Ford Blanquefort et Poutou

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Re: Ford Blanquefort et Poutou

Message par com_71 » 30 Jan 2019, 12:22

Autre tonalité sur le site du NPA, qui rajoute néanmoins des éléments sur l'ambiance dans l'usine :
Philippe Poutou a écrit :Ford Blanquefort : PSE non homologué, la bataille peut continuer
L’information est tombée tard dans la soirée de lundi 28 janvier : la Direccte refuse d’homologuer le PSE de Ford pour la raison que les obligations de la loi Florange n’ont pas été complètement respectées. En conséquence, Ford ne peut pas le mettre en œuvre immédiatement.

Soit la multinationale conteste la décision de la Direccte auprès du tribunal administratif de Bordeaux, soit elle revoit son document. C’est-à-dire qu’elle convoque à nouveau le Comité d’entreprise pour une ou deux réunions, histoire de se mettre « dans la loi ».

Quelques semaines de répit

Nous ne savons pas ce que cela signifie très précisément. Quelle sera la marge de manœuvre de Ford, si elle conteste ou pas ?Quelles seront ses obligations ?Quel temps cela prendra-t-il avant de soumettre le nouveau PSE à l’avis de la Direccte ?

Ce que nous retiendrons, c’est que cela donne un délai supplémentaire, de quelques semaines (un mois ?) pendant lequel nous allons continuer la bataille. Notre objectif reste d’aboutir à une solution de reprise de l’usine, avec la sauvegarde d’environ 400 emplois directs etdes emplois induits qui vont avec dans la région.

Nous n’avons évidemment aucune certitude sur le fait que ces semaines de répit résoudront notre problème. Mais pour avoir une chance d’y arriver, il nous fallait ce refus d’homologation, c’était incontournable. Cela peut changer la donne. Déjà, Ford se prend une « petite » claque. Et ça fait plaisir ! Donc ce « bon » PSE dont elle était si fière, qui était d’après elle un des meilleurs du pays, qui garantissait l’avenir des salariéEs, le voilà refusé.

Mais encore faut-il avoir, derrière, les moyens de contraindre Ford à étudier sérieusement le projet de reprise et à envisager de vendre son usine. Il faut aussi pousser le repreneur à concrétiser son projet, notamment en obtenant des engagements de leurs clients. Enfin il faut absolument que l’État intervienne clairement pour imposer des solutions « originales », pour qu’au bout, l’usine soit préservée.

C’est très compliqué, mais nous n’avons pas de raison d’abandonner tout espoir. Même s’il n’est pas facile d’entrevoir les leviers que nous avons actuellement pour maintenir la pression. Le rapport de forces reste défavorable, avec dans l’usine des collègues pour l’essentiel passifs, convaincus qu’il n’y a rien à faire pour changer la donne, certains même attendant « impatiemment » la fin de l’histoire.

La résistance continue

Source de complication pour celles et ceux déterminés à sauver leurs emplois, Ford a globalement réussi à opposer les collègues qui veulent partir à celles et ceux qui veulent garder leur emploi dans l’usine. C’est terrible et triste à la fois. Le lendemain de la décision de la Direccte, il y a eu quelques altercations entre collègues, des reproches plus ou moins agressifs adressés à l’intersyndicale. L'individualisation des situations favorise le chacun pour soi alors qu'on devrait mettre en avant le collectif de travail, le collectif tout court qui est notre seule véritable force.

Un climat d’inquiétude pèse sur tout le monde, ce qui est logique. Il est souvent difficile de d’échanger sereinement. Bizarrement, la propagande de la direction de l’usine, pourtant complètement discréditée, laisse des traces. Des collègues pré-retraitables ou sur le départ (parce qu’ils auraient un autre emploi à l’extérieur) auraient peur de tout perdre.

