besancenot à la télé

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par tk2003 » 12 Jan 2003, 03:12

j'ai vu rapidement un extrait d'olivier à la télé. Ca avait l'air pas mal du tout, ce qui n'est pas facile face à DSK, mais j'ai juste entendu son truc sur les retraites. Quelqu'un sait-il de quoi cela à parlé ensuite?
Par ailleurs, il me semble qu'olivier a été mis en difficulté par dsk quand celui ci lui a sorti que Kessler avait écris un bouquin avec lui quand le numéro 2 du medef était à l'époque à la LCR!! C'est vai cette histoire? Kessler a vraiment été à la ligue? Olivier a nié, mais sans conviction...
Si quelqu'un pouvait m'éclaircir...
tk2003
 
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Message par tk2003 » 12 Jan 2003, 03:14

over zut! désolé pour ce nouveau sujet, je voulais mettre ce message à la suite du sujet de la fraction. Va falloir que je comprenne les subtilités de ce superbe site pour pas enconbrer. Merci de votre indulgence...
tk2003
 
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Message par Barnabé » 12 Jan 2003, 03:19

bon, j'ai vu OB à la télé. "Techniquement" il était pas mal, c'est à dire qu'il à tenu tête à DSK qui est plutôt un bon communicant télé (l'histoire de Kessler, c'est que OB à reproché à DSK d'avoir écris un bouquin avec lui et DSK à répondu :"à l'époque on était étudiant et Kessler appartenait à votre mouvement" OB a répondu "c'est vous qui le dites " et DSK a fait marrer l'assistance en répondant "non c'est lui". En fait il me semble que Kessler était pluôt mao à l'époque).
Maintenant sur le fond de l'intervention d'OB. La tonalité générale était de reprocher à DSK (et au PS) de n'avoir pas mené une vraie politique "de gauche" et d'être en cela les premiers responsables du 21 avril. Puis il a un peu développé son axe :il y a 2 gauches. Et il a fini sur les retraites (ce que tu as vu donc). Le tout en pas tellement plus de 5 minutes.
Barnabé
 
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Message par Louis » 12 Jan 2003, 05:12

je le confirme : kessler était mao (à la gauche prolétarienne) Maintenant, il aurait pu etre aussi a la ligue. Le malentendu (parce que j'ai entendu plusieures fois parler de son trotskysme) semble etre qu'il ai parlé plusieurs fois des trotskystes comme faisant parti "de son camp" pendant sa folle jeunesse (puisque chacun sait les relations amicales entre la GP et les trotskystes) Et ce qui est scandaleux, ce n'est pas tant les rapports dsk kessler a l'époque que les rapports dsk kessler maintenant
Louis
 
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Message par pelon » 12 Jan 2003, 09:02

(LouisChristianRené @ dimanche 12 janvier 2003 à 05:12 a écrit :je le confirme : kessler était mao (à la gauche prolétarienne) Maintenant, il aurait pu etre aussi a la ligue. Le malentendu (parce que j'ai entendu plusieures fois parler de son trotskysme) semble etre qu'il ai parlé plusieurs fois des trotskystes comme faisant parti "de son camp" pendant sa folle jeunesse (puisque chacun sait les relations amicales entre la GP et les trotskystes) Et ce qui est scandaleux, ce n'est pas tant les rapports dsk kessler a l'époque que  les rapports dsk kessler maintenant

Bien entendu, l'évolution de kessler nous n'y pouvons rien.
La seule chose que je reprendrais c'est "ce qui est scandaleux ce sont les rapprts de dsk kessler maintenant". C'est totalement dans l'ordre des choses. Ils sont vraiment du même côté.
pelon
 
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Message par Louis » 12 Jan 2003, 11:00

oui Et de tout façon, ni dsk ni kessler n'essaient de nous faire croire le contraire
Nous sommes d'accord Le probleme du ps, c'est qu'il aimerais bien poursuivre tranquillement son évolution vers un parti "démocrate a l'américaine", mais que quand il le fait, il se prend une branlée aux élections
Louis
 
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Message par pelon » 12 Jan 2003, 13:35

