Page 1 sur 1

Message Publié : 30 Oct 2003, 08:43
par zejarda
Libé du 30/10/2003 http://www.liberation.fr/page.php?Article=153773

CITATION Le couple Besancenot-Laguiller fait fantasmer Jean-Pierre Raffarin. Et trouble les nuits de François Hollande. Rêve de la droite, l'hypothèse est le cauchemar du PS : et si l'alliance LCR-LO faisait chuter la gauche aux régionales ? Le XVe Congrès de la Ligue communiste révolutionnaire, qui s'ouvre aujourd'hui à Saint-Denis, tombe à point nommé pour mesurer l'hostilité des amis d'Olivier Besancenot à l'endroit de l'ex-gauche plurielle.

Signe des temps, de Jean-François Copé à Renaud Muselier, les ministres UMP candidats aux régionales multiplient les moulinets à l'encontre du «danger trotskiste». En fait de «danger», c'est bien un coup de main que la droite escompte obtenir dans les urnes. Dans quatre régions (Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Ile-de-France et Paca), la majorité mise sur le maintien au second tour de listes communes LCR-LO si elles franchissent le seuil des 10 % des voix au premier tour.

Fébrilité. Le PS, lui, s'est convaincu que l'extrême gauche n'a d'autre but que de le faire perdre. «Elle ne montre aucun signe qu'elle préférerait la victoire de la gauche à celle de la droite aux régionales», assène Bruno Le Roux, secrétaire national du PS aux élections. Symbole de la fébrilité socialiste, Georges Frêche lui a offert, début octobre, une ou deux places sur sa liste en Languedoc-Roussillon. Des avances aussitôt repoussées par LO et la LCR.

En fait, plus qu'une forte progression du tandem trotskiste, le PS redoute le pouvoir de nuisance de sa campagne : «Elle ne se traduira pas par une cristallisation électorale mais risque de produire de l'abstention», résume le député de Paris, Jean-Christophe Cambadélis. Et de rappeler que, suivie par Chevènement, cette «ligne du pareil au même» renvoyant dos à dos droite et gauche avait plombé Jospin sans profiter au maire de Belfort.

Cambadélis accuse LO d'avoir «entraîné la LCR sur une ligne d'affrontement direct avec les partis de l'ex-gauche plurielle». Une radicalisation qui inquiète au sein même de la Ligue. Chef de file de la minorité qui refuse le huis clos avec LO, Christian Picquet reproche aux amis d'Arlette Laguiller d'«amener la LCR à un positionnement qui n'est historiquement pas le sien». Il entend remettre sur le tapis les «conditions» de l'accord qui doit être signé dans les jours qui viennent. Et notamment réclamer qu'il affiche clairement le retrait de la liste LCR-LO au second tour dans les régions menacées par le FN.

Sang neuf. Telle est l'une des contradictions à laquelle se heurte la Ligue. Le succès présidentiel de Besancenot (4,25 % des voix) et l'implication de la LCR dans le mouvement altermondialiste lui ont attiré du sang neuf. Des recrues issues en grande partie des manifs anti-Le Pen de l'entre-deux-tours, convaincues qu'«un autre monde est possible»... et qui se retrouvent en tête à tête avec Arlette. Dur retour sur terre.[/quote]

y'en a qui sont bien renseigné sur la LCR. Le "sang neuf" a des états d'ames?
Rien de neuf chez les journaleux :D

Message Publié : 30 Oct 2003, 09:30
par Screw
CITATION La LCR prête à célébrer son alliance avec LO

La Ligue communiste révolutionnaire (LCR) réunit son XVe congrès, d'aujourd'hui à dimanche à Saint-Denis. L'alliance électorale avec Lutte ouvrière (LO) pour les régionales et les européennes de 2004 sera au coeur des débats.

A quelles conditions faut-il accepter une union électorale avec Lutte ouvrière ? Celles déjà acceptées par la direction de la LCR ou celles, plus exigeantes, avancées par une fraction minoritaire de la formation d'Oliver Besancenot et Alain Krivine ? Cette question occupera une bonne partie des débats des quatre prochains jours à Saint-Denis. Débats auxquels assisteront plusieurs dirigeants de Lutte ouvrière.