D’un autre côté, une bonne partie des collègues espèrent bien sûr ne pas être licenciés et se retrouver dans les bureaux de Pôle emploi, dans la galère des petits boulots. Parce nous sommes quand même un certain nombre à savoir que dehors c’est le chômage et la précarité pour des millions de gens. Et que la meilleure façon de trouver un emploi, c’est de défendre et garder celui que nous avons.

Alors la résistance continue. Il nous faudra trouver des moyens d’action, des initiatives, car nous ne pouvons pas nous contenter des réunions à Bercy ou ailleurs. L’ambiance n’est malheureusement pas à la lutte dans l’usine. Donc nous cherchons d’autres idées. D’ores et déjà, une soirée concert de solidarité est organisée à Bordeaux le samedi 2 mars. Ce sera un acte de résistance, une manière de montrer que nous sommes déterminés et aussi que le sort d’une usine, cela concerne toute la population, par exemple les artistes et salariéEs du milieu culturel qui viendront et travailleront en soutien.

Philippe Poutou
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Ford Blanquefort et Poutou

Message par artza » 27 Fév 2019, 11:16

Un interview de Poutou sur france-TV-info dont j'ai retenu ceci:

...ce serait un exploit d'empêcher la fermeture... la bataille va changer, on va pas réussir à empêcher la fermeture mais au moins mener une bataille pour qu'il y ait de l'activité qui se réimplante rapidement.
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Re: Ford Blanquefort et Poutou

Message par com_71 » 27 Fév 2019, 11:58

De mémoire, il y avait aussi "il faut une stratégie industrielle..."

Il y a de prétendus experts pour cela, à la CGT par exemple, en attendant une commission ad hoc du NPA... :o
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Re: Ford Blanquefort et Poutou

Message par Duffy » 27 Fév 2019, 15:21

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Re: Ford Blanquefort et Poutou

Message par Plestin » 27 Fév 2019, 19:18

Lutter avec succès pour le maintien d'une usine avec tous ses emplois, il y a des cas où ça peut marcher, mais ils sont très rares et il faut que toute une série de conditions soient réunies, qui ne le sont pas ici. La fermeture est annoncée et Ford ne veut pas de repreneur, tout simplement parce qu'il ne veut pas d'un concurrent de plus pour fabriquer comme lui des boîtes de vitesse. En effet, il ne se désengage pas de ce type d'activité, il fabrique toujours des boîtes de vitesses ailleurs, mais veut juste concentrer la production sur moins de sites pour faire plus de profits.

La "loi Florange" n'est absolument pas contraignante et Poutou résume d'ailleurs bien, dans la vidéo, à quoi ça se limite : demander à un cabinet grassement payé de chercher des repreneurs, d'envoyer des mails et des courriers à toutes sortes de gens, pour dire à la fin "il n'y a personne" et basta, l'entreprise s'est acquittée de son "devoir".

Il se trouve que là, il y aurait un éventuel candidat prêt à dire oui (Punch Powerglide, celui qui a déjà repris General Motors Strasbourg). Ford ne veut pas en entendre parler : Punch produit déjà des boîtes de vitesses automatiques à Strasbourg et est le sous-traitant d'un grand groupe allemand, ZF, qui fait lui-même des boîtes de vitesses. Surtout, le centre de recherche de Strasbourg a mis au point une boîte de vitesses pour véhicules hybrides, qui peut prendre des parts de marché à Ford et Punch fait miroiter qu'il pourrait la fabriquer à Blanquefort !

Les pouvoirs publics ont donc un os à ronger pour dire que c'est scandaleux que Ford refuse le rachat par Punch et crier à la trahison, mais c'est du cinéma. La DIRECCTE oblige à recommencer la procédure car Ford s'y est mal pris, mais cela ne fait que retarder un peu l'échéance. Peut-être qu'un projet avec Punch serait viable en effet, mais il y a quand même de quoi se méfier. Selon Simon Delporte, journaliste du Mag Auto Prestige, dans un article du 23 décembre 2018 :

(...) Ford a refusé l’offre de rachat de son usine en Gironde émise par Punch Powerglide. Le groupe belge n’est pas réputé pour son sérieux et a déjà « arnaqué » General Motors sur le rachat d’une autre usine en France. Un rachat validé par … Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie. Là bas, l’entreprise devait passer de 1100 employés à 1500 en 5 ans. Or, actuellement, il n’y a que 950 employés. De même, Punch avait promis un investissement à hauteur de 150 millions d’euros (en plus des 93 millions versés par General Motors). Cependant, un seul investissement a été fait et il est de 10 millions. De plus, il résulterait du prêt bancaire obtenu par la société belge.

