Election législative Montargis

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Election législative Montargis

Message par Plestin » 19 Jan 2018, 07:31

Une élection législative partielle aura lieu le 18 mars 2018, dans la 4ème circonscription du Loiret. Cette élection aura lieu plus tardivement que celles de Belfort et Pontoise et les candidats ne sont pas encore connus. Elle fait suite à l'invalidation de l'élection de Jean-Pierre Door, maire LR de Montargis, consécutive à un recours de la candidate macroniste du fait d'un écart de 8 voix et d'irrégularités.

L'un des candidats de 2017, nommé (sans rire) Alphonse Proffit, gérant d'une PME d'édition de logiciels, a appelé à un front commun de tous les candidats depuis LO jusqu'au FN en passant par LREM contre Jean-Pierre Door ! Finalement, il ne se représentera pas...

LO n'a pas encore annoncé sa candidature, mais elle est probable. Aux dernières législatives, la candidate titulaire était la camarade Dominique Clergue, ouvrière chez Hutchinson (caoutchouc industriel) à Châlette-sur-Loing et tête de liste LO aux dernières municipales à Montargis, et la candidate suppléante était Anne-Marie Fourniols, infirmière retraitée.

La 4ème circonscription englobe l'agglomération de Montargis, et notamment les trois principales communes de Montargis, Châlette-sur-Loing et Amilly (un secteur relativement ouvrier et populaire) ainsi qu'une zone rurale située plus à l'Est et au Sud-Est, englobant de toutes petites villes (ou plutôt de gros villages) comme Courtenay et Château-Renard.
Plestin
 
Message(s) : 2274
Inscription : 28 Sep 2015, 17:10

Re: Election législative Montargis

Message par Plestin » 11 Fév 2018, 10:24

LO sera bien présente à l'élection partielle de Montargis. Reprise d'un article du 8 février dans La République, un journal régional très lu en région Centre :

https://www.lutte-ouvriere.org/en-regio ... 03752.html
Plestin
 
Message(s) : 2274
Inscription : 28 Sep 2015, 17:10

Re: Election législative Montargis

Message par Plestin » 07 Mars 2018, 18:02

La 4ème circonscription du Loiret est située à l'Est du département et comprend les (anciens) cantons de : Montargis, Amilly, Châlette-sur-Loing, Courtenay, Château-Renard, Châtillon-Coligny et Ferrières.


Montargis / Châlette / Amilly

La circonscription englobe la quasi-totalité de l'aire urbaine de Montargis qui compte environ 69.000 habitants (c'est la seconde du Loiret après Orléans, et la septième de la région Centre). Les principales communes sont : Montargis (14.200 habitants, sous-préfecture), Châlette-sur-Loing (12.800 habitants), Amilly (12.700 habitants), Villemandeur (7.000 habitants), Pannes (3.700 habitants), Corquilleroy (2.800 habitants) et Cepoy (2.400 habitants).

La population de Montargis et Châlette est en recul ; ce sont des villes ouvrières, à fortes traditions PCF et CGT, surtout Châlette qui est restée une mairie PCF tandis que Montargis a basculé à droite depuis 2001. D'autres communes voient leur population progresser, notamment Amilly qui dispose de beaucoup de réserve foncière pour se développer. Amilly, ancienne ville ouvrière sinistrée par des fermetures d'usines, s'est retrouvée fortement endettée et son maire "sans étiquette" a réagi en coupant drastiquement dans les budgets de la ville et en augmentant considérablement les impôts ; cela a certes fini par conduire au désendettement, et de nombreux investissements ont repris, les services publics se sont redéveloppés, mais en attirant une population plus aisée (dont des cadres ou d'autres salariés travaillant en région parisienne) qui se voient désormais proposer un large éventail de services, d'activités, de loisirs... La ville est désendettée mais elle est beaucoup moins encline à créer des logements sociaux et sa population a changé.

Malgré cela, Montargis et les communes voisines forment toujours une agglomération ouvrière et populaire, qui a accueilli au fil du temps de nombreux travailleurs immigrés, Portugais dans les années 1960-70, puis Maghrébins, puis Turcs, venus travailler dans les usines. Ils ont largement participé aux luttes et beaucoup ont aujourd'hui des responsabilités syndicales (qu'ils soient restés militants combatifs ou devenus bureaucrates) dans un peu tous les syndicats.

Lutte Ouvrière a une présence permanente dans l'agglomération de Montargis, et édite deux bulletins d'entreprise, l'un chez Hutchinson à Châlette et l'autre au Centre hospitalier à Amilly. LO a présenté une liste aux municipales à Montargis, conduite par la camarade Dominique CLERGUE ouvrière chez Hutchinson Châlette, qui est également la candidate titulaire dans cette législative partielle.

Dans ce secteur, la plus grosse présence industrielle est précisément représentée par le groupe Hutchinson (filiale de Total), principal acteur du caoutchouc industriel (= hors pneumatique) en France et n°3 dans le monde, qui possède ici trois sites, dont son plus gros site français.

La principale implantation est à Châlette-sur-Loing, avec l'usine historique du groupe, fondée au 19ème siècle. C'est un haut lieu de traditions ouvrières de la CGT et du Parti Communiste. L'usine a même donné un maire PCF à Châlette, Jean LOUIS, responsable CGT organisateur de la grève en mai 1968, licencié de l'entreprise peu après, et qui, au chômage, est devenu maire adjoint en 1971 puis maire en 1977 et l'est resté jusqu'en 2002. C'est de là que provient aussi Carlos MOREIRA, l'actuel secrétaire général de la FNIC - Fédération Nationale des Industries Chimiques - de la CGT, qui avait mené une lutte en 1999 ; bien que très éloigné de son usine aujourd'hui, il continue d'incarner une fédération considérée comme plus combative que la moyenne au sein de la CGT (grèves dans les raffineries de pétrole etc.)

