Laïcité, islam et christianisme : mythe et réalité

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Koba » 12 Fév 2004, 17:41

Le marxisme considère le mouvement de la pensée comme la réflexion du mouvement réel. La « pensée » du capitalisme de type impérialiste est donc la réflexion de ses fondements matériels, c’est-à-dire économiques. Quelle est la base économique de l’impérialisme ? Les monopoles. De quoi naissent ces monopoles ? De la concurrence.

La pensée, la philosophie base de toute la société capitaliste, c’est l’individualisme, la libre concurrence. Cette libre concurrence, base matérielle de la société, se reflète en effet dans tous les domaines de la pensée.

Cette pensée individualiste se manifeste entre autre par la laïcité, qui revient à déclarer libres les croyances, c’est-à-dire à en faire une affaire privée. La laïcité est une composante à part entière de la société capitaliste, et tout autant de la société capitaliste industrielle que de la société du capitalisme monopoliste.

A ce sujet, Marx disait que c’est justement dans l’Etat laïque que la religion prend la plus grande importance, parce qu’elle y a été déclarée affaire privée, et que l’Etat laïque qui proclame simplement la religion affaire privée, ne fait qu’exprimer l’idéologie de la libre concurrence appliquée au domaine de la foi, mais n’est nullement une déclaration de guerre à la religion. (Cf. K. Marx - La pléiade, tome III, qui explique cela beaucoup plus en détails.)

Par exemple, Jules Ferry (promoteur bourgeois de la laïcité) et le pape Léon XIII avaient ceci de commun qu’ils étaient opposés à la philosophie du prolétariat : autant pour le capitalisme que pour la foi religieuse, la philosophie marxiste représente une menace. La philosophie matérialiste s’oppose à la philosophie idéaliste, qu’elle soit athée ou chrétienne.

La base philosophique de la société capitaliste [comme de toute société basée sur les antagonismes de classe], c’est l’idéalisme.

Imam ou curé, imam ou mollah, curé ou pape, tous s’appuient sur la religion, sur des croyances et en définitive sur l’idéalisme philosophique et la métaphysique. Idéalisme petit-bourgeois athée, idéalisme clérical ou idéalisme religieux, ces pensées n’en restent pas moins idéalistes, et donc foncièrement opposées au marxisme.

Certes, il existe des religieux progressistes qui s’appuient sur les enseignements divins, mais ils ont constitué et constitueront toujours une minorité. Pour moi, le religieux est au clérical ce que le petit patron philanthrope est au magnat du rail. Le religieux, tout comme le philanthrope, (et les deux vont souvent bien ensemble) sont les "derniers mohicans" de la pensée humanitaire et de la bonne conscience petite-bourgeoise.

Cette classe de philanthropes et de religieux ne grandit pas, elle se décompose constamment sous nos yeux. Ex : l’Abbé Pierre ou les sœurs qui vont fonder des missions dans les bidonvilles du tiers-monde : ce ne sont pas des cléricaux, mais des religieux, et pourtant ils ont tout le soutient de l’ordre actuel, du petit peuple comme des impérialistes, des curés de campagne comme du Pape.

Quant aux croyants véritablement révolutionnaires, ils sont en quantité encore plus marginale. Fonder notre action sur cette classe qui dépérit, c’est se tromper : le marxiste doit fonder son action sur ce qui se développe, même si à cet instant, ce développement n’est encore qu’à l’état embryonnaire.

Les marxistes, s’ils ne se montrent pas conséquents dans la lutte contre la religion et la superstition, s’exposent à de cuisantes défaites dans le tiers-monde et en occident parmi les populations défavorisées d'origine immigrée : l’abandon de la lutte contre l’opium du peuple permettra peut-être de rallier plus de gens dans un premier temps, mais le moment critique de la révolution venu, il faudra s’attendre à des trahisons.

Pour lutter contre le marxisme, rien de mieux que la foi (les contre-révolutionnaires qui voudraient voir tomber la Corée du Nord se tiennent près à distribuer une bible par foyer !).

