Sexualité (agressions, orientation, etc.)
Publié : 04 Oct 2017, 01:55
A la faveur d'une insomnie, je viens de voir en replay "On n'est pas couché". Et j'ai été juste passionnée par cette partie du débat. Peu ont du voir la partie diffusée en temps réel, vu que c'était l'extrême fin de l'émission, genre 3H du matin.
https://www.youtube.com/watch?v=ne6DS_h9nwI
Je trouve Angot d'une intelligence inouïe, et bien sûr, d'une grande violence, mais elle a le droit, elle ne parle pas de ce qu'elle ne connaît pas en l'espèce. Pour ceux qui ne sauraient pas, Angot est une écrivaine qui a connu les affres de l'inceste, violée qu'elle a été par son père, ce qui me fait penser que je vais lire son bouquin, L'inceste. Dans la gradation de tous les crimes sexuels, on atteint le sommet. Et quand je lis cet extrait, je me dis qu'il faut que je le lise, que c'est une écrivaine qui sait son métier :
Je ne suis pas d'accord avec elle sur certains aspects : sur la féminisation des mots (elle est contre par exemple), mais j'aime ses arguments, sa force, son intelligence.
"Quand je dis 'je suis écrivain', on me voit en train d'écrire. Quand je dis 'je suis écrivaine', on se dit 'Tiens, elle dit écrivaine !'. Car ce sont les mots qui nous contrôlent et non l'inverse. Ne nous y trompons pas."
Encore une fois, je ne suis pas d'accord. Je dis "auteure, écrivaine, rectrice, docteure", je dis Madame et jamais plus Mademoiselle. Et je tiens beaucoup, beaucoup à tout ça.
Parce que comme les hommes, je suis une personne sexuée, et non pas une personne dont le sexe par défaut est masculin. Alors il y avait 2 solutions pour rétablir un peu d'égalité dans la langue :
- décréter que docteur était neutre par défaut, et qu'on allait inventer un suffixe masculin ou féminin... Mouarf, en partant d'un suffixe masculin ? Ca aurait fait quoi ? docteurier et docteurière ? n'importe quoi.
- soit on dit : docteur étant un suffixe masculin, on crée des suffixes féminins.
Bon revenons au sujet tout aussi fondamental du viol, des agressions sexuelles.
Ne vous trompez pas sur le montage qui donne l'impression qu'Angot a explosé, que Rousseau a pleuré, et qu'Angot est la méchante.
Angot a explosé, et comment pourrait-elle parler sereinement, le public (EELV probablement) a sifflé, Angot est sortie du plateau, a pleuré , s'est calmée, est revenue, et le montage a fait le reste.
Tout le débat finalement est juste passionnant. Qu'il mette hors de colère est juste... incontournable. Face à une immense tristesse, la colère est le seul plan B qui donne l'impression de ne plus être passif.
Ce que dit Rousseau aussi m'a passionnée bien sûr ! J'ai bondi, mais bondi, et je pense que vous bondirez aussi, si ce qu'elle dit est vrai sur cette fillette de 11 ans. Je vais aller chercher l'info et la déterrer c'est pas possible !
Je partage totalement sa vision sur l'aspect : faut causer, causer, raconter, dire, parler... de toutes les agressions de tous les degrés à caractère sexuel que l'on a subi durant notre vie. Pour bien comprendre que c'est fini, que plus jamais une agression sexuelle ne nous désarçonnera au point de ne pas nous servir de la loi, qui est avec nous sur ce coup, et qui doit l'etre de plus en plus, et qui le sera de plus en plus si l'on se serre les coudes. Il y a de quoi être optimistes et combatives sur le sujet aussi, fort heureusement ! Et puis bien évidemment, les agressions sexuelles ne s'abattent pas que sur les femmes. Il faut sortir les poubelles de cette société. Le pire, c'est vraiment le silence dans ce domaine, qui condamne la victime à des comportements dangereux pour elle-même , et le criminel, s'il est psychopathe, ce qui est souvent le cas, à une impunité éternelle.