Le site Hutchinson de Châlette emploie 1.400 personnes, dont 200 dans un centre de recherche. L'usine fabrique des durites, rondelles et joints d'étanchéité pour l'automobile (principalement), le nucléaire et l'aéronautique, mais aussi, des pneus de vélos. Le caoutchouc reste une industrie de main d'oeuvre (malgré une part croissante des technologies numériques), avec des conditions de travail souvent difficiles, une hiérarchie souvent dure et une précarité importante. En 1999, la lutte pour l'embauche des intérimaires dans le cadre du passage aux 35 heures avait fini par l'emporter en justice et 244 intérimaires avaient été embauchés. En 2017, le recours à l'intérim est redevenu massif et le même problème s'est posé à nouveau.

https://journal.lutte-ouvriere.org/2017 ... 93925.html

Finalement, 103 intérimaires ont été embauchés en CDI.

Une deuxième usine Hutchinson a été créée à Amilly en 2003 par manque de place à Châlette. Elle a regroupé la production des produits de la gamme "Transferts de fluides haute pression", pour l'automobile (climatisation, direction assistée). L'effectif était de 259 personnes en 2013, mais sous prétexte de la perte de certains marchés la direction a organisé un plan de départs "volontaires" et l'effectif est passé sous les 200.

Une troisième usine, avec 40 personnes, a été créée en 2007 à Pannes, dans une zone industrielle à l'Ouest de l'agglomération, tout près de la sortie d'autoroute. Hutchinson y fabrique à l'abri des regards indiscrets une recette composite particulière mélangeant caoutchouc et plastique, dénommée Végaprène et brevetée. Elle se destine à des pièces moulées et à des profilés pour l'automobile (carrosserie) et le bâtiment (étanchéité des fenêtres).

Parmi les autres entreprises importantes du secteur, on trouve notamment Sanofi Winthrop Industrie (SWI), filiale du plus gros laboratoire pharmaceutique français et 4ème mondial, Sanofi. SWI compte deux sites à Amilly : d'une part, une usine pharmaceutique avec un peu de chimie, d'autre part, un centre de distribution. L'usine produit notamment l'Aspégic, une variante d'aspirine : elle synthétise le principe actif chimique, puis produit le médicament final sous forme de poudre en sachets ; c'est un vieux produit qui ne progresse plus guère et la direction laisse entendre que 20 % de ses volumes vont bientôt partir en Algérie, où une usine locale doit récupérer la production sous la pression protectionniste du pays ; pour l'instant les syndicats locaux ne sont pas tombés dans le panneau de ce discours consistant à désigner l'Algérie comme responsable. L'usine produit aussi d'autres poudres ainsi que des pommades, crèmes et gels, dont le fameux Mitosyl pour les fesses rouges des bébés. Elle a récupéré diverses pommades en provenance d'autres pays (Espagne, Allemagne, Tchéquie...) Le centre de distribution, lui, est spécialisé dans la distribution directe vers les pharmacies (sans passer par un grossiste), ce qui se fait avec les camionnettes et fourgonnettes du gros transporteur Tendron installé juste à côté (360 personnes). En 2016-2017, les deux sites SWI d'Amilly ont connu une baisse d'effectif dans le cadre d'un plan de départs "volontaires" qui a supprimé 58 emplois et ramené l'effectif total à un peu moins de 500 personnes. L'usine a failli être vendue il y a quelques années, et la crainte d'une cession est toujours là, d'autant que l'organisation interne évolue vers davantage d'autonomie entre l'usine et le centre de distribution.

La majorité des autres usines se trouve également à Amilly, qui accueille les principales zones industrielles et d'activité de l'agglomération. Il y a eu de nombreuses fermetures, dont l'usine d'électronique CIT-Alcatel en 1995 (elle a compté jusqu'à 1.300 personnes), celle de métallurgie (sous-traitance automobile) ThyssenKrupp Sofedit, ex-Sotramex, en 2009, ou l'usine pharmaceutique Baxter (un morceau détaché de l'actuelle usine Sanofi) ; cette dernière a été remplacée quelques années par un fabricant d'huile d'olive en spray, Noveo, qui a mis lui aussi la clé sous la porte en 2015. Il reste quand même d'autres usines, dont Aperam Alloys (ex-Mecagis) lié à l'aciérie d'Imphy dans la Nièvre, qui fait de la découpe de précision et du traitement thermique d'alliages magnétiques et électriques ; ce site emploie environ 100 personnes. Sur la friche ThyssenKrupp, un fabricant de panneaux isolants en polystyrène graphité, Innolation, s'est installé et a démarré son activité en janvier 2015 avec 30 personnes.

On trouve également à Amilly toutes sortes d'entreprises de services, dont une, Cegedim, est un leader des services de sous-traitance liés à la santé (stockage et documentation d'échantillons médicaux, tiers payant, bases de données, services RH et paie...) ; elle emploie plus de 200 personnes dans des locaux récupérés auprès de deux anciennes usines pharmaceutiques, Astra et Baxter. Un centre de maintenance d'EDF réalise l'entretien des moteurs thermiques d'appoint ; il emploie 220 personnes dont 150 itinérants, mais risque de voir son activité affectée par la multiplication des fermetures de centrales thermiques. Amilly accueille également une base logistique du groupe Intermarché, ITM (environ 220 personnes) ainsi que deux hypermarchés Leclerc (390 personnes) et Géant Casino (190 personnes), le Centre Hospitalier de l'Agglomération Montargoise (2.000 personnes en comptant quelques unités annexes à Montargis ou ailleurs), trois EHPAD... La candidate LO suppléante, Anne-Marie FOURNIOLS, est d'ailleurs infirmière retraitée du centre hospitalier.

