Editorial d'Informations ouvrières

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par stef » 18 Déc 2002, 13:34

Et puisqu'on y est. Toujours pour Hyarl. Je défends le principe de motions du type :
a écrit :"le syndicat de X exige de la confédération qu'elle se prononce pour le RETRAIT des projets de décentralisation et annonce qu'en conséquence elle ne participera à aucune discussion visant à la mettre en oeuvre".



Réponse :


a écrit :Pour moi, le combat n'est pas de convaincre la direction de la confédération de se prononcer contre la régionalisation. Le combat contre la régionalisation qui ne pourra aller à la victoire qu'avec l'appui des masses.

Certes...
a écrit :
La direction de FO et de la CGT ne se prononceront sans ambiguité contre la régionalisation qu'avec la pression des masses. Notre action doit être guidé par la confiance dans l'intervention des masses.

Re-certes. Mais concrètement ? Que proposes-tu ? De laisser Blondel/Thibault soutenir dans les faits la décentralisation et de ne rien faire ? JE ne pense pas. Alors quoi ?
stef
 
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Message par Hyarl » 19 Déc 2002, 10:57

[
a écrit :
Le texte de Engels dont tu fais référence explique fondamentalement pourquoi AVANT l'époque de l'impérialisme, les marxistes défendaient l'unité allemande - tâche progressiste assignée par l'histoire à la bourgeoisie allemande et qui renforçait son propre fossoyeur - le prolétariat.


Donc après l'impérialisme, on ne défend plus l'unité allemande ? Visiblement les allemands en on décidés autrement en fracassant le mur de Berlin.

a écrit :
Le mot d'ordre de "République une et indivisible" est un mot d'ordre BOURGEOIS - c'est celui des francs-maçons. Moi je suis pour LIQUIDER cette république. Je suis pour la république SOCIALISTE.


Donc la république socialiste ne sera pas une et indivisible ? Puisqu'une république une et indivisible est bourgeoise et franc-maçonne.

a écrit :
Ce n'est pas au nom de la république que je combats la régionalisation. C'est au nom de la défense des acquis ouvriers - statuts ou autres. Et ce n'est pas la même chose.


Donc tu penses que les acquis ouvriers peuvent subsister dans une république qui ne soit pas "une et indivisible" ? Tu penses qu'on peut préserver les acquis du mouvement ouvrier dans une république régionalisée ?

Le mot d'ordre de "République une et indivisible" n'est pas, contrairement à ce que tu affirmes, un mot d'ordre spécifiquement bourgeois. La classe ouvrière le reprend à son compte pour exprimer qu'elle refuse d'être balkanisée, écartelée.

Avancer le mot d'ordre "république une et indivisible" est légitime et même indispensable pour préserver les acquis ouvriers qui dépendent de l'untié de la république. "Qui ne défend pas les anciennes conquêtes n'en fait pas de nouvelles". On ne peut "aller vers le socialisme" sur la base d'un recul d'une république unitaire vers une république divisée.

Sur cette orientation, CPS rejoint LO, remettre la défense maintenant des acquis ouvriers contenus dans la république une et indivisible à la future révolution prolétarienne.

La république une et indivisible est la forme politique la plus élevée que la Révolution bourgeoise puisse atteindre. On constate par ailleurs que les nations où elle atteint ce but sont exceptions. La classe ouvriere ne peut accepter de régression, elle reprend à son compte les acquis bourgeois et les défend contre la regression même sa bourgeoisie.

P.S:
a écrit :
De 1792 à1798, chaque département français, chaque commune eut sa complète autonomie administrative, sur le modèle américain, et c'est ce qu'il nous faut avoir de même. Comment organiser cette autonomie et comment on peut se passer de la bureaucratie, c'est ce que nous ont démontré l'Amérique et la première République française[...]. Engels, 1891.


Pour Wolf > Voilà pourquoi il faut se battre contre la disparition des communes.