Enfin, je comprends tout autant la vision d'Angot sur le fait qu'elle refuse toujours de participer à des clips de sensibilisation sur le sujet, quand par exemple Autain la sollicite. Elle a déjà fait le job. Elle a déjà tout dit sur le sujet qu'est "un" viol, parce que "le" viol en général, elle n'a rien de spécial à en dire, que voulez-vous qu'elle en dise, que c'est mal ??? Hier j'entendais la mère de Mohammed Merah à la télé dire "Moi, je dis, d'accord, ce qu'a fait Mohammed, c'est pas bien, mais Abdelkader... blablabla." C'est pas bien ? Vous imaginez le délire ? C'est pas bien ? J'ai détesté cette mère à ce moment-là. Dupont-Moretti, l'avocat du frangin Merah a dû se dire "Oh my god, mais qu'elle se taise !".
Sinon, hein, là, comme ça, s'il y a des domaines où je trouve que l'auto-défense est une option bien tentante, c'est bien celui-là. Perdre dix ans de sa vie à étaler sa vie de victime après un viol pour voir un type prendre quoi, si on a de la chance, 2 ans, et faire six mois fermes ou moins, s'il n'est pas récidiviste. Ahem...
https://www.service-public.fr/particuli ... oits/F1526
Ce qui me frappe toujours dans la loi, c'est qu'ils disent "l'auteur du crime encourt une peine pouvant aller jusqu'à..." mais on ne sait jamais quel est le minimum, c'est fantastique ça. Si on prend un cas lambda, une femme adulte sort dans la rue et se fait violer par un homme adulte sans acte de torture et sans arme, dont c'est le premier viol (répertorié). Il prend quoi, le gars, une fois qu'on a prouvé que c'est lui ou bien qu'il a avoué ? Qui peut répondre ?
https://www.youtube.com/watch?v=ne6DS_h9nwI
Je trouve Angot d'une intelligence inouïe, et bien sûr, d'une grande violence, mais elle a le droit, elle ne parle pas de ce qu'elle ne connaît pas en l'espèce. Pour ceux qui ne sauraient pas, Angot est une écrivaine qui a connu les affres de l'inceste, violée qu'elle a été par son père, ce qui me fait penser que je vais lire son bouquin, L'inceste. Dans la gradation de tous les crimes sexuels, on atteint le sommet. Et quand je lis cet extrait, je me dis qu'il faut que je le lise, que c'est une écrivaine qui sait son métier :
Si je dis "merde à ceux qui le liront" c'est parce que j'aurais aimé avoir autre chose à raconter. Que ça. Ecrire n'est pas choisir son récit. Mais plutôt le prendre, dans ses bras, et le mettre tranquillement sur la page, le plus tranquillement possible, le plus tel que possible. Tel qu'il se retourne encore dans sa tombe, si sa tombe c'est mon corps. S'il se retourne encore, c'est que je ne suis pas morte. Je suis folle mais pas morte. Je ne suis pas non plus complètement folle.
Je ne suis pas d'accord avec elle sur certains aspects : sur la féminisation des mots (elle est contre par exemple), mais j'aime ses arguments, sa force, son intelligence.
"Quand je dis 'je suis écrivain', on me voit en train d'écrire. Quand je dis 'je suis écrivaine', on se dit 'Tiens, elle dit écrivaine !'. Car ce sont les mots qui nous contrôlent et non l'inverse. Ne nous y trompons pas."
Encore une fois, je ne suis pas d'accord. Je dis "auteure, écrivaine, rectrice, docteure", je dis Madame et jamais plus Mademoiselle. Et je tiens beaucoup, beaucoup à tout ça.
