiot utile du taliban.

*edit*
juste un mot pour Plestin puisque tu commentais la finalité de nos échanges, pour dire que je trouve ton attitude cool, que j'espère avoir la même, et que j'aborde cet espace de conversation comme une façon respectueuse d'apprendre à mieux formuler ses propres convictions, à défaut de s'accorder.

Re: Le piège de "la lutte contre l'islamophobie", art. LDC

Message Publié : 11 Fév 2017, 17:19
par com_71
Dans "Black Bolsheviks" Harry Haywood
https://en.wikipedia.org/wiki/Harry_Haywood
rapporte les discussions dans le Parti Communiste Américain naissant et l'Internationale Communiste au sujet des campagnes "africanistes" de Marcus Garvey. Certains n'affirmaient que leur hostilité, d'autres, je pense avec raison, voulaient tenir compte du fait que si Marcus Garvey avaient réussi à construire un mouvement de masse, ce ne pouvait être indépendamment de la situation effective des travailleurs noirs américains.
Pour affirmer cela, ces militants n'avaient pas à cacher la nature politique bourgeoise du mouvement garvéiste.

CLR James à propos de Marcus Garvey : https://www.marxists.org/francais/james ... garvey.htm

Malcolm X. Qu'en disait la LDC en 1967 ? http://mensuel.lutte-ouvriere.org//docu ... ricains-un
Un élément important d'appréciation de l'évolution de la conscience des Noirs est donné par l'évolution personnelle de leurs leaders.

Un homme comme Malcolm X est passé du réformisme économico-religieux des Musulmans Noirs (commerces, banques, magasins, écoles, tenus par des Noirs pour créer une autarcie économique noire dans le cadre de la société américaine) à la lutte organisée et violente contre le pouvoir d'État et son appareil militaro-policier ; d'un point de vue strictement national, il a, par le truchement de l'islamisme, accédé à une conscience de l'aspect international du problème en découvrant que la lutte des Noirs américains contre l'État US, était liée à la lutte des Noirs d'Afrique contre l'impérialisme. De même, Rap Brown, Carmichael, sont passés de la non-violence à l'apologie de la violence accoucheuse du progrès social. Ils sont passés d'un point de vue strictement américain, à la conscience de l'identité de la lutte de Cuba ou du Vietnam contre le même gouvernement américain. Cependant, ils n'en ont pas pour autant pris conscience du fait que leur lutte n'aboutira qu'avec la destruction du capitalisme et l'instauration d'une société sans classe.

Ils sont prêts à détruire la société américaine, tout au moins ils l'affirment, et, étant donné qu'ils risquent leur vie en l'affirmant, on peut les croire, mais, en disant cela, ils n'ont conscience que d'exercer un chantage, une menace pour obtenir gain de cause ; en d'autres termes : « donnez-nous satisfaction, ou nous vous détruisons ». Ils n'ont pas conscience que, pour obtenir satisfaction, il leur faudrait réellement détruire la société américaine.

Et c'est en quoi la révolte des Noirs US, si elle est objectivement révolutionnaire, n'a pas pour autant pris le Chemin de la révolution sociale.

On peut difficilement dire quelle sera l'évolution ultérieure du mouvement et de ses leaders. Pour le moment, les Noirs ont pris conscience de la valeur de la violence comme moyen de transformation sociale, mais ils n'ont pas pris conscience des buts et de l'ampleur de la transformation qui peut les satisfaire.

Les leaders du mouvement, s'ils ont renoncé au réformisme, s'ils ont renoncé à l'utopie de l'État territorialement séparé, s'ils combattent pour la création d'un État dans l'État, c'est-à-dire d'une force capable d'amener à composition l'appareil d'État Blanc, restent entièrement sur le terrain de l'idéologie de la petite bourgeoisie nationaliste, radicale dans les moyens, mais réformiste dans ses buts, Ils ne croient pas à la destruction de la société de classe, ils imaginent qu'ils pourront, en menaçant d'utiliser la violence ou en l'utilisant, amener la bourgeoisie, et finalement, l'ensemble de la population, à composer et à accorder aux Noirs une place sociale équivalente à celle des Blancs. De cela, la société américaine est bien incapable, et c'est pourquoi le réformisme violent et fondamentalement tout aussi inefficace que le réformisme résigné.

Cependant, il ne faut pas sous-estimer ce que peut apporter aux Noirs de positif, à brève échéance, la guerre totale qu'envisagent ces leaders, qui ont indiscutablement l'oreille et la confiance des masses noires (il n'est que voir le ralliement aux thèses « extrémistes » des politiciens noirs modérés, pour se rendre compte que la marchandise « non-violente » et résignée ne doit pas être d'un commerce facile à l'heure présente).

Le gouvernement, les États locaux, peuvent, pour ne pas voir l'émeute devenir la règle, accepter de faire des efforts économiques et sociaux en faveur des Noirs ; la police peut, sous la menace, taire son racisme ; la population blanche peut, mi par solidarité avec des gens qui savent se défendre, mi par crainte, oublier le sien. Tout cela ne va pas loin il est vrai, puisque, tant qu'il y aura cinq ou six millions de chômeurs aux USA, il est bien difficile de ne pas y trouver une majorité de Noirs, et que, dans un contexte défavorable, la meilleure des lois sociales, même bien appliquée, se retourne presque toujours contre ceux qu'elle doit protéger (par exemple, chez les Noirs américains, les allocations aux mères abandonnées ont largement contribué à dissocier la famille, et en France même, les majorations pour heures supplémentaires, pour ne donner que ce seul exemple, au lieu d'inciter les patrons à n'en pas faire effectuer, ont amené les travailleurs à les rechercher).

Tout cela ne va pas loin certes, mais si peu que cela change la condition des Noirs américains, cela sera énorme, et cela sera ressenti comme une véritable libération. Cela donnera aux Noirs conscience d'eux-mêmes au travers du sentiment racial, cela leur permettra de retrouver, au travers de la crainte qu'ils inspirent, la conscience de leur valeur.

C'est pourquoi l'extrémisme des dirigeants Noirs comme Brown ou Carmichael, celui des émeutiers de Watts ou de Détroit, est non seulement la seule politique possible pour les Noirs américains, mais la seule juste.

Dans cette voie, les dirigeants actuels qui prêchent la révolte seront de plus en plus suivis par la population noire, et de plus en plus représentatifs.

Cependant, à longue échéance, cette politique est une impasse : après l'euphorie des premiers succès, la population noire se retrouverait dans une situation différente dans la forme, mais identique dans le fond.

Les masses noires sont à un autre niveau de conscience que le reste du prolétariat américain. Les Noirs sont moins cultivés, mais ils donnent une leçon à tous les peuples de la terre : les opprimés, pour s'affranchir, doivent construire leur propre pouvoir. Cette leçon, les soi-disant communistes qui ont hérité de la Révolution Russe, l'ont oubliée, s'ils l'ont jamais comprise ; les prolétariats occidentaux l'ont méconnue ; le prolétariat des États-Unis l'a toujours ignorée.

Aujourd'hui, ce sont les plus exploités des exploités de la société américaine qui sont le plus avancés sur la voie du progrès social, celle de la révolution, crise qui secoue les sociétés en gésine d'un ordre nouveau.[...]

La première étape de la lutte est de donner justement à la population noire cette cohésion, cette discipline et cette force. Cohésion, discipline, force, qui ne peuvent se forger que dans le brasier des combats. C'est cela la première étape. La population noire est déjà en train de la parcourir sans les révolutionnaires marxistes. Un révolutionnaire marxiste, cela ne s'improvise pas. Cela se forme. La filiation avec le passé est un facteur indispensable que seules les organisations trotskystes détiennent. Là est leur responsabilité historique. Les dirigeants qui se forment spontanément dans la lutte sont des Brown ou des Carmichael. Ils ont au moins la qualité d'être les étendards qui rallient les combattants. Aux révolutionnaires marxistes de montrer qu'ils ne sont pas aussi petits-bourgeois que les Carmichael, en moins efficaces.

Si une organisation trotskyste apparaît au sein de la population noire américaine cela peut, par une bizarrerie dont l'histoire mondiale des dernières années n'est pas chiche, abattre la citadelle internationale du capitalisme par une lutte de classe dont le facteur national ou racial est, au départ, prédominant.

La paille fera céder le maillon. Les Noirs américains ont fait en trois ans un chemin énorme. Ils montreront au monde qu'il n'est pas besoin d'avoir un passé révolutionnaire pour emprunter les voies de l'avenir. Ils sauront créer et forger l'instrument de leur libération et libéreront en même temps la planète entière, pour créer une société sans classe à l'échelle mondiale où probablement la race blanche sera minoritaire et aura l'occasion d'apprécier la liberté et l'humanité d'une société socialiste.


Et qu'en disait Spark en 1993 https://the-spark.net/csart14.html (en anglais malheureusement) :

Malcolm X
Back on the Political Scene, 30 Years Later

Sep 30, 1993

Spike Lee's movie, Malcolm X, which was a product of the renewed attention paid to Malcolm X, spawned what has come to be a whole industry of people rushing to invest in products aimed at cashing in on the Malcolm X mystique. Then, there are all those politicians who, these days, are ready to sprinkle their speeches with a quote or two from Malcolm X or, in a daring mood, wear an "X" cap when they're out on a foray looking for votes. In a city like Detroit, with its majority black population and black political apparatus, the school board named the new school for the few privileged young black males, the Malcolm X Academy.

These days, almost 3 decades after his assassination, all sorts of people can bear his X.