A Pannes, dans l'Ouest de l'agglomération, la papeterie ICT France est une filiale d'un groupe italien, Industrie Cartarie Tronchetti ; construite en 2012 pour 117 millions d'euros (dont au moins 2,8 millions d'aides du département et de la région), elle fabrique 70.000 tonnes / an de papiers-toilettes, serviettes, mouchoirs et essuie-tout de la marque Foxy, pour tout le Nord-Ouest de l'Europe ; elle emploie 200 personnes. Inaugurée en grande pompe par Eric Besson, elle est censée doubler puis tripler sa production en quelques années. En tout cas, elle n'a pas tardé à faire parler d'elle en matière de répression syndicale : suite à un mouvement de grève sur les salaires organisé par la CFDT, elle a licencié pour faute lourde 5 travailleurs qui auraient participé au blocage de l'usine, et a tenté de faire de même avec 2 délégués CFDT. Les 5 licenciés - Benjamin, Chaouki, François, Karim et Mounir - ont toutefois gagné aux Prud'hommes fin 2015. D'après la CFDT : "Même si le montant des indemnités qui leur a été accordé est très en dessous de la souffrance et du préjudice qu’ils ont subi, tous les 5 sont satisfaits d’être reconnus innocents des faits qui leur étaient reprochés".

A Châlette, la coopérative agricole CAPROGA - La Meunière possède des silos et une minoterie où il subsiste une petite activité employant quelques dizaines de personnes. Mais le négociant de tubes en acier Van Leeuwen Tubes a cessé son activité en 2011. Châlette possède un centre courrier de La Poste, un hypermarché Casino, un distributeur de matériel professionnel Pro à pro etc.

Au contraire de ses voisines, la commune de Montargis dont le territoire est très limité et sans réserve foncière n'accueille que très peu d'activités industrielles et offre surtout des emplois dans les services. La SNCF (ancienne gare de marchandises et gare de voyageurs, sur la ligne Paris-Nevers) a été autrefois un employeur conséquent, mais est devenue très marginale. Certaines activités relevant autrefois de son domaine sont encore assurées par le secteur privé : l'entreprise ETF (Européenne de Travaux Ferroviaires) dont l'agence de Montargis est installée à Châlette, est une filiale du groupe Eurovia / Vinci ; avec quelques dizaines de personnes, elle réalise des travaux de rénovation de voies dans la région Centre et le Sud de l'Ile-de-France.


Châtillon-Coligny / Nogent-sur-Vernisson

Au Sud de Montargis (et de la 4ème circonscription), la petite ville de Châtillon-Coligny (1.900 habitants), ancien chef-lieu de canton, a peu d'activités significatives, hormis un supermarché Super U de 45 personnes et une zone artisanale dans la commune mitoyenne de Sainte-Geneviève-des-Bois (1.000 habitants).

Mais l'industrie est bien présente à Nogent-sur-Vernisson avec un établissement de l'équipementier automobile Faurecia Sièges d'Automobile (contrôlé par PSA). Les effectifs de cette usine, autrefois connue sous le nom de Tubauto, ont beaucoup diminué (470 personnes en 2010, moins de 300 aujourd'hui). Un centre de recherche de 162 personnes avait aussi été fermé en 2006. Nogent a certes reçu en 2016 une activité nouvelle (armature de siège pour les Peugeot 3008 et 5008), mais cela s'est fait en échange d'un "accord de compétitivité", et au détriment du site de Cercy-la-Tour (Nièvre) à qui cette activité était promise et dont les syndicats avaient accepté un "accord de compétitivité" un peu plus tôt... Plus généralement, la branche Sièges de Faurecia a connu d'énormes restructurations dans tout le pays, dont certaines pour cause de "crise" de 2008-2009... qui n'ont pas conduit à réembaucher des CDI lorsque les ventes sont revenues !


Corbeilles

Au Nord-Ouest de Montargis, en pleine campagne, le village de Corbeilles-en-Gâtinais accueille l'une des 10 sucreries françaises du groupe Cristal Union, 5ème sucrier européen (marques Daddy, Erstein...) En 2015, elle a reçu un investissement de 25 millions d'euros pour augmenter sa capacité de 20 % (nouvel atelier de déshydratation) et convertir son chauffage au gaz. L'expansion se poursuit, avec un rallongement du silo programmé en 2018 et l'extension de la zone d'approvisionnement en betteraves à l'Yonne voisine. La sucrerie traite 11.500 tonnes de betteraves par an et emploie 125 travailleurs permanents, sans compter les saisonniers.

Dordives / Ferrières-en-Gâtinais

Au Nord de Montargis, Ferrières-en-Gâtinais (3.600 habitants) accueille la société Redex, une entreprise de mécanique fine qui fabrique et assemble des pièces de machines-outils, ajustées au micron près ; elle emploie 200 personnes sur ce site principal (sur les 300 du groupe) ; son patron a pris la tête en 2016 de la FIM (Fédération des Industries Mécaniques), un syndicat patronal qui regroupe 30.000 entreprises employant 650.000 travailleurs ; il y est chargé de mettre en place "l'industrie du futur" chère à Macron en accroissant l'utilisation du numérique et de la robotique dans les usines. Ferrières compte plusieurs autres usines plus petites (chimie, confiserie, mécanique...)

Encore un peu plus au Nord, non loin de Nemours (Seine-et-Marne), Dordives (3.300 habitants) a quelques activités industrielles dont l'entreprise Bagot spécialisée dans la construction de bâtiments (industriels ou non) et la fabrication d'éléments réfractaires pour fours industriels (environ 100 personnes) ; et la société CJS-PLV qui fabrique des présentoirs publicitaires (environ 90 personnes).