(LouisChristianRené @ dimanche 12 janvier 2003 à 11:00 a écrit :oui Et de tout façon, ni dsk ni kessler n'essaient de nous faire croire le contraire
Nous sommes d'accord Le probleme du ps, c'est qu'il aimerais bien poursuivre tranquillement son évolution vers un parti "démocrate a l'américaine", mais que quand il le fait, il se prend une branlée aux élections

Cela pourrait faire l'objet d'un nouveau thread mais sa défaite, le PS la doit à la déception de la population pendant ses 5 ans de gouvernement.
Il ne faut pas sous-estimer sa capacité à se relever avant les échéances électorales importantes.
La bourgeoisie française se verrait bien avec un système à 2 partis comme d'en d'autres pays capitalistes.
D'ailleurs les nouvelles modifications des scrutins s'orientent dans ce sens. Par exemple, aux européennes, il se pourrait que les élus soient quasiment tous UMP ou PS.
pelon
 
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Message par Laverdure » 12 Jan 2003, 13:55

(pelon @ dimanche 12 janvier 2003 à 13:35 a écrit :
La bourgeoisie française se verrait bien avec un système à 2 partis comme d'en d'autres pays capitalistes.
D'ailleurs les nouvelles modifications des scrutins s'orientent dans ce sens. Par exemple, aux européennes, il se pourrait que les élus soient quasiment tous UMP ou PS.

Si les électeurs français suivaient la politique en citoyens responsables c'est le décryptage de toute la manip actuelle Mais hélas je n'ai pas plus d'illusions que toi. :spamafote: :drink:
Laverdure
 
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Message par faupatronim » 20 Jan 2003, 11:35

Je met un lien où vous pourrez trouver le contenu complet de l'émission ici.

Je trouve pour ma part qu'il ne s'en est pas très bien tiré, coincé par cette proposition de travail avec la gauche plurielle.

Je reproduis les passages avec OB là :