But these were not the only people to have taken up Malcolm X. There are those others who identify with him: the unnamed ones in the streets of Los Angeles who told TV interviewers during the riots that they followed Malcolm X; the poor young people – mostly black, but also Hispanic, and even some white – who wear the X-cap as a stance of defiance to the society which has cast them aside. In today's social situation, where there is no popular mobilization, and has not been one for more than a generation, where there are no popular figures who speak publicly for resistance, Malcolm X has become a symbol speaking to the anger of a new generation of poor young people.
A Man of the Poor Black Masses

Malcolm X came from this same social background, that of the poor black masses; it was to them he spoke and with them that he identified.

He defined himself in a famous analogy he often used: that of the house slave and the field slave. (This version is from "Message to the Grass Roots", an address given to a conference in Detroit just a few months before he left the Nation of Islam.)

"To understand this, you have to go back to what the young brother here referred to as the house Negro and the field Negro back during slavery. There were two kinds of slaves, the house Negro and the field Negro. The house Negroes – they lived in the house with master, they dressed pretty good, they ate good because they ate his food – what he left. They lived in the attic or the basement, but still they lived near the master; and they loved the master more than the master loved himself. They would give their life to save the master's house – quicker than the master would. If the master said, 'We got a good house here,' the house Negro would say, 'Yeah, we got a good house here.' Whenever the master said 'we,' he said 'we.' That's how you can tell a house Negro.

"If the master's house caught on fire, the house Negro would fight harder to put the blaze out than the master would. If the master got sick, the house Negro would say, 'What's the matter, boss, we sick?' We sick! He identified himself with his master, more than his master identified with himself. And if you came to the house Negro and said, 'Let's run away, let's escape, let's separate,' the house Negro would look at you and say, 'Man, you crazy. What you mean, separate? Where is there a better house than this? Where can I wear better clothes than this? Where can I eat better food than this?' That was that house Negro. In those days he was called a 'house nigger.' And that's what we call them today, because we've still got some house niggers running around here....

"On that same plantation, there was the field Negro. The field Negroes – those were the masses. There were always more Negroes in the field than there were Negroes in the house. The Negro in the field caught hell. He ate leftovers. In the house they ate high up on the hog. The Negro in the field didn't get anything but what was left of the insides of the hog. They call it 'chitt'lings' nowadays. In those days they called them what they were – guts. That's what you were – gut-eaters. And some of you are still gut-eaters.

"The field Negro was beaten from morning to night; he lived in a shack, in a hut; he wore old, castoff clothes. He hated his master. I say he hated his master. He was intelligent. That house Negro loved his master, but that field Negro – remember, they were in the majority, they hated the master. When the house caught on fire, he didn't try to put it out; that field Negro prayed for a wind, for a breeze. When the master got sick, the field Negro prayed that he'd die. If someone came to the field Negro and said, 'Let's separate, let's run,' he didn't say 'Where we going?' He'd say, 'Any place is better than here.'

"You've got field Negroes in America today. I'm a field Negro. The masses are the field Negroes. When they see this man's house on fire, you don't hear the little Negroes talking about 'our government is in trouble.' They say, 'The government is in trouble.' Imagine a Negro: 'Our government'! I even heard one say 'our astronauts.' They won't even let him near the plant – and 'our astronauts'! 'Our Navy' – that's a Negro that is out of his mind, a Negro that is out of his mind.'"

Orator and Organizer

Malcolm X was undoubtedly the most powerful and militant popular speaker of his time. With his directness, the analogies he took from daily experience, the biting humor he utilized to confront his audience on their own hesitations and illusions, he found the way to speak to the poor black masses in a way that no one else had done. And he used his podium to become the most effective recruiter for the Nation of Islam.

Like others of his generation, he first came into contact with the Nation of Islam, headed by Elijah Muhammad, while in prison. Paroled from prison at the age of 27, he threw himself into recruitment activity, first in Detroit, where he was chiefly responsible for tripling the membership in Temple One in less than a year, then to Chicago, where he studied with Elijah Muhammad.

He was sent to help establish the first Nation of Islam temples in both Boston and Philadelphia. Within the year, he was sent to Harlem, which was to become his base and provide him his permanent platform. While building the Nation of Islam in Harlem, Malcolm X also went back and forth to Springfield Massachusetts and Hartford Connecticut, where he helped establish new temples. He began to travel further, for example, to Atlanta, Georgia, or Los Angeles, doing the same thing.

It was during these first few years that Malcolm X, based on the success of his recruitment activity and his popularity as a speaker, became de facto Elijah Muhammad's chief minister and public spokesman for the Nation of Islam. His influence grew apace with that of the Nation of Islam.

By 1960, according to C. Eric Lincoln, there were 69 temples or missions in 27 states, compared to the nine which existed – most of them in Illinois and Michigan – when Malcolm X was sent to Boston in 1953. In his Autobiography, Malcolm X gave the following membership figures: the Nation of Islam, which had started in the ghetto of Detroit in the 1930s, had grown to about 400 members by 1952; by the early 1960s, it had about 40,000 members. (The Nation of Islam itself always refused to reveal anything about its membership, but other observers confirm figures of about the same magnitude.) In any case, during the 11 years of his activity as the main organizer for the Nation of Islam, the Nation had a growth which was monumental, all the more so since to enter the Nation of Islam was not simply to walk through an open door. Membership required a person to go through a period of work, study and testing, as well as to accept the strict rules of conduct which the Nation maintained.
The Only Organization to Express the Depth of the Masses' Anger

The goal of the Nation of Islam, at least abstractly, had always been to establish a separate black nation, perhaps in Africa, but more commonly in some part of the territory of the United States, although it never did anything to realize this goal, not even at the level that Marcus Garvey did. Its practical activity was directed toward establishing Muslim-owned small businesses, as a way of providing jobs to members of the Nation and some immediate resources for the Nation, and Muslim-run schools, as a way of educating its youth. Much of its ideology was defined in a mythical version, fantastic like the myths of all religions.

These aspects of the Nation of Islam defined it as fundamentally reactionary. And today, it – or rather its two main offshoots – stand on the same political ground it so long denounced, that is, support for the Democratic Party or for individual Democrats.

But during the years of the 1950s and early 1960s, there was another aspect to the Nation of Islam. During the years when a part of the poor black masses were becoming radicalized, the Nation of Islam appeared as the only organization which spoke to that growing radicalism.

The Nation of Islam denounced white society in the harshest tones. When Elijah Muhammad spoke of Yacub and the 6,000 year-reign of the "blue-eyed devil" about to come to an end, he may have been replacing the theological fantasies of the Christian preachers with another theological fantasy, but his fantasy had the advantage for people suffering under oppression, not only to indict the oppressor, but also to predict his end.

Malcolm X, over the years, may have evolved his own style of expression, but he took his uncompromising stance toward white society from the Nation of Islam of that period. While still speaking for the Nation in 1963, Malcolm X responded to the question put to him, "Do you hate the white man?":

"We don't even think about him. How can anybody ask us do we hate the man who kidnapped us four hundred years ago, brought us here and stripped us of our history, stripped us of our culture, stripped us of our language, stripped us of everything that you could use today to prove that you were ever part of the human family, brought you down to the level of an animal, sold you from plantation to plantation like a sack of wheat, sold you like a sack of potatoes, sold you like a horse and a cow, and then hung you up from one end of the country to the other, and then you ask me do I hate him? Why, your question is worthless."
(From "The Black Revolution", a speech given at Adam Clayton Powell's Abyssinian Baptist Church)

It was with such a stance that Elijah Muhammad and the Nation of Islam had reached people like Malcolm X himself, and that Malcolm X subsequently tapped the anger of a whole layer of the poor black population, an anger which the traditional civil rights organizations only tried to mollify.

Of course, over the years, Malcolm X's ideas evolved. And he may have expressed his denunciation in a more precise way, with certain qualifications. For example, in a speech given in April of 1964, after he left the Muslims, Malcolm X had this to say:

"All of us have suffered here, in this country, political oppression at the hands of the white man, economic exploitation at the hands of the white man, and social degradation at the hands of the white man.

"Now in speaking like this, it doesn't mean that we're anti-white, but it does mean we're anti-exploitation, we're anti-degradation, we're anti-oppression. And if the white man doesn't want us to be anti-him, let him stop oppressing and exploiting and degrading us."
(From "The Ballot or the Bullet")

But, qualification or no, he was not more ready to make himself acceptable to American society. For example, in that same speech, he declared:

"No, I'm not an American. I'm one of the 22 million black people who are the victims of Americanism. One of the 22 million black people who are the victims of democracy, nothing but disguised hypocrisy. So, I'm not standing here speaking to you as an American, or a patriot, or a flag-saluter, or a flag-waver – no, not I. I'm speaking as a victim of this American system. And I see America through the eyes of the victim. I don't see any American dream; I see an American nightmare."

People Who Couldn't Be Pushed Around

From its beginnings, the Nation of Islam had insisted that black people had not only the human right, but also the moral duty to defend themselves and their community. And they spoke of taking reprisals as a legitimate form of defense against those cowards who would attack unarmed black people. Elijah Muhammad was quoted in 1960 by the Chicago American, a black newspaper, as saying:

"We must take things into our own hands. We must return to the Mosaic law of an eye for an eye, and a tooth for a tooth. What does it matter if 10 million of us die. There will be 7 million of us left, and they will enjoy justice and freedom."

