L’EGALITE DES DROITS POUR TOUS LES ENFANTS
APPLIQUER LA LOI , MOBILISER ET CONVAINCRE !
Le lecteur attentif du Parisien du 5 juin a pu prendre note du commentaire suivant placé dans les « brèves »: "Le comité des droits de l'enfant des Nations Unies a demandé, hier, à la France, de faire en sorte que la loi sur l'interdiction des signes religieux à l'école, qui entrera en application à la rentrée prochaine, ne se traduise pas par l'exclusion des jeunes filles du système scolaire. "Il y aura un dispositif pour assurer la continuité de l'enseignement pour ceux ou celles qui ne voudront pas se conformer à la loi, a-t-on indiqué dans l'entourage de François Fillon, que ce soit par de l'enseignement à domicile ou, éventuellement, par des écoles privées."
Revenons sur cette question qui touche effectivement le droit des enfants, le droit à l’instruction évidemment mais aussi à l’égalité des droits entre filles et garçons ce qu’oublient beaucoup de commentateurs plus ou moins bien avisés.
De tous temps les acteurs de la pédagogie moderne ont considéré les élèves comme des citoyens dans leur classe et dans la cité.
Pour eux comme pour tous ceux qui veulent conjuguer les droits de l’enfant au présent, l’enfant n’appartient ni à sa famille, ni à telle ou telle communauté, ni à dieu, il n’appartient qu’à lui même, les adultes étant là pour l’accompagner, pour l’aider à grandir et à s’émanciper.
C’est le cadre de réflexion des militants de l’enfance dans ce débat qui ne se situe plus sur le terrain de l’opportunité d’une loi.
La loi, votée, la circulaire d’application rédigée et adoptée, il nous faut veiller au respect des droits de l’enfant notamment face à toutes les pressions extérieures à l’institution scolaire.
L’école reste un espace éducatif essentiel et non le champ clos d’affrontements communautaires, religieux ou politiques !
La République française considère que les citoyens quelque soit leur sexe propre disposent des mêmes droits.
Elle ne peut, en cohérence avec ses principes constitutifs, pouvoir tolérer qu’une fille cache sa chevelure dans l’enceinte scolaire, ne puisse ni circuler librement, ni fréquenter des personnes du sexe opposé ou soit contrainte d’accepter le futur mari que des « adultes » choisissent pour elle.
Si les institutions de la République ne peuvent pas systématiquement intervenir dans les familles, c’est à dire dans la sphère privée, elles se doivent de prendre toutes les initiatives appropriées s’il s’avère que des enfants subissent des pressions morales ou si les filles sont contraintes à des tâches spécifiques qui puissent remettre en cause l’égalité des droits.
Les professionnels de terrain n’ignorent pas et ils le rappellent souvent que l’infériorisation de la femme n’est pas réservée à tel adepte de telle religion.
La dégradation de la condition féminine est une réalité qui touche de nombreux milieux
issus de cultures différentes.
La loi ne peut réellement s’appliquer et l’égalité des droits s’imposer sans une information appropriée et une éducation en direction de tous les publics .
Il est possible et nécessaire de montrer l’intérêt pour tous les enfants de vivre ensemble, dans l’harmonie, en disposant du même respect qu’autrui…
Les associations ayant pour vocation de veiller à la bonne application de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant interpellent les pouvoirs publics pour qu’ils exercent leurs responsabilités et sont prêtes quant à elles à s’impliquer dans une campagne citoyenne d’information.
Personne ne pourrait se satisfaire de l’impossibilité pour des élèves de poursuivre leur scolarité du fait d’un refus de leur famille ou d’eux-mêmes d’appliquer la loi de mars 2004…
Rien n’est irrémédiablement définitif, la règle et la loi étant appliquées sans faiblesse, il reste à convaincre les derniers réticents à se plier.
Si quelques cas demeurent, il est indispensable que l’obligation scolaire soit assurée dans le cadre d’enseignement à distance ou à domicile.
Un certain nombre d’évolutions en cours commence à nous inquiéter, des animateurs et enseignants nous ont alertés sur la situation d’enfants de plus en plus jeunes ayant décidé de suivre les prescriptions du Ramadan. Si nous n’avons aucun commentaire à faire sur cette pratique religieuse, conjuguée parfois à une pratique culturelle, nous constatons une multiplication d’incidents regrettables pour la santé d’enfants avec des pertes d’équilibres, des interventions demandées de la part des pompiers et des samus.
Il est important ici d’alerter l’ensemble des familles afin qu’ensemble nous puissions empêcher les enfants trop jeunes de nuire à leur santé…
Il n’est pas question de stigmatiser une catégorie particulière de citoyens mais de permettre à chacun de trouver sa place afin de développer ses potentialités et de se construire dans le cadre d’un ensemble cohérent et fraternel.
Les premiers qui nous ont interpellés à propos du Ramadan, le pratiquent eux-mêmes, quant à la question de l’interdiction du port du voile islamique, ce sont les jeunes filles sous le feu des pressions islamistes qui nous demandent de pouvoir pratiquer leur religion comme elles l’entendent( ou de ne pas la pratiquer) et de vivre leur féminité sans avoir à subir un enfermement.
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La République une et indivisible doit permettre à tous ses enfants sans exceptions et notamment à ceux qui sont considérés comme tels par la définition donnée par la Convention Internationale de vivre ensemble, l’égalité complète des droits….