De plus, le groupe Punch Powerglide est dirigé par Guido Dumarey, surnommé le Bernard Tapie belge. Un sulfureux homme d’affaires réputé pour racheter des entreprises en difficulté avant de les fermer et d’empocher différentes aides. Un plan social « généreux » serait moins risqué pour les salariés de l’usine Ford. Néanmoins, d’autres repreneurs potentiels peuvent encore se manifester avant la fermeture définitive prévue courant 2019. (...)


Pour des syndicalistes et a fortiori pour des militants révolutionnaires, il n'est certainement pas juste d'emboucher les mêmes trompettes que Le Maire, Juppé et autres en disant simplement qu'il faut aller plus loin et obliger Ford à vendre à Punch, ou demander à l'Etat de réquisitionner l'usine. L'idée de la réquisition a un intérêt propagandiste, on peut dire que l'Etat "devrait réquisitionner" sans indemnité ni rachat tout en expliquant qu'il ne le fera pas (comme dans les dernières campagnes présidentielles d'Arlette), mais certainement pas laisser croire que l'Etat va vraiment le faire de lui-même ou qu'il suffit de l'en convaincre. Ici, l'argument de la réquisition est mal employé par Poutou. L'Etat ne s'attaquera pas à la propriété privée de Ford, c'est une certitude ! Et faire confiance à Punch, ce serait suicidaire et certainement pas mobilisateur, au contraire, c'est la recherche d'un "sauveur" dont les intérêts ne coïncident pas du tout avec ceux des travailleurs.

Le seul intérêt que je vois à l'existence de la proposition de Punch, c'est de l'utiliser juste comme argument contre Ford pour expliquer que Ford ne veut pas d'une éventuelle solution de reprise et donc, que ça caractérise un préjudice supplémentaire que Ford fait supporter aux travailleurs et qu'il va falloir qu'il le paye.

Là, on voit bien que la CGT, dont Philippe Poutou, organisent des choses - une manif ici, un concert là - mais qu'ils sont déboussolés. Il n'est pas facile de savoir s'il serait vraiment possible de faire mieux, en fonction de l'ambiance dans l'usine telle que la décrit l'article du NPA cité dans un précédent post, qui relève qu'il y a de la division entre travailleurs, ceux qui voudraient partir reprochant à ceux qui luttent pour le maintien de l'usine de leur faire prendre le risque de tout perdre. Mais, peut-être que cette situation de division est précisément le résultat de la façon dont la CGT et Ph. Poutou s'y sont pris pour organiser la lutte.

En fait, ils pensent se battre plus efficacement contre la fermeture de l'usine mais font fausse route. Les mêmes reprocheraient certainement à des militants LO dans d'autres usines (Aulnay...) de procéder autrement, j'ai déjà vu des militants CGT dire qu'en se battant pour "le chèque" les militants de LO avaient la même politique que la CFDT. On est ici au coeur d'une incompréhension qui ne touche pas que des militants CGT-PCF, mais aussi une partie du NPA.