Courtenay

A l'Est-Nord-Est de Montargis, Courtenay (4.000 habitants) possède une usine de filtres à particules au carbure de silicium pour moteurs diesel, dénommée Ibiden DPF. C'est une filiale du groupe japonais Ibiden, initialement mise en place dans le cadre d'un partenariat avec Saint-Gobain dans les céramiques techniques. Elle a connu un fort développement dans le cadre de la généralisation des filtres à particules, jusqu'à atteindre 400 personnes. Mais, depuis décembre 2016, elle est mise en concurrence avec une autre usine du groupe en Hongrie, où certaines productions ont commencé à être délocalisées. Suite à une mobilisation du personnel, les transferts ont été gelés jusqu'en 2020, mais par manque de volumes l'activité est entrée dans le rouge et il n'y a plus qu'un seul client, Peugeot. Un investissement spécifique de 7 millions d'euros pour Renault fait il y a quelques années n'a donné lieu qu'à quelques mois d'activité. Et le retournement actuel sur le marché du diesel devrait certainement l'affecter encore davantage.

Une autre usine plus petite a fait parler d'elle en 2015. La société Eco-logistique Réemploi (groupe Chimirec) est spécialisée dans la collecte, le nettoyage et la remise en état d'emballages industriels souillés et emploie environ 70 personnes. Elle est soupçonnée d'être à l'origine d'une pollution de la rivière Cléry en 2015, pour laquelle elle a finalement été condamnée en 2017 à... 5.000 euros d'amende et 50.150 euros de dommages et intérêts, bien que le procureur ait qualifié cette pollution de "majeure à l'échelle de tout le département" et ayant provoqué "un préjudice immense (...) à la faune aquatique et aux usagers". En 2017, Eco-logistique a néanmoins étendu son activité avec l'installation d'un atelier de rebroyage de fûts plastiques qui a généré 10 créations de postes.

A côté de Courtenay, le village de Saint-Hilaire-les-Andrésis (900 habitants) accueille lui aussi une base logistique du groupe Intermarché, dénommée ITM Logistique Alimentaire International (190 personnes).

Le village de La Selle-sur-le-Bied (1.050 habitants) est le siège de l'usine Louis Lemoine (du groupe de produits traiteur Martinet) ; elle produit chaque année barquettes de carottes râpées, céleri, coleslaw, taboulé etc. vendues dans les supermarchés sous la marque Martinet ou sous les marques de distributeurs Lidl, Carrefour, Auchan ou Casino. Elle fait aussi des tartes salées fraîches et charcuteries pâtissières. Elle emploie environ 150 personnes et alimente surtout la moitié Nord de la France (une autre usine en Isère alimente le Sud).

Courtenay est également tout proche d'une zone logistique importante située dans la commune voisine de Savigny-sur-Clairis, dans l'Yonne.


Château-Renard

Au Sud-Est de Montargis, Château-Renard (2.200 habitants) possède quelques industries. En particulier, l'usine Simaphac - Laboratoires Pierre Fabre produisait jusqu'en 2016 des produits de soins et d'hygiène et des médicaments sous forme pâteuse ou liquide (dentifrices Elgydium, vernis médicaux, sirops, bains de bouche Eludril, lotions...). Dans le cadre d'une croissance de l'activité cosmétiques du groupe mais d'un déclin de son activité médicaments, elle a été entièrement réorientée vers le remplissage-conditionnement de cosmétiques, en particulier de la marque Avène. L'effectif de Château-Renard est passé de 95 personnes à 60 personnes. Les médicaments, eux, ont été transférés, soit chez des sous-traitants, soit sur l'usine Pierre Fabre de Gien, également dans le Loiret (beaucoup plus grosse : 435 personnes, et qui était confrontée à un déclin de ses volumes).

Enfin, la SMP - Société de Maintenance Pétrolière, emploie environ 120 personnes à Château-Renard. Elle réalise des prestations d'entretien et de maintenance sur les puits pétroliers et gaziers et dispose d'une flotte de 18 rigs (tours de forage, derricks) déployés en France et en Afrique.

* * * * *

Voilà donc le profil d'une circonscription ouvrière où LO présente ses deux candidates.

Une réunion publique de Lutte ouvrière est programmée à Montargis, ce vendredi 9 mars :

https://www.lutte-ouvriere.org/en-regio ... 04670.html

La circulaire électorale dénonce entre autres les 7 milliards de profits de Total et de Sanofi, et ce n'est pas un hasard puisque ce sont les plus gros employeurs industriels locaux (Hutchinson et Sanofi Winthrop Industrie).

https://www.lutte-ouvriere.org/sites/de ... iret_2.pdf
Plestin
 
Message(s) : 2274
Inscription : 28 Sep 2015, 17:10

Re: Election législative Montargis

Message par Gayraud de Mazars » 07 Mars 2018, 18:06

Merci camarade Plestin, pour cette analyse de classe !
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2475
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: Election législative Montargis

Message par Plestin » 19 Mars 2018, 19:02

Résultats du premier tour du dimanche 18 mars 2018. 74.063 inscrits, 22.489 votants (participation 30,06%), 21.808 exprimés. En 2017, la participation était de 48,96 %.