Confronted by the vicious and organized attack from racists in and out of government, the leaders of the civil rights organizations advised the black masses to use methods of "passive resistance," aimed at touching the moral conscience of the white population. Malcolm X, like the Nation of Islam, ridiculed the bankruptcy of this counsel. For example, in 1963, Malcolm X answered the question, "What does Mr. X think about the Rev. Dr. Martin Luther King?":

"I think that any black man who goes among so-called Negroes today who are being brutalized, spit upon in the worst fashion imaginable, and teaches those Negroes to turn the other cheek, to suffer peacefully, or love their enemy is a traitor to the Negro. Everybody on this earth has the right to defend himself. Everybody on this earth who defends himself is respected. Now the only people who are encouraged to love their enemy is the American Negro. The only people who are encouraged to adopt this old passive resistance or wait-until-you-change-your-mind-and-then-let-me philosophy is the American Negro. And any man that propagates that kind of doctrine among Negroes is a traitor to those people."
(From "The Old Negro and the New Negro")

The Nation of Islam had, from an early point, established self-defense squads to protect its own activities and its own members, the FOI (Fruit of Islam). In general, the police did not touch activities organized by the Nation of Islam, and gave their temples a wide berth. This fact was noticed in black communities which had long suffered under the arbitrary and vicious use of force by racist police departments. The FOI reinforced the sense that Malcolm's speeches gave: the Nation of Islam would not be pushed around.

Malcolm X won widespread respect from people in Harlem as the result of incidents in which the FOI of Temple Seven confronted the police. For example, in 1957, Malcolm X took the FOI from Temple Seven to the police precinct holding a Muslim who had been beaten by a cop on the street. The Muslim militants, who numbered about 50, brought behind them crowds of people, numbering in the thousands. They went from precinct to hospital and back to precinct, with the aim of freeing the prisoner and getting him medical attention. Rumors began to float through Harlem that there would be rioting if the man died. According to an account in the Amsterdam News, Harlem's newspaper, Malcolm X was quoted as telling the police, when he was called in and questioned about the rumors:

"We do not look for trouble. In fact, we are taught to steer clear of trouble. We do not carry knives or guns. But we are also taught that when one finds something that is worthwhile getting into trouble about, he should be ready to die, then and there, for that particular thing."

In 1960, Malcolm X took a squad of more than 50 men into the corridors of a New York City court which was hearing a case against two Muslims who had been charged with assaulting policemen who entered their homes without a warrant. 400 more were outside the court building, standing across the street in military order. According to an account in the Los Angeles Herald-Dispatch, a black newspaper then associated with the Nation of Islam, they were, "silent, well-disciplined, ominous". When the two Muslims were found not guilty, the Muslim forces dispersed.

According to Malcolm's account, as well as that of other Muslims who subsequently left the Nation of Islam, events in Los Angeles in 1962 brought the Nation to a kind of watershed. Although, there had already been signs to the contrary, up until the events in Los Angeles, black people in and out of the Nation of Islam had believed that the Nation would not allow an attack on itself to go unanswered. But in April of 1962, Los Angeles cops raided and shot up the Los Angeles temple, killing the secretary of the temple, and wounding 7 other Muslims. The seven wounded men and seven others were placed under arrest and later tried. The Muslims in Los Angeles congregated at the temple; and not only Muslims, people from the neighborhood came there also. Muslims from all over the country streamed into Los Angeles or phoned, saying they were ready to come. But not only did the Nation not organize any kind of response to this aggression; Malcolm X was eventually sent out to Los Angeles to demobilize the Nation's militants, ordering them to do nothing, to wait on Allah to give them vengeance.

It's clear that this lack of action began to undercut the reputation the Nation of Islam had built for itself among the poor masses. For some months, Malcolm X seems to have felt himself somewhat cut off from the more militant parts of the Nation of Islam itself, many of whom were quitting in the summer of 1962.

For a whole period, the Nation of Islam, simply on the basis of its uncompromising stance, had attracted the most radicalized section of the black population. Now, as that population became still more radicalized, the Nation of Islam began to retreat back into its religious side, and to make its first obvious compromise with American society.

When John F. Kennedy was killed in 1963, Malcolm X responded to a question about the assassination, by referring to the recent murder of Medgar Evers by racists in Mississippi and U.S. involvement in the assassination of Patrice Lumumba in the Congo and Ngo Dinh Diem in South Viet Nam. He added, "Being an old farm boy myself, I was never sad to see chickens coming home to roost." By contrast, the Nation of Islam, according to Hakim A. Jamal, ran a headline in Muhammad Speaks, "Muslims Mourn the Death of Our President". It also publicly disciplined Malcolm X, ordering him to keep silent for 90 days.

Whatever differences had been evolving inside the Nation, this brought them in the open. In March of 1964, when it became obvious that Malcolm X was not to be reinstated, he announced the formation of The Muslim Mosque Inc. In May of 1964, he announced the formation of a non-religious organization, the Organization of Afro-American Unity (OAAU).
Give Us Our Fair Share or Else ...

The Nation of Islam had always talked about the fact that a good part of the wealth of American society had been stolen from the labor of black people, and it demanded a fair share for the black population. And it often threatened God's vengeance on American society if these demands weren't met.

For example, Malcolm X, in his last speech while still inside the Nation, explained:

"If we are part of America, then part of what she is worth belongs to us. We will take our share and depart, then this white country can have peace. What is her net worth? Give us our share in gold and silver and let us depart and go back to our homeland in peace.

"We want no integration with this wicked race that enslaved us. We want complete separation from this race of devils. But we should not be expected to leave America and go back to our homeland empty-handed. After four hundred years of slave labor, we must have some back pay coming, a bill owed to us that must be collected.

"If the government of White America truly repents of its sins against our people, and atones by giving us our true share, only then can America save herself!

"But if America waits for Almighty God himself to step in and force her into a just settlement, God will take this entire continent away from her; and she will cease to exist as a nation. Her own Christian Scriptures warn her that when God comes He can give the 'entire Kingdom to whomsoever He will'... which only means that the God of Justice on Judgment Day can give this entire continent to whomsoever He wills!

"White America, wake up and take heed, before it is too late!"
(From "God's Judgment of White America")

Once outside the Nation of Islam, Malcolm X made more practical this idea that it was force which white society understood and respected:

"Uncle Sam has no conscience. They don't know what morals are. They don't try and eliminate an evil because it's evil, or because it's illegal, or because it's immoral; they eliminate it only when it threatens their existence."
(From "The Ballot or the Bullet", April 1964).

In the spring of 1964, the bourgeois news media in New York were running lurid accounts about something they dubbed the "Blood Brothers". This was supposedly a gang of young black men in Harlem who had been organized by ex-members of the Nation of Islam to attack cops, or more generally any whites. In reality, this propaganda barrage was the build-up to the organized attack New York City cops were then preparing to carry out against the people of Harlem in June of that same year. The police were looking for ways to stop the angry agitation among black high school youth which had developed during the spring of 1964, after white cops openly gunned down a number of black people on the streets, including a 15-year-old student on the front steps of his high school.

Malcolm X's response to all the talk about the Blood Brothers opposed him to almost every other black leader around, the best of whom said the media were lying, that the "Blood Brothers" didn't exist; the worst of whom reproached these "Blood Brothers", if they did exist. Malcolm had this to say:

"So the question is, if they don't exist, should they exist? Not do they exist, should they exist? Do they have a right to exist? And since when must a man deny the existence of his blood brother? It's like denying his family.

"I think one of the mistakes that our people make – they're too quick to apologize for something that might exist that the power structure finds deplorable or finds difficult to digest. And without even realizing it, sometimes we try and prove it doesn't exist. And if it doesn't, sometimes it should. I am one person who believes that anything the black man in this country needs to get his freedom right now, that thing should exist....

"Any occupied territory is a police state; and this is what Harlem is. Harlem is a police state; the police in Harlem, their presence is like occupation forces, like an occupying army. They're not in Harlem to protect us; they're not in Harlem to look out for our welfare; they're in Harlem to protect the interests of the businessmen who don't even live there.

"The same conditions that prevailed in Algeria that forced the people, the noble people of Algeria, to resort eventually to the terrorist-type tactics that were necessary to get the monkey off their backs, those same conditions prevail today in America in every Negro community....

"Nowadays, our people don't care who the oppressor is; whether he has a sheet or whether he has on a uniform, he's in the same category.

"You will find that there is a growing tendency among us, among our people, to do whatever is necessary to bring this to a halt.... I'm not here to apologize for the existence of any blood brothers. I'm not here to minimize the factors that hint toward their existence. I'm here to say that if they don't exist, it's a miracle.
(From "The Harlem 'Hate Gang' Scare", a speech to the SWP Militant Labor Forum)

Over and over during 1964, Malcolm X was ready to threaten American society, or its government, with violence. For example, in April of that year:

"Lyndon B. Johnson is the head of the Democratic Party. If he's for civil rights, let him go into the Senate next week and declare himself. Let him go in there right now and declare himself. Let him go in there and denounce the Southern branch of his party. Let him go in there right now and take a moral stand – right now, not later. Tell him, don't wait until election time. If he waits too long, brothers and sisters, he will be responsible for letting a condition develop in this country which will create a climate that will bring seeds up out of the ground with vegetation on the end of them looking like something these people never dreamed of. In 1964, it's the ballot or the bullet."
(From "The Ballot or the Bullet")

Two months later:

"We have to create a situation that will explode this world skyhigh unless we are heard from when we ask for some kind of recognition as human beings. This is all we want – to be a human being. If we can't be recognized and respected as a human being, we have to create a situation where no human being will enjoy life, liberty, and the pursuit of happiness.

"If you're not for that, you're not for freedom. It means you don't even want to be a human being. You don't want to pay the price that is necessary....

"Brothers, the price is death, really. The price to make others respect your human rights is death. You have to be ready to die or you have to be ready to take the lives of others. This is what old Patrick Henry meant when he said liberty or death. Life, liberty, the pursuit of happiness, or kill me. Treat me like a man, or kill me. This is what you have to say. Respect me, or put me to death. But when you start to put me to death, we're both going to die together. You have to say that.