Nous sommes en république bourgeoise cela ne doit pas nous faire oublier tous les acquis démocratiques et ouvriers qui sont contenus en elle. Et que nous devons défendre au moment ou la bourgeoisie décide qu'elle ne peut plus accorder tant de largesse (C'est cela la différence entre la bourgeoisie montante et l'impérialisme sénile, il reprend ce qu'il a donné. Ce n'est pas "à l'époque de l'impérialisme, on en défend plus les conquêtes démocratiques").
Hyarl
 
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Message par emman » 19 Déc 2002, 11:23

(Hyarl @ Thursday 19 December 2002, 10:57 a écrit :P.S:
a écrit :
De 1792 à1798, chaque département français, chaque commune eut sa complète autonomie administrative, sur le modèle américain, et c'est ce qu'il nous faut avoir de même. Comment organiser cette autonomie et comment on peut se passer de la bureaucratie, c'est ce que nous ont démontré l'Amérique et la première République française[...]. Engels, 1891.


Pour Wolf > Voilà pourquoi il faut se battre contre la disparition des communes.

Nous sommes en république bourgeoise cela ne doit pas nous faire oublier tous les acquis démocratiques et ouvriers qui sont contenus en elle. Et que nous devons défendre au moment ou la bourgeoisie décide qu'elle ne peut plus accorder tant de largesse (C'est cela la différence entre la bourgeoisie montante et l'impérialisme sénile, il reprend ce qu'il a donné. Ce n'est pas "à l'époque de l'impérialisme, on en défend plus les conquêtes démocratiques").

J'y verrais bien là une contradiction avec ta défense de la république une et indivisible contre la régionalisation. La decentralisation ne pourrait être acceptable qu'au niveau communal. C'est ça ? :blink:
emman
 
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Message par stef » 19 Déc 2002, 12:22

Hyarl,

Un mot d'ordre ne vaut que par ce que les gens en comprennent.
Le mot d'ordre de "République une et indivisible" n'est compris par personne autrement que comme celui de la défense de la république actuelle - la V° République.
C'est d'ailleurs pourquoi il sonne si agréablement aux oreilles de la bordée de francs-macs qui peuplent l'appareil de FO. Où as-tu vu dans l'histoire qu'un trotskyste se prononce pour une telle chose ! Une chose est de se prononcer CONTRE tel ou tel plan réactionnaire- et c'est pourquoi il faut combattre la décentralisation à mort. Autre chose est de se PRONONCER pour une république socialement assexuée - donc implicitement bourgeoise.

Et je ne remets donc en aucun cas "la défense maintenant des acquis ouvriers contenus dans la république une et indivisible à la future révolution prolétarienne".

Tu ajoutes :
a écrit :La classe ouvriere ne peut accepter de régression, elle reprend à son compte les acquis bourgeois et les défend contre la regression même sa bourgeoisie.

Ce qui est incontestable. Mais cela ne veut pas dire que la classe doit pour autant adopter des mots d'ordre bourgeois ! Bien au contraire.

Je fais simplement attention à choisir mes mots d'ordre en fonction
de mon objectif général : le gouvernement ouvrier. C'est ça qui est un objectif (historiquement) IMMEDIAT et c'est toute la différence avec la période où écrivait Engels.

Puisque tu semble te demander si tout ceci n'est pas un artifice pour masquer le refus d'agir contre la décentralisation, un petit exemple qui date d'avant-hier. Un de nos camarades a proposé dans son syndicat une motion proposant que la confédération FO prenne position pour le retrait du projet de décentralisation. Le dirigeant du syndicat s'y est opposé. C'est un membre du PT. Alors qui combat la décentralisation et qui remet ce combat à plus tard ?

Et pour conclure, je te redis que le mot d'ordre de "République une et indivisible" est un mot d'ordre démocratique bourgeois (comme celui d'Assemblée constituante). D'ailleur tu l'écris toi-même :
a écrit :La république une et indivisible est la forme politique la plus élevée que la Révolution bourgeoise puisse atteindre.


Pour Engels, il était inséparable du combat à mener pour l'unité allemande,
combat qu'il envisageait comme pouvant être mené en alliance avec la bourgeoisie.
Les choses se posent désormais autrement. Ce qui est à l'ordre du jour, c'est l'expropriation du Capital. Et toute la politique trotskyste ne peut que partir de là - ce qui n'implique pas l'abandon du combat en défense des acquis mais lui donne sa cohérence :
a écrit :
Il faut aider les masses, dans le processus de leurs luttes quotidiennes, à trouver le pont entre leurs revendications actuelles et le programme de la révolution socialiste. Ce pont doit consister en un système de REVENDICATIONS TRANSITOIRES, partant des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière et conduisant invariablement à une seule et même conclusion : la conquête du pouvoir par le prolétariat.
stef
 
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Message par stef » 19 Déc 2002, 12:28

Et un dernier point pour Hyarl qui dit :
a écrit :
Donc après l'impérialisme, on ne défend plus l'unité allemande ? Visiblement les allemands en on décidés autrement en fracassant le mur de Berlin.