Inédite depuis les européennes de 1999, l'alliance des deux formations trotskistes a été voulue par leurs directions respectives pour tenter de résister à la réforme des modes de scrutin défavorable aux petits partis. La démarche a été approuvée par quelque 70% des militants de la LCR.

Les délégués qui seront présents au congrès devront se prononcer, eux, sur des textes précis : une plate-forme commune et un protocole d'accord. LO a accepté que les listes communes puissent être «ouvertes à tous ceux qui se reconnaîtront dans le cadre fixé». Sauf que, de l'aveu même d'Alain Krivine, «très peu de groupes» locaux sont volontaires. La LCR a accédé à plusieurs demandes de LO sur l'attitude entre les deux tours des régionales : il n'y aura ni fusion de liste avec des partis de la gauche parlementaire ni consigne de vote, sauf s'il y a «risque de victoire du FN». Une position défendue par Olivier Besancenot, qui ne cesse d'opposer «la gauche anticapitaliste et la gauche libérale», et par Alain Krivine qui ne veut pas que son parti serve de «béquille à la gauche gestionnaire décrédibilisée».

C'est cette orientation-là que les minoritaires voudraient infléchir. «Je suis contre une campagne qui pourrait laisser penser qu'on renvoie gauche et droite dos à dos», explique Christian Picquet, membre du bureau politique de la LCR. Assurant n'être «pas plus complaisant à l'égard des directions des partis de gauche» que Krivine ou Besancenot, il invoque néanmoins le contexte, «l'offensive de la droite gouvernementale contre tous les acquis sociaux». Aux délégués du congrès, il demandera de se prononcer en faveur de consignes de vote entre les deux tours des régionales dans tous les cas «de triangulaires avec le FN». «C'est ce que la LCR avait fait aux législatives de 2002», rappelle-t-il. Il n'ira peut-être pas jusqu'à demander que la LCR appelle systématiquement «à voter à gauche, même en cas de simple duel avec la droite», même si c'est au fond sa conviction.

En discutant de son alliance avec LO, la LCR s'interroge, du même coup, sur son rapport avec l'ensemble de la gauche : doit-elle consacrer la fracture entre révolutionnaires et réformiste ou préserver quelques passerelles, même ténues ?
[/quote]
Le Figaro, 30 octobre 2003.

Message Publié : 30 Oct 2003, 10:03
par zejarda
j'ai l'impresssion qu'a chaque article sur LO-LCR, seul les representants de la ligue sont intérogés. Ils le sont aussi bien pour révéler les états d'ame de la ligue ou pour apporter des informations pertinantes sur ce que peux bien penser LO. Et je dois reconnaitre que C.Piquet arrive en tête des interviewés. Il doit bien être occupé cette homme la. Il fait quoi dans la vie?

Message Publié : 30 Oct 2003, 10:32
par conformistepote
CITATION Marc Lazar : «Leurs idées se diffusent très vite à gauche»
Professeur à l'Institut d'études politiques de Paris, le politologue Marc Lazar publie dans la revue LeDébat de novembre : «Le discours de la gauche extrême».
Propos recueillis par E. F.
[30 octobre 2003]


LE FIGARO. – Qui vote pour Lutte ouvrière et la Ligue communiste révolutionnaire ?


Marc LAZAR. – Du côté de Lutte ouvrière, il y a mélange entre d'anciens électeurs communistes ouvriers, chômeurs, habitants des zones industrielles désaffectées, notamment dans le Nord - Pas-de-Calais, et un électorat plus protestataire et volatil dans le reste de la France, qui peut aussi voter à l'occasion pour le Front national. La LCR a un électorat plus jeune, plus diplômé, plus urbanisé, souvent fort dans des grandes villes universitaires comme Toulouse ou Montpellier. Globalement, les enquêtes qualitatives montrent que les électeurs des deux formations peuvent être très éloignés des discours d'Arlette Laguiller et Olivier Besancenot : ils sont assez favorables à la répression de la délinquance, plutôt autoritaires, parfois xénophobes. Ils sont en revanche en phase avec le discours de LO et la LCR sur deux questions : l'hostilité à l'Europe et le rejet des élites politiques.