Jean-Pierre DOOR (LR) : 38,20% (8.330 voix) - en forte progression en pourcentage, en léger recul en voix (23,78 % et 8.507 voix en 2017)
Mélusine HARLé (LREM) : 20,20% (4.406 voix) - en fort recul en pourcentage et en voix (28,56 % et 10.215 voix en 2017)
Ludovic MARCHETTI (FN) : 13,88% (3.026 voix) - en fort recul en pourcentage et en voix (20,78 % et 7.434 voix en 2017)
Jalila GABORET (PS) : 6,65% (1.450 voix) - en progression en pourcentage et en recul en voix (5,48 % et 1.961 voix en 2017)
Bruno NOTTIN (PCF) : 5,96% (1.300 voix) - en fort recul en pourcentage et en voix avec changement de candidat (Franck DEMAUMONT 11,60 % et 4.148 voix en 2017).
Luc BUCHETON (Debout la France) : 5,23% (1.140 voix) - en progression en pourcentage et un peu en voix (3,01 % et 1.075 voix en 2017)
Jérôme SCHMITT (France Insoumise) : 4,96% (1.081 voix) - nouveau candidat, prend visiblement des voix au PCF mais reste derrière.
Joël-Pierre CHEVREUX (Mouvement Hommes, animaux, nature) : 1,96% (427 voix) - nouveau candidat, écologiste qui fait moins que EELV en 2017.
Dominique CLERGUE (Lutte ouvrière) : 1,60% (349 voix) - en progression en pourcentage et stable en voix (0,96 % et 343 voix en 2017)
Laurent CHAILLOU (UPR) : 0,81% (177 voix) - nouveau candidat.
Nicolas ROUSSEAUX (Force nationale) : 0,43% (93 voix) - nouveau candidat.
Frédéric CHAOUAT (sans étiquette) : 0,13% (29 voix) - nouveau candidat.

Votes blancs 442, nuls 239.

Au 1er tour de 2017, il y avait également Alphonse PROFFIT, divers (2,37 % et 849 voix) ; Massila SALEMKOUR, EELV (2,27 % et 813 voix) ; Zoé BARON, divers (0,65 % et 234 voix) ; Christine ROCHOUX, divers droite (0,53 % et 191 voix).

Le résultat montre, comme dans les autres partielles récentes, une prime au candidat susceptible de battre le parti de Macron. Ici, cette prime est pour le député sortant Les Républicains, qui fait presque autant de voix qu'au 1er tour de 2017 (il perd 200 voix).

La candidate macroniste, dont la requête avait conduit à l'annulation de l'élection, perd 5.800 voix : l'écart se creuse en sa nette défaveur avec son rival LR.

Le FN perd 4.400 voix, probablement au bénéfice de LR.

Le PS perd plus de 500 voix.

Le PCF perd beaucoup de voix, mais en 2017 il n'y avait pas de candidat de la France Insoumise ; ce dernier arrive malgré tout derrière le PCF dans une circonscription où ce dernier est bien implanté (mairie de Châlette...) A noter que le total PCF + FI reste inférieur au score du PCF de 2017 avec 1.700 voix de moins.

Debout la France gagne 65 voix, et mord peut-être sur le FN.

Le candidat écologiste divers fait moins que la candidate EELV de 2017.

LO gagne 6 voix. C'est pas si mal.
Plestin
 
Message(s) : 2274
Inscription : 28 Sep 2015, 17:10

Re: Election législative Montargis

Message par Gayraud de Mazars » 19 Mars 2018, 19:07

Salut camarade Plestin,

Dans un contexte de l'abstention puissante pour ces partielles... Merci pour la finesse de tes analyses ! Je note que le PCF devance malgré l'effet médiatique de JLM, la France Insoumise...

Plestin a écrit :LO gagne 6 voix. C'est pas si mal.


Oui, c'est pas si mal !

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2475
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: Election législative Montargis

Message par com_71 » 20 Mars 2018, 00:31

Communiqué local :

4ème circonscription du Loiret : Après les élections législatives partielles du 18 mars
Communiqué LO
19/03/2018

Dans cette élection, alors que l’abstention a été importante en particulier dans les quartiers populaires, le vote en faveur d’une candidate ouvrière s’est maintenu. 349 électeurs ont fait le choix de ne pas se taire, d’exprimer leur écœurement et leur révolte en votant pour le camp des travailleurs.

Nous remercions toutes celles et ceux qui en votant pour nous ont fait un geste de conscience et de dignité ouvrière. Ce vote exprime qu’il existe un courant minoritaire mais permanent de travailleurs qui ne se résignent pas et s’apprêtent à se défendre contre toutes les attaques du grand patronat et de leurs serviteurs zélés, Macron et son gouvernement.

Il n’y a rien à attendre du deuxième tour où le camp des travailleurs ne sera plus représenté. Restent en lice, deux politiciens défenseurs de l’exploitation capitaliste, favorables et complices de toutes les attaques subies par le monde du travail depuis des décennies, et dont les partis sont responsables de la pauvreté grandissante. Le score de la candidate de La république en marche s’est effondré, passant de 10215 à 4405 voix, soit une baisse de 5810 voix. C’est un désaveu cinglant de la politique de Macron.

Jeudi 15 mars, c’est dans la rue que des dizaines de milliers de retraités ont dénoncé la hausse de la CSG et l’arrogance de Macron. Les employés des Ehpad étaient en tête de leur cortège pour dénoncer le manque de personnel et des conditions de travail inhumaines qui ne leur permettent pas de s’occuper dignement des personnes âgées dont ils ont la charge. Ce gouvernement se moque des retraités, son seul souci est d’obéir aux exigences des riches dont il a supprimé l’impôt sur la fortune, d’arroser de cadeaux et de subventions les patrons petits et grands. Il se moque que cet argent manque dans les hôpitaux, écoles, transports… et fait le choix de supprimer 120 000 postes dans les services publics utiles à la population.

