
Au-delà de ses accords électoraux avec Lutte ouvrière, la question de sa stratégie de rassemblement reste posée à la Ligue.
Alors que ses accords électoraux avec Lutte ouvrière pour les régionales et les européennes ont été confirmés cette semaine, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) réunit son 15e Congrès depuis hier à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Quelque peu éclipsée jusqu'au 21 avril, non par LO, mais par la personnalité d'Arlette Laguillier, la LCR a été dopée depuis par le résultat obtenu à la présidentielle par Olivier Besancenot, avec 4,25 % des voix au premier tour. Au total, avec le score d'Arlette Laguiller qui avait réuni 5,72 % des voix l'extrême gauche dite " trotskiste " rassemblait 10 % des suffrages sans toutefois confirmer aux législatives qui suivaient. Ce résultat en tout cas, outre qu'il traduisait sans aucun doute une large part du désenchantement des électeurs vis-à-vis des formations de la gauche plurielle, indistinctement mêlées dans le même bilan, s'est traduit par une nouvelle présence de la LCR sur la scène politique, servie par la présence médiatique de son candidat et porte-parole.
Dans le même temps, la LCR a entrepris d'élaborer une ligne politique de rassemblement en prise avec l'ensemble du mouvement social et ses militants(es) ont été très présents dans les luttes du printemps que ce soit sur les retraites ou sur la décentralisation dans l'éducation nationale, comme dans les mobilisations altermondialistes.
Pour autant, au sein de la LCR, certaines divergences sont apparues, touchant précisément aux stratégies politiques de rassemblement. Si la Ligue dans son ensemble, tient à sa vision des " deux gauches ", soit une gauche pliant devant le capital et une gauche clairement anticapitaliste, les contours des rassemblements auxquels elle pourrait participer sont restés indéfinis pendant toute une période. Ils se sont précisés dans la dernière période donc avec le rapprochement à but électoral avec Lutte ouvrière sans rencontrer l'assentiment de ceux qui préféreraient une ouverture plus large à d'autres mouvances de gauche sans s'enfermer dans un " partenariat exclusif entre partis d'extrême gauche ". Ces débats devraient être donc, au cour du congrès qui s'est ouvert hier. Pour sa part, la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, répondant à une invitation au congrès se félicite de ce que les anciennes relations " d'hostilité réciproque " entre le PCF et la LCR appartiennent au passé. Elle souligne les convergences sur la question européenne apparues entre les deux formations lors d'une rencontre le 15 octobre mais récuse, à propos des rassemblements face à la politique de la droite et du capital, tout autant " l'acceptation du social libéralisme ", que " l'établissement a priori de lignes de démarcation " de nature à faire obstacle aux dynamiques qu'elle estime nécessaires.
Maurice Ulrich
Alors que ses accords électoraux avec Lutte ouvrière pour les régionales et les européennes ont été confirmés cette semaine, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) réunit son 15e Congrès depuis hier à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Quelque peu éclipsée jusqu'au 21 avril, non par LO, mais par la personnalité d'Arlette Laguillier, la LCR a été dopée depuis par le résultat obtenu à la présidentielle par Olivier Besancenot, avec 4,25 % des voix au premier tour. Au total, avec le score d'Arlette Laguiller qui avait réuni 5,72 % des voix l'extrême gauche dite " trotskiste " rassemblait 10 % des suffrages sans toutefois confirmer aux législatives qui suivaient. Ce résultat en tout cas, outre qu'il traduisait sans aucun doute une large part du désenchantement des électeurs vis-à-vis des formations de la gauche plurielle, indistinctement mêlées dans le même bilan, s'est traduit par une nouvelle présence de la LCR sur la scène politique, servie par la présence médiatique de son candidat et porte-parole.
Dans le même temps, la LCR a entrepris d'élaborer une ligne politique de rassemblement en prise avec l'ensemble du mouvement social et ses militants(es) ont été très présents dans les luttes du printemps que ce soit sur les retraites ou sur la décentralisation dans l'éducation nationale, comme dans les mobilisations altermondialistes.
Pour autant, au sein de la LCR, certaines divergences sont apparues, touchant précisément aux stratégies politiques de rassemblement. Si la Ligue dans son ensemble, tient à sa vision des " deux gauches ", soit une gauche pliant devant le capital et une gauche clairement anticapitaliste, les contours des rassemblements auxquels elle pourrait participer sont restés indéfinis pendant toute une période. Ils se sont précisés dans la dernière période donc avec le rapprochement à but électoral avec Lutte ouvrière sans rencontrer l'assentiment de ceux qui préféreraient une ouverture plus large à d'autres mouvances de gauche sans s'enfermer dans un " partenariat exclusif entre partis d'extrême gauche ". Ces débats devraient être donc, au cour du congrès qui s'est ouvert hier. Pour sa part, la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, répondant à une invitation au congrès se félicite de ce que les anciennes relations " d'hostilité réciproque " entre le PCF et la LCR appartiennent au passé. Elle souligne les convergences sur la question européenne apparues entre les deux formations lors d'une rencontre le 15 octobre mais récuse, à propos des rassemblements face à la politique de la droite et du capital, tout autant " l'acceptation du social libéralisme ", que " l'établissement a priori de lignes de démarcation " de nature à faire obstacle aux dynamiques qu'elle estime nécessaires.
Maurice Ulrich