a écrit :OLIVIER MAZEROLLE
Bien. Nous allons passer maintenant à la première contradiction avec Olivier BESANCENOT. Vous parliez du Parti communiste il y a quelques instants, mais le Parti communiste est peut-être en train de se tourner plutôt vers la Ligue communiste révolutionnaire, pour être dans une gauche radicale, que vers le Parti socialiste. Olivier BESANCENOT, bonsoir, vous êtes donc en direct avec nous.
OLIVIER BESANCENOT
Bonsoir.
OLIVIER MAZEROLLE
Dominique STRAUSS-KAHN vous écoute et vous répondra, bien entendu.
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Bonsoir, Monsieur BESANCENOT.
OLIVIER BESANCENOT
Bonsoir. Ecoutez, je crois que j’ai réussi à nous trouver un point commun. Je crois que vous comme moi, mais en fait comme tous les électeurs de gauche, on n’a pas envie de revivre le 21 avril dernier. Moi je n’ai pas envie de revoir un Front national à 18%, je n’ai pas envie de revoir un candidat néo-fasciste au deuxième tour d’une élection présidentielle. Mais je crois que la convergence s’arrête là. Parce qu’à vous écouter, je crois que vous n’avez toujours pas compris pourquoi on en était arrivé dans cette situation catastrophique. Il y a un décrochage qui est inégalé maintenant entre d’un côté les couches populaires et de l’autre côté un système politique institutionnel, dont vous faites partie. Il y a des millions et des millions de personnes maintenant, des ouvriers, des chômeurs, on en a vu dans le reportage, des salariés tout simplement, qui ont subi plus de vingt ans de libéralisme, ça sous les différents gouvernement successifs. Et c’est pour ça qu’aux dernières élections, on se rappelle très bien, il y avait deux électeurs sur trois qui ne faisaient plus la différence entre la gauche et la droite. Mais la faute à qui ? La faute à ces électeurs, que vous avez culpabilisés pendant des mois et des mois en leur expliquant qu’ils n’avaient pas été voter, qu’ils avaient mal voté, qu’ils s’étaient trop lâchés ? Ou la faute à votre politique quand vous étiez au gouvernement ? Où, je vous le rappelle quand même au passage, vous avez privatisé plus que la droite, où, je vous le rappelle au passage, vous avez refusé d’augmenter par exemple les minima sociaux ou les salaires, où, au passage aussi, vous avez refusé de vous embrouiller ne serait-ce qu’un tout petit peu avec les actionnaires des multinationales dans tous les licenciements, DANONE, MICHELIN, MOULINEX, j’en passe, et des meilleures.
OLIVIER MAZEROLLE
Alors Olivier BESANCENOT…
OLIVIER BESANCENOT
Donc la faute à qui ? Aujourd’hui, en gros, pendant cinq ans, vous avez refusé ne serait-ce que de voir, ne serait-ce que d’écouter, les préoccupations concrètes de millions de personnes, aussi bien sur les questions sociales, sur les services publics, on pourrait parler de la « mal-bouffe »…
OLIVIER MAZEROLLE
Attendez, on va en parler peut-être dans un instant, je vous propose… Dominique STRAUSS-KAHN vous répond sur ce premier point, et puis naturellement vous lui parlez encore après.
OLIVIER BESANCENOT
Moi j’aurais une proposition concrète…
OLIVIER MAZEROLLE
Alors allez-y.
OLIVIER BESANCENOT
Puisque Monsieur STRAUSS-KAHN a eu avec son gouvernement cinq ans pour convaincre, il a 100 minutes supplémentaires ce soir, laissez-moi juste trente secondes prendre un exemple précis qui est celui des retraites, c’est l’actualité. Vous avez vu comme moi que les salariés d’EDF viennent de donner une sacrée claque à la droite et au patronat ce soir, mais aussi un avertissement pour tous ceux qui, à gauche, ont défendu comme vous, main dans la main avec Monsieur CHIRAC au somment de Barcelone, l’idée qu’il fallait travailler plus sur le système des retraites. Moi je fais, mais je ne suis pas le seul, partie de ceux qui aujourd’hui proposent effectivement d’aligner à égalité le public sur le privé, mais vers le haut, c’est-à-dire à 37,5 annuités pour tous, en ayant le courage de prendre sur les profits patronaux. Donc ma proposition pour la gauche, elle est simple. C’est l’unité de toute la gauche dans l’action. Le 1er février, je l’espère en tous les cas, avec, je l’espère, des millions de salariés, où on verra…
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Monsieur BESANCENOT, vous…
OLIVIER BESANCENOT
…y compris dans cette manifestation-là, qu’il y a deux gauches… une gauche libérale et une gauche anticapitaliste.
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
