Encore, la "promiscuité" avec Asselineau & Co. peut être fortuite, moi je trouve que le plus gênant est ailleurs, on le retrouve dans le discours du NPA tenu dans différents médias.
Par exemple, dans Le Dauphiné (édition de l'Isère Sud) relatant une interview de Philippe POUTOU en déplacement à Grenoble :
«Les grands partis, eux, n’ont rien à faire. Tout leur tombe tout cuit. Nous, on est obligés d’envoyer des équipes pour démarcher les maires dans toute la France, on est obligés de les relancer. » Il assure ensuite avoir reçu nombre de témoignages montrant que les partis de gauche font pression sur leurs élus pour que les parrainages ne soient pas donnés au NPA.
Et quand on lui fait remarquer qu’un autre “petit parti”, anticapitaliste lui aussi, n’a pas eu le même genre de problème, (Lutte ouvrière a été dans les premiers, avec sa candidate Nathalie Arthaud, à revendiquer l’obtention des 500 signatures, NDLR) Philippe Poutou répond : « Ils doivent sûrement être plus organisés, car ça fait quatre ans qu’ils se préparent. Nous, on a commencé en juin. Parallèlement, nous sommes très actifs dans des collectifs en lutte, cela nous prend beaucoup de temps. On n’allait pas abandonner nos actions militantes pour se consacrer uniquement à la recherche des parrainages.»
Dans L'Express, le NPA est encore plus explicite :
Mais comment Philippe Poutou s'explique-t-il son retard, notamment vis-à-vis de LO? "On ne s'explique pas tout, on ne sait pas comment ils font. Nous, on galère, pas eux. Peut-être est-ce une question de savoir faire. Peut-être qu'on est moins doué...", répond-il à L'Express. "On s'y prend tard, on a commencé il y a moins d'un an, poursuit-il. LO commence plus tôt." Mais Philippe Poutou n'a "aucun regret". "Contrairement à LO, nous, nous sommes investis dans des collectifs militants, comme à Notre-Dame-des-Landes ou Bure [le site d'enfouissement des déchets radioactifs]. On ne peut pas sacrifier l'activité militante quotidienne pour la recherche de signatures."
Donc, la petite musique qui se met en place (malgré "ils doivent sûrement être plus organisés") c'est que LO a commencé il y a quatre ou cinq ans (alors que c'est plutôt 1 an 1/2), et que visiblement le NPA est très occupé par sa participation à divers mouvements sociaux, lui ... tandis que LO sacrifie son activité militante quotidienne. Une excuse toute trouvée au cas où le NPA n'aurait pas ses signatures... mais une excuse sur le dos de LO.
Par contre, en janvier, le discours était différent, comme le relatait alors Le Monde :
Dans son journal, L’Anticapitaliste, le parti trotskiste a lancé, le 5 janvier, un appel à la « mobilisation générale ». Si le NPA reconnaît une mise en route « laborieuse » – « certains militant(e)s n’étant pas convaincus de la possibilité de succès de l’opération ou de son intérêt politique » -, il juge qu’un « sursaut » a eu lieu « depuis quelques semaines ». « Mais, avec 170 promesses de parrainage à ce jour, nous n’arrivons pas encore à rattraper le retard pris par rapport à 2012 », indique l’équipe qui s’occupe de la collecte.
Dans d'autres articles, Poutou est présenté comme le seul ouvrier parmi les candidats, ce qui est vrai, mais aussi comme le seul à ne pas être un politicien professionnel, ce qui est faux. Par exemple dans L'Opinion (journal de Reims), Besancenot dit de Poutou : "Ce serait quand même un comble et révoltant que Philippe Poutou qui est le seul à ne pas être un politicien professionnel, qui est un ouvrier dans l’automobile qui est l’un des rares à se lever le matin pour aller embaucher à l’usine, y compris dans une campagne électorale qui est donc le seul à mes yeux à avoir la légitimité de parler de nos vies quotidiennes, ne puisse pas se présenter ».
(Tous les passages mis en gras l'ont été par moi)