"This is not violence. This is intelligence."
(From "The Second OAAU Rally")

Malcolm X had come to view force as a valid weapon, and the threat of using it as a club to be held over a recalcitrant society to convince it to redeem its crimes against the black population. In the last year of his life, he made it clear that he was ready to bring down American society, if that was what it took for black people to escape oppression.

But behind this idea lay another one: that is, that American society, that is capitalist society, could reform itself, at least if it were pushed hard enough.
Racial Oppression and Class Exploitation

Racial oppression may guarantee that black people suffer disproportionately the ills caused by the functioning of capitalism: poverty, unemployment, and repression. But it is because society is divided into classes, and profit is made off of the exploitation of labor, that there is unemployment and poverty. It is because society is divided into classes, and the capitalist class steals from the labor of the vast majority of society, that there is repression and violence. Racism makes the violence of the state apparatus more arbitrary and vicious, but it does not create it. The black population is overwhelmingly working class, and for that reason cannot escape the ills which capitalist society puts on the working class, unless capitalist society itself is overturned.

At the same time, the very fact that black workers are a disproportionately large part of the American proletariat gives, and gave, them particular possibilities for leading the American working class to overturn capitalist society.

These were questions Malcolm X never really went into.

In his last year, Malcolm X sometimes implied that capitalism will be overturned.

For example, in May of 1964, he said:

"You'll see terrorism that will terrify you and if you don't think you'll see it you're trying to blind yourself to the historic development of everything that's taking place on this earth today. You'll see other things.

"Why will you see them? Because people will realize that it's impossible for a chicken to produce a duck egg – even though they both belong to the same family of fowl. A chicken just doesn't have it within its system to produce a duck egg. It can't do it. It can only produce according to what that particular system was constructed to produce. The system in this country cannot produce freedom for an Afro-American. It is impossible for this system, this economic system, this political system, this social system, this system, period. It's impossible for this system as it stands to produce freedom right now for the black man in this country.

"And if ever a chicken did produce a duck egg, I'm certain you would say it was certainly a revolutionary chicken."
(From "The Harlem Hate Gang Scare")

And he sometimes used the words capitalism or colonialism or socialism or revolution in his speeches, or in response to questions.

But in general, Malcolm X still spoke and acted as though the black masses could end racial oppression within the framework of capitalist society. When he spoke of ending racial oppression, he spoke in terms of the black population gaining its fair share vis-a-vis the white population. But he ignored the "unfair shares" produced in capitalist society by capitalism's drive for profit and the exploitation of one class by another.

At the Founding Rally of the OAAU, in June of 1964, Malcolm X presented "The Statement of Basic Aims and Objectives of the OAAU". At the end he capsulized this document by saying, "In essence it only means we want one thing. We declare our right on this earth to be a man, to be a human being, to be respected as a human being, to be given the rights of a human being in this society, on this earth, in this day, which we intend to bring into existence by any means necessary."

What he did not say was that the very circumstance of capitalist class society made it necessary that it be overturned, for black people to escape oppression. He did not give the black masses the aim of overthrowing the American bourgeoisie, nor of setting up a classless society.
What Road Forward for the Black Masses?

The biggest burst of radicalization of the black masses came after Malcolm X was assassinated in February 1965. In the summer of that same year came the first massive rebellion, the one in the Watts section of Los Angeles; in 1966, it was Cleveland and Chicago; in 1967, Detroit and Newark, and dozens of cities and towns stretching out from these two, as well as Cincinnati and Dayton Ohio; in April 1968, hundreds of cities across the country went up in flames when Martin Luther King was assassinated.

By 1967 and '68, many ordinary black people called themselves revolutionaries. And the call for "black power" was heard everywhere. This was not yet the revolution, of course, but it indicated at least that social revolution might have come out of those circumstances, depending on how the consciousness of the black masses evolved, that is, in part, on what goals were given to them by leaders they trusted.

If Malcolm X had lived, would he have come to the point that he could have given the goal of overturning capitalist society to the black masses?

Of course, no one can say for sure. He already had gone through some important changes in his thinking. But he would have had to have made an even sharper change, and moreover in the heat of the struggle.

In any case, those who followed him did not ever position themselves on the ground of class. People like H. Rap Brown, George Jackson, the Black Panthers were ready to stand up to the state apparatus of American capitalism, but they stayed on the ground of fighting in a radical fashion for reform, the same point where Malcolm X was when he was killed.

There were no recognized leaders who organized the black masses fundamentally on the basis of their class. There was no one who gave them, as one of their goals, the task of bringing white workers into a struggle behind them. There was no one who gave them the aim of leading the whole working class in the fight to overturn capitalist society and create a new classless society. There was no proletarian revolutionary organization with a base in the black masses or, more generally even, the working class.

Of course, for Malcolm X and those who came after him, it was difficult to develop a proletarian and communist consciousness when there was no political force already existing in the working class, showing what was possible. The left, such as it was, did not offer a proof. With no one demonstrating another perspective, it would have been exceedingly difficult for the radical black leaders like Malcolm X to take themselves in this direction in isolation.

Those who did address the black masses stayed within the framework of radical reform. The goals they gave to that vast mobilization led the massive struggle of the black masses in the 1960s into a dead end.

American capitalism did give a certain number of things to the black population – for a period in any case – and even some things, which it has not yet taken back; for example, the ending of official, legal segregation, and the Jim Crow laws associated with it. But a reform of American capitalism could not get rid of racial oppression because, to do so, capitalism would have had to agree to give up unemployment, poverty and super-exploitation for a large strata of the working class. But that is tantamount to capitalism's reforming itself out of existence.

There was no reason in the 1960s to believe that capitalism would get rid of itself. Today, looking back on the experience of that whole vast movement, there is even less reason to imagine such a thing.

Re: Le piège de "la lutte contre l'islamophobie", art. LDC

Message Publié : 11 Fév 2017, 17:42
par com_71
the spark en traduction automatique a écrit :Malcolm X
Retour sur la scène politique, 30 ans plus tard


30 septembre 1993

Le film de Spike Lee, Malcolm X , un produit de l'attention renouvelée accordée à Malcolm X, a engendré ce qui est devenu toute une industrie, des gens se précipitant pour investir dans des produits visant à faire de l'argent sur la mystique de Malcolm X. Et puis, il y a tous ces politiciens qui, ces jours-ci, sont prêts à saupoudrer leurs discours avec une citation ou deux de Malcolm X ou, dans une humeur audacieuse, à porter une casquette «X» quand ils sont de sortie à la recherche de voix. Dans une ville comme Detroit, avec sa majorité de population noire et son appareil politique noir, la commission "scolarité" a nommé une nouvelle école pour quelques jeunes hommes noirs privilégiés, l'Académie Malcolm X.

De nos jours, près de 3 décennies après son assassinat, toutes sortes de gens peuvent arborer son X.

Mais ceux-là ne sont pas les seuls à avoir repris le nom de Malcolm X. Il y en a d'autres qui s'identifient à lui : les sans-nom dans les rues de Los Angeles qui ont dit aux intervieweurs de la télévision qu'ils avaient suivi Malcolm X lors des émeutes ; Les jeunes pauvres - surtout des noirs, mais aussi des hispaniques, et même quelques blancs - qui portent la casquette-X par défi à la société qui les a rejetés. Dans la situation sociale d'aujourd'hui, où il n'y a pas de mobilisation populaire, et où il n'y en a pas eu depuis plus d'une génération, où il n'y a pas de personnages populaires qui parlent publiquement de résistance, Malcolm X est devenu un symbole clair de la colère d'une nouvelle génération de pauvres.

Un homme des masses pauvres noires

Malcolm X venait de ce même milieu social, celui des masses pauvres noires. C'est à eux qu'il a parlé et avec eux qu'il s'est identifié.

Il s"est définit dans une célèbre analogie qu'il utilisait souvent : celle de l'esclave domestique et de l'esclave des champs. (Version tirée de "Message to the Grass Roots", une allocution donnée dans une conférence à Detroit quelques mois avant qu'il quitte la "Nation de l'Islam").

"Pour comprendre cela, il faut revenir à ce que le jeune frère a appelé ici le noir domestique et le noir des champs pendant l'esclavage. Il y avait deux sortes d'esclaves, la maison noire et le noir de champ. Vivaient dans la maison avec le maître, ils s'habillaient assez bien, ils mangeaient bien parce qu'ils mangeaient sa nourriture - ce qu'il a laissé.ils vivaient dans le grenier ou le sous-sol, mais ils vivaient encore près du maître, et ils ont aimé le maître plus que le Le maître s'aimait, ils donnaient leur vie pour sauver la maison du maître, plus vite que le maître ... Si le maître disait: «Nous avons une bonne maison ici», la maison noire disait: «Oui, nous avons une bonne maison ici . ' Chaque fois que le maître dit «nous», il a dit «nous». C'est comme ça que tu peux dire à une maison noire.

Si le maître tombe malade, la maison noire dira: «Qu'y a-t-il, patron, nous sommes malades? Nous sommes malades, il s'est identifié avec son maître, plus que son maître s'est identifié avec lui-même, et si vous venez à la maison noire et dit: "Fuyons, fuyons, séparons-nous" «Où est-ce que je peux porter de meilleurs vêtements que celui-ci? Où puis-je manger mieux que cela? C'était la maison nègre. En ces jours-là, on l'appelait une «nègre de maison». Et c'est ce que nous les appelons aujourd'hui, parce que nous avons encore quelques nègres de maison courant autour d'ici ....