…vous faites des propositions de travail en commun, et notamment vous avez fait cette proposition de travail en commun dans « Libération » hier. Et vous commencez cette proposition d’action commune en disant tout le mal que vous pensez du Parti socialiste. Vous avez le droit de penser ça, mais est-ce qu’on peut vouloir travailler ensemble sans commencer un minimum par se respecter ? Moi je respecte ce que vous dites ; je crois que vous vous trompez, mais je respecte ce que vous dites. Nous ne sommes pas les mêmes, vous êtes un dirigeant de la Ligue communiste révolutionnaire, je suis un réformiste. Réformiste, ça ne veut pas dire que je suis moins radical que vous, j’ai même le sentiment parfois que j’ai changé dans la réalité de ce pays plus de choses que vous, mais c’est peut-être de la prétention. En tous cas, ce qui est sûr, c’est que la radicalité elle n’est pas obligatoirement de votre côté. Voyez-vous, vous avez une longue liste de reproches à faire aux socialistes, et les Français en avaient aussi puisque nous avons perdu les élections. Mais qu’est-ce que vous faites des deux millions de personnes qui ont trouvé un emploi ? Quand la gauche a été au pouvoir, il y a eu deux millions d’emplois créés. Est-ce que ce ne sont pas des travailleurs qui étaient au chômage et qui ont vu leur situation s’améliorer ? Vous dites : vous n’avez pas assez augmenté les minima sociaux ; mais ils ont augmenté. Et quand on parlait tout à l’heure de cette personne qui avait un revenu près du SMIC, quand je parlais tout à l’heure des personnes qui avaient un revenu près du SMIC et qui disaient : est-ce que c’est bien normal finalement que je ne gagne pas plus, ou que je n’ai pas plus au bout du compte dans ma poche que celui qui ne travaille pas ? Nous connaissons tous cette situation, vous la connaissez aussi. Alors est-ce que ce n’est pas démagogique de dire : au bout du compte, il faut élever les minima sociaux, sans tenir compte du fait que, évidemment, dans une société comme la nôtre, il faut qu’il y ait une hiérarchie entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas ? Voyez-vous, il y a des points, moi j’en trouverais plus que vous, sur lesquels nous pouvons nous retrouver, des points de critique de la situation telle qu’elle existe.
OLIVIER BESANCENOT
Sur les retraites, j’aimerais bien vous entendre, par exemple.
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Je vais en dire un mot. La différence principale, me semble-t-il, c’est que moi je veux que le socialisme ce soit une transformation en actes, pas simplement en commentaires ou en paroles. Et pour ça, il faut assumer les responsabilités. Et comme, Olivier MAZEROLLE disait tout à l’heure que le socialiste, le Parti socialiste n’arrivera pas au pouvoir tout seul, c’est vrai, mais je pense que la Ligue communiste révolutionnaire non plus, vous en conviendrez avec moi, il faut donc, si vous voulez vraiment changer les choses, que vous puissiez travailler avec les autres, avoir des alliés. Moi je vous renvoie à votre proposition…
OLIVIER BESANCENOT
Mais est-ce que vous…
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Je vais parler des retraites.
OLIVIER BESANCENOT
Monsieur STRAUSS-KAHN…
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Je vous renvoie à votre proposition, venez travailler, venez travailler.
OLIVIER MAZEROLLE
Alors venez travaillez, très bien. Les retraites, et puis Olivier BESANCENOT vous répond.
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Sur les retraites. Le problème, ce n’est pas l’alignement du privé sur le public. Le problème, c’est qu’il y a aujourd’hui, et ça rejoint ce que je disais au début de cette conversation sur la singularité, ou le fait que les hommes sont aujourd’hui bien plus différents les uns des autres qu’ils ne l’étaient il y a vingt ou trente ans. Il y a des métiers pénibles, dans lesquels il faut pouvoir partir à la retraite plus tôt, moins d’années de cotisations, et des métiers moins pénibles dans lesquels ça n’est pas le cas. Les métiers pénibles, qu’une année de cotisation compte pour 1,2 ou 1,3, ça me paraît très, très bien…
OLIVIER BESANCENOT
Donc vous proposez concrètement, Monsieur STRAUSS-KAHN…
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Laissez-moi finir…
OLIVIER BESANCENOT
Vous proposez un système de retraites à la carte ?
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
…vous saurez ce que je propose concrètement quand vous m’aurez laissé finir.
OLIVIER MAZEROLLE
Allez-y, parce qu’il faut qu’il parle aussi.
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Et cette différence elle existe dans le public, cette différence elle existe aussi dans le privé, comme dans le public. Et donc le problème, ce n’est l’alignement du privé sur le public ou le contraire. Le problème, c’est branche par branche, profession par profession, de faire en sorte que les temps de cotisation de ceux qui ont les métiers les plus pénibles leur permettent d’être à la retraite plus tôt que ceux qui ont les métiers les moins pénibles. Et ça, ça traverse le privé et le public.