Le gouvernement a choisi d’engager un bras de fer avec les cheminots, travailleurs réputés combatifs. Il veut bloquer leurs salaires, les précariser davantage et les licencier comme il le veut. Les cheminots ont raison de ne pas se laisser faire. La riposte qui se prépare jeudi 22 mars, où cheminots et fonctionnaires sont appelés à manifester, doit être celle de tous les travailleurs, ceux du public, comme ceux du privé, les chômeurs et les retraités. Nous devons relever la tête. Le passé est là pour rappeler que c’est lors de luttes amples et puissantes, comme celles de juin 36 ou mai 68, que la condition des travailleurs a progressé génération après génération.

Ceux qui ont voté Lutte ouvrière dimanche 18 mars, ont levé un drapeau, celui de la lutte et de la conscience. Alors que la bourgeoisie dispose d’une foule de partis prêts à la servir, il est indispensable de reconstruire un parti communiste et révolutionnaire où chaque travailleur conscient quel que soit son sexe, son âge, son statut, son origine ou sa nationalité est considérée comme une force supplémentaire indispensable.

Dominique CLERGUE et Anne-Marie FOURNIOLS

La candidate de Lutte ouvrière, Dominique Clergue, a obtenu 1,6 % soit 349 voix (contre 0,96 % soit 343 voix).
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 5969
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: Election législative Montargis

Message par Plestin » 20 Mars 2018, 10:00

Une précision concernant les rapports entre le PCF local et la France Insoumise, extraite d'un article de l'Humanité du vendredi 16 mars :


À gauche, le seul binôme qui rassemble plusieurs forces est celui de Bruno Nottin, conseiller municipal PCF de Montargis, et de Françoise Causse, initiatrice du groupe d’appui local au candidat de la France insoumise (FI), Jean-Luc Mélenchon, lors de la présidentielle de 2017. Dans le comité de soutien, présidé par le maire communiste de Châlette-sur-Loing, Franck Demaumont (le candidat PCF en juin, 11,60 %), se retrouvent des militants de Generation.s (dont les dirigeants soutiennent le candidat), d’EELV, des syndicalistes ou encore des militants associatifs. Si Françoise Causse a décidé de se présenter aux côtés d’un candidat qu’elle juge « sincère et désintéressé », son choix n’est pas du goût de Jean-Luc Mélenchon, qui avait estimé sur les réseaux sociaux que « le PCF plein de mépris (voulait) humilier la France insoumise », en le qualifiant de « lamentable secte ». FI a donc décidé de présenter son propre binôme. Son titulaire, Jérôme Schmitt (PG), était auparavant candidat sur la troisième circonscription du Loiret, et désormais « parachuté par le national sur notre circonscription », selon Françoise Causse. Un contexte qui n’aide pas à la mobilisation des électeurs. De leur côté, Bruno Nottin et Françoise Causse poursuivent leur campagne dans un territoire qu’ils connaissent bien et dans lequel ils apportent notamment leur soutien à la lutte des agents hospitaliers, ou encore aux salariés du Carrefour Market de Courtenay, menacé de fermeture.



Le candidat PCF était donc aussi candidat d'une partie du PS (Génération.s c'est Benoît Hamon), d'EELV et d'anciens soutiens de Mélenchon en 2017...


Sur les réactions de trois candidats après le premier tour, cet article de La République du Centre...


Montargis Politique

Publié le 18/03/2018 à 23h55

Législative partielle dans le Loiret : l'abstention soulignée par Bruno Nottin (PCF), Luc Bucheton (Debout la France) et Dominique Clergue (Lutte ouvrière)



Dimanche prochain, Jean-Pierre Door (LR) et Mélusine Harlé (LREM) s'affronteront au second tour de l'élection législative partielle dans la 4e circonscription du Loiret. Voici les réactions des candidats Bruno Nottin (PCF), Luc Bucheton (Debout la France) et Dominique Clergue (Lutte ouvrière).

La réaction de Bruno Nottin (PCF) :

"Nous déplorons le niveau de l'abstention qui est le reflet du mécontentement de la population vis à vis de la politique gouvernementale. C'est une sanction, une déroute pour Mélusine Harlé, la candidate de Macron. Un rejet de la politique de droite menée contre le pouvoir d'achat, les salaires et les retraites. Elle passe de 10.000 à 4.500 voix. Malgré le soutien de nombreux ministres. Le score de Jean-Pierre Door à Châlette est en trompe l'oeil. À Montargis, nous sommes en troisième position. Nous améliorons notre score de juin dernier. Nous affirmons notre rôle d'opposition, d'alternative et de rassemblement. Quant au second tour, c'est blanc bonnet et bonnet blanc. Nous ne donnons pas de consignes de vote."

La réaction de Luc Bucheton (Debout la France) :

"L’abstention particulièrement élevée marque le grave sentiment de désillusion politique dans lequel se trouve notre pays. Debout la France est le seul parti politique qui progresse en nombre de voix (+6%) par rapport à la précédente élection législative. Je remercie tous les électeurs qui m’ont accordé leur confiance et je les invite à rejoindre notre mouvement pour former le grand rassemblement gaulliste, populaire et social dont la France besoin."

La réaction de Dominique Clergue (Lutte ouvrière) :

"Il n’y a rien à attendre du deuxième tour. Restent en lice, deux politiciens défenseurs des riches et des capitalistes. Dans cette élection, où l’abstention a été importante dans les quartiers populaires, Je remercie les 349 électeurs qui ont fait le choix de ne pas se taire, d’exprimer leur écœurement et leur révolte en votant pour le camp des travailleurs. Il existe un courant certes minoritaire, mais en légère hausse de travailleurs qui ne se résignent pas et s’apprêtent à se défendre contre toutes les attaques du grand patronat et de Macron. Présents dans la rue le 15 mars, nous espérons être plus nombreux et déterminés le 22 mars avec les cheminots et les travailleurs en particulier du secteur public."
Plestin
 
Message(s) : 2274
Inscription : 28 Sep 2015, 17:10

Re: Election législative Montargis

Message par Plestin » 20 Mars 2018, 15:58

Les résultats par commune sont maintenant disponibles, cela permet de mieux comprendre le score LO.

