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a écrit :
Midi Libre
Edition du 19 Mai 2004
Krivine ou la gauche de combat

A 62 ans, le député européen Alain Krivine a peut-être perdu un peu de sa superbe, mais il garde en lui les idées pour lesquelles il se bat depuis déjà fort longtemps.

Aujourd'hui, après avoir siégé au Parlement européen pendant cinq ans, le candidat LCR LO pour le Sud-Ouest (Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon) est en marche pour tenter de renverser la vapeur du capitalisme : « Le temps que j'ai passé au Parlement européen n'a fait que renforcer mes convictions L'arme de destruction massive, elle n'est pas en Irak, elle est au Medef. A ses côtés, Anne-Marie Laflorentie surenchérit en lançant : « La société doit changer. On doit arracher leur pouvoir aux capitalistes. Nous gardons un drapeau pour que les luttes aboutissent un jour ou l'autre... »

Martelant sans ménagement les réformes menées par le gouvernement Raffarin, et les socialistes auparavant, Alain Krivine s'est recentré sur le débat européen en proposant des revendications pour une Europe des travailleurs « telle qu'on la souhaite. » Ses solutions : « Harmoniser les conquêtes sociales ; envisager un salaire minimum européen et un service public commun, notamment sur des secteurs comme la santé, l'énergie, l'eau. Envisager aussi une citoyenneté européenne. L'Europe d'en bas, elle commence à se construire. On le voit à travers les diverses manifestations un peu partout, et surtout en Allemagne ces derniers temps. » A en croire Alain Krivine, un réseau de lutte est en train de se mettre en place au niveau européen, et, pourquoi pas, la LCR-LO aurait une chance d'obtenir un siège ou deux au cours du prochain mandat européen.

« Les modes de scrutin ont changé depuis les régionales, et ils ne permettent pas aux petites formations d'être représentative. Il faut à tout prix éviter que l'on se retrouve avec trois partis politiques - la droite, la gauche et les fascistes - au Parlement européen. » Alain Krivine ne part pas pour autant vaincu.

a écrit :Lutter à l'échelle européenne
Les libéralisations et les dérégulations sectorielles sont décidées par les chefs d'Etat et de gouvernement à l'échelon européen comme lors des sommets de Lisbonne en 2000 et de Barcelone en 2002. Même si l'échelon national reste pertinent pour créer les résistances aux directives et aux règlements de l'Union européenne, il est indispensable de créer les convergences nécessaires pour imposer une autre logique, celle des besoins sociaux, de la démocratie et de l'intérêt général. Cette tâche incombe d'abord aux salariés des secteurs publics européens et à leurs organisations syndicales. Mais cela doit également devenir la préoccupation des citoyens, des mouvements sociaux et des partis politiques dans toute l'Europe.
Des expériences "pilotes" ont déjà eu lieu. Depuis la fin des années 1990, l'eurogrève devient une arme des salariés contre la libéralisation. Le cas de la lutte des travailleurs des ports est certainement le plus exemplaire. Durant deux ans, entre 2001 et 2003, avec leurs organisations syndicales européennes, la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF) et le Conseil international des travailleurs des ports (IDC), les dockers ont multiplié grèves et actions à l'échelle du continent. Le 17 janvier 2003, plus de 20 000 dockers ont cessé totalement ou partiellement le travail dans les ports de Belgique, de Finlande, du Danemark, de Hollande, de France, d'Espagne et du Portugal et même dans ceux de Chypre et de Malte, nouveaux pays membres. Le 10 mars 2003, quelques 6 000 dockers ont manifesté devant le Parlement européen à Strasbourg, transformé pour l'occasion en camp retranché. La pression permanente et constante de ces professionnels sur les institutions européennes a permis le rejet de la directive de libéralisation des services portuaires. C'est la première fois qu'une directive libérale est défaite.
L'européanisation des résistances implique une européanisation des problématiques. Alors que la Confédération européenne des syndicats (CES) et la Confédération internationale des syndicats libres ne se consacrent pas à mobiliser et à sensibiliser les travailleurs à l'échelle européenne, l'émergence des forums sociaux européens est aujourd'hui un cadre essentiel pour ces prises de conscience contre l'Europe libérale.

C. V.

a écrit :Oui, avoir des revendications pour l'ensemble des travailleurs de l'Europe, par exemple l'alignement sur le niveau le plus haut de protection sociale

(tk2003 @ vendredi 21 mai 2004 à 19:03 a écrit : LO/LCR désarme (peut être sans le vouloir) les travailleurs
Toujours cet éternel doute !

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