OLIVIER MAZEROLLE
Alors Olivier BESANCENOT, est-ce que ça vous convient ?
OLIVIER BESANCENOT
Ecoutez, moi, sur nos divergences individuelles, je ne reviens pas dessus, je n’ai pas la prétention d’avoir le monopole de la radicalité. Ce que je sais, c’est qu’heureusement, pendant que vous étiez au pouvoir, il y a une autre gauche en filigrane qui a commencé à naître. Je n’ai aucune prétention là-dessus, en tous les cas. Je ne sais pas si vous êtes un réformiste, je sais, qu’à la différence peut-être de vous, moi je n’aurais pas pu écrire un livre avec Denis KESSLER, l’ancien numéro deux du MEDEF, je ne sais pas si c’est le sens que vous donnez au réformisme. Ce que je sais, c’est que le débat…
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Monsieur BESANCENOT, vous n’êtes pas très honnête, ce livre a été écrit…
OLIVIER BESANCENOT
Sur la question des retraites, Monsieur…
OLIVIER MAZEROLLE
Attendez, attendez, Monsieur BESANCENOT, juste une incidence sur le livre.
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Non, non, ça n’est pas raisonnable d’avoir des arguments comme ça. Ce livre a été écrit il y a plus de vingt ans, nous étions étudiants tous les deux, et à l’époque, il était dans votre mouvement, il était dans votre mouvement, à l’école…
OLIVIER MAZEROLLE
Bien, Olivier BESANCENOT.
OLIVIER BESANCENOT
C’est vous qui le dites, Monsieur STRAUSS-KAHN…
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Non, c’est lui, c’est lui, c’est lui. Ou peut-être dans un mouvement plus radical encore, je ne sais pas trop. En tous cas, il n’était pas au MEDEF il y a vingt ans. Continuez.
OLIVIER BESANCENOT
…je sais qu’avec lui vous êtes d’accord pour casser le système des retraites, et il vient de votre gauche…
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Non, non, non.
OLIVIER BESANCENOT
…à vous, aujourd’hui, si vous étiez un minimum honnête. Alors moi je vais vous dire que le problème c’est effectivement l’alignement, l’alignement entre le public et le privé, parce que ce que propose CHIRAC, le patronat, et malheureusement, j'ai l’impression, toujours vous, c’est d’essayer de faire le plus gros bluff, d’essayer de nous faire croire qu’il y a encore un système de retraites à 60 ans qui est maintenu, avec 40 annuités. Ça, c’est du bluff. Ne serait-ce que tous les jeunes de ma génération, qui commencent à bosser, en gros, à 25 ans, parce qu’on fait des études de plus en plus tard, ça veut dire concrètement prendre une retraite à 65 ans, ou partir à 60 ans avec une retraite de misère. Moi je gagne aujourd’hui 6.700 francs par mois, on est des millions dans ce cas-là. Une infirmière, à 65 ans, elle sera dans quel état pour travailler ? Donc, un bluff. Mais surtout, c’est possible de financer une mesure anticapitaliste pour les retraites. Le Conseil d’orientation des retraites, qui n’est pas particulièrement affilié à l’extrême gauche, pas plus que Denis KESSLER, a expliqué que c’était, en gros, pour faire cette mesure-là, 0,3% du PIB jusqu’en 2040. 0,3% des richesses…
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Monsieur BESANCENOT, il y a deux problèmes…
OLIVIER BESANCENOT
C’est en gros pas grand-chose… si je peux terminer, l’équivalent de 10% du budget de l’armée.
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Il y a deux problèmes dans les retraites. Il y a un problème de financement qui vient de ce que, dans les années qui viennent, les décennies qui viennent, ceux qui travaillent, en proportion des jeunes, qui en effet travaillerons de plus en plus tard, c’est à souhaiter car il faudra de plus en plus d’études, et en proportion des vieux, qui seront de plus en plus nombreux, car l’espérance de vie s’allonge, ce qui n’est pas quelque chose de triste, reconnaissons-le, mais qui fait qu’il y a plus de vieux à la retraite, ceux qui travaillent seront moins nombreux en proportion de ceux qui ont besoin d’être soutenus. Ça c’est un premier problème. Il y a un deuxième problème, qui est que quand la situation de financement devient donc plus difficile, il faut que ce soit plus juste. Il faut combattre toutes les inégalités.  Et les inégalités, elles ne sont pas fondamentalement entre le privé et le public, Monsieur BESANCENOT. Elles sont à l’intérieur du privé et à l’intérieur du public…
OLIVIER BESANCENOT
Je suis bien placé pour le savoir, vous savez.
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Entre ceux qui travaillent le plus difficilement, ceux dont vous parliez tout à l’heure, les infirmières, elles sont pour bon nombre dans le secteur public et pourtant elles ont une situation particulièrement pénible, et ce…
OLIVIER BESANCENOT
Est-ce que vous pouvez répondre à la question ? Est-ce que vous êtes pour 37,5 annuités pour tous ?