En faisant au maximum participer les travailleurs aux décisions (ce que ne ferait certainement pas la CFDT !), en leur expliquant que PSA avait décidé de fermer et qu'il fallait donc s'organiser pour vendre leur peau le plus cher possible, les militants à Aulnay n'ont absolument pas empêché qu'une éventuelle configuration avec maintien de l'usine puisse se présenter. Mais ils ne se sont pas battus pour cela, pour trouver un repreneur. Et en l'occurrence il n'y en a pas eu, ce qui est totalement indépendant de leurs choix de lutte. L'usine a donc fermé. Mais les travailleurs ont réussi à s'organiser, ont surmonté les divisions qui n'étaient certainement pas moins grandes qu'à Blanquefort au départ (alors même que les grévistes sont restés minoritaires), ont même trouvé le moyen de neutraliser le syndicat pro-patronal SIA en s'adressant à sa base. Ils ont obtenu de meilleures indemnités de départ certes, mais surtout, de nombreux travailleurs ont beaucoup appris et, parmi eux, des militants se sont révélés et sont susceptibles de continuer à militer ou de faire profiter de leur expérience, soit sur les nombreux sites PSA où ils ont pu être mutés (Poissy, Metz, Mulhouse etc.), soit à l'extérieur de PSA pour ceux qui se sont retrouvés au chômage, notamment s'ils ont retrouvé du boulot ailleurs (comme la camarade Agathe Martin que l'on retrouve aujourd'hui à la SNCF). Le mouvement ouvrier en ressort renforcé (toutes proportions gardées...)

En se battant pour le maintien d'une activité industrielle, la CGT de Blanquefort, Poutou inclus, se met à dos une partie des travailleurs, celle qui n'y croit pas. Or, présenter cette partie comme simplement voulant partir avec un chèque ce serait réducteur : il y a effectivement de très bonnes raisons de ne pas croire au Tapie belge, mais cette question ne semble pas effleurer les militants. Ce mode de lutte n'unifie donc pas les travailleurs, au contraire. L'usine risque tout autant de fermer qu'Aulnay, mais à la fin on aura davantage de travailleurs écoeurés et de militants désabusés voire aigris. Le mouvement ouvrier n'en ressortira pas renforcé (toutes proportions gardées...)

Mais bon, ne préjugeons pas trop de la fin, toute l'histoire n'est pas encore écrite.
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Re: Ford Blanquefort et Poutou

Message par com_71 » 01 Mars 2019, 23:13

CGT Ford Blanquefort vendredi 1er mars 2019 a écrit :Communiqué Cgt Ford suite aux déclarations de Macron aujourd'hui à Bordeaux
Entre ignorance du dossier et à côté du sujet
Son intervention concernant la situation à l'usine Ford est très insatisfaisante. D'abord il fait comme si l'usine était déjà fermée, en parlant des "anciens salariés" à accompagner. Nous sommes encore à l'usine jusqu'à septembre ! Ce qui laisse donc un peu de temps pour faire quelque chose, pour tenter encore et encore de sauver au moins un bout de l'usine et quelques centaines d'emplois.
Macron propose un dispositif de "suivi personnalisé" c'est du pipeau, cela s'appelle Pôle Emploi. Et il va suivre qui ? Les 850 salariés de l'usine ? Et les 2000 emplois induits qui disparaîtront dans le silence, il va les suivre comment ? Non ce n'est pas sérieux.
Le Président semble étonnamment ne pas maîtriser le "dossier" puisqu'il ignore une partie de ce qui se discute avec Bercy et le ministre Le Maire. A savoir que la discussion essentielle n'est pas une revitalisation du bassin d'emploi qui s'avère être systématiquement du pipeau, car le bricolage ne rattrape pas les dégâts d'une usine qui ferme.
La priorité du moment, au travers d'un groupe de travail qui devrait vite se mettre en place, avec les collectivités territoriales, l'Etat et l'intersyndicale, c'est de trouver des solutions concrètes pour remettre de l'activité sur le site, à court terme. Oui l'Etat et les pouvoirs publics doivent élaborer une stratégie industrielle, cela passe par reprendre le contrôle de l'usine, de son parc machine, surtout ne pas le laisser à Ford. Il doit récupérer d'une manière ou d'une autre les dizaines de millions donnés indûment à la multinationale qui n'a pas respecté ses engagements, contrairement à ce qu'affirme Macron ou Grivaux.
L'Etat a évidement les moyens d'agir efficacement, encore faut-il en avoir la volonté. Si les outils législatifs ne le permettent pas aujourd'hui, alors il faut des lois qui renforcent la loi Forange (pour la reprise), qui permettent de récupérer l'argent public perdu et de réquisitionner (de se réapproprier) une usine déjà en partie publique.
C'est de tout cela que Macron aurait pu avoir envie de discuter avec nous directement plutôt que de passer à 15 km sans faire un tour à l'usine de Blanquefort.
Alors que de nombreuses usines ferment ou sont menacées de fermeture (Fonderies du Poitou, ACC, Ascoval, Bic, Bultex ...), le gouvernement et l'Etat ont un défi à relever, celui d'être efficace et utile enfin, en imposant des solutions "originales", clairement en défense des salariés et de la population.
Il n'y a aucune raison de se résigner à ces fermetures et à ces licenciements.
La bataille pour préserver le site et le plus d'emplois possible continue.
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Re: Ford Blanquefort et Poutou

