S'il y a déjà un point positif dans un éventuel accord LO-LCR c'est comment cela emmerde le PS. Un véritable encouragement même si ce n'est pas le plus important. Dans cet article du Parisien il y a une photo de Huchon et Hollande qui tirent une tête de 10 pieds de long.
Certains travailleurs qui se moquent pour le moment de ces élections (ils ont d'autres problèmes) y tireront peut-être une satisfaction.
CITATION
Régionales. Le PS se sent bien seul
Même s'ils s'y attendaient, disent-ils, les socialistes accusent le coup après le « mariage » électoral des trotskistes ce week-end. Sur la défensive, le PS espère, du coup, que les communistes et les Verts finiront par faire bloc avec lui.
PARIS, OCTOBRE DERNIER. Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France, et François Hollande, premier secrétaire du PS : les ténors socialistes redoutent l'offensive de l'extrême gauche. (GAMMA.)
La gauche est dans de sales draps. Le très médiatique congrès de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) vient en effet d'accoucher d'un accord électoral avec Lutte ouvrière (LO) pour les régionales de mars 2004. Un accord prévisible, mais préoccupant. « Besancenot se laguillotise au profit de la culture sectaire de Lutte ouvrière, qui a fait de la gauche son ennemi principal », tempête le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis, qui fut l'architecte de l'ex-gauche plurielle. « Derrière le prétexte de faire émerger un grand parti anticapitaliste, il n'y a rien d'autre qu'une grosse manoeuvre d'appareil en vue de se partager des places », renchérit Bruno Le Roux, député de Seine-Saint-Denis et responsable des élections au PS.
« Le facteur de Neuilly »
Chez François Hollande, on redoute d'autant plus cette offensive de l'extrême gauche que les partenaires traditionnels des socialistes semblent sourds à leurs appels à l'union. Tenté par l'autonomie, le PC joue la montre. Et la plupart des Verts penchent pour un premier tour sous leurs propres couleurs.
« Cela peut être une catastrophe, estime un expert du PS, car les écolos risquent de sortir déçus d'un premier tour où ils ne dépasseront pas 10 %. Ce qui bloquerait toute dynamique électorale au second tour alors que le sort de beaucoup de régions va se jouer à presque rien... »
Face à l'offensive des trotskistes, les socialistes, les uns après les autres, commencent à réagir. « En tenant ce discours ni droite-ni gauche , Besancenot et Laguiller commettent une lourde faute car, sur ce terrain, c'est toujours l'abstention et Le Pen qui gagnent », assure ainsi Marie-Noëlle Lienemann, ancienne ministre de Jospin. Dans l'entourage de Jean-Paul Huchon, le président PS de la région Ile-de-France, on prépare les argumentaires : « Si Arlette Laguiller nous cherche, nous rappellerons que, depuis son élection comme conseiller régional, elle n'a soutenu aucune de nos actions en faveur de l'emploi, des transports, de l'éducation ou de la formation professionnelle. » « La crise de la droite plus la gauche contestée, cela va faire mécaniquement croître l'abstention, insiste Cambadélis. Or le 21 avril a montré que cela profite d'abord au FN. En l'occurrence, cela peut aussi sauver la droite. »
Mais, dans leur « malheur », les socialistes croient avoir des raisons d'espérer. D'abord, ils minimisent l'impact de l'extrême gauche sur l'électorat populaire. « L'ouvrier de Metaleurop ou la caissière de Prisunic n'ont aucune raison de se retrouver dans le discours du facteur de Neuilly (NDLR : Besancenot) », lance Lienemann, cinglante. Ensuite, les stratèges du PS espèrent que la naissance de la coalition LCR-LO va inciter Verts et communistes à choisir, eux, l'union. « Les Verts s'aperçoivent déjà que l'extrême gauche leur mange l'espace médiatique. Et qu'ils risquent de se retrouver coincés entre le vote utile pour le PS et des trotskistes qui veulent notre élimination », analyse Cambadélis.
Les socialistes se disent, par ailleurs, convaincus que les bourgeois-bohèmes (les fameux « bobos ») sont, en 2003, beaucoup plus tentés par le PS (et des hommes comme Kouchner, Delanoë ou Lang) que par le vote écolo. CQFD. Daniel Vaillant, l'ancien ministre de l'Intérieur de Jospin, veut encore y croire : « Je suis convaincu que, d'ici au 31 décembre, on peut parvenir à s'entendre avec le PC et les Verts. C'est une question d'abnégation. » Mais le même ajoute, dans un soupir : « Cela dit, au-delà de cette date, il ne faudra plus insister... ».
Frédéric Gerschel et Philippe Martinat
Le Parisien , mardi 04 novembre 2003 [/quote]