La moyenne de LO est de 1,6 %. J'ai mis en gras les scores qui dépassent cette moyenne.

L'agglomération de Montargis est au-dessus, sauf Amilly qui est devenue un peu plus aisée que la moyenne et est légèrement en-dessous.

Du Nord au Sud de l'agglo, cela donne à peu près cela :

Corquilleroy (2.800 habitants) 3,1 % (14 voix).
Cepoy (2.400 habitants) 3,0 % (16 voix).
Pannes (3.700 habitants) 2,1 % (15 voix).
Châlette-sur-Loing (12.800 habitants) 2,2 % (38 voix), record d'abstention dans le département (76,5 %) hormis un village.
Montargis (14.200 habitants) 1,7 % (44 voix)
Villemandeur (7.000 habitants) 1,8 % (27 voix)
Amilly (12.700 habitants) 1,5 % (41 voix)

On retrouve des scores parmi les meilleurs dans deux villages à l'Est de l'agglomération, après le centre hospitalier d'Amilly et la base logistique Intermarché :

La Chapelle-Saint-Sépulcre (240 habitants) 3,8 % (3 voix) - dans ce même village, le PCF a 1 voix et la France Insoumise 3 voix comme LO.
La Selle-en-Hermoy (850 habitants) 3,5 % (5 voix) - dans ce même village, le PCF a 4 voix et LFI a 8 voix.

Et là, on en est à 203 voix sur nos 349 voix.

Les autres villages des alentours sont souvent en-dessous de la moyenne.

Autre zone où les scores LO sont au-dessus : le secteur de Nogent-sur-Vernisson / Châtillon-Coligny, hormis le village médiéval touristique-commercial-administratif de Châtillon-Coligny lui-même. En gros, le bassin de l'usine Faurecia.

Du Nord au Sud et d'Ouest en Est :

Solterre (480 habitants) 3,9 % (4 voix) - dans ce même village, le PCF a 1 voix et LFI a 6 voix.
Pressigny-les-Pins (500 habitants) 1,3 % (1 voix) - c'est peu mais à égalité avec le PCF et avec LFI.
Montbouy (745 habitants) 2,2 % (4 voix)
Nogent-sur-Vernisson (2.500 habitants) 1,9 % (9 voix)
Sainte-Geneviève-des-Bois (1.000 habitants) 2,7 % (9 voix) - dans ce même village, le PCF a 3 voix et LFI 15 voix.
Châtillon-Coligny (1.900 habitants) 0,6 % (3 voix)
Dammarie-sur-Loing (500 habitants) 2,0 % (2 voix)

Un groupe de 32 voix, donc.


Troisième zone où les résultats LO sont au-dessus de la moyenne : le secteur de Château-Renard, dans les villages alentour.

Chuelles (1.200 habitants) 2,2 % (6 voix) - dans ce village, le PCF a 6 voix comme LO et LFI a 9 voix.
Saint-Firmin-des-Bois (470 habitants) 2,2 % (2 voix) - dans ce village, le PCF a 3 voix et LFI 6 voix.
Triguères (1.300 habitants) 3,3 % (10 voix) - dans ce village, le PCF a 8 voix et LFI a 12 voix.
Château-Renard (2.200 habitants) 1,4 % (7 voix)

Soit un groupe de 25 voix.


Quatrième et dernière zone, la plus rurale, où les résultats LO sont plutôt au-dessus de la moyenne : les environs de la sucrerie de Corbeilles.

Courtempierre (230 habitants) 1,4 % (1 voix) - dans ce village, le PCF a 2 voix et LFI a 3 voix.
Sceaux-du-Gâtinais (640 habitants) 3,1 % (4 voix) - dans ce village, le PCF a 2 voix et LFI a 4 voix comme LO.
Corbeilles (1.550 habitants) 1,7 % (5 voix) - le PCF a 11 voix et LFI 17 voix.
Mignerette (390 habitants) 2,7 % (2 voix) - dans ce village, le PCF a 1 voix et LFI 1 voix.
Mignères (310 habitants) 1,3 % (1 voix) - dans ce village, le PCF a 3 voix mais LFI a 0 voix.

Soit un groupe de 13 voix.


Par contre, le secteur de Ferrières / Dordives en direction de la Seine-et-Marne, est en-dessous de la moyenne :

Dordives (3.300 habitants) 0,8 % (4 voix).
Nargis (1.400 habitants) 1,1 % (3 voix) - remarque : dans ce village le PCF n'a que 2 voix mais LFI en a 21.
Fontenay-sur-Loing (1.700 habitants) 1,5 % (5 voix)
Ferrières-en-Gâtinais (3.600 habitants) 1,2 % (8 voix).
Griselles (800 habitants) 1,0 % (2 voix).
Paucourt (900 habitants) 1,2 % (4 voix).

Soit un groupe de 26 voix.

De même, le secteur de la vallée du Bied jusqu'à Courtenay, malgré une présence industrielle non négligeable, est en-dessous de la moyenne. D'Ouest en Est :

La Selle-sur-le-Bied (1.050 habitants) 1,6 % (3 voix).
Courtemaux (270 habitants) 0,0 % (0 voix).
Chantecoq (500 habitants) 1,8 % (2 voix).
Saint-Hilaire-lès-Andrésis (900 habitants) 0,6 % (1 voix).
Courtenay (4.000 habitants) 0,6 % (4 voix).

