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Le gouvernement a décrété un couvre-feu sur les iles ravagées par le cyclone. Or beaucoup d'habitants des bidonvilles n'ont pas encore vu le moindre secours. Ils se débrouillent seuls et ne peuvent compter que sur l'entraide et la solidarité. Ils récupèrent ce qu’ils peuvent du désastre pour se nourrir et s’abriter. Ce que les autorités appellent « pillage ».

Pour le gouvernement, l'urgence est à mettre des interdits supplémentaires. Or depuis des dizaines d’années l’État n’a pas accordé de moyens pour construire des logements et des infrastructures essentielles. Mais pour envoyer des gendarmes et organiser des opérations de répression, il se précipite.

Adresse de Lutte ouvrière aux organisations mahoraises suite au désastre causé par le passage du cyclone Chido à Mayotte
Publié le 22/12/2024

Saint Benoît, le 21 décembre 2024

Mesdames, Messieurs,
Je vous transmets au nom de mes camarades notre profonde solidarité avec les victimes de la catastrophe climatique et sociale qui frappe Mayotte.
Les maux dont souffre la société mahoraise : insécurité, vols, encombrement des établissements de santé et scolaires, manque de logements et d’infrastructures, sont dus à des investissements
scandaleusement insuffisants de l'État français depuis des décennies.
Le cyclone Chido qui s'est abattu sur Mayotte en ce mois de décembre 2024 a certes atteint une puissance phénoménale, mais un phénomène de même ampleur a frappé l'île française de La Réunion en 2002 sans qu'on n'y recense un seul décès et sans qu'il n'ait semé un tel paysage de désolation.
Quant aux droits sociaux, le fait qu’ils soient à Mayotte inférieurs à ceux de l'hexagone et des autres DOM, est parfaitement indigne !
C’est dans ce contexte que Macron se défausse des responsabilités de l’État français en accusant les immigrés. Face à la colère légitime des sinistrés venus lui demander des comptes, Macron a le réflexe des dominants et des exploiteurs : diviser pour régner !
Travailleurs et pauvres de Mayotte et d’ailleurs nous avons les mêmes aspirations et le même intérêt : pouvoir vivre décemment. Pour y parvenir nous devons combattre toute division dans nos rangs et oeuvrer ensemble à la destruction du système capitaliste et impérialiste source de dévastations bien pires que les cyclones.

Pour Lutte ouvrière
Serge LATCHOUMANIN