Message par artza » 02 Mars 2019, 07:04

Alors que de nombreuses usines ferment..., le gouvernement et l'Etat ont un défi à relever, celui d'être efficace et utile enfin, en imposant des solutions "originales", clairement en défense des salariés et de la population


Mais de quoi parlent-ils ceux qui nous parlent de collaboration de classe et d'intégration des syndicats à l'Etat ?
Ben de ça justement!

La CGT c'est ça et pas depuis hier matin !

(Tout ça n'enlève rien aux militants qui entendent envers et contre tout utiliser "l'outil" (quel vilain mot) et aux "équipes" (autre vilain mot sorti des bénitiers et des sacristies) syndicales. C'est une autre discussion).

L'Etat opprime et la loi triche,
Nul devoir ne s'impose aux riches
Le droit du pauvre est un mot creux


Affirme l'Internationale. Je comprends que beaucoup soient réticents à la chanter et lui préfèrent La Marseillaise.
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Re: Ford Blanquefort et Poutou

Message par com_71 » 02 Mars 2019, 18:11

Ford-Blanquefort : Macron l’impuissant !
Brève LO 01/03/2019

À Bordeaux, Macron s’est présenté comme invité "surprise", dans sa tournée de « grand blaba ». Devant s’expliquer sur l’impuissance du gouvernement face à Ford qui ferme son usine de Blanquefort en jetant à la rue 800 travailleurs et des centaines de sous-traitants, il a critiqué "le cynisme de Ford", et promis un "accompagnement individualisé" pour chaque licencié, expliquant que, dans cette affaire, le gouvernement avait "fait son maximum" .Un maximum qui équivaut à rien. Comme à chaque fois.

Accompagner les licenciements de bonnes paroles, c’est bien le maximum que les travailleurs aient à espérer de la part des gouvernants qui se succèdent dans le jésuitisme social.
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Re: Ford Blanquefort et Poutou

Message par artza » 03 Mars 2019, 05:53

Tant qu'il y a une possibilité de lumière au bout du tunnel, on se battra et on a encore la possibilité de tenir quelques jours


C'est à propos de Ford Blanquefort bien sur.
Mais qui a bien pu dire ça?
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Re: Ford Blanquefort et Poutou

Message par Plestin » 03 Mars 2019, 08:00

Dans Le Figaro du 1er mars 2019 :

«Tant qu'il y a une possibilité de lumière au bout du tunnel, on se battra et on a encore la possibilité de tenir quelques jours», a affirmé la secrétaire d'État Agnès Pannier-Runacher, expliquant que l'enjeu était de sauver «un maximum» d'emplois.

Sûrement qu'on retrouve la même citation dans d'autres articles de journaux.

Selon Le Figaro, le gouvernement montre ses muscles :


Blanquefort: Macron veut faire payer Ford

Après le refus du constructeur automobile américain d'accepter la dernière offre de reprise pour son usine de Blanquefort, l'Élysée veut se montrer ferme. Le minimum légal que Ford devra verser est de quatre fois le smic par employé, soit plus de quatre millions d'euros.

