Je transfere un message de Mercure, trouvé sur le forum d'Emma :
Bonjour,
Je sollicite votre attention et votre aide sur le problème qu'a engendrer la réforme du protocole des intermittents pour les femmes. Les médias n'en parlent jamais or les femmes enceintes intermittentes sont victimes d'une injustice et d'une discrimination sexiste qui devrait faire rougir de honte notre pays qui se targue d'être une des grandes puissances mondiales.
Cette réforme nous plonge dans un désaroi et nous sommes comme des papillons pris dans une lampe. Nous perdons nos droits au congé maternité, à l'emploi,et notre seule perspective est la précarité.
Je voudrais parler de mon cas personnel (sachant que nous sommes plusieurs dans cette situation). Je suis tombée enceinte en août 2003, cette nouvelle m'a transporté de joie. J'ai travaillé en novembre sur un long métrage et j'ai fait 144h. J'ai jusqu'à début juin pour faire mes 507 heures (date de la fin de mes droits à l'indemnisation assédic). Or mon congé maternité débute le 23 mars et fini le 13 juillet (16 semaines légales pour un premier enfant). Depuis la mise en place de la réforme, j'ai du renoncer à prendre l'intégralité de ce congé maternité, et je suis donc obligée d'accepter tout contrat jusqu'à deux semaines de mon accouchement ( en étant pas sure de réussir à faire des dates), et en priant que ma santé me le permette. Si je ne fais pas cela je n'aurais jamais mes heures, je perdrais donc mon statut et je serais donc obligée de demander le RMI (ou pire ce RMA) en juin. Je travaille depuis 4 ans sans relâche et cette perspective de juin me hante et m'angoisse chaque jour.
"Auparavant, une comédienne, une danseuse, ou une musicienne ou toute autre profession répertoriée dans la liste des métiers des annexes 8 et 10, pouvait bénéficier sous conditions, d'une valorisation de 5,6 heures par journée d'arrêt de travail suite à une grossesse (il s'agit bien de valorisation en heures, et non de rémunération ) . Ce dispositif visait à permettre aux femmes de ne pas perdre leurs droits à indemnisation à la naissance de leur enfant, car les 43 cachets ou 507 heures nécessaires à la réouverture de droits, déjà difficiles à atteindre sur 12 mois, auraient été requis sur 8 mois voire beaucoup moins pour les femmes exerçant des métiers "nocifs" .De nombreuses professions obligent en effet les femmes à stopper leur activité avant la date légale d'un congé maternité, parmi lesquelles les danseuses, les artistes du cirque, certaines musiciennes, et j'en oublie beaucoup. À leur reprise d'activité, ces femmes pouvaient élever leur enfant dignement, sans avoir été pénalisées, la valorisation des 16 semaines de congé maternité permettant de rester dans le système.
À compter du 31 décembre 2003, le nouveau protocole instaure de nouveaux critères pour la valorisation des journées d'arrêt de travail pour maternité qui ne permettent plus, quoique qu'en dise l'UNEDIC, d'envisager faire un enfant et de l'élever dans la dignité.
Dorénavant, seules les" journées sous contrat de travail suspendues pour cause de maternité" seront valorisées à hauteur de 5 heures par jour.Ce dispositif totalement hypocrite signe la volonté de l'UNEDIC de rapprocher le fonctionnement des annexes 8 et 10 avec le régime général.Sauf que la durée des contrats est de 1 journée voire 4 ou 5 jours dans nos professions.C'est pour cela qu'on a crée ces annexes.Et aucun employeur n'embauchera une danseuse enceinte de 8 mois, sachant qu'elle est à quelques jours de son congé maternité!" (témoignage trouvé sur le net).
De plus cette réforme pénalise les femmes car elles sont femmes et désirent avoir un enfant. Pourquoi devrions nous faire nos heures sur 7 mois (puisque la réforme est passé de 12 mois à 10 mois pour faire les 507 heures) alors que les hommes aurait toujours droit de les faire sur 10 mois. Ne font ils pas des enfants eux aussi? Pourquoi c'est la femme que l'on pénalise?
Lorsque j'ai téléphoné aux assédic pour demander si c'était vrai que l'on supprimé les 5.6 heures comptabilisait pendant le congé maternité, on m'a répondu "oui c'est vrai comme ça vous ne pourrez plus faire des enfants pour avoir vos heures". HONTEUX.
Surtout que l'on sait que le plus gros abuseur de ce système c'est l'ETAT.
Le Monde du 15/01/2004 dans son éditorial dénonce un Etat "patron-voyou"
(...) "des filiales de l'Etat vivent aux crochets du régime général
d'assurance-chomage"(...)"il se comporte en patron-voyou pillant les caisses sociales, année aprés année, en toute impunité". J'ai pleuré en lisant cela et un peu plus loin en lisant l'article de Nicole Vulser. Je suis révoltée que l'on fasse payer cela aux femmes. Ce ne sont pas les heures comptabilisées dans le congé maternité qui ont créé le déficit de l'Unédic.
Aidez nous à retrouver les droits acquis par nos mères, le droit de donner la vie sans perdre le droit au travail.
Nous sommes plusieurs à vouloir nous battre mais nous nous sentons seules et ne savons pas par où commencer. Les médias ne parlent que de la réduction de 12 mois à 10 mois, ils ne parlent pas du renoncement au congé maternité, du fait que les femmes qui voudront un enfant devront faire leurs heures sur 7 mois alors que les hommes devront les faire sur 10, qu'à la fin de notre congé maternité si on pas pu faire nos heures on a plus rien pour vivre!!
Merci de votre attention.
BABS