Dernièrement, j’ai soutenu Saddam Hussein (relativement laïque et progressif) et son peuple contre l’impérialisme, mais je n’oublie pas que Saddam Hussein fut un allié des USA et qu’il décimât le PC irakien. De même, je peux comprendre le choix des cibles de Ben Laden, mais je n’oublie pas que Ben Laden fut l’un des meilleurs alliés de l’impérialisme US et que ce milliardaire saoudien est très obscurantiste.

Une chose est certaine : si l’Islam et la Charia triomphent dans le tiers-monde et en France parmi les populations défavorisées, le socialisme ne parviendra pas à s’imposer, et alors le choc des civilisations aura lieu, et nul doute que cela sera profitable à la bourgeoisie.

Ben Laden et son terrorisme sont un peu au peuple arabe et aux déshérités ce que Attac et l’alter-mondialisme sont aux peuples occidentaux : des paravents pour canaliser et détourner les immenses luttes de classes à venir. Ce sera terrorisme (tiers-monde) et alter- mondialisme (occident) ou bien la victoire du socialisme (pour tous), voilà comment se pose le problème.

Je rappellerai simplement ces paroles de Staline, extraites de sa brochure « Le marxisme et la question nationale » (1913 ; Œuvres Tome II, p. 308), d’autant plus en rapport avec le sujet, que les marxistes vont se battre pour que les peuples des pays arabes obtiennent une véritable indépendance et puissent se forger une identité culturelle.


« Mais admettons l’inadmissible et supposons que l’autonomie nationale culturelle de notre N. soit réalisée. A quoi mènera-t-elle ? A quels résultats ? Considérons, par exemple, les Tatars transcaucasiens, avec leur pourcentage minime d’individus sachant lire et écrire, avec leurs écoles dirigées par les mollahs tout-puissants, avec leur culture imprégnée d’esprit religieux... Il n’est pas difficile de comprendre que les « organiser » dans une union nationale culturelle, c’est mettre à leur tête les mollahs, c’est les jeter en pâture aux mollahs réactionnaires ; c’est créer un nouveau bastion pour l’asservissement spirituel des masses tatares par leur pire ennemi. Depuis quand les social-démocrates portent-ils de l’eau au moulin des réactionnaires ? »


Au sein de la société capitaliste, il y a contradiction entre 1° la tendance à la diffusion de l’athéisme « scientiste », résultat des progrès de la science, c’est-à-dire du rétrécissement du monde des « choses en soi » inconnaissables et 2° la misère et les tourments provoqués par le fonctionnement anarchique de la société capitaliste, misère et tourments qui rendent impossibles la disparition des racines sociales de la religion. C’est-à-dire que dans le même temps que le développement de la société industrielle tend à nier l’existence de Dieu, cette société qui engendre la misère fait naître le désespoir parmi les masses, et empêche à l’athéisme de triompher.

Je rappellerai simplement ces paroles de Lénine :


« Pourquoi la religion se maintient-elle dans les couches arriérées du prolétariat des villes, dans les vastes couches du semi-prolétariat, ainsi que dans la masse des paysans ? Par suite de l’ignorance du peuple, répond le progressiste bourgeois, le radical ou le matérialiste bourgeois. Et donc, à bas la religion, vive l’athéisme, la diffusion des idées athées est notre tâche principale. Les marxistes disent : c’est faux. Ce point de vue traduit l’idée superficielle, étroitement bourgeoise, d’une action de la culture par elle-même. Un tel point de vue n’explique pas assez complètement, n’explique pas dans un sens matérialiste, mais dans un sens idéaliste, les racines de la religion. Dans les pays capitalistes actuels, ces racines sont surtout sociales. La situation sociale défavorisée des masses travailleuses, leur apparente impuissance totale devant les forces aveugles du capitalisme, qui causent, chaque jour et à toute heure, mille fois plus de souffrances horribles, de plus sauvages tourments aux humbles travailleurs, que les événements exceptionnels tels que guerres, tremblements de terre, etc..., c’est là qu’il faut rechercher aujourd’hui les racines les plus profondes de la religion. »


Le problème posé par "l’athéisme scientiste" est le suivant : il prépare le terrain pour le marxisme. Cela, nos gouvernants l’ont bien compris, et usent de la religion afin qu’elle les « aide à maintenir le peuple en esclavage ».