L'unité allemande en tant que telle n'est pas mon objectif. Nous ne sommes plus au XIX° siècle, à l'époque de la formation des "Etats-nation". Je laisse cela à la bourgeoisie allemande.

Les raisons pour lesquelles j'étais - comme militant de l'O.C.I. - contre la division de l'Allemagne étaient (en vrac) :
- la nécessité de tout faire pour permettre au prolétariat le plus important du continent de se réunifier
- briser la sainte alliance contre-révolutionnaire mise en place avec les accords de Yalta.


Bref, là comme ailleurs, je pars d'un point de vue DE CLASSE.
stef
 
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Message par Hyarl » 19 Déc 2002, 13:01

a écrit :
L'unité allemande en tant que telle n'est pas mon objectif. Nous ne sommes plus au XIX° siècle, à l'époque de la formation des "Etats-nation". Je laisse cela à la bourgeoisie allemande.

Les raisons pour lesquelles j'étais - comme militant de l'O.C.I. - contre la division de l'Allemagne étaient (en vrac) :
- la nécessité de tout faire pour permettre au prolétariat le plus important du continent de se réunifier
- briser la sainte alliance contre-révolutionnaire mise en place avec les accords de Yalta.


C'est exactement pour les mêmes raisons que je suis pour l'unité allemande c'est un objectif (transitoire) ou plutot c'était puisque le prolétariait allemand l'a réalisé. Je pars d'un point de vue de classe ET je ne laisse pas cela à la bourgeoisie.

Je dois avouer mon incompréhension complète comment peut-on d'une part dire que l'unité allemande n'est pas un objectif et d'autre part prétendre ce que tu prétends sur la nécessité de réunir le prolétariat allemand ?
Hyarl
 
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Message par Hyarl » 19 Déc 2002, 13:13

Je ne répondrais pas à Wolf qui se prend pour mon grand-père. ;)

Quand à :
a écrit :
Et pour conclure, je te redis que le mot d'ordre de "République une et indivisible" est un mot d'ordre démocratique bourgeois


Je ne suis pas d'accord. Je ne comprends pas ta position. Pour répondre dans les termes de Wolf. En quoi le mot d'ordre "République une et indivisible" serait-il bourgeois en soi. N'exprime-t-il pas la volonté de conserver le cadre qui preserve (bien sur partiellement puisque nous sommes en république bourgeoise) les acquis ouvriers français. (souligné pour faire plaisir à Wolf, je n'ai jamais prétendu que les ouvriers allemands n'avaient pas d'acquis propres dans leur république fédérale)
Hyarl
 
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Message par stef » 19 Déc 2002, 13:16

a écrit :Je dois avouer mon incompréhension complète comment peut-on d'une part dire que l'unité allemande n'est pas un objectif et d'autre part prétendre ce que tu prétends sur la nécessité de réunir le prolétariat allemand ?


Relis-bien :
a écrit :L'unité allemande en tant que telle n'est pas mon objectif.


Autrement dit, le nationalisme allemand n'est pas mon truc - je suis internationaliste. Alors qu'à l'époque d'Engels, j'aurais été nationaliste.

L'aspiration à la nation est quelque chose de relatif pour nous - subordonné à notre objectif général : l'expropriation du Capital. Le nationalisme palestinien est 100% progressiste, le nationalisme allemand (ou fançais), 100% réactionnaire.

Pourquoi ? Parce que la Palestine - ou l'Argentine, etc. - est un pays dominé. Et que la France et l'Allemagne sont des pays impérialistes. C'est du Lénine 100% cacher.


Ceci pour dire que ta citation d'Engels est à manier avec doigté... Bref, que combat contre les réformes réactionnaires et défense de la république ne sont pas deux notions identifiables. Même à l'époque de la réaction sur toute la ligne.
stef
 
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