"Succès d'estime comme jamais" pour Poutou, rien de moins.
C'est difficile à dire, parce qu'on aurait pu parler de succès d'estime et même davantage pour Besancenot, moins pour Poutou. Mais à LO on a ressenti malgré tout cette sympathie à la fois pour Poutou et Arthaud d'une partie de la population même si la plupart ont voté autre chose.
Si on regarde en détail les votes de la présidentielle, on se rend compte que le profil du vote Nathalie Arthaud est assez nettement ouvrier et centré sur les communes populaires, mais, c'est assez nouveau, celui de Poutou aussi, et dans les petites villes ouvrières on a parfois un vote qui penche nettement pour LO ou nettement pour le NPA (question d'influence locale, ou peut-être que des groupes de gens ou d'amis se sont passés le mot et ont voté "par paquets" ?)
Ce profil ouvrier y compris de l'électorat du NPA (plus sensible dans la moitié Sud de la France) distingue l'électorat de 2017 du NPA de celui de l'époque de Besancenot où les scores étaient importants dans les secteurs plus petits-bourgeois et les villes-centres, autant ou plus que dans les secteurs les plus populaires. Visiblement l'argument du "candidat ouvrier" a porté, certains s'y sont reconnus... et d'autres qui avaient pu voter NPA à une époque, non. Mais il semble bien que le NPA ait touché des gens nouveaux.
Succès pour la manifestation du "Front Social", que pas une seule personne en dehors du milieu militant ne connait.
Là je suis assez d'accord. En fait, moi-même je n'en avais jamais entendu parler, et la seule personne qui m'en a parlé est un bureaucrate de la CGT à Montreuil qui, après l'élection de Macron, avait assisté à une discussion à la Confédé où à sa grande surprise Martinez avait tenu un discours très mou, du genre "
Macron il faut attendre de voir ce que ça va donner". Lui avait l'air paniqué à l'idée de ne pas appeler à la manifestation du Front Social et de s'en couper ! Sa priorité était de dire "
OK, on ne fait rien, mais il va falloir présenter ça d'une manière qui donne le change et laisse penser qu'on se prépare pour la rentrée" et donc essayer malgré tout de gauchir le discours. Absolument personne d'autre ne m'a parlé du Front social, et pourtant, je côtoie beaucoup de travailleurs militants ou pas via mon métier. La fois suivante où j'ai entendu parler du Front social c'était en écoutant le débat LO-NPA de la fête...
Et quand le PS fait 10%, il est "mort".
En effet, on se gardera bien de parler prématurément de la mort du PS, qui a été enterré déjà plus d'une fois (de même que le PC). C'est vrai que là ils en ont pris un sacré coup, et que la question peut se poser d'autant que certains comme Hamon restés sur la ligne du PS parlent de fonder leur propre mouvement. Mais au-delà des élus le PS a un nombre considérable de relais dans toute la société et tous sont loin d'avoir suivi Macron, contrairement à beaucoup d'électeurs. On n'efface pas comme ça l'influence du PS dans les syndicats ouvriers, les syndicats d'enseignants, les associations de parents d'élèves, SOS-Racisme et tout le reste... Et ceux-là on continuera de se les coltiner dans les grèves et les luttes où ils auront certainement gardé une efficacité pour étouffer les mouvements.