Il y avait toujours plus de nègres dans le champ que de nègres dans la maison, le nègre dans le champ a pris l'enfer, il a mangé des restes. La maison qu'ils ont mangée en haut sur le porc.Le nègre dans le champ n'a rien obtenu, mais ce qui était laissé de l'intérieur du porc.Ce qu'ils appellent les «chitt'lings» de nos jours.Dans ces jours, ils ont appelé ce qu'ils étaient C'est ce que vous étiez, des mangeurs d'intestins, et certains d'entre vous sont encore des mangeurs d'intestins.

"Le champ Negro a été battu du matin au soir, il a vécu dans une cabane, dans une cabane, il portait de vieux vêtements défaillants.Il a détesté son maître.Je dis qu'il détestait son maître.Il était intelligent.Cette maison noir a aimé son maître , Mais ce champ noir - rappelez-vous, ils étaient dans la majorité, ils ont détesté le maître.Lorsque la maison a pris le feu, il n'a pas essayé de l'éteindre, ce champ noir a prié pour un vent, pour une brise. Maître est tombé malade, le champ noir a prié qu'il mourrait. Si quelqu'un est venu au champ noir et a dit, 'nous séparons, courons,' il n'a pas dit 'où allons-nous? Il disait: «N'importe quel endroit est meilleur qu'ici.

«Vous avez des nègres de champ en Amérique aujourd'hui, je suis un noir de champ, les masses sont les nègres de champ, quand ils voient la maison de cet homme en feu, vous n'entendez pas les petits nègres parler de notre gouvernement est en difficulté . ' Ils disent: « Le gouvernement est en difficulté. Imaginez un nègre: « Notre gouvernement!» J'ai même entendu dire « nos astronautes». Ils ne le laisseront même pas près de la plante - et « nos astronautes»! « Notre Marine» - c'est un nègre qui est hors de son esprit, un nègre qui est hors de son esprit.


Orateur et organisateur

Malcolm X était sans aucun doute le plus populaire et le plus militant de son temps. Avec sa franchise, ses analogies avec l'expérience quotidienne, l'humour mordant qu'il employait pour affronter son auditoire sur ses hésitations et ses illusions, il trouva le moyen de parler aux pauvres masses noires d'une manière que personne d'autre n'avait fait. Et il a utilisé son podium pour devenir le recruteur le plus efficace pour la Nation de l'Islam.

Comme d'autres de sa génération, il est entré en contact avec la Nation de l'Islam, dirigée par Elijah Muhammad, alors qu'il était en prison. Libéré de prison à l'âge de 27 ans, il s'est lancé dans une activité de recrutement, d'abord à Detroit, où il était principalement responsable du triplé de l'appartenance à Temple One en moins d'un an, puis à Chicago, où il a étudié avec Elijah Muhammad.

Il a été envoyé pour aider à établir la première nation des temples de l'Islam à Boston et à Philadelphie. Dans l'année, il a été envoyé à Harlem, qui devait devenir sa base et lui fournir sa plate-forme permanente. Tout en construisant la nation de l'Islam à Harlem, Malcolm X a également fait des allers-retours à Springfield Massachusetts et Hartford Connecticut, où il a contribué à l'établissement de nouveaux temples. Il a commencé à voyager plus loin, par exemple, à Atlanta, en Géorgie ou à Los Angeles, en faisant la même chose.

C'est au cours de ces premières années que Malcolm X, basé sur le succès de son activité de recrutement et sa popularité en tant que conférencier, est devenu de facto le principal ministre d'Elijah Muhammad et porte-parole public de la Nation d'Islam. Son influence s'accélère avec celle de la Nation de l'Islam.

En 1960, selon C. Eric Lincoln, il y avait 69 temples ou missions dans 27 états, comparés aux neuf qui existaient - la plupart d'entre eux en Illinois et au Michigan - quand Malcolm X a été envoyé à Boston en 1953. Dans son autobiographie , Malcolm X a donné les chiffres d'adhésion suivants: la nation de l'Islam, qui avait commencé dans le ghetto de Detroit dans les années 1930, avait augmenté à environ 400 membres par 1952; Au début des années 1960, il comptait environ 40 000 membres. (La Nation de l'Islam elle-même a toujours refusé de révéler quoi que ce soit au sujet de son appartenance, mais d'autres observateurs confirment des chiffres d'environ la même ampleur.) En tout cas, pendant les 11 ans de son activité en tant qu'organisateur principal de la Nation d'Islam, Avait une croissance qui était monumentale, d'autant plus que entrer dans la Nation de l'Islam n'était pas simplement de marcher à travers une porte ouverte. L'adhésion requérait une personne pour passer une période de travail, d'étude et de test, ainsi que d'accepter les règles de conduite strictes que la Nation maintenait.

La seule organisation à exprimer la profondeur de la colère des masses

L'objectif de la Nation de l'Islam, au moins abstraitement, a toujours été d'établir une nation noire séparée, peut-être en Afrique, mais plus communément dans une partie du territoire des États-Unis, bien qu'elle n'ait jamais rien fait pour réaliser cet objectif, Pas même au niveau que Marcus Garvey a fait. Son activité pratique était orientée vers l'établissement de petites entreprises appartenant à des musulmans, comme un moyen de fournir des emplois aux membres de la Nation et des ressources immédiates pour la Nation, et des écoles dirigées par des musulmans, comme un moyen d'éduquer sa jeunesse. Une grande partie de son idéologie a été définie dans une version mythique, fantastique comme les mythes de toutes les religions.

Ces aspects de la Nation de l'Islam l'ont défini comme fondamentalement réactionnaire. Et aujourd'hui, elle - ou plutôt ses deux branches principales - se situent sur le même terrain politique qu'il a dénoncé depuis si longtemps, c'est-à-dire le soutien au Parti Démocrate ou aux démocrates individuels.

Mais pendant les années 1950 et au début des années 1960, il y avait un autre aspect à la Nation de l'Islam. Pendant les années où une partie des pauvres masses noires se radicalisaient, la Nation de l'islam apparut comme la seule organisation qui parlait de ce radicalisme croissant.

La nation de l'Islam a dénoncé la société blanche dans les tons les plus rudes. Quand Elijah Muhammad a parlé de Yacub et du règne de 6 000 ans du «diable aux yeux bleus» sur le point d'aboutir, il a peut-être remplacé les fantasmes théologiques des prédicateurs chrétiens par un autre fantasme théologique, mais son fantasme avait l'avantage Pour les gens qui souffrent sous l'oppression, non seulement pour dénoncer l'oppresseur, mais aussi pour prédire sa fin.

Malcolm X, au fil des ans, a pu développer son propre style d'expression, mais il a pris sa position intransigeante envers la société blanche de la Nation de l'Islam de cette période. Tout en parlant pour la Nation en 1963, Malcolm X répondit à la question qui lui était posée: «Déteste-tu l'homme blanc?»:

"On ne pense même pas à lui ... Comment peut-on nous demander si nous haïssons l'homme qui nous a enlevé il y a quatre cents ans, nous a amenés ici et nous a dépouillé de notre histoire, dépouillé de notre culture, dépouillé de notre langue, Nous a dépouillé de tout ce que vous pouviez utiliser aujourd'hui pour prouver que vous avez jamais fait partie de la famille humaine, vous a fait descendre au niveau d'un animal, vous a vendu de plantation à plantation comme un sac de blé, vous a vendu comme un sac de pommes de terre , Vous a vendu comme un cheval et une vache, puis vous a accroché d'un bout à l'autre du pays, et puis vous me demandez si je le déteste?
(De "La révolution noire", un discours prononcé à Adam Clayton Powell Abyssinian Baptist Church)


C'est avec cette position qu'Elijah Muhammad et la Nation de l'Islam ont atteint des gens comme Malcolm X lui-même et que Malcolm X a ensuite exploité la colère d'une couche entière de la population noire pauvre, une colère que les organisations traditionnelles de défense des droits civiques n'ont essayé Pour apaiser.

Bien sûr, au fil des ans, les idées de Malcolm X ont évolué. Et il a peut-être exprimé sa dénonciation d'une manière plus précise, avec certaines qualités. Par exemple, dans un discours prononcé en avril 1964, après avoir quitté les musulmans, Malcolm X avait ceci à dire:

«Nous avons tous souffert ici, dans ce pays, de l'oppression politique aux mains de l'homme blanc, de l'exploitation économique des mains de l'homme blanc et de la dégradation sociale des mains de l'homme blanc.

"En parlant ainsi, cela ne signifie pas que nous sommes anti-blancs, mais cela signifie que nous sommes anti-exploitation, nous sommes anti-dégradation, nous sommes anti-oppression. Et si le blanc Ne veut pas que nous soyons anti-lui, qu'il cesse de nous opprimer, de nous exploiter et de nous dégrader.
(De «Le bulletin de vote ou la balle»)


Mais, qualifié ou non, il n'était pas plus prêt à se faire accepter par la société américaine. Par exemple, dans ce même discours, il a déclaré:

"Non, je ne suis pas un Américain, je suis l'un des 22 millions de Noirs qui sont victimes de l'Américanisme, l'un des 22 millions de Noirs qui sont victimes de la démocratie, rien que de l'hypocrisie déguisée. Je ne vous parle pas comme un Américain, ou comme un patriote, ou comme un flag-salive, ou comme un flag-waver - non, pas moi. Je parle comme une victime de ce système américain. Yeux de la victime, je ne vois pas de rêve américain, je vois un cauchemar américain."

