Un jeune homme est mort ce week-end à Vandoeuvre
Un garçon de 18 ans a été poignardé de plusieurs coups de couteau, dimanche 24 novembre tôt le matin, dans le Parc de loisirs de Vandoeuvre, après une bagarre qui l’opposait à d’autres jeunes.
Ce drame met cruellement en lumière la misère que génère cette société qui détruit ses propres membres. La violence subie au quotidien par ces jeunes engendre la violence. Ce sont des dizaines de familles qui sont directement touchées par ce drame. La famille de la victime tout d’abord, mais celles aussi de son ou ses agresseurs, et tout leur entourage, parents, amis, voisins.
Les circonstances de cette terrible tragédie sont malheureusement banales. Une bagarre entre jeunes garçons, qui n’ont connu au cours de leur trop courte histoire que l’échec. Echec scolaire, échec des mesures éducatives, échec des mesures punitives… La cruauté du système capitaliste, les inégalités croissantes, la disparition des services publics, l’absence de reconnaissance des familles immigrées, les plaies non cicatrisées provoquées par les guerres coloniales, le défaut de considération laissée à la jeunesse sont autant d’éléments qui expliquent que pour certains jeunes, l'usage de mélanges stupéfiants aidant, le respect de l’autre, la dignité humaine, les limites n’existent plus. Notre société crée une misère totale.
Dès lundi, quelques jeunes filles se sont réunies afin de prendre une initiative en l’honneur de la victime. Elles ont organisé une marche silencieuse spontanée pour rendre un dernier hommage à ce garçon. Quelques 300 personnes ont composé ce jeune cortège auquel se sont joints quelques adultes, parents, amis ou éducateurs. La douleur était oppressante, la colère immense. Colère contre les agresseurs tout d’abord, mais aussi contre le Maire de la Ville qui n’a pas daigné se déplacer pour participer à l’hommage rendu et contre la police nationale accusée de venir, de manière répétée, narguer les jeunes dans leur souffrance.
A l’issue du rassemblement, après le départ des adultes et de la majorité des jeunes filles, les garçons sont restés entre eux, accusant difficilement le coup. Il a manqué un discours pour clore cette manifestation permettant de tracer des perspectives, proposer une nouvelle manifestation dans les jours prochains mieux préparée, en informant plus largement la population vandopérienne. Il n’y avait malheureusement pas d’association de quartier pour faire ces propositions, pour canaliser ce trop plein d’énergie, pour orienter le légitime sentiment de révolte qui risque de se manifester violemment. Les éducateurs présents étaient trop extérieurs pour être écoutés. Ils n'habitent pas la cité, ne vivent pas ces souffrances quotidiennes.
Déjà, des querelles inter quartier apparaissent entre jeunes filles du collège et du lycée voisins, au seul motif qu’on habite là ou là. Des adolescent(e)s ont peur d'aller au collège par peur des représailles.
Ceci illustre, une nouvelle fois, la carence en organisations collectives dans certaines cités.
Les révolutionnaires doivent, de façon urgente, réfléchir à ces questions et orienter leurs activités vers ces quartiers et celles et ceux qui y vivent.