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Message Publié : 20 Fév 2004, 14:26
par red
"Présent ou absent", M. Le Pen se dit "sûr" de battre MM. Muselier et Vauzelle
LE MONDE | 19.02.04 | 13h35
Le FN veut profiter de l'imbroglio administratif.
Quitte à assister en spectateur aux élections régionales des 21 et 28 mars, Jean-Marie Le Pen n'entend pas changer de stratégie. Il l'a réaffirmé, mercredi 18 février sur France Inter, quelques heures après le refus du préfet de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Christian Frémont, de valider la candidature du président du FN dans la région (Le Monde du 19 février). M. Frémont a motivé son refus par le fait que le président du Front national n'a pas produit dans son dossier, remis le 16 février, une attestation de domicile dans la région ni une pièce justifiant de son inscription au rôle des contributions directes.

M. Le Pen refuse de choisir la voie d'une autre domiciliation pour obtenir, d'ici au 27 février, l'aval du préfet de région. "Il n'y a aucune raison que je m'engage dans une procédure hasardeuse qui tendrait à prétendre que je n'avais pas raison dès le début, a déclaré le chef de l'extrême droite française. J'ai un domicile personnel à Nice pour lequel j'ai un bail à mon nom depuis 1997. J'attends la décision du préfet après la remise d'un dossier complémentaire qui contient les preuves de paiement des loyers."

Une nouvelle fois, M. Le Pen s'est posé en victime : "Mon droit est violé de façon cynique par les représentants de l'Etat et j'entends en faire la preuve." Si son inéligibilité était confirmée, "cela coûterait bien plus cher à ceux qui sont à la base de ce mini-complot, a-t-il ajouté. La liste du Front national battra M. Vauzelle (PS) et battra M. Muselier (UMP) que je sois présent ou absent". M. Le Pen a confirmé qu'il utiliserait, si le préfet de région confirmait sa décision, le 27 février, "la voie de recours normale auprès du tribunal administratif". Si cette instance ne lui apportait pas satisfaction, "cela sera jugé sévèrement par l'opinion", a-t-il prédit.

Sans attendre le résultat des recours, M. Le Pen a déjà précisé que son remplaçant à la tête de la liste du FN en PACA ne serait pas le général Louis Martin, âgé de 80 ans, qui fut son supérieur en Indochine (1952) et en Algérie (1957). "Ce sera un dirigeant du Front national de haut niveau domicilié et travaillant en PACA, conseiller régional en PACA depuis dix-huit ans", a indiqué l'ancien candidat à l'élection présidentielle. L'avocat marseillais Ronald Perdomo, tête de liste départementale dans les Bouches-du-Rhône, et Guy Macary, président du groupe FN du conseil régional de PACA, correspondent au portrait. Même si M. Le Pen est inéligible, son nom "figurera en gros sur le bulletin de vote à côté de la tête de liste", affirme un membre du bureau politique du FN qui assure de la légalité de cette "astuce pour un scrutin régional".

Pour Eric Iorio, secrétaire national aux élections du FN, l'éventuelle absence de M. Le Pen ne casserait pas la dynamique du parti en PACA. "Nous ferions 2 % de plus", dit-il. Un sondage, réalisé par CSA le 18 février auprès de 706 personnes et publié jeudi par Le Parisien, indique que 21 % des Français jugent "anormal" que M. Le Pen ne puisse pas se présenter.

Elie Barth


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Inéligible, M. Mégret se dit "abasourdi"


Le président du Mouvement national républicain (MNR), Bruno Mégret, s'est déclaré, mercredi 18 février, "abasourdi que la loi soit à ce point bafouée" après l'annonce de son inéligibilité en Champagne-Ardenne où il entend toujours conduire la liste de son parti aux élections régionales. La préfecture de Champagne-Ardenne estime que M. Mégret n'est pas éligible dans la région car il n'y est pas domicilié ni inscrit au rôle d'une des contributions directes à la date du 1er janvier 2004. Il se trouverait donc dans la même situation que Jean-Marie Le Pen. M. Mégret affirme qu'il loue depuis le 30 décembre 2003 un appartement à Châlons-en-Champagne. Il va saisir le tribunal administratif "pour faire respecter -ses- droits".