Emmanuel Macron compte bien faire payer Ford. Alors que le constructeur automobile américain a refusé lundi la dernière offre de reprise pour son usine de Blanquefort (33), dont la fermeture semble inéluctable, le président de la République affiche son volontarisme. «On va forcer l'entreprise à revitaliser le site, donc à investir pour sa conversion industrielle», a-t-il affirmé vendredi devant un parterre d'élus réunis à Bordeaux, à une dizaine de kilomètres de cette usine de plus de 850 employés. «La loi nous permet d'obliger l'entreprise de payer pour la revalorisation du site», a martelé le locataire de l'Élysée.

«On est en capacité de les pousser à mettre plusieurs millions (d'euros), peut-être même plusieurs dizaines pour accompagner la reconversion du site», a déclaré ce samedi matin la secrétaire d'État à l'Économie Agnès Pannier-Runacher, sur Europe1. «On peut utiliser des leviers juridiques, on peut utiliser leur levier réputationnel parce que malgré tout ils ne sont pas très à l'aise avec cette histoire», a-t-elle ajouté.

Les moyens de pression de l'État restent toutefois limités, étant donné que la loi Florange, qui aurait obligé Ford à trouver un repreneur, ne sera pas appliquée. En revanche, le propriétaire du site aura l'obligation de le dépolluer, en vertu du décret du 13 septembre 2005. Ford devra aussi signer une convention de revitalisation et sera donc «tenu de contribuer à la recréation d'activité et au développement des emplois dans ces territoires».

Cette convention devant être négociée avec l'État, c'est sur ce point que l'Élysée veut se montrer ferme. Le minimum légal que Ford devra verser est de quatre fois le smic par employé, soit plus de quatre millions d'euros dans le cas de Blanquefort. Le pouvoir exécutif souhaite aller «bien plus haut» à travers les négociations, comme en témoignent les propos d'Emmanuel Macron et de Bruno Le Maire. En ce qui concerne l'après-Ford, les élus et le gouvernement sont actuellement à la recherche d'entreprises susceptibles d'apporter de l'activité sur le site de Blanquefort. «Tant qu'il y a une possibilité de lumière au bout du tunnel, on se battra et on a encore la possibilité de tenir quelques jours», a affirmé la secrétaire d'État Agnès Pannier-Runacher, expliquant que l'enjeu était de sauver «un maximum» d'emplois.

En 2013, la fermeture de PSA à Aulnay-sous-Bois laissait 3000 employés sans emploi. Une convention a été signée par le constructeur français; en quatre ans, la moitié des emplois ont été réimplantés sur le site. Entre 2002 et 2015, 1583 conventions ont été conclues, selon le ministère du Travail. Elles ont permis de sauver de 9000 à 12.000 emplois par an.

Par ailleurs, en réaction aux propos d'Emmanuel Macron, la CGT Ford Blanquefort a indiqué dans un communiqué: «C'est du pipeau, cela s'appelle Pôle emploi». Pour le syndicat et son représentant Philippe Poutou, qui dénoncent «le bricolage» de l'État, «les pouvoirs publics doivent élaborer une stratégie industrielle: cela passe par reprendre le contrôle de l'usine, de son parc machine, et de surtout ne pas le laisser à Ford».



A noter qu'il n'y a rien d'extraordinaire dans les mesures de "revitalisation" ou autres, c'est un classique dans ce genre de situation. Quelques millions ce n'est rien pour Ford. Selon la nature des activités qui s'implantent, l'ancien propriétaire est obligé OU PAS de dépolluer (la partie la plus coûteuse). S'il y a une activité industrielle similaire quoique beaucoup plus petite qui s'installe, la dépollution n'est plus nécessairement obligatoire... Pire, la responsabilité de la dépollution peut être refilée à cette occasion à quelqu'un (société bidon) qui reprendrait le site...
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