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Message Publié : 26 Fév 2004, 12:45
par faupatronim
a écrit :
POLITIQUE - REGIONALES 2004 - MIDI-PYRÉNÉES.

LA LISTE ALTERNATIVE ET LA LISTE TROTSKISTE - SE DISPUTENT LE CRÉNEAU AVEC DEUX STRATÉGIES DIFFÉRENTES.


 

Repères : Les candidats d'extrême gauche au premier tour de la présidentielle 2002 avaient rassemblé 10 % des suffrages. Le candidat des Verts Noël Mamère avait obtenu 5 %.

Dans les deux cas, il s'agissait des meilleurs scores jamais obtenus.

En 1992, les listes écologistes avaient obtenu six sièges de conseillers régionaux. Leur meilleur résultat dans la région. En 1998, la liste LCR en Haute-Garonne obtenait deux sièges.

Le sondage BVA-LA Dépêche publié lundi crédite la liste alternative de 8 % d'intentions de vote, la liste LO-LCR de 3 %.

La première candidature trotskiste en Midi-Pyrénées remonte à 1969. La première liste écologiste aux élections municipales de 1983.

Dans ce terroir de radical-socialisme, y a-t-il une vie à gauche de la gauche ? « Il existe en 2004 une autre gauche en France et en Midi-Pyrénées », répond François Simon, candidat à la mairie de Toulouse en 2001, déçu et démissionnaire du PS mais pas de la gauche. Il y en aura même deux autres aux régionales ! L'une plutôt dans les tons verts, l'autre toute rouge. La liste alternative-écologiste et l'alliance trotskiste LO-LCR se disputent la gauche de la gauche. Elles se réclament de l'altermondialisme et des luttes citoyennes, recrutent dans le nouveau syndicalisme (Sud-FSU) et chez les déçus de la gauche gouvernementale.

Elles tablent sur l'effet Bové, sur un prolongement du 21 avril 2002, révélateur de l'érosion du PS sur sa gauche. Pourtant, malgré l'activité des foyers gauchistes dans les facultés toulousaines dans les années 1970, malgré le mouvement du Larzac et l'influence révolutionnaire dans certains milieux de réfugiés espagnols, l'extrême gauche n'a jamais émergé. En dehors de quelques percées à Toulouse et dans ses banlieues, les écologistes, souvent divisés et enclins à désavouer leurs meilleurs représentants, n'ont pas vraiment trouvé leur place.

DIFFéRENTS SUR L'ESSENTIEL

Pour ces régionales, les Verts se sont en fait accrochés à l'initiative de François Simon, symbolique dernier de la liste alternative dont il laisse la conduite à Jean-Pierre Bataille. Quand il a imaginé cette liste « alter », l'élu toulousain rêvait d'un rassemblement plus large. Malgré l'appétence de certains militants, les Motivé-e-toulousains et le Parti communiste ont décliné l'offre. « Je me suis aussi rendu à l'université d'été de la LCR, j'ai rencontré Olivier Besancenot, mais ils étaient sur une ligne trotskiste en effet avec Laguiller », regrette Simon.

Le leader de la LCR en Midi-Pyrénées Lucien Sanchez tranche : « Pour nous, la liste Bataille est une liste verte et ouverte qui fait partie de la majorité régionale ». Précision de Simon sans détours : « Sous condition que notre résultat, notre groupe politique et notre indépendance soient respectés, nous avons en effet l'intention de gérer la région avec les candidats de la liste Malvy ».

Chez les trotskistes, la cogestion n'est pas envisageable un instant. Pourtant, les deux élus sortants de la LCR, qui avaient créé la sensation en 1998, ont travaillé comme dix pendant les six années de leur mandat. Ils ont su peser sur des décisions en faveur des aides aux chômeurs pour le transport collectif mais contestent la politique économique : « Notre vision de la région, c'est avant tout la défense du service public, des mesures pour l'emploi et Pas l'aide aux entreprises, une réforme fiscale qui allège l'impôt des plus pauvres et augmente celui des plus nantis». François Simon et les siens regardent aussi au-delà des régionales : « Nous travaillons pour la reconstruction de la gauche, le rassemblement de tous ses électeurs, de ses sensibilités ; notre démarche a de l'avenir ».

Le résultat du 21 mars le dira. Pour les deux listes, ce rendez-vous s'apparente à un quitte ou double. P.J.

Jean-Pierre Bataille, 50 ans, enseignant, toulousain, président du comité « Plus Jamais ça » créé à Toulouse par les sinistrés de l'explosion d'AZF conduit la liste alternative-écologie.

Sa composition: tirée par des candidats issus du milieu associatif et du mouvement altermondialiste, elle compte pour moitié de militants des Verts et aussi des membres du Partit occitan et des « rouges et verts » (ex-PSU).

Son objectif: franchir la barre des 10% au premier tour et participer au second tour à une liste commune avec le PS, le PC et le PRG.

Son budget de campagne: 190 000€

Lucien Sanchez, 57 ans, enseignant, conseiller régional sortant, syndicaliste, militant de la LCR depuis 34 ans, conduit la liste commune de la Ligue communiste révolutionnaire et de Lutte ouvrière soutenue par Arlette Laguillet et Olivier Besancenot.

Sa composition: une alternance scrupuleuse est respectée entre militants de la LCR et LO.

Son objectif: franchir la barre des 10% pour se maintenir au second tour et garder des élus dans l'hémicycle régional.

Son budget de campagne : 140 000 €