Bar le Duc, Meuse : naissance d’une section.
La Meuse est toute petite : 190 000 habitants. Même pas la banlieue d’une ville de province. Il n’empêche. Là aussi, la campagne présidentielle menée par Olivier Besançenot a porté ses fruits.
Ils sont venus à maturité en quelques mois sous la forme d’une section forte dès le départ, d’une dizaine de membres adhérents et d’une trentaine de sympathisants.
Si l’on rapporte ce potentiel au nombre d’habitants, nous pensons que l’on peut faire rêver les camarades des grandes villes.
Voilà l’histoire : en Meuse, la plupart de ceux qui ont une tendance militante se connaissent bien.
Le fameux laboratoire de Bure, prélude à l’enfouissement des déchets radioactifs, a fédéré beaucoup de nos énergies et cimenté de solides amitiés.
Plusieurs collectifs se sont créés dans les années 90, autour de l’écologie et du combat anti-nucléaire.
Les sympathisants verts s’y sont retrouvés, mais aussi de nombreux syndicalistes, militants associatifs ou personnes à sensibilité de gauche tout simplement. La LCR n’existait pas. L.O. quasiment pas. Néanmoins, on remarquait toujours les militants LCR de Nancy (département voisin de la Meuse) dans les manifs anti-labo.
La participation de Dominique Voynet au gouvernement Jospin a fait beaucoup de mal au mouvement vert dans le département, surtout après le blanc seing accordé au démarrage de Bure.
Beaucoup d’entre nous se sont en outre rendu compte que le gouvernement socialiste menait une politique de droite et parvenait à faire avancer bien des mesures que la droite rêvait d’appliquer depuis longtemps. Le tout dans une ambiance de résignation mollasse des syndicats, et avec l’accord tacite du PC et des Verts (qui ne dit mot ou presque consent).
On ne savait plus vers qui se tourner pour trouver un écho à nos aspirations sociales et écologiques.
Changer le monde, daccord, mais avec qui ?
La LCR ? On ne connaissait pas bien. La perception fragmentaire que l’on pouvait en avoir, déformée par le prisme médiatique, la faisait paraître à certains d’entre nous comme un groupuscule à l’idéologie certes généreuse, mais très étriquée. Ouvriérisme forcené, stalinisme, absence de composante environnementale dans l’appréhension globale de la société, idéologie révolutionnaire à caractère sanglant. Tels étaient les termes qui, sans rire, émaillaient parfois les conversations lorsqu’il était question de la Ligue.
La campagne percutante d’Olivier a remis beaucoup de pendules à l’heure.
Au cours d’une discussion à quelques copains, on a trouvé que vraiment, il ne fallait pas chercher plus loin et on a invité les militants LCR de Nancy à venir nous en dire plus .
Ils ont immédiatement répondu présent et ont été surpris lorsque l’on s’est retrouvé à une quinzaine, chez un maire qui avait donné sa signature à Olivier, pour parler de nos attentes et de notre vision du monde.
Ce jour là , fin juin, quelqu’un a lancé sans trop y croire: «Faites nous venir Krivine ou Besancenot, et on monte une section ! »
A notre grande surprise, les camarades de Nancy ont dit banco.
Puis, nous avons accepté qu’une candidate LCR soit présente aux législatives, et, dans la foulée, nous avons fait notre premier boulot de militants de le ligue : collage d’affiches et campagne. La réunion publique de campagne a rassemblé 35 personnes. Un record en Meuse pour la gauche (on a vu des réunions des Verts avec 1 ou 2 personnes ).
Dans la foulée, nous avons organisé une action qui nous tenait à cœur et qui rejoint l’un des objectifs de la ligue : nous avons invité à un forum débat tous les représentants de la gauche, de L.O à l’aile gauche du P.S. et aussi, les syndicalistes et les militants associatifs proche de notre mouvance. L’idée était de définir une stratégie de reconstruction d’un vrai mouvement de gauche, suffisamment fédérateur pour redonner espoir aux militants et sympathisants déçus par des années de politique libérale et contraire aux intérêts et aux aspirations populaires.
Le succès été mitigé. Nous nous sommes toutefois retrouvés à 25 personnes , un samedi après-midi en bord de Meuse. Etaient présents des représentants de la LCR, des Verts, des Alternatifs, de la CGT, des jeunes, des militants anti-Bure, et un membre du PS.
Il n’en est pas ressorti de mouvement nouveau, mais l’idée d’un réseau départemental a germé, auquel pourraient adhérer les partis politiques, les syndicats, les associations, mais aussi tous les particuliers qui craignent l’enfermement dans un carcan dogmatique en cas d’adhésion à un groupe précis. Ce réseau permettrait à tous de connaître toutes les actions menées par les différents groupes et induirait une vraie dynamique militante.
Nous allons le créer.
Enfin, le 22 novembre, Alain Krivine était là, pour notre plus grand plaisir, afin nous aider à lancer le groupe. 50 personnes à la réunion publique cette fois ci (du jamais vu chez nous !) et des débats d’une grande richesse.
Tous les sujets ont été abordés, de la nécessité d’une révolution dans tous les sens du terme, au devenir de la gauche, en passant par la stratégie de la Ligue et même de son nom qui ne fait pas l’unanimité.
Même Alain qui en a vu d’autres semblait épaté. Suite à cela, 10 personnes ont décidé d’adhérer et de participer activement et 30 autres personnes nous ont laissé leur nom pour être tenues informées.
Chers camarades, nous sommes désormais avec vous, et fiers de l’être. A bientôt.
La section Meuse