Communisme et éducation

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Ratus » 19 Déc 2004, 14:34

Quel serait le mode d'éducation dans un fonctionnement communiste de la société?
Quel est le positionnement des mouvements marxistes par rapport à l'éducation nouvelle et à ses différents courants?
L'éducation nouvelle est elle la solution la mieux adaptée au développement d'un citoyen critique et éclairé?
Quelle est la place de l'adulte dans ce type d'éducation? Doit on donner les moyens d'être autonome ou peut on devenir autonome uniquement par soi même?
Voilà un petit panel de questions qui restent floues pour moi dans le domaine de l'éducation.
Ratus
 
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Message par Valiere » 19 Déc 2004, 15:28

L'éducation c'est l'ensemble des influences qui s'exercent sur l'individu ... De l'école à la rue, en passant pas la télévision...
L'école a une fonction éducative mais spécifique liée aux apprentissages.
Quant à la question de la pédagogie nouvelle, c'est tout un débat, il y eut trois courants chez les révolutionnaires :

le premier : il faut changer la société, détruire l'exploitation capitaliste et l'essentiel réside dans le combat politique... La pédagogie n'est qu'un dérivatif pour petits bourgeois

le deuxième : changeons l'homme et nous changerons la société, investissons nous dans la pédagogie moderne en changeant les relations dans l'école

le troisième : c'est la société qu'il faut changer mais il nous faut aussi nous investir dans l'école avec la pégagogie moderne...

J'ai toujours été militant de ce troisième courant.
Valiere
 
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Message par Barikad » 19 Déc 2004, 15:35

Il y a un pedagogue sovietique, des premieres années de la revolution, qui a ecrit des choses tres interressantes sur le sujet. Malheureusement, je ne me souviens plus de son nom. Si quelqu'un peut eclairer ma memoire defaillante.
Barikad
 
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Message par Ratus » 19 Déc 2004, 15:50

@canardos: l'éducation qui durerait toute la vie c'est un des enjeux fondamentaux puisque c'est en se formant continuellement qu'on peut rester lucide et critique vis à vis du monde qui nous entoure. A ce propos que penser des théories d'Ivan Illich qui furent très populaires à un moment donné mais qui semblent être de plus en plus oubliées désormais. A savoir une descolarisation de l'école c'est à dire créer des réseaux d'éducation plutôt que des gouffres reproduisant l'inégalité comme c'est le cas actuel de l'école qui est terriblement contreproductive.

@valière: le troisème courant est evidemment le plus riche puisqu'il permet d'envisager des interactions réciproques entre école et société. On ne change la société qu'à travers l'éducation masi l'éducation ne peut réellement changer que par un changement de société.
Ceal dit de façon plus précise que penser des pédagogies nouvelles? Il me semble que dans bon nombre de péfdagogies nouvelles on assite à un effacement de l'adulte c'est à dire à un adulte qui serait juste là pour réguler, pour superviser la construction des apprentissages qui serait réalisée par les élèves eux mêmes, certains se gargarisent beaucoup de "l'auto-socio-construction". Cela me semble être un peu une négation des désirs de l'adulte, l'adulte à lui aussi envie de faire passer des savoirs, des apprentissages sans pour autant être dogmatique or il me semble que dans les pédagogies nouvelles on assite à un adulte qui serait un peu "une pute" de l'éducation c'est à dire qu'on disposerait de lui en tant voulu, pour un sujet voulu, on serait pourquoi pas dans la consommation de l'adulte.
Que faire si les élèves ne construisent rien? Que faire s'ils ne veulent faire que du foot comme activité physique (en centre de vacances par exemple)?
Ratus
 
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Message par Valiere » 19 Déc 2004, 15:51

Effectivement mais après c'est devenu l'endoctrinement, matraquage stalinien.
Valiere
 
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Message par Ratus » 19 Déc 2004, 16:00

Et la pédagogie institutionnelle???

Nous ne sommes pas pressés d’en donner une définition : c’est ce que nous essayons d’élaborer.

Sur le plan de la théorie, ce livre est en retrait, peut-être, sur le précédent : nous ne disons rien de nouveau. Comme en 1964, nous estimons que l’analyse du milieu éducatif comporte nécessairement trois dimensions au moins :

1. Matérialiste : le matériel, les techniques qui commandent les types d’organisation déterminent les activités, les situations, les relations.
2. Sociologique : la classe, groupe et ensemble de groupes, fait partie d’autres ensembles qui la déterminent en partie.
Interrelations et phénomènes de groupe surdéterminent comportement et évolutions. Connus et maîtrisés (si possible par le groupe lui-même). Ils deviennent agents d’éducation.

3. Psychanalytique : reconnu ou nié, l’inconscient est dans la classe et parle... Mieux vaut l’entendre que le subir.
La description de la classe institutionnelle que nous proposions en 1965 ne nous semble plus devoir se limiter à quelques groupes d’enfants perturbés :

Un ensemble de techniques, d’organisations, de méthodes de travail, d’institutions internes, nées de la praxis des classes actives, place enfants et adultes dans des situations nouvelles et variées qui requièrent de chacun engagement personnel, initiative, action, continuité. Ces situations - travail réel, limitations de temps et de pouvoir - sont souvent anxiogènes et débouchent naturellement sur des conflits ; ceux-ci, non résolus, interdisent à la fois l’activité commune et le développement affectif et intellectuel des participants. De là cette nécessité d’utiliser, outre des outils matériels et des techniques pédagogiques, des outils conceptuels et des institutions sociales internes capables de résoudre ces conflits par la facilitation permanente des échanges matériels, affectifs et verbaux, à des niveaux conscients et inconscients.

Mais une question demeure non résolue : comment cette classe institutionnelle peut-elle s’intégrer sans disparaître dans les institutions scolaires, politiques, économiques ? Cette insertion est-elle indispensable ? souhaitable ? possible ? Selon l’insertion sociale, l’information réelle, l’idéologie politique de chacun, des réponses diverses peuvent être apportées à des questions qui dépassent le cadre de la pédagogie. Alors, pourquoi ce gros livre ? Simplement pour signaler l’existence de milieux coopératifs.
Nous pensons que la prise en considération de ce qui se passe dans quelques classes insolites, si l’on en tirait des conclusions, mettrait en danger non seulement l’école-caserne, mais vraisemblablement l’édifice scolaire hérité de Napoléon. Il est même possible que cette mise en cause des institutions...
« Aussi nous considérons-nous volontiers comme des utopistes »...
Ratus
 
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Message par Barikad » 19 Déc 2004, 16:08

(Zdanko @ dimanche 19 décembre 2004 à 15:40 a écrit :
(Barikad @ dimanche 19 décembre 2004 à 15:35 a écrit : Il y a un pedagogue sovietique, des premieres années de la revolution, qui a ecrit des choses tres interressantes sur le sujet. Malheureusement, je ne me souviens plus de son nom. Si quelqu'un peut eclairer ma memoire defaillante.

C'est Vygotsky dont tu parles, je crois. Effectivement, il a bossé en URSS avec des orphelins, des enfants abandonnés. Il a été le père de ce qu'on a appellé le socio-constructivisme.
Ce n'est pas ce nom là que j'ai oublié :huh: mais c'est bien le meme profil.... :unsure:
Barikad
 
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