Champagne

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Régionales : l'extrême-gauche veut « redonner le moral aux travailleurs »

Les deux composantes de l'extrême-gauche que sont Lutte ouvrière (LO) et la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) proposent des listes d'union dans toutes les régions pour le prochain scrutin. « Nous avons observé la parité la plus complète au niveau des régions s'agissant des têtes de liste », expliquait mercredi soir Thomas Rose (LO) lors d'une conférence de presse à Châlons-en-Champagne. Certes, mais dans les départements de Champagne-Ardenne, LO aura trois têtes de liste (Marne, Aube avec Pierre Bissey, et Haute-Marne avec Joëlle Bastien), contre une seule pour la LCR (Ardennes avec Jean-Michel Fournaise). On le voit, la tête de liste marnaise n'a pas encore été désignée : il n'est pas certain que Thomas Rose, unique conseiller régional LO, en hérite. « C'est en débat, nous avons le choix, et nous pourrions mettre en avant un travailleur ». Thomas Rose pourrait donc se retrouver en troisième position sur la liste marnaise, ce qui ne lui ouvre pas nécessairement les portes d'une réélection. « Nous ne sommes pas des carriéristes, si je n'étais pas élu, je jouerais un rôle de conseil auprès de mes camarades », dit-il.
Si l'objectif des révolutionnaires est bien sûr de faire élire le plus de candidats possible, il participe surtout d'une volonté de recomposition « complète » de la politique en France, contre le capitalisme, pour le monde du travail, ce qui passerait notamment dans la région par la fin des subventions aux enreprises privées. « Nous voulons sanctionner le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin et de Jacques Chirac. Une sanction nette qui tranchera avec la léthargie de l'ex-gauche plurielle bien incapable de proposer la moindre alternative crédible même dans l'opposition », assure Jean-Michel Fournaise.
Pas de fusion avec la gauche
Si l'extrême-gauche dépasse plus de 10 % au premier tour des régionales, elle se maintiendra au second. Si elle fait entre 5 % et 10 %, elle ne donnera aucune consigne de vote et refusera de fusionner avec une liste de gauche. Voilà qui répond à la proposition du socialiste Gérard Berthiot qui souhaite une liste d'union à gauche la plus large possible au second tour.
Seul cas de figure où l'extrême-gauche pourrait faire un geste en faveur de la gauche : si celle-ci était menacée par l'extrême-droite. Mais dans le cas d'un duel droite contre extrême-droite au second tour, l'extrême-gauche n'appellerait pas à voter contre l'extrême-droite. Voilà qui peut sembler paradoxal alors que Thomas Rose et Jean-Michel Fournaise font une priorité de la lutte contre le FN. A cette question concrète, les limitants champenois préfèrent répondre par la théorie. « Nous sommes les seuls à proposer une politique capable de s'opposer au FN dans les couches populaires. Il faut inverser les rapports de force, redonner le moral dans le monde des travailleurs, et dès lors, la question de l'extrême-droite ne se posera plus ».
Jean-Michel François