Page 1 sur 1

Message Publié : 17 Déc 2003, 14:18
par tristana
Le vétéran de la LCR "sur le pont" en perspective des régionales (PAPIER D'ANGLE)

BREST, 17 déc (AFP) - Vétéran de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), André Fichaut, qui vient de publier à 77 ans une partie de ses souvenirs à la demande de son parti, affiche désormais son appui à l'alliance avec la grande rivale trotskyste Lutte ouvrière, dans la perspective des régionales de mars.

"LO commence à entrebâiller les portes de son organisation", se félicite cet homme à la grande liberté de ton, militant trotskyste depuis mars 1949.

Pour les prochaines élections régionales, il explique avoir voté "pour l'accord avec Lutte ouvrière car avec la barre des 10%, il fallait bien rechercher des alliances". Il se dit aussi convaincu qu'en Bretagne les "10% seront dépassés".

A la requête de son organisation, le militant, installé à Brest, a accepté de consigner par écrit quelques éléments de sa vie dans un récit intitulé "Sur le pont, souvenirs d'un ouvrier trotskiste breton".

Dans la préface, Alain Krivine a noté: "C'est un militant qui aime la lutte révolutionnaire, les copains, la nature et les huîtres, bref un militant normal qui veut renverser un ordre social anormal".

Les deux hommes se connaissent bien. En 1969, le bureau politique de l'organisation avait demandé à André Fichaut d'être son candidat à l'élection présidentielle. Il avait décliné l'offre.

Remplacé par Alain Krivine

"Etant toujours membre du PCF (...), je ne tenais pas à passer pour un fou (..). Il n'était pas question pour moi d'accepter ce rôle", dit-il, laissant à Alain Krivine le soin de représenter l'organisation au scrutin.

A cette époque, il est à la fois secrétaire adjoint de l'union locale CGT, militant du mouvement de la place du Colonel-Fabien où il pratique l'entrisme et membre du comité central du Parti communiste internationaliste (PCI, devenu LCR).

"L'expérience que j'ai menée n'existe plus", raconte le militant en évoquant son passé.

D'abord garçon de ferme, puis mécanicien automobile au sortir de la guerre, ajusteur diéséliste aux ateliers de réparation Dubigeon (sous-traitant de l'arsenal de Brest), celui qui est surnommé "Max" à la LCR est embauché en 1958 à la centrale EDF du Porzic (Finistère).

Entre-temps, il a été quinze jours "ouvrier du port", nom donné aux employés de l'arsenal mais la sécurité militaire s'était opposée à son embauche. "Je n'ai même pas eu le temps de rendre les outils", se rappelle-t-il.

Dans l'Europe du rideau de fer, c'est un militant infatigable, adepte du camping-car dans lequel il sait aménager des "planques".

Il a parcouru l'Europe avec notamment des boîtes de petits-pois remplis d'exemplaires de "Ma Vie" de Léon Trotski pour la Pologne, ou des ordinateurs camouflés dans des télévisions pour la Tchécoslovaquie et les militants de la Charte 77. Et il est toujours ému d'avoir participé au premier congrès de "Solidarité".

Message Publié : 17 Déc 2003, 17:01
par kamka
Y en a pas un sur cent, et pourtant ils existent...
Léo

Message Publié : 17 Déc 2003, 17:07
par Barikad
??????????????? Comprend pas ?????????????????

Message Publié : 17 Déc 2003, 20:10
par Barnabé
Alors là ça donne quoi?
Y'en a pas un pour cent et pourtant ils existent
la pluspart breton
Allez savoir pourquoi
Faut croire qu'en Bretagne
On ne les comprend pas...
Les vieux pablistes

:hinhin:

Message Publié : 17 Déc 2003, 20:18
par pelon
André Fichaut fut un des rares ouvriers à ne pas scissionner de la section française en 1952 suite à l'orientation sur l'entrisme sui generis. Il va donc appliquer cette politique aux chantiers navals à Brest.
Voici ce qu'il en a dit sur France Culture :
( André Fichaut sur France Culture a écrit :
L'orientation qui était fixée n'était pas complètement folle, c'est-à-dire que comme on avait dit, c'était Pablo qui avait sorti des trucs là-dessus, il a sorti une brochure qui s'appelle "La guerre qui vient" où la guerre était inévitable et qu'on aurait pas le temps de construire une autre organisation révolutionnaire avant qu'elle éclate, et que donc le Parti Communiste, étant donné que ce serait une guerre contre l'Union Soviétique, devrait gauchir ses positions pour défendre ses positions pour prendre la défense de l'URSS contre l'Etat bourgeois français, on avait intérêt à être avec eux au moment où ils gauchiraient, de façon à réorienter la politique vers une politique révolutionnaire de gauche. Ca c'était l'objectif qu'on se fixait dedans. Et donc moi j'ai adhéré à ça. Après, ce qui a été aussi difficile, c'est qu'à partir du moment où où on a décidé ça, il faut prendre la décision de rentrer dans les organisations. Alors moi j'étais déjà dans la CGT mais il fallait que je rentre au Parti Communiste. Et rentrer au Parti Communiste quand on est connu depuis plusieurs années comme militant trotskiste et qu'on les a fait chier pendant assez longtemps, ce n'est pas facile. Il fallait donc déjà faire oublier qu'on avait été ou qu'on était trotskiste. Et ca c'est long parce que les staliniens sont d'ailleurs restés toujours méfiants, peut-être à juste raison d'ailleurs, à mon égard là-dessus. Pendant la guerre d'Algérie j'ai été embarqué en tôle pour avoir bloqué les trains de rappelés en gare de Brest. Violences à la force publique dans l'exercice de ses fonctions, je ne sais pas quelle connerie. Donc j'ai été sanctionné, pas gravement mais j'ai été sanctionné par la justice, on m'a passé au tribunal et j'étais devenu le seul militant de la CGT qui avait une condamnation pour la guerre d'Algérie. Et donc là ils ont commencé à parler de moi comme d'un militant de chez eux comme ça, proche qui avait été sanctionné, prce qu'ils avaient un martyr quoi, enfin ils avaient quelqu'un qui avait fait quelque chose d'intéressant. Et donc comme il y avait eu le discours de Khroutchchev en 56 aussi, le fameux discours de Khroutchchev qui dénonçait le stalinisme, j'ai demandé mon adhésion, profitant de cette situation. Et je suis rentré au Parti Communiste, alors moi je suis toujours cocu dans cette affaire-là, le jour, ma première réunion de cellule, le jour où les armées soviétiques sont entrées à Budapest. Première réunion ! Alors tout de suite ils m'ont demandé mon avis. Alors qu'est ce que j'ai dit ? Je vais dire vous êtes des salauds, vous êtes en train de mitrailler ! Alors j'ai commencé à tourner un peu autour du pot en disant c'est bizarre il y a plein d'ouvriers, ils font des conseils d'ouvriers, on ne devrait pas dire comme ça ce sont des fascistes. Alors j'ai commencé comme ça mais c'était délicat. C'était ma première réunion. Si j'avais dit ce que je pensais c'était tout de suite ma dernière. J'étais donc accepté là-dedans et je dois dire maintenant, le temps a passé, que c'était devenu trop dur quand même de militer pour des gens isolés comme nous. On ne se battait pas que contre les patrons, on se battait aussi contre les staliniens en permanence. En permanence on tient le coup 1, 2, 3 4 ans mais à la longue cela devient usant quand même. Et je ne suis pas sûr que je serais resté militant si je n'étais pas rentré au Parti Communiste.