Un peuple qu'ils ne pouvaient pas faire disparaître

Dès ses débuts, la Nation d'Islam avait insisté sur le fait que les Noirs avaient non seulement le droit humain, mais aussi le devoir moral de se défendre eux-mêmes et leur communauté. Et ils ont parlé de prendre les représailles comme une forme légitime de défense contre ces lâches qui attaqueraient les Noirs non armés. Elijah Muhammad a été cité en 1960 par le Chicago American , un journal noir, disant:

"Nous devons prendre les choses en nos propres mains.Nous devons revenir à la loi mosaïque d'un œil pour un œil et une dent pour une dent.Qu'est-ce qui importe si 10 millions d'entre nous meurent.Il y aura 7 millions de nous à gauche , Et ils jouiront de la justice et de la liberté. "

Les dirigeants des organisations de défense des droits civils, confrontés à l'attaque vicieuse et organisée des racistes dans et hors du gouvernement, ont conseillé aux masses noires d'utiliser des méthodes de «résistance passive» visant à toucher la conscience morale de la population blanche. Malcolm X, comme la nation de l'islam, a ridiculisé la faillite de cet avocat. Par exemple, en 1963, Malcolm X répondait ainsi à la question : «Que pense M. X du révérend Martin Luther King ?» :

"Je pense que tout Noir qui va parmi ceux qu'on nomme Nègres aujourd'hui, qui sont brutalisés, sur qui on crache de la pire façon imaginable, et enseigne à ces Noirs de tendre l'autre joue, de souffrir pacifiquement, ou d'aimer leur ennemi est un traître aux Nègres. Chacun sur cette terre a le droit de se défendre. Chacun qui sur cette terre se défend est respecté. Les seuls qui sont encouragés à aimer leur ennemi sont les Noirs américains. Les seuls qui sont encouragés à adopter cette vieille résistance passive ou la philosophie du "attendez jusqu'à ce que vous changiez d'avis et me laissiez en paix", ce sont les nègres américains. Tout homme qui propage ce genre de doctrine parmi les Noirs est un traître vis-à-vis d'eux."
(De «Le vieux nègre et le nouveau nègre»)


La Nation de l'Islam avait, dès le début, établi des escouades d'autodéfense pour protéger ses propres activités et ses propres membres, le FOI (Fruit of Islam). En général, la police n'a pas touché aux activités organisées par la Nation d'Islam, et a donné à leurs temples une large couchette. Ce fait a été observé dans les communautés noires qui avaient longtemps souffert de l'utilisation arbitraire et vicieuse de la force par les services de police racistes. La FOI a renforcé le sens que les discours de Malcolm ont donné: la Nation de l'Islam ne serait pas poussée.

Malcolm X a gagné le respect généralisé des personnes à Harlem à la suite d'incidents dans lesquels la FOI de Temple Seven a confronté la police. Par exemple, en 1957, Malcolm X a pris le FOI de Temple Seven au quartier de police tenant un musulman qui avait été battu par un flic dans la rue. Les militants musulmans, qui comptent environ 50 personnes, ont apporté derrière eux des foules de milliers de personnes. Ils sont allés de la circonscription à l'hôpital et de retour à la circonscription, dans le but de libérer le prisonnier et de lui obtenir des soins médicaux. Les rumeurs commencèrent à flotter à travers Harlem qu'il y aurait des émeutes si l'homme mourrait. Selon un article publié dans le journal d'Amsterdam News , le journal de Harlem, Malcolm X a été cité comme dit à la police, quand il a été appelé et interrogé sur les rumeurs:

"Nous ne cherchons pas de problème, nous apprenons à éviter les ennuis, nous ne portons pas de couteaux ou de fusils, mais on nous apprend aussi que lorsqu'on trouve quelque chose qui vaut la peine de se mettre en difficulté, il devrait être prêt À mourir, puis et là, pour cette chose particulière."

En 1960, Malcolm X a pris une escouade de plus de 50 hommes dans les couloirs d'un tribunal de New York qui entendait une affaire contre deux musulmans qui avaient été accusés d'avoir agressé des policiers qui sont entrés dans leurs foyers sans mandat. 400 autres se trouvaient à l'extérieur du bâtiment de la cour, en face de l'ordre militaire. Selon un récit dans le Los Angeles Herald-Dispatch , un journal noir alors associé à la Nation of Islam, ils étaient, "silencieux, bien disciplinés, sinistres". Lorsque les deux musulmans ont été trouvés non coupables, les forces musulmanes se sont dispersées.

Selon le récit de Malcolm, ainsi que celui d'autres musulmans qui ont subséquemment quitté la Nation de l'Islam, les événements de 1962 à Los Angeles ont amené la Nation à une sorte de bassin versant. Bien qu'il y eût déjà eu des signes à l'effet contraire, jusqu'aux événements de Los Angeles, des Noirs entrant et sortant de la Nation de l'Islam avaient cru que la Nation ne permettrait pas à une attaque sur elle-même de rester sans réponse. Mais en avril 1962, les flics de Los Angeles ont fait des raids et ont abattu le temple de Los Angeles, tuant le secrétaire du temple et blessant 7 autres musulmans. Les sept blessés et sept autres ont été mis en état d'arrestation et ont été jugés plus tard. Les musulmans de Los Angeles se rassemblèrent au temple; Et pas seulement les musulmans, les gens du voisinage sont venus là aussi. Les musulmans de tout le pays se sont envolés à Los Angeles ou téléphoné, disant qu'ils étaient prêts à venir. Mais la Nation n'a pas non plus organisé aucune réaction à cette agression; Malcolm X fut finalement envoyé à Los Angeles pour démobiliser les militants de la Nation, leur ordonnant de ne rien faire, d'attendre d'Allah pour leur donner vengeance.

Il est clair que ce manque d'action a commencé à miner la réputation que la nation de l'Islam s'était bâtie parmi les masses pauvres. Pendant quelques mois, Malcolm X semble s'être senti un peu coupé des parties les plus militantes de la Nation de l 'Islam elle - même, dont beaucoup quittaient l' été 1962.

Pendant toute une période, la nation de l'islam, simplement sur la base de sa position intransigeante, avait attiré la partie la plus radicalisée de la population noire. Maintenant que cette population est devenue encore plus radicalisée, la nation de l'Islam a commencé à reculer dans son côté religieux, et à faire son premier compromis évident avec la société américaine.

Lorsque John F. Kennedy a été tué en 1963, Malcolm X a répondu à une question sur l'assassinat, en se référant au meurtre de Medgar Evers par des racistes dans le Mississippi et à l'implication des Etats-Unis dans l'assassinat de Patrice Lumumba au Congo et Ngo Dinh Diem Sud Viet Nam. Il a ajouté: «Étant moi-même un vieux garçon de ferme, je n'ai jamais été triste de voir des poulets rentrer à la maison à roost. En revanche, la nation de l'Islam, selon Hakim A. Jamal, a publié un titre dans Muhammad Speaks , «Les musulmans pleurent la mort de notre président». Il a également discipliné publiquement Malcolm X, lui ordonnant de garder le silence pendant 90 jours.

Quelles que soient les différences qui ont évolué à l'intérieur de la Nation, cela les a mis en lumière. En mars 1964, quand il devint évident que Malcolm X ne devait pas être rétabli, il annonça la formation de la Mosquée musulmane. En mai 1964, il annonça la formation d'une organisation non religieuse, l'Organisation des Afro-Américains Unité (OAAU).

Donnez-nous notre part équitable ou autre ...

La nation de l'Islam avait toujours parlé du fait qu'une bonne partie de la richesse de la société américaine avait été volée au travail des Noirs et qu'elle exigeait une part équitable pour la population noire. Et elle menaçait souvent la vengeance de Dieu sur la société américaine si ces exigences n'étaient pas satisfaites.

Par exemple, Malcolm X, lors de son dernier discours à l'intérieur de la Nation, a expliqué:

"Si nous faisons partie de l'Amérique, alors une partie de ce qu'elle vaut nous appartient. Nous prendrons notre part et partons, alors ce pays blanc peut avoir la paix. Partons et retournons en paix dans notre patrie."

"Nous ne voulons pas d'intégration avec cette race méchante qui nous a asservis.Nous voulons une séparation complète de cette race de démons.Mais nous ne devrions pas nous attendre à quitter l'Amérique et retourner à notre patrie à mains vides.Après quatre cents ans de travail d'esclave, Nous devons recevoir des arriérés de salaire, un projet de loi qui nous est dû et qui doit être recueilli."

"Si le gouvernement de l'Amérique blanche se repent véritablement de ses péchés contre notre peuple et atone en nous donnant notre véritable part, alors seulement l'Amérique sauvera-t-elle!"

"Mais si l'Amérique attend que le Dieu Tout-Puissant lui-même intervienne et la force dans une juste colonisation, Dieu lui enlèvera tout ce continent, et elle cessera d'exister en tant que nation. Il peut donner le «royaume entier à qui Il veut» ... ce qui signifie seulement que le Dieu de la Justice au Jour du Jugement peut donner ce continent entier à qui Il veut!"

"Amérique blanche, réveille-toi et prends garde, avant qu'il ne soit trop tard!"
(De "Le Jugement de Dieu de l'Amérique Blanche")


Une fois hors de la nation de l'Islam, Malcolm X a rendu plus pratique cette idée que c'était la force que la société blanche comprenait et respectait:

"Oncle Sam n'a pas de conscience, ils ne savent pas ce que sont les mœurs, ils n'essaient pas d'éliminer un mal parce que c'est mal, ou parce qu'il est illégal, ou parce qu'il est immoral, ils l'éliminent seulement quand il menace leur existence".
(De «Le bulletin de vote», avril 1964).

