(Je ne viens pas souvent sur ce forum, faute de temps, mais je suis chaque fois plus heureux d'y lire ce qu'on y lit.
Passons sur la manière de débattre de certains participants, ils feraient mieux de retirer la poutre de "sectarisme" que dévoilent leurs propos que d'essayer d'extraire la paille de "sectarisme" qui afflige l'éditorial d'IO (ou ça d'ailleurs?) )
Sur le fond, je constate que ni LO, ni la LCR n'ont émis, à ma connaissance, la moindre opposition au projet de réforme constitutionnel de Raffarin. J'ai lu au contraire des textes émanant des conseillers régionaux LCR de Bretagne se félicitant de l'opportunité qu'ouvrait la régionalisation de Raffarin. Dois-je en conclure que le projet de Raffarin ne porte pas à conséquence ? Que ce serait une mesure progressiste ?
Quel militant ouvrier peut croire que des ministres bourgeois perdraient leur temps dans une entreprise qui risque de déstabiliser leur république bourgeoise bien huilée si la situation ne les y contraint pas et qu'ils n'espèrent pas en rétirer les plus grands bénéfices pour leur classe et donc les plus grand malheurs pour le compte de la classe ouvrière ? Le silence de la LCR et de LO, les rends complice de la mise en application en douceur du projet de Raffarin.
Sur le fond, expliquons ce qui se passe. Certes la république dans laquelle nous vivons est bourgeoise, c'est un instrument de la bourgeoisie pour maintenir sa domination. Mais dire simplement cela c'est occulter plus d'un siècle de combat ouvrier pour faire inscrire sur les murs de cette république
leurs droits. On s'en fiche ?
Pas sûr, Wolf dévoile une partie de la réalité en dénonçant le résultat néfaste sur le statut national des fonctionnaires de cette réforme. Mais les fonctionnaires ne seront pas les seuls touchés, bien loin de là. Que dire du droit "à l'expérimentation" annoncé dans la réforme ? Cela signifie très concrêtement qu'ici ou là, des régions, des groupements de communes pourront déroger à la législation nationale du travail, multiplication en quelque sorte des zones franches. Cela signifie que régions par régions, communes pas communes, on va démanteler le service public. SNCF régionalisée-privatisée, EDF-GDF, Poste pareils. Conventions collectives dérogeables ici ou là pour cause d'expérimentation.
La seule force de la classe ouvrière réside dans son unité. Comment ferez-vous, militants ouvriers, pour l'unifier quand les droits des travailleurs seront éclatés, émiettés, différents de villes en villes ? Actuellement les droits et statuts inscrits dans les murs de la république une et indivisible sont un point d'appui fondamental pour l'unité de la lutte de classe. En témoigne la mobilisation des électriciens-gaziers autour de leur statut
national le 3 octobre, ou la mobilisation des cheminots et de la fonction publique sur leur statut
national le 26 novembre. Une fois le processus de décentralisation achevé et mené à son terme, il n'y aura aucun moyen pour la classe de se rassembler nationalement !
Est-ce compliqué à comprendre ? Est-ce une manoeuvre obscure du PT pour disperser les forces militantes dans des directions autres que la lutte directe contre le patronat ? Bien éviement non ! Je constate simplement que le PT est le seul parti à mesurer à sa véritable échelle les conséquences du projet de réforme constitutionnelle de Raffarin (ch'tite phrase sectaire mais reflétant la réalité). Que la LCR et le LO se disposent actuellement pour laisser passer sans résistance cette attaque majeure contre les droits ouvriers !
Je crois que l'heure est à la mobilisation pour le retrait du projet de réforme constitutionnelle de Chirac-Raffarin ! Exigez de vos syndicats qu'ils dénoncent le projet de réforme ! Pour l'égalité des droits ouvriers sur
tout le territoire de la république !