Soit 10 voix.


Total 309 voix, il reste 40 voix éparpillées dans les secteurs ruraux intermédiaires ou les minuscules communes de moins de 200 habitants des zones que l'on a déjà vues.


Maintenant, un retour sur la situation particulière de Châlette-sur-Loing, ville ouvrière dirigée par le PCF.

Le PCF était très largement en tête en 2017 avec 38,4 %, suivi par la macroniste 21 %, le FN 16,4 % et, seulement en 4ème position, le député de droite avec 13 %, loin devant un PS à 4,1 % et Debout la France à 2,4 %. Il y avait encore deux candidats avant de tomber sur LO à 0,7%. Cela, dans un contexte où le candidat PCF était aussi le maire de la ville.

En 2018, le profil est complètement différent. D'une part, le PCF est concurrencé par LFI et son candidat est de Montargis. D'autre part, il y a un fort mouvement de déçus de Macron qui préfère voter à droite parce que la droite est mieux placée pour l'emporter face à Macron. Cela donne : le député de droite en tête avec 24,4 %, le PCF à 21,8 %, la macroniste à 15,8 %, le FN à 14,4 %, devant la France Insoumise à 7 %, le PS à 6,5 %, Debout la France à 5 % et LO à 2,2 % (les autres candidats font moins).

Une remarque : le FN ne perd pas tant de plumes que ça à Châlette, contrairement au reste de la circonscription, surtout si l'on prend en compte la progression de Debout la France. La progression de la droite vient, ici, à la fois de l'électorat macroniste repenti et un peu de celui du PCF, semble-t-il.

Le résultat LO de 2018 à Châlette (2,2 % et 38 voix) qui est, conformément à la composition sociale de la ville, au-dessus de la moyenne de la circonscription, tranche avec le résultat de 2017 qui était lui, avec 0,70 %, une anomalie en-dessous de la moyenne de l'époque (0,96 % et 21 voix) - sans doute l'effet "maire PCF".

Si l'on prend la ville de Montargis, le PCF résiste beaucoup mieux : il passe de 13,9 % à 11,3 %, alors que son candidat est un élu au conseil municipal de la ville, tandis que LFI ne fait que 3,4 %.

LO progresse aussi à Montargis, passant de 0,8 % à 1,7 % et de 27 voix à 44 voix.


Si LO n'a que 6 voix de plus en 2018 sur la circonscription, mais qu'elle en gagne davantage à Châlette et à Montargis, c'est qu'elle en a perdu ailleurs (ce qui n'empêche pas, dans une partielle, de progresser en pourcentage du fait de l'abstention). Où LO a-t-elle gagné ou perdu des voix ?

Agglo Montargis : LO gagne 54 voix

Montargis : + 17 voix
Châlette : + 17 voix
Pannes : + 10 voix
Amilly : + 4 voix
Cepoy : + 4 voix
La Selle-en-Hermoy : + 3 voix
La Chapelle-Saint-Sépulcre : + 1 voix
Corquilleroy : - 1 voix
Villemandeur : - 1 voix

Secteur Nogent-sur-Vernisson / Châtillon-Coligny : LO gagne 1 voix

Sainte-Geneviève-des-Bois : + 5 voix
Solterre : + 3 voix
Montbouy : =
Nogent-sur-Vernisson : =
Pressigny-les-Pins : - 2 voix
Dammarie-sur-Loing : - 2 voix
Châtillon-Coligny : - 3 voix

Secteur de Château-Renard : LO garde le même nombre de voix.

Triguères : + 5 voix
Chuelles : =
Saint-Firmin-des-Bois : =
Château-Renard : - 5 voix

Secteur de Corbeilles : LO perd 5 voix

Sceaux-du-Gâtinais : + 1 voix
Mignerette : + 1 voix
Courtempierre : =
Mignères : - 2 voix
Corbeilles : - 5 voix

Secteur de Ferrières / Dordives : LO perd 11 voix

Fontenay-sur-Loing : + 2 voix
Paucourt : + 1 voix
Nargis : - 2 voix
Griselles : - 2 voix
Ferrières-en-Gâtinais : - 3 voix
Dordives : - 7 voix

Secteur de la vallée du Bied / Courtenay : LO perd 7 voix

Chantecoq : + 1 voix
La Selle-sur-le-Bied : =
Courtemaux : =
Saint-Hilaire-lès-Andrésis : =
Courtenay : - 8 voix

Autres secteurs ruraux et communes minuscules : par déduction, LO perd 26 voix.

Les voix gagnées l'ont été dans la partie la plus urbaine, là où nous avons des camarades, et là où les renforts militants d'Orléans ou d'autres villes pouvaient le plus facilement s'investir.

Les voix perdues l'ont été dans les secteurs les plus périphériques (côté Seine-et-Marne, côté Yonne) et les moins accessibles pour une campagne de terrain.
Plestin
 
Message(s) : 2274
Inscription : 28 Sep 2015, 17:10

Re: Election législative Montargis

Message par artza » 21 Mars 2018, 07:29

A lire ça on comprend tout l'intérêt pour des antiparlementaires de participer aux joutes électorales :D

J'ai lu dans les oeuvres de Trotsky que ce dernier demandait par courrier à Daniel Guérin si il il ne pouvait pas lui faire une étude des résultats électoraux. Désolé je ne sais plus de quelles élections il s'agissait.

Trotsky savait tout l'intérêt de ce genre d'études. Il voulait aussi sans doute s'attacher Guérin en le mettant au boulot.
Je crois que Guérin n'en a rien fait.
artza
 
Message(s) : 2390
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Suivant

Retour vers Politique française

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 6 invité(s)