Douste d'une «franchise» à toute épreuve

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Message par red » 02 Août 2004, 23:10

Douste d'une «franchise» à toute épreuve

Il agite la menace d'un déremboursement plus lourd des frais de santé .

Par Renaud DELY

lundi 02 août 2004 (Liberation - 06:00)




ien de tel que la torpeur estivale d'un premier week-end d'août pour balancer, mine de rien, un avertissement cinglant. Deux jours après l'adoption définitive de «sa» réforme de l'assurance maladie par le Parlement, Philippe Douste-Blazy a jeté hier une ombre sur la pérennité des remboursements accordés par la Sécurité sociale. Qualifiant son texte de réforme «de la dernière chance» pour «sauvegarder notre système de soins "à la française"», le ministre de la Santé a prévenu, dans un entretien au Journal du dimanche, qu'en cas d'échec le patient devra s'acquitter d'une «franchise» sur ses remboursements. «Si, à terme, les comportements ne sont pas modifiés, nous serons sans doute contraints de mettre en place une franchise en fonction des revenus», a souligné Douste-Blazy, reprenant ainsi une antienne libérale déjà dégainée par le ministre des Finances, Nicolas Sarkozy.

Répondant aux «inquiétudes» affichées vendredi par le locataire de Bercy, Douste-Blazy a d'ailleurs concédé que «les dépenses de maladie augmentent de 5,5 % en ce moment. C'est déjà moins que l'an dernier mais cela reste insuffisant». Pas vraiment rassurant, le ministre de la Santé a souligné que le déficit s'accroît donc «de 23 000 euros par minute», ajoutant : «Ce qui m'importe, ce n'est pas la polémique, c'est d'enrayer la progression des dépenses.»

Et c'est parce qu'il y a urgence que Philippe Douste-Blazy prétend à la célérité de l'action. Conformément à ce que son secrétaire d'Etat à l'Assurance maladie, Xavier Bertrand, avait annoncé vendredi, il a donc affirmé que «80 % des décrets d'application de la réforme seront publiés avant la fin de l'année». Et de préciser que la «nouvelle gouvernance» sera mise en place «à l'automne», avant l'installation de la Haute Autorité de la santé, «au dernier trimestre», puis la discussion du projet de loi organique.

Un calendrier qui donnera donc l'occasion au gouvernement de s'efforcer de responsabiliser un peu plus les usagers de la santé. Voire, si le besoin comptable s'en fait sentir, de leur infliger quelques tours de vis supplémentaires, à peine la pilule de la réforme de l'assurance maladie avalée.
red
 
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