a écrit :
Certes, le mouvement ouvrier français a de tout temps défendu la revendication "les curés hors de l'école" ; pourtant, à la fin du XIXème siècle / début XXème, c'est surtout une certaine frange de la bourgeoisie, républicaine et franc-maçonne (Jules Ferry en faisait d'ailleurs partie...), qui a soutenu cette laïcisation de l'enseignement et qui l'a instituée.
Soit dit en passant, je n'ai pas écrit "acquis ouvrier" mais "acquis" tout court... Mais sur cette question n'y aurait-il pas eu alliance de fait entre le mouvement ouvrier et la bourgeoisie ?
En tout cas, voici un extrait de la critique du programme de Gotha :
a écrit :
il faut proscrire de l'école au même titre toute influence du gouvernement et de l'Eglise. Bien mieux, dans l'Empire prusso-allemand (...), c'est au contraire l'Etat qui a besoin d'être éduqué d'une rude manière par le peuple.
Et le programme du Parti Ouvrier Français (rédigé par :marx: ) est tout aussi clair :
a écrit :
Suppression du budget des cultes, et retour à la Nation des "biens dits de mainmorte, meubles et immeubles, appartenant aux corporations religieuses" (décret de la Commune du 2 avril 1871), y compris toutes les annexes industrielles et commerciales de ces corporations.
Instruction scientifique et professionnelle de tous les enfants mis pour leur entretien à la charge de la société représentée par l'État ou la commune.
Donc il n'est pas juste historiquement de dire que c'est une affaire de bourgeois.
Il se trouve simplement que dans sa lutte contre les restes de la réaction monarchiste-cléricale, la bourgeoisie française (dont les francs-macs sont une représentation politique) a du aller très loin. D'où un système scolaire très particulier.
Et c'est cet acquis qu'elle n'a eu cesse de remettre en cause depuis notamment la V° République (lois Debré-Guermeur) etc... Encore une fois pas parce que Sellière a viré bigot (encore que...). Mais parce que c'est un levier pour disloquer l'EN bref privatiser. Et pour Vilenne, bien sûr que c'est un acquis partiel. Mais là question posée est : faut-il le défendre ou s'en cogner ?
C'est là tout l'enjeu. Pas un truc de franc-mac laicard comme semblent le croire certains.
Et je prétends que c'est au coeur de l'affaire du voile.