Pour preuve, aux USA, la laïcité est une revendication très difficile, puisque l’hypocrisie doit être commune, God bless America (voir l’article de Roger Garaudy : « Qu’est-ce que l’anti-américanisme ? »)

En Espagne, le « socialiste » José Maria Aznar propose de rendre à nouveau obligatoire l’enseignement religieux à l’école (sans doute pour moraliser le peuple !)

Autre exemple : malgré la séparation de l’Eglise et de L’Etat en France, la messe est retransmise chaque dimanche sur la chaîne publique FR2.

La laïcité proclamée de l’Etat bourgeois ne signifie pas pour autant qu’il ait renoncé à user de la foi comme arme contre la conscientisation des masses. Bien au contraire.

En France, pour les défavorisés, les mis en marge de la société, l’Etat a bien compris qu’il il y avait l’Islam, c’est-à-dire, qu’encore une fois l’Etat va préférer reconnaître une communauté religieuse apparemment indépendante pour les opprimés, plutôt que de risquer le fait que, privés de cet opium, ils puissent se trouver dans une position plus influençable vis-à-vis des théories marxistes.

Toute l’agitation en ce moment autour de la création d’une communauté musulmane francophone (pour exemple l’élection de représentants de cette communauté, c'est-à-dire la constitution d'un corps de politiciens musulmans à la solde du grand capital, capable d'encadrer cette dernière et de lui imprimer un mouvement d'orientation libéral) n’a point d’autre but que de détourner les masses laborieuses les plus défavorisées de la lutte des classes. C’est la bourgeoisie qui au final en sortira vainqueur.

Staline disait de l’antisémitisme qu’il « profitait aux exploiteurs, comme paratonnerre pour que le capitalisme échappe aux coups des travailleurs ». L’antisémitisme, tout comme le racisme, divise les communautés dont l’intérêt est pourtant commun et les oppose, il en est de même pour la religion en général, et la bourgeoisie l’a bien compris puisqu’elle s’attache à provoquer un choc des civilisations : la civilisation chrétienne occidentale contre la civilisation islamo-confucéenne du tiers monde.

Concernant le tiers-monde, l’exemple du Mali, où j’ai déjà séjourné 8 mois, est également particulièrement révélateur (les critiques de Marx et Lénine sur la religion y sont d’une actualité terrifiante, et c’est un fait indéniable que la critique de la religion y est la condition préalable de toute critique) : si la contestation sociale est si faible en regard de la misère, c’est du fait que la religion y anesthésie la conscience révolutionnaire et y détourne et atténue les luttes de classe. Le Mali est principalement musulman (à 80%), le reste est chrétien. La télévision d’Etat (L’ORTM) y retransmet des émissions religieuses des deux communautés, et la cohabitation se fait bien (pas de grosses tensions entre les deux communautés).

L’important pour l’Etat n’est pas de donner l’exclusivité à l’une des deux religions, l’important pour l’Etat est de veiller à ce que tous se retrouvent dans l’une des deux religions. Le marxisme y est pour ainsi dire inconnu, non parce qu’on y parle pas éventuellement de Marx, mais parce qu’on en tait les enseignements principaux. Ma femme par exemple est scolarisée et ils ont bien dans le cadre de leur cours d’histoire quelques informations sur Marx et la lutte de classe, mais strictement rien concernant son athéisme, qui constitue pourtant le point de départ de sa critique. Dans le même temps, les politiques au pouvoir (engagés sur la voie de la soumission totale à l’impérialisme français, il y est même question de décentralisation) sont glorifiés (même le culte de la personnalité de Staline tel que rapporté par la bourgeoisie n’est rien en comparaison : quand les journalistes parlent du président, (presque chaque jour), c’est Son excellence ATT (Amadou Toumani Touré). Même les bourgeois intellectuels les plus progressistes, c’est-à-dire les hauts fonctionnaires de l’Etat, ceux qui sont persuadés d’avoir des convictions socialistes, ignorent que le marxisme a pour condition préalable l’athéisme. Ignorant cette critique de l’aliénation de soi dans ses formes sacrées, ils sont bien entendu tout aussi ignorants de la critique de l’aliénation de soi dans ses formes profanes, on n’y trouve donc que du réformisme social d’influence néo-proudhonienne.

