(woody @ jeudi 17 juin 2004 à 21:29 a écrit : Mais comment se fait-il que les conclusions de LO à ce sujet soient toujours invariablement du même ordre : les états bourgeois n'ont besoin ni de l'OMC ni de l'UE pour exploiter la classe ouvrière (vrai), ils l'ont fait bien avant sans ça (vrai) et donc nous on se bat contre le capitalisme et basta !
Mais comment peut-on négliger qu'entre l'ennemi et nous il y a leurs armes et il y a les notres ? Se battre contre les armes, ce n'est pas se tromper de cible. Personne de sensé ne dira que faire tomber l'OMC et l'UE entraînera de facto la chute du capitalisme, mais il est aussi avéré depuis longtemps que les luttes de classes sont aussi une question de rapport de force : L'OMC, le FMI et l'UE sont leurs armes de destruction massive, et abattre ces institutions-là (en tant que structure) me semble être au jour d'aujourd'hui une condition necessaire à la destruction de l'organisation capitaliste de la société.
Il se trouve que l'altermondialisme n'a pas pour objectif de faire voler en éclat l'OMC, et encore moins (beaucoup moins) de faire campagne pour la rupture avec le capitalisme. Ce magma hétérogène que représente ATTAC n'est effectivement pas une organisation révolutionnaire...
Mais la question est de savoir si oui ou non une organisation révolutionnaire peut y participer. Vous répondez clairement par la négative, en argumentant très justement autour de l'idée qu'il n'est pas question pour ATTAC de rompre avec le capitalisme, mais plutot de lui mettre des sparadraps dessus pour qu'il tienne encore la route. Puis viens cette remarque que je juge un peu sèche :a écrit :Attac, la principale organisation qui incarne en France le courant altermondialiste, se prétend apolitique alors qu'elle est en réalité un parti politique
Si ATTAC était un parti politique, personne n'aurait à se poser la question de la participation ou non : chacun reste chez soi et on laisse ce "parti" évoluer tout seul selon les délires de ses dirigeants.
Mais les choses ne sont pas si simples que ça : ATTAC n'est pas un parti, il s'agit d'une association dans laquelle on trouve de tout, et notament comme vous le soulignez aussi dans votre texte, des "milliers de jeunes et d'associations" qui s'indignent des infamies du système capitaliste. Je pense que ce dernier point mérite réflexion : participer à ATTAC ne pourrait-il pas aussi être vu comme un moyen pour des organisations révolutionnaires d'apporter des perspectives à ces indignations qui bien souvent, partent dans tous les sens ? N'avons nous pas des réponses politiques à apporter à ceux qui, par simple humanisme, se sont dirigés vers ATTAC ?
Je pose ces dernières questions sans être sûr de moi, en espérant lire d'éventuelles réactions qui me permettront d'avoir les idées plus claires sur le sujet...
Sans partager l'approche de LO sur cette question, je ne pense pas qu'on puissent dire qu'ils se desinteressent de cette question. Ce n'est pas ce que tu dis, mais c'est des choses qui se disent. Je me souviens de la manif parisienne contre le sommet de Cancun où le cortège de LO etait superieur à celui de la Ligue :dry:
Sinon, à mon avis tu te trompes sur ATTAC. Ce que tu dis à pu etre, partiellement, vrai à ses débuts. Il y avait bien à ses débuts, un courant de sympathie et d'adhesion dans des franges de la jeunesse pour ATTAC. En meme temps qu'elle attitrait tout le gratin de la gauche des bureaucratie syndicales et politique, des revolutionnaires égarés, tous les ex "quelquechose" (gauchiste, socialiste, curés, etudiants ....).
Un attelage bien heteroclite.
Dorenavant ATTAC est en etat de necrose, il me semble. J'ai pas le sentiment que beaucoup de jeunes s'y trouve. J'ai plutot l'impression que c'est une maison de retraite pour ex militants politiques. :hinhin:
Maintenant, Je pense que des revolutionnaires doivent se donner les moyens de s'adresser à la frange de la jeunesse qui, sincerement revolté par l'horreur capitaliste, cherche la voie pour combattre le syteme. On a la responsabilité de leur offrir une alternative aux vieux bureaucrates reformistes (les Nikonnof, Aschieri, Braouzec, ....) venus se faire une virginité politique, à bon compte, pour nous amener vers les meme impasse que le passé.
Cela implique des savoir mener le fer là où il faut. Poser le débat de "reforme ou révolution" sans laisser croire que ce ne serait plus un clivage essentiel aujourd'hui. Expliquer la centralité de la classe ouvriere, de la necessité de construire un parti pour le monde du travail. Eduquer politiquement une fraction militante dans cette frange de la jeunesse.
Travailler au convergence entre les luttes economiques de la classe ouvriere et la fraction militante du mouvement contre la mondialisation capitaliste. En france ça a du mal à prendre, mais dans certains pays (espagne, italie) ca pourrait etre prometteur.
Il existe des viviers de jeunes militants pour des revolutionnaires avec une politique consequente.