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• Département - Aisne
Régionales : Gérard Lalot quitte la liste Gremetz
« La lutte des places a remplacé la lutte des classes. » C'est cette « dérive » qu'entend aujourd'hui dénoncer l'actuel président du groupe communiste au conseil régional, Gérard Lalot, dix jours après le choix du député Maxime Gremetz comme chef de file d'une liste autonome lors des prochaines élections régionales.
Élu picard depuis 18 ans, conseiller municipal à Soissons depuis 2001, et ancien premier secrétaire du PCF axonais, Gérard Lalot a décidé de claquer la porte de cette liste exclusivement communiste alors que « seule l'union de la gauche » permettait, à ses yeux, de « chasser cette droite au bilan catastrophique. Ma position, c'est de privilégier l'intérêt des Picards, pas les intérêts partisans. » Selon lui, « le PCF joue la division et l'isolement » et il avoue « ne plus pouvoir cautionner le repli et les méthodes du parti en Picardie ».
« Le retour de Joseph »
Au-delà de cette stratégie électorale qu'il juge « suicidaire », comme elle le fut selon lui « aux municipales à Bohain ou Saint-Quentin », Gérard Lalot dénonce aussi « le discours populiste et sécuritaire » de Maxime Gremetz, surtout quand il « fait appel à ses amis qui votent FN » ou lorsqu'il est en photo dans les journaux « avec le patron des chasseurs, Jean Saint-Josse ». Selon Gérard Lalot, le parlementaire de la Somme « utilise cette élection comme une revanche vis-à-vis de la direction nationale du parti et de Marie-Georges Buffet. On trompe donc les communistes sur ses véritables motivations. »
L'élu de Soissons est suivi dans sa démarche par sept autres communistes qui, comme lui, ont parallèlement décidé de quitter le conseil départemental du PCF. Pour l'un d'eux, Alain Pacaud, « la candidature Gremetz n'est pas crédible. On n'aura jamais raison tout seul. Trop, c'est trop ! C'est le retour de Joseph (N.D.L.R. : Staline) ! » Pour autant, précise Louis-Michel Périni, « il n'est pas question de quitter le parti. Communistes nous sommes, communistes nous restons ».
Philippe Robin
L'Union, 3/12/2003.