Pourquoi est-ce que je m’étends autant sur l’exemple du Mali et de l’utilisation de la religion qui y est faite ? 1° parce que je connais bien ce pays et 2° parce qu’il est cité comme un exemple de la « démocratie » et de la « stabilité politique » en Afrique : bref, c’est le modèle achevé de la démocratie bourgeoise tiers-mondiste.

Sa devise est « Un peuple, un but, une foi » Rien de plus mensonger et de plus démagogique : un peuple pour faire croire à la communauté d’intérêts, et nul doute que ce soit efficace, un but (Lequel ? De football ? Sans doute, vu les moyens qui y sont consacrés : les actions pour la jeunesse se réduisent presque à des actions autour de ce culte de la connerie sportive), et enfin, une foi (chrétienne ou musulmane, peu importe : c’est en fin de compte la foi en l’argent, qui n’est absolument pas incompatible avec celle en Dieu, c’est la foi en le développement par la voie capitaliste, donc la soumission à la bourgeoisie).

Voilà pourquoi mon opposition à la religion est aussi irréductible. J’ai peur que l’Islam n’ait guère de rôle progressif à jouer (en tout cas pas plus que le christianisme), et c’est pourquoi je m’oppose tout autant à l’intégrisme religieux dont fit montre Bush en partant en croisade contre le « terrorisme islamiste », qu’à l’intégrisme des islamistes qui servira en fin de compte (dans le moins pire des cas), j’en ai peur, les intérêts de la bourgeoisie indigène.

Pour reprendre les paroles de Marx, « la lutte contre la religion est la lutte contre ce monde ci dont la religion est l’arôme spirituel. »

En France, et en général dans les démocraties bourgeoises, la laïcité a opposé croyants et non-croyants (en ce sens que l’Eglise acceptait mal la remise en cause de sa suprématie), mais le peuple a été berné dans l’affaire, car le véritable enjeu n’était pas celui de combattre la religion, c’est-à-dire de savoir si la laïcité, si la séparation de l’Etat et de l’Eglise menaçait l’existence même de la religion, mais de reléguer la religion dans la sphère privée, de lui permettre de trouver un refuge dans cette sphère privée, puisqu’au sein de la sphère publique, la question de la remise en cause de la religion posait la question de la remise en cause de l’Etat à laquelle elle était directement attachée.

Alors que les marxistes avaient déclaré une guerre à la religion et au capital, maintenir une liaison étroite entre l’Etat et la religion exposait le pouvoir aux coups des travailleurs sur les deux flancs, du fait que l’oppression religieuse pouvait être identifiée directement à un moyen étatique pour maintenir le prolétariat dans l’ignorance. En fin de compte, la laïcité a été un moyen de sauver les deux à la fois : l’Etat, parce qu’il fut de ce fait reconnu démocratique et libertaire et perdit donc de ce fait aux yeux du peuple un de ses caractères apparents d’oppression, la religion, parce que maintenant qu’elle était devenue affaire privée, la lutte contre la religion s’en trouvait d’une certaine manière décentralisée, et donc rendue plus ardue... La religion est nécessaire à la conservation du capitalisme, sans laquelle toutes les contradictions se trouveraient étalées au grand jour à la vue des peuples, c’en serait alors fini de la paix sociale. Sur la laïcité, je rappellerai ces paroles de Lénine :


« Nous réclamons la séparation complète de l’Eglise et de l’Etat afin de combattre le brouillard de la religion avec des armes purement et exclusivement idéologiques : notre presse, notre propagande. (...) le Parti ouvrier social-démocrate de Russie, lors de sa fondation, s’est donné pour but, entre autres, de combattre tout abêtissement religieux des ouvriers. Pour nous, la lutte des idées n’est pas une affaire privée ; elle intéresse tout le Parti, tout le prolétariat. »


Je rappellerai que si Ferry a autant fait pour la laïcité et l’éducation, et a notamment rendu l’éducation publique laïque et obligatoire, c’est avant tout pour couper court aux expériences d’écoles populaires qui étaient mises en place par les ouvriers, écoles qui permettaient au marxisme de mieux pénétrer les larges couches des masses laborieuses.