La fracture entre l'extrême gauche et le PS est-elle dangereuse pour la gauche ?


Cette fracture n'est pas encore totalement réalisée dans le corps électoral. C'est manifestement le rêve de LO et de la LCR, qui n'arrêtent pas de proclamer qu'il y a deux gauches. Mais leur électorat est encore volatil, hétérogène, protestataire. Contrairement au FN qui a su cimenter un bloc électoral autonome et homogène. Mais si, à l'avenir, la fracture de deux gauches se concrétisait dans les urnes, le PS en souffrirait directement et cela empêcherait vraisemblablement la gauche de revenir au pouvoir. Nous avons un exemple historique : lorsque, de 1947 au milieu des années 60, le PCF, qui pesait entre 20 et 25%, rejetait le clivage droite-gauche en opposant les révolutionnaires et les autres, la gauche était impuissante en France.


La réponse du PS vous paraît-elle appropriée ?


Le PS est très embarrassé et apparaît sur la défensive politique et idéologique. Le grand succès de l'extrême gauche aujourd'hui, c'est qu'elle développe une série d'idées, une vulgate qui ne constitue pas une idéologie, qui se diffuse à toute vitesse à gauche. Tout est de la faute de la mondialisation, l'Europe a capitulé devant le néolibéralisme, le refus du réformisme... Ces idées sont en train de s'imposer dans le débat politique.


Une partie de ces idées sont portées par le mouvement altermondialiste qui est plus large que l'extrême gauche...


Absolument. Il faut bien distinguer pour le moment l'extrême gauche organisée (LO et la LCR) et la nébuleuse de la gauche de la gauche : les mouvements altermondialistes, les associations des «sans» et certaines fractions du syndicalisme comme SUD et la Confédération paysanne. Parmi ces derniers, certains expriment une défiance à l'égard de tous les politiques, y compris les organisations trotskistes. José Bové en est un exemple emblématique. Pour le moment, LO et la LCR n'ont pas réussi à devenir le véritable débouché politique de la nébuleuse de la gauche de la gauche. Mais l'absence de réponse inventive et offensive de la part du PS, la division de la gauche parlementaire et l'espace libéré par le PCF peuvent conduire à une fracture qui pèserait considérablement sur la vie politique française.


Dès 2004 ?


L'extrême gauche bénéficie d'un contexte favorable. Les régionales et les européennes risquent d'être des élections défouloirs. En s'unissant, LO et la LCR peuvent atteindre les 10% des suffrages exprimés : dans le Nord - Pas-de-Calais industriel, dans les zones plus tertiaires du Sud-Ouest et en Ile-de-France, qui présente les deux caractéristiques.

[/quote]


Qu'est-ce qu'un électeur d'extrême-gauche ?
Un électeur du FN un peu myope, qui a oublié ses lunettes pour se rendre au bureau de vote, et qui a pris un bulletin d'AL ou d'OB pour celui de JMLP.

CITATION
Globalement, les enquêtes qualitatives montrent que les électeurs des deux formations peuvent être très éloignés des discours d'Arlette Laguiller et Olivier Besancenot : ils sont assez favorables à la répression de la délinquance, plutôt autoritaires, parfois xénophobes. Ils sont en revanche en phase avec le discours de LO et la LCR sur deux questions : l'hostilité à l'Europe et le rejet des élites politiques.
[/quote]

Racistes, xénophobes, partisans du tout sécuritaire, nationalistes et sensibles au tous pourris... :headonwall:

Message Publié : 30 Oct 2003, 10:35
par conformistepote
CITATION (zejarda @ jeudi 30 octobre 2003, 10:03)Et je dois reconnaitre que C.Piquet arrive en tête des interviewés. Il doit bien être occupé cette homme la. Il fait quoi dans la vie?[/quote]
C'est notre seul permanent, je crois.
Pas difficile de le trouver, il est toujours à Montreuil. :bounce: