Re: Sexualité (agressions, orientation, etc.)
Publié : 10 Oct 2017, 18:43
Hmm, évoquer la question de l'orientation sexuelle sous ce titre [le titre d'origine était : "agressions sexuelles"], c'est moyennement affriolant...
Je me range plutôt parmi ceux qui pensent que les proportions d'hétérosexuels exclusifs, d'homosexuels exclusifs et de chaque nuance de bisexuels sont stables d'une époque historique à une autre, d'un milieu social à un autre, d'un pays à un autre. Ce que certaines enquêtes réalisées depuis l'époque de Kinsey semblent confirmer (même si dans un monde où s'exercent toutes sortes de pressions réactionnaires sur les individus, sur ce qu'ils déclarent être ou même sur la façon dont ils se conçoivent, ce n'est pas aussi aisé à quantifier que la fréquence de tel ou tel groupe sanguin). De fait, j'aurais tendance à penser que l'orientation sexuelle est innée, et ne saurait certainement pas s'expliquer par telle ou telle façon d'éduquer les enfants, tel ou tel "traumatisme", etc.
Plestin convoque la notion de plaisir, dans son long premier message. À vrai dire, nombre d'homosexuels hommes et femmes ont expérimenté très jeunes le profond déplaisir qu'il y a à être différent, minoritaire, quand on est au milieu d'un groupe ou d'une famille hostiles. La satisfaction qui peut être un aspect de leur orientation sexuelle particulière, ils et elles ne l'ont entrevue qu'à un âge bien plus tardif, voire pour certains jamais, la peur ou la honte intériorisée dominant tous les autres sentiments. Si cette notion de plaisir était la clé du mystère, eh bien, il n'y aurait sans doute pas un seul individu homosexuel dans la société actuelle, l'expérience du déplaisir étant ce qui vient en premier. Pourtant, ce déplaisir ne suffit pas à empêcher qu'il y ait des homosexuels ; pas même ces fameuses "thérapies de conversion", parfois très barbares, auxquelles sont soumis des jeunes et des moins jeunes dans certains pays, de force, ou de leur propre initiative pour ceux que la société a convaincus qu'ils étaient malsains ou monstrueux.
Plestin a également abordé la question de la bisexualité. Dans une autre société réellement humaine, ce qui nous surprendrait sans doute, ce serait l'inédite visibilité (ou affirmation) des individus qui sont bisexuels d'une façon ou d'une autre et qui, d'après Kinsey et ses continuateurs, sont relativement nombreux dans la population. À notre époque, la plupart des individus qui correspondent aux graduations 1 à 5 de la fameuse échelle de Kinsey sont invisibles, donc par défaut ils sont "hétéros", entre guillemets.
En ce qui me concerne, dans la mesure où je suis complètement blasé suite à de trop nombreux incidents, je veille moi-même à être tout à fait "invisible" quand je suis avec mon compagnon dans un lieu public. Donc, pour la plupart des gens qui balaient du regard une foule anonyme, je suis un "hétéro" au milieu de cette foule d'autres "hétéros" vrais ou supposés. Et l'écrasante majorité des "Kinsey 6" font pareil, parce que tout le monde n'est pas téméraire, surtout face à des agresseurs dont le seul courage, en général, est celui du nombre (le véritable courage, celui qu'il nous faut pour supporter cette condition kafkaïenne, je ne sais pas s'ils en seraient capables...).
Je me range plutôt parmi ceux qui pensent que les proportions d'hétérosexuels exclusifs, d'homosexuels exclusifs et de chaque nuance de bisexuels sont stables d'une époque historique à une autre, d'un milieu social à un autre, d'un pays à un autre. Ce que certaines enquêtes réalisées depuis l'époque de Kinsey semblent confirmer (même si dans un monde où s'exercent toutes sortes de pressions réactionnaires sur les individus, sur ce qu'ils déclarent être ou même sur la façon dont ils se conçoivent, ce n'est pas aussi aisé à quantifier que la fréquence de tel ou tel groupe sanguin). De fait, j'aurais tendance à penser que l'orientation sexuelle est innée, et ne saurait certainement pas s'expliquer par telle ou telle façon d'éduquer les enfants, tel ou tel "traumatisme", etc.
Plestin convoque la notion de plaisir, dans son long premier message. À vrai dire, nombre d'homosexuels hommes et femmes ont expérimenté très jeunes le profond déplaisir qu'il y a à être différent, minoritaire, quand on est au milieu d'un groupe ou d'une famille hostiles. La satisfaction qui peut être un aspect de leur orientation sexuelle particulière, ils et elles ne l'ont entrevue qu'à un âge bien plus tardif, voire pour certains jamais, la peur ou la honte intériorisée dominant tous les autres sentiments. Si cette notion de plaisir était la clé du mystère, eh bien, il n'y aurait sans doute pas un seul individu homosexuel dans la société actuelle, l'expérience du déplaisir étant ce qui vient en premier. Pourtant, ce déplaisir ne suffit pas à empêcher qu'il y ait des homosexuels ; pas même ces fameuses "thérapies de conversion", parfois très barbares, auxquelles sont soumis des jeunes et des moins jeunes dans certains pays, de force, ou de leur propre initiative pour ceux que la société a convaincus qu'ils étaient malsains ou monstrueux.
Plestin a également abordé la question de la bisexualité. Dans une autre société réellement humaine, ce qui nous surprendrait sans doute, ce serait l'inédite visibilité (ou affirmation) des individus qui sont bisexuels d'une façon ou d'une autre et qui, d'après Kinsey et ses continuateurs, sont relativement nombreux dans la population. À notre époque, la plupart des individus qui correspondent aux graduations 1 à 5 de la fameuse échelle de Kinsey sont invisibles, donc par défaut ils sont "hétéros", entre guillemets.
En ce qui me concerne, dans la mesure où je suis complètement blasé suite à de trop nombreux incidents, je veille moi-même à être tout à fait "invisible" quand je suis avec mon compagnon dans un lieu public. Donc, pour la plupart des gens qui balaient du regard une foule anonyme, je suis un "hétéro" au milieu de cette foule d'autres "hétéros" vrais ou supposés. Et l'écrasante majorité des "Kinsey 6" font pareil, parce que tout le monde n'est pas téméraire, surtout face à des agresseurs dont le seul courage, en général, est celui du nombre (le véritable courage, celui qu'il nous faut pour supporter cette condition kafkaïenne, je ne sais pas s'ils en seraient capables...).