Parce que comme les hommes, je suis une personne sexuée, et non pas une personne dont le sexe par défaut est masculin. Alors il y avait 2 solutions pour rétablir un peu d'égalité dans la langue :
- décréter que docteur était neutre par défaut, et qu'on allait inventer un suffixe masculin ou féminin... Mouarf, en partant d'un suffixe masculin ? Ca aurait fait quoi ? docteurier et docteurière ? n'importe quoi.
- soit on dit : docteur étant un suffixe masculin, on crée des suffixes féminins.
Bon revenons au sujet tout aussi fondamental du viol, des agressions sexuelles.
Ne vous trompez pas sur le montage qui donne l'impression qu'Angot a explosé, que Rousseau a pleuré, et qu'Angot est la méchante.
Angot a explosé, et comment pourrait-elle parler sereinement, le public (EELV probablement) a sifflé, Angot est sortie du plateau, a pleuré , s'est calmée, est revenue, et le montage a fait le reste.
Tout le débat finalement est juste passionnant. Qu'il mette hors de colère est juste... incontournable. Face à une immense tristesse, la colère est le seul plan B qui donne l'impression de ne plus être passif.
Ce que dit Rousseau aussi m'a passionnée bien sûr ! J'ai bondi, mais bondi, et je pense que vous bondirez aussi, si ce qu'elle dit est vrai sur cette fillette de 11 ans. Je vais aller chercher l'info et la déterrer c'est pas possible !
Je partage totalement sa vision sur l'aspect : faut causer, causer, raconter, dire, parler... de toutes les agressions de tous les degrés à caractère sexuel que l'on a subi durant notre vie. Pour bien comprendre que c'est fini, que plus jamais une agression sexuelle ne nous désarçonnera au point de ne pas nous servir de la loi, qui est avec nous sur ce coup, et qui doit l'etre de plus en plus, et qui le sera de plus en plus si l'on se serre les coudes. Il y a de quoi être optimistes et combatives sur le sujet aussi, fort heureusement ! Et puis bien évidemment, les agressions sexuelles ne s'abattent pas que sur les femmes. Il faut sortir les poubelles de cette société. Le pire, c'est vraiment le silence dans ce domaine, qui condamne la victime à des comportements dangereux pour elle-même , et le criminel, s'il est psychopathe, ce qui est souvent le cas, à une impunité éternelle.
Enfin, je comprends tout autant la vision d'Angot sur le fait qu'elle refuse toujours de participer à des clips de sensibilisation sur le sujet, quand par exemple Autain la sollicite. Elle a déjà fait le job. Elle a déjà tout dit sur le sujet qu'est "un" viol, parce que "le" viol en général, elle n'a rien de spécial à en dire, que voulez-vous qu'elle en dise, que c'est mal ??? Hier j'entendais la mère de Mohammed Merah à la télé dire "Moi, je dis, d'accord, ce qu'a fait Mohammed, c'est pas bien, mais Abdelkader... blablabla." C'est pas bien ? Vous imaginez le délire ? C'est pas bien ? J'ai détesté cette mère à ce moment-là. Dupont-Moretti, l'avocat du frangin Merah a dû se dire "Oh my god, mais qu'elle se taise !".
Sinon, hein, là, comme ça, s'il y a des domaines où je trouve que l'auto-défense est une option bien tentante, c'est bien celui-là. Perdre dix ans de sa vie à étaler sa vie de victime après un viol pour voir un type prendre quoi, si on a de la chance, 2 ans, et faire six mois fermes ou moins, s'il n'est pas récidiviste. Ahem...
https://www.service-public.fr/particuli ... oits/F1526
Ce qui me frappe toujours dans la loi, c'est qu'ils disent "l'auteur du crime encourt une peine pouvant aller jusqu'à..." mais on ne sait jamais quel est le minimum, c'est fantastique ça. Si on prend un cas lambda, une femme adulte sort dans la rue et se fait violer par un homme adulte sans acte de torture et sans arme, dont c'est le premier viol (répertorié). Il prend quoi, le gars, une fois qu'on a prouvé que c'est lui ou bien qu'il a avoué ? Qui peut répondre ?