Au printemps de 1964, les médias bourgeois de New York publiaient des récits lugubres sur ce qu'ils appelaient les «Frères du sang». C'était censément une bande de jeunes hommes noirs à Harlem qui avait été organisée par d'anciens membres de la Nation of Islam pour attaquer les flics, ou plus généralement tous les blancs. En réalité, ce barrage de propagande était la construction de l'attaque organisée que les flics de New York se préparaient alors à mener contre le peuple de Harlem en juin de la même année. La police cherchait des moyens d'arrêter l'agitation en colère parmi les jeunes noirs de lycée qui s'était développée au printemps de 1964, après que des flics blancs ont abattu ouvertement un certain nombre de personnes noires dans les rues, y compris un étudiant de 15 ans Devant les marches de son lycée.

La réponse de Malcolm X à tous les discours sur les Frères du Sang s'est opposée à presque tous les autres dirigeants noirs autour, le meilleur d'entre eux a dit que les médias étaient mentir, que les «Frères du Sang» n'existaient pas; Les pires qui reprochaient ces "Frères de Sang", s'ils existaient. Malcolm avait ceci à dire:

"Alors, la question est de savoir s'ils n'existent pas, s'ils existaient, s'ils existaient, s'ils existaient, s'ils existaient, et depuis quand un homme doit-il nier l'existence de son frère de sang? Niant sa famille.

"Je pense que l'une des erreurs que nos gens font - ils sont trop rapides pour s'excuser pour quelque chose qui pourrait exister que la structure de pouvoir trouve déplorable ou trouve difficile à digérer. Et sans même le réaliser, parfois nous essayons de prouver qu'il doesn ' Je suis une personne qui croit que tout ce que l'homme noir dans ce pays a besoin pour obtenir sa liberté en ce moment, cette chose devrait exister ....

Harlem est un état policier, la police à Harlem, leur présence est comme les forces d'occupation, comme une armée d'occupation, ils ne sont pas à Harlem pour nous protéger; Nous ne sommes pas à Harlem pour surveiller notre bien-être, ils sont à Harlem pour protéger les intérêts des hommes d'affaires qui n'y vivent même pas.

«Les mêmes conditions qui prévalaient en Algérie, qui obligeaient le peuple, le noble peuple algérien, à recourir finalement aux tactiques terroristes nécessaires pour faire sortir le singe du dos, ces mêmes conditions prévalent aujourd'hui en Amérique dans chaque communauté noire ......

"Aujourd'hui, notre peuple ne se soucie pas qui est l'oppresseur, s'il a une feuille ou s'il a sur un uniforme, il est dans la même catégorie.

«Vous constaterez qu'il y a une tendance grandissante parmi nous, parmi notre peuple, à faire tout ce qui est nécessaire pour arrêter cette situation ... Je ne suis pas ici pour m'excuser pour l'existence de frères de sang. Pas ici pour minimiser les facteurs qui font allusion à leur existence. Je suis ici pour dire que si elles n'existent pas, c'est un miracle."
(De «Harlem» Hate Gang «Scare», un discours à la SWP Militant Forum du Travail)


À plusieurs reprises en 1964, Malcolm X était prêt à menacer la société américaine, ou son gouvernement, de la violence. Par exemple, en avril de cette année:

«Lyndon B. Johnson est le chef du Parti démocrate. S'il est pour les droits civiques, laissez-le aller au Sénat la semaine prochaine et vous déclarer. Sud de son parti, laissez-le entrer maintenant et prenez une position morale - en ce moment, pas plus tard, dites-lui, n'attendez pas le temps des élections, s'il attend trop longtemps, frères et sœurs, il sera responsable Pour avoir laissé une condition se développer dans ce pays qui va créer un climat qui fera sortir des graines hors du sol avec de la végétation sur la fin d'eux ressemblant à quelque chose que ces gens n'ont jamais rêvé.En 1964, c'est le bulletin de vote ou de la balle.
(De «Le bulletin de vote ou la balle»)


Deux mois après:

"Nous devons créer une situation qui va faire exploser ce ciel mondial à moins que nous ne nous entendions de quand nous demandons une sorte de reconnaissance en tant qu'êtres humains. C'est tout ce que nous voulons - être un être humain. Respecté en tant qu'être humain, nous devons créer une situation où aucun être humain ne jouira de la vie, de la liberté et de la poursuite du bonheur.

"Si vous n'êtes pas pour cela, vous n'êtes pas pour la liberté, cela signifie que vous ne voulez même pas être un être humain. Vous ne voulez pas payer le prix qui est nécessaire.

«Frères, le prix, c'est la mort, vraiment ... Le prix pour faire respecter les droits de l'homme, c'est la mort, vous devez être prêt à mourir ou vous devez être prêt à prendre la vie des autres. Il a dit la liberté ou la mort, la vie, la liberté, la poursuite du bonheur, ou me tuer ... Traitez-moi comme un homme, ou me tuer ... C'est ce que vous avez à dire ... Respectez-moi ou menez-moi à mort. Pour me mettre à mort, nous allons tous deux mourir ensemble.

- Ce n'est pas de la violence, c'est de l'intelligence.
(De "Le Deuxième Rallye de l'OAAU")


Malcolm X était venu voir la force comme une arme valide et la menace de l'utiliser comme un club pour être tenu sur une société récalcitrante pour le convaincre de racheter ses crimes contre la population noire. Dans la dernière année de sa vie, il a clairement indiqué qu'il était prêt à faire tomber la société américaine, si c'était ce qu'il fallait pour que les Noirs échappent à l'oppression.

Mais derrière cette idée se trouvait une autre: c'est-à-dire que la société américaine, c'est-à-dire la société capitaliste, pouvait se réformer, du moins si elle était poussée assez fort.

L'oppression raciale et l'exploitation des classes


L'oppression raciale peut garantir que les Noirs souffrent de manière disproportionnée des maux causés par le fonctionnement du capitalisme: la pauvreté, le chômage et la répression. Mais c'est parce que la société est divisée en classes, que le profit est tiré de l'exploitation du travail, qu'il y a chômage et pauvreté. C'est parce que la société est divisée en classes, et que la classe capitaliste vole du travail de la grande majorité de la société, qu'il y a répression et violence. Le racisme rend la violence de l'appareil d'État plus arbitraire et vicieuse, mais elle ne la crée pas. La population noire est majoritairement ouvrière et ne peut donc échapper aux maux que la société capitaliste met à la classe ouvrière, à moins que la société capitaliste elle-même ne soit renversée.

En même temps, le fait même que les travailleurs noirs représentent une part disproportionnée du prolétariat américain donne et leur donne des possibilités particulières de conduire la classe ouvrière américaine à renverser la société capitaliste.

Ce sont là des questions auxquelles Malcolm X n'a ​​jamais vraiment été confronté.

Dans sa dernière année, Malcolm X impliquait parfois que le capitalisme serait renversé.

Par exemple, en mai 1964, il a dit:

"Vous verrez un terrorisme qui vous épouvantera et si vous ne pensez pas que vous le verrez, vous essayez de vous aveugler au développement historique de tout ce qui se passe sur cette terre aujourd'hui. Vous verrez d'autres choses.

Parce que les gens se rendront compte qu'il est impossible pour un poulet de produire un œuf de canard - même si elles appartiennent toutes deux à la même famille de volaille.Un poulet ne l'a tout simplement pas dans son système pour produire un canard Il ne peut pas le faire, il ne peut produire que selon ce que ce système particulier a été construit pour produire.Le système dans ce pays ne peut pas produire la liberté pour un afro-américain.Il est impossible pour ce système, ce système économique, Le système politique, ce système social, ce système, cette période. Il est impossible pour ce système, car il est maintenant de produire la liberté pour l'homme noir dans ce pays.

«Et si jamais un poulet produisait un œuf de canard, je suis sûr que tu dirais que c'était certainement un poulet révolutionnaire.
(De "l'égarement de gangs de haine de Harlem")


Et il a parfois utilisé les mots capitalisme ou colonialisme ou socialisme ou révolution dans ses discours, ou en réponse à des questions.

Mais en général, Malcolm X parlait encore et agissait comme si les masses noires pouvaient mettre fin à l'oppression raciale dans le cadre de la société capitaliste. Quand il a parlé de mettre fin à l'oppression raciale, il a parlé en termes de la population noire gagnant sa juste part vis-à-vis de la population blanche. Mais il a ignoré les «parts injustes» produites dans la société capitaliste par le capitalisme pour le profit et l'exploitation d'une classe par une autre.

Lors du Rassemblement fondateur de l'OAAU, en juin 1964, Malcolm X a présenté «L'énoncé des buts et objectifs de base de l'OAAU». À la fin, il a capsulé ce document en disant: "En substance, cela signifie seulement que nous voulons une chose. Nous déclarons notre droit sur cette terre d'être un homme, d'être un être humain, d'être respecté en tant qu'être humain, d'être donné Les droits d'un être humain dans cette société, sur cette terre, en ce jour, que nous avons l'intention de mettre en existence par tous les moyens nécessaires."

Ce qu'il n'a pas dit, c'est que la circonstance même de la société de classes capitaliste exigeait qu'elle soit renversée, pour que les Noirs échappent à l'oppression. Il n'a pas donné aux masses noires le but de renverser la bourgeoisie américaine, ni de mettre en place une société sans classes.

Quelle route pour les masses noires?

La plus grande explosion de la radicalisation des masses noires est survenue après que Malcolm X ait été assassiné en février 1965. En été de cette même année est venue la première rébellion massive, celle dans la section de Watts de Los Angeles; En 1966, c'était Cleveland et Chicago; En 1967, Detroit et Newark, et des dizaines de villes et villes s'étendant de ces deux, ainsi que Cincinnati et Dayton Ohio; En avril 1968, des centaines de villes à travers le pays sont allées en flammes quand Martin Luther King a été assassiné.