Le peuple a été trompé par la bourgeoisie, mais avec l’aide des « socialistes » et des « pseudo marxistes » qui ont clamé à « l’avancée sociale » parce qu’ils ont oublié ces paroles que Marx avait écrites dans sa Critique du programme de Gotha :


« Absolument à rejeter, c’est une "éducation populaire par l’Etat". Déterminer par une loi générale les ressources des écoles primaires, la qualification du personnel enseignant, les disciplines enseignées, etc., et - comme cela se fait aux Etats-Unis - faire surveiller par des inspecteurs d’Etat l’exécution de ces prescriptions légales, voilà qui est tout à fait autre chose que de faire de l’Etat l’éducateur du peuple ! Bien au contraire, il faut, au même titre, refuser au gouvernement et à l’Eglise toute influence sur l’école. [...] c’est, au contraire, l’Etat qui a besoin d’une éducation bien rude, administrée par le peuple. »


Aujourd’hui, les marxistes doivent, comme hier, mener une lutte implacable sur deux fronts, et ce de manière simultanée :


- Contre les croyances religieuses.
- Contre les mystifications "démocratiques" : droit de vote, acquis sociaux, Etat providence.


Il nous faut 1° "saccager les fleurs imaginaires qui ornent la chaîne", afin que la chaîne devienne insupportable à l’homme ; 2° déchirer le voile "démocratique" qui sert de paravent à la bourgeoisie.

Pour ce qui est du droit de vote, Marx clamait déjà en son temps qu’il était un « instrument de duperie » de la classe ouvrière. Le sens véritable des élections en régime bourgeois, est de choisir son parti bourgeois...

Quant aux acquis sociaux, aux congés payés, à la sécurité sociale, etc., ils sont le fruit de deux facteurs :


- De l’impérialisme (Marx en Engels en percevaient les prémisses et notaient par exemple à la fin du 19ème siècle un embourgeoisement des ouvriers anglais, justement disaient-ils parce que l’Angleterre exploitait l’univers entier, lui permettant de hausser le niveau de vie de son prolétariat afin de se prémunir contre une trop forte contestation sociale). Ces hausses du niveau de vie permises par l’exploitation des colonies (Dont Lénine explique très bien la genèse dans l’Impérialisme, stade suprême du capitalisme) ont été perçues comme des acquis (et ils apparaissent ainsi à beaucoup d’occidentaux qui ont en effet profité d’une hausse effective de leur niveau de vie matériel).

Et se réalisent ces paroles géniales de Marx qu’il avait écrites dans Travail salarié et capital en 1849 :



« Dire que l’accroissement accéléré du capital est la condition qui favorise le plus le travail salarié, revient à ceci : plus la classe des travailleurs accroît et renforce la puissance ennemie, la richesse étrangère qui la domine, plus s’adoucissent les conditions dans lesquelles il lui est permis de travailler à un nouvel accroissement de la richesse bourgeoise, au renforcement de la puissance du capital : ne peut-elle s’estimer heureuse de se forger elle-même les chaînes dorées par lesquelles la bourgeoisie la traîne à sa remorque ? »



- De la compétition du bloc communiste qui forçait le capitalisme à faire un minimum de dépenses pour améliorer le sort de la classe ouvrière, sans quoi la révolution aurait menacé d’éclater. Ceci est particulièrement évident depuis l’effondrement du révisionnisme en ex-URSS et l’abandon des derniers vestiges du socialisme qui y subsistaient encore : depuis 1991, on a assisté à une offensive généralisée du grand capital sur les acquis sociaux. (Mais à en croire Arlette, la chute de l’URSS n’a rien changé ni pour les travailleurs, ni pour ce qui est de la géopolitique internationale... Or depuis 1991 : Irak, Yougoslavie, Afghanistan, re-Irak, etc.)