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Non, je viens de vous dire. Je suis pour que certains puissent partir à la retraite beaucoup plus tôt, éventuellement avec moins de 37,5 années, et que d’autres, parce qu’ils ont des métiers moins pénibles, puissent travailler…
OLIVIER BESANCENOT
Donc vous continuez la même politique que vous avez menée pendant cinq ans….
OLIVIER MAZEROLLE
Olivier BESANCENOT, pour être très clair, Olivier BESANCENOT qui pédale sur son vélo en tant que facteur, il entre dans quelle catégorie ?
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Cette proposition de remettre à plat l’ensemble du système de retraites en fonction de la pénibilité du travail n’a jamais été faite, donc ne dites pas que c’est ce qui a été fait depuis des années. Monsieur BESANCENOT qui est facteur, qui, comme moi, est fonctionnaire, et qui a la chance de ne pas être exposé au risque de chômage, est dans une situation qui comporte…
OLIVIER BESANCENOT
Je crois qu’on ne gagne pas la même chose, hein.
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
…par rapport à d’autres salariés dans notre pays, des avantages. Pour autant, la situation de Monsieur BESANCENOT, qui est facteur, est certainement moins bonne que la mienne, et donc je ne considère pas que nous devions être traités de la même manière… de la même manière, bien que nous soyons tous les deux fonctionnaires.
OLIVIER MAZEROLLE
Bien, alors Olivier BESANCENOT, encore un mot, et puis ce sera la conclusion, parce que…
OLIVIER BESANCENOT
Non, mais moi ce que je constate c’est que, malheureusement, vous essayez de nous endormir avec des mots, mais si vous continuez à avoir, en gros, cette attitude qui est, je dirais du mépris, du mépris pour ces aspirations qu’on vous a posées, mais quand c’est moi qui vous les pose je comprends que vous baissiez les yeux, Monsieur STRAUSS-KAHN…
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Je ne baisse pas les yeux…
OLIVIER BESANCENOT
Il y a eu des manifestations, il y a eu un mouvement, il y a eu des nouvelles mobilisations sociales, qui sont venues, en gros, de propositions qui venaient de votre gauche. Mais toutes les propositions politiques qui viennent de votre gauche, vous les prenez comme des attaques personnelles, ce qui fait que ce soir, je suis sûr qu’il y a même des électeurs, des sympathisants du Parti communiste, des Verts, même peut-être de votre propre parti, je ne parle pas, même de l’extrême gauche, mais même plus largement peut-être tout simplement des salariés, qui ne se retrouvent pas dans la gauche libérale que vous proposez. C’est-à-dire en gros, d’expliquer depuis le début : on ne change pas une équipe qui gagne, c’est les gens qui n’ont pas compris, alors on va leur ré-expliquer…
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
Monsieur BESANCENOT, Monsieur BESANCENOT…
OLIVIER MAZEROLLE
Dominique STRAUSS-KAHN, et puis…
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN
…vous avez pris tous les tics des vieux politiciens. Vous êtes jeune, vous êtes plutôt sympathique, et vous avez tous les vieux tics. Vous dites le contraire de ce que j’ai dit en essayant de le mettre dans ma bouche. Je ne dis pas : « On ne change pas une équipe qui gagne », je dis : si nous avons perdu c’est que nous avions fait des erreurs. Je ne dis pas : « Ce sont les gens qui n’ont pas compris », je dis : c’est nous qui n’avons pas fait ce qu’il fallait. Je ne dis pas : « Continuons ce que nous avons fait avant », je dis : changeons ce que nous avons fait avant. Je ne dis pas : « Traitons tout le monde de la même manière », je dis : traitons ceux qui sont dans des métiers plus difficiles, c’est votre cas par rapport à moi, de façon plus favorable. Je dis le contraire de ce que vous mettez dans ma bouche. Si vous voulez effectivement renouveler la politique, et je souhaite que vous puissiez le faire, car ce sont les hommes de votre génération qui doivent le faire, ne prenez pas ces vieux tics, vraiment, ne prenez pas ces vieux tics.
faupatronim
 
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Message par pelon » 20 Jan 2003, 12:47

(faupatronim @ lundi 20 janvier 2003 à 11:35 a écrit :Je met un lien où vous pourrez trouver le contenu complet de l'émission ici.

Je trouve pour ma part qu'il ne s'en est pas très bien tiré, coincé par cette proposition de travail avec la gauche plurielle.


Oui mais ce n'est pas très facile. Ce qui aura sûrement le plus marqué des téléspectateurs, c'est la référence à Kessler, qui est, sur le fond, secondaire. Mais je pense que son intervention a été préparée avec d'autres camarades de la LCR et que sur ce point il a été mal conseillé.
pelon
 
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