En 1967 et en 1968, de nombreux Noirs ordinaires se sont appelés révolutionnaires. Et l'appel au «pouvoir noir» a été entendu partout. Ce n'était pas encore la révolution, bien sûr, mais elle indiquait au moins que la révolution sociale aurait pu sortir de ces circonstances, en fonction de la façon dont la conscience des masses noires a évolué, c'est-à-dire, en partie, Par des dirigeants qu'ils avaient confiance.
***
Si Malcolm X avait vécu, en serait-il venu au point qu'il aurait pu donner aux masses noires le but de renverser la société capitaliste ?

Bien sûr, personne ne peut le dire avec certitude. Sa pensée avait déjà subi des changements importants . Mais il aurait dû changer encore plus nettement, et d'ailleurs dans la chaleur de la lutte.

Quoi qu'il en soit, ceux qui le suivaient ne se tenaient jamais sur un terrain de classe. Des gens comme H. Rap ​​Brown, George Jackson, les Black Panthers étaient prêts à affronter l'appareil d'État du capitalisme américain, mais ils sont restés sur le terrain de la lutte radicale pour une réforme, le même point où Malcolm X était quand il a été tué.

Il n'y avait pas de leaders reconnus qui organisaient les masses noires, fondamentalement, sur la base de leur appartenance de classe. Personne ne leur a donné comme l'un de leurs objectifs, la tâche d'entraîner les ouvriers blancs derrière eux dans la lutte. Il n'y avait personne qui leur donnât le but de diriger toute la classe ouvrière dans la lutte pour renverser la société capitaliste et créer une nouvelle société sans classes. Il n'y avait pas d'organisation révolutionnaire prolétarienne avec une base dans les masses noires ou, plus généralement, même dans la classe ouvrière.

Bien sûr, pour Malcolm X et pour ceux qui l'ont suivi, il était difficile de développer une conscience prolétarienne et communiste alors qu'il n'y avait pas de force politique préexistante dans la classe ouvrière, pour montrer ce qui était possible. La gauche, telle qu'elle était, n'avait pas du tout fait ses preuves. Sans que personne ne démontre une autre perspective, il était extrêmement difficile pour les dirigeants noirs radicaux comme Malcolm X de prendre eux-mêmes, isolément, cette direction.

Ceux qui s'adressaient aux masses noires restaient dans le cadre d'une réforme radicale. Les objectifs qu'ils ont donnés à cette vaste mobilisation ont mené la lutte des masses noires dans les années 1960 dans une impasse.

Le capitalisme américain a concédé un certain nombre de choses à la population noire - pour une période en tout cas - et même certaines choses qu'il n'a pas encore reprises. Par exemple, la fin de la ségrégation officielle et juridique et les lois "Jim Crow" qui y sont associées. Mais une réforme du capitalisme américain ne pouvait pas le débarrasser de l'oppression raciale parce que, pour ce faire, le capitalisme aurait dû accepter la disparition du chômage, de la pauvreté et de la surexploitation d'une grande partie de la classe ouvrière. Ce qui revient à dire que le capitalisme se serait réformé de lui-même jusqu'à disparaître.

Il n'y avait aucune raison dans les années 1960 de croire que le capitalisme disparaîtrait de lui-même. Aujourd'hui, si on se penche sur ce que peut enseigner tout ce profond mouvement, il y a encore moins de raison d'imaginer une telle chose.

Re: Le piège de "la lutte contre l'islamophobie", art. LDC

Message Publié : 11 Fév 2017, 18:47
par OrbX
Pour ceux qui ne l'ont pas vu : (à 3mn 22s)

http://www.europe1.fr/emissions/la-revu ... on-2960177

[modération]doublon (25 Jan 2017 12:32)[/modération]

Re: Le piège de "la lutte contre l'islamophobie", art. LDC

Message Publié : 12 Fév 2017, 23:42
par spartacre
ce texte est passionnant mais pas toujours facile à lire .. Les logiciels de traduction ne sont pas encore à point :| Merci quand même .. En tout cas une chose est sûre : il me semble que ce n 'est pas la religion qui obsède Malcom mais la situation sociale des noirs américains On a là un mouvement de masse qui aurait pu aller plus loin comme nous l avons écrit . Et là il n 'est pas question d '"islamophobie" , ni de lutte contre ça , mais d'un combat pour la dignité . Tout simplement.

Re: Le piège de "la lutte contre l'islamophobie", art. LDC

Message Publié : 13 Fév 2017, 02:49
par com_71
spartacre a écrit :Ce texte est passionnant mais pas toujours facile à lire .. Les logiciels de traduction ne sont pas encore à point.


J'essaierai de le traduire plus correctement, il en vaut la peine ; mais c'est chronophage...

Re: Le piège de "la lutte contre l'islamophobie", art. LDC

Message Publié : 13 Fév 2017, 14:43
par Gaby
Spartacre, tu dis "ce n'est pas la religion qui obsède" etc. Malcolm est mort assassiné un an après avoir fondé sa mosquée, une année lors de laquelle il a revu ses idées religieuses, il a suivi un pèlerinage, etc. Dissocier sa foi de son combat antiraciste est une grossière erreur. Je pense que pour le débat qui nous occupe ici, ce qui importe de retenir est comment il existe des croyants qui sont de combats progressistes et comment un jour, un suiveur docile d'un arnaqueur comme Elijah Muhammad peut devenir Malcolm X. Il y a des dynamiques.

Re: Le piège de "la lutte contre l'islamophobie", art. LDC

Message Publié : 13 Fév 2017, 16:54
par spartacre
je suis désolé ce qui ressort le plus dans l 'engagement de Malcom X , c est pas sa 'foi religieuse " ( en général , la religion loin de pousser aux luttes , à l 'action violente , prêche plutôt la résignation , la soumission à l 'ordre établi ). Donc , c 'est d 'abord sa motivation de lutte sociale , sa révolte contre l 'injustice et l 'oppression des masses noires qui l 'ont poussé à agir . Que la religion musulmane lui soit apparu comme une justification supplémentaire dans un contexte caractérisé par l 'absence d 'autre autre expression idéologique pour son combat , c est autre chose . La nature et la politique ont horreur du vide . Et si on se base , sur ses derniers écrits et interventions , ses prises de position sont de plus en plus anti système . Maintenant ,; pourquoi a-t-il choisi l 'Islam ?, il me semble qu 'il le dit lui -même , peut être pour se démarquer des prêches à la Luther King ,(pasteur ne l 'oublions pas ) prêches lénifiants , s'il en fut. Je répète, pour Malcom , c 'est son radicalisme , son esprit révolutionnaire qui sont essentiels . Et qui sont le plus visibles. Pas son islamisme.

Re: Le piège de "la lutte contre l'islamophobie", art. LDC

Message Publié : 13 Fév 2017, 17:34
par Gaby
Pardon, mais tu n'as pas le droit de choisir à la place de Malcolm X ce qui comptait pour lui. C'est grotesque de dire que son pélerinage à la Mecque n'a pas compté. Pas plus que tu n'as à inventer des théories ahistoriques sur la raison de sa conversion en prétendant que c'était motivé par un rejet de Martin King. Rejet que tu inventes. King et Malcolm se rapprochaient sur la fin de la vie de Malcolm. Malcolm a, par exemple, envoyé une lettre en juin 64 à King en lui proposant de lui prêter main forte face aux démonstrations de force que le KKK faisait contre King à St Augustine. Aussi bien King que Malcolm X étaient spirituels, et pardonne-moi de te dire une vérité, mais il y a quelque chose de très malsain à vouloir évacuer cet aspect de leur vie, parce que ça ne te plait pas. Ils étaient ce qu'ils étaient, et la moindre des choses c'est de leur laisser le droit de décider les termes de leurs convictions.

Quant au qualificatif de "lénifiant", je suppose que ce n'est pas le mot que tu cherchais, parce que toute la vie de King était dédiée à la lutte, soit exactement l'inverse de ton commentaire.

Je crois qu'on touche là précisément à un mal français : il est très difficile pour un français d'imaginer des croyants faire partie de combats progressistes, parce que l'Eglise est nécessairement réactionnaire dans l'esprit Charlie franchouillard qui retient la très puissante chape morale chrétienne qui a opprimé les Français, mais qui évacue toutes les fois dans le monde où les croyants se sont battus pour de justes causes. La vérité est plus complexe que le simple commentaire anticlérical qui veut que tout religieux est un ennemi.

Re: Le piège de "la lutte contre l'islamophobie", art. LDC

Message Publié : 13 Fév 2017, 18:55
par com_71
Extrait du texte de Spark de 1993 posté entier plus haut :

...en 1963, Malcolm X répondait ainsi à la question : «Que pense M. X du révérend Martin Luther King ?» :

"Je pense que tout Noir qui va parmi ceux qu'on nomme Nègres aujourd'hui, qui sont brutalisés, sur qui on crache de la pire façon imaginable, et enseigne à ces Noirs de tendre l'autre joue, de souffrir pacifiquement, ou d'aimer leur ennemi est un traître aux Nègres. Chacun sur cette terre a le droit de se défendre. Chacun qui sur cette terre se défend est respecté. Les seuls qui sont encouragés à aimer leur ennemi sont les Noirs américains. Les seuls qui sont encouragés à adopter cette vieille résistance passive ou la philosophie du "attendez jusqu'à ce que vous changiez d'avis et me laissiez en paix", ce sont les nègres américains. Tout homme qui propage ce genre de doctrine parmi les Noirs est un traître vis-à-vis d'eux."

(De «Le vieux nègre et le nouveau nègre»)