C’est de ce capitalisme d’Etat, enjolivé par nos « socialistes » et collabos du P''C''F, que naquit le mythe de l’Etat providence, redistributeur de richesses, où l'impôt aurait été instauré en vue de créer une société égalitaire, alors que



« Les impôts sont la base économique de la machine gouvernementale, et de rien d'autre. Dans l'Etat de l'avenir, tel qu'il existe en Suisse, cette revendication [de l'impôt sur le revenu] est quasiment satisfaite. L'impôt sur le revenu suppose les différentes sources de revenus des différentes classes sociales et, par conséquent, la société capitaliste. » (Karl Marx, Critique du programme de Gotha, 1875)
Koba
 
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Message par Nadia » 12 Fév 2004, 17:50

:-P
Nadia
 
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Message par Stanislas » 12 Fév 2004, 18:04

Koba Cabana ?

Au fou les pompiers
Le cerveau qui brûle
Au fou les pompiers
...


Trop tard....
:pendu:

:staline: :wub: :staline: :wub: :staline: :wub: :staline: :wub:
Stanislas
 
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Message par pelon » 12 Fév 2004, 18:29

Koba, je n'ai pas bien vu où tu voulais en venir. Certaines de tes thèses comme
a écrit :
Les marxistes, s’ils ne se montrent pas conséquents dans la lutte contre la religion et la superstition, s’exposent à de cuisantes défaites dans le tiers-monde et en occident parmi les populations défavorisées d'origine immigrée : l’abandon de la lutte contre l’opium du peuple permettra peut-être de rallier plus de gens dans un premier temps, mais le moment critique de la révolution venu, il faudra s’attendre à des trahisons.


ne sont pas vraiment fausses mais je ne le dirais pas comme cela. Pourquoi parler de "trahisons" ?
pelon
 
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Message par Koba » 12 Fév 2004, 18:44

(pelon @ jeudi 12 février 2004 à 18:29 a écrit : Koba, je n'ai pas bien vu où tu voulais en venir. Certaines de tes thèses comme
a écrit :
Les marxistes, s’ils ne se montrent pas conséquents dans la lutte contre la religion et la superstition, s’exposent à de cuisantes défaites dans le tiers-monde et en occident parmi les populations défavorisées d'origine immigrée : l’abandon de la lutte contre l’opium du peuple permettra peut-être de rallier plus de gens dans un premier temps, mais le moment critique de la révolution venu, il faudra s’attendre à des trahisons.


ne sont pas vraiment fausses mais je ne le dirais pas comme cela. Pourquoi parler de "trahisons" ?
Le fil conducteur de ce texte est le suivant : la vrai question de la laïcité n'est pas la liberté démocratique ou la liberté d'opinion, mais le détournement des luttes de classe. Et dans cette optique, la religion apporte une aide précieuse à la bourgeoisie.
Koba
 
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Message par pelon » 12 Fév 2004, 18:54

(Koba @ jeudi 12 février 2004 à 18:44 a écrit :
(pelon @ jeudi 12 février 2004 à 18:29 a écrit : Koba, je n'ai pas bien vu où tu voulais en venir. Certaines de tes thèses comme
a écrit :
Les marxistes, s’ils ne se montrent pas conséquents dans la lutte contre la religion et la superstition, s’exposent à de cuisantes défaites dans le tiers-monde et en occident parmi les populations défavorisées d'origine immigrée : l’abandon de la lutte contre l’opium du peuple permettra peut-être de rallier plus de gens dans un premier temps, mais le moment critique de la révolution venu, il faudra s’attendre à des trahisons.


ne sont pas vraiment fausses mais je ne le dirais pas comme cela. Pourquoi parler de "trahisons" ?

Le fil conducteur de ce texte est le suivant : la vrai question de la laïcité n'est pas la liberté démocratique ou la liberté d'opinion, mais le détournement des luttes de classe. Et dans cette optique, la religion apporte une aide précieuse à la bourgeoisie.
Nous ne sommes pas maitres du développement de la lutte de classe qui n'est pas vraiment à son apogée même si des mouvements comme celui du printemps 2002 permettent d'avoir toute confiance dans l'avenir.
En attendant nous savons que la banalisation du port du voile à l'école (sa non-interdiction) serait un mauvais coup supplémentaire contre le droit des femmes, un recul. Il faut donc avoir la politique qui convienne aux circonstances.
pelon
 
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