par Cyrano » 27 Jan 2005, 15:40
Pour les messages précédents de Shadoko et Nadia:
Pourquoi incluez-vous un jugement dans votre question?
Vous soupçonnez iko d'être quoi?
Vous ne saisissez pas la raison qui a fait qu'il a mis ce texte? Pourquoi ne pas le demander, tout simplement, sans crier: «Ah là là, c'te connerie!»
Pourquoi ne pas attendre la réponse?
Bon, je reviens à mes moutons...
Je remarque que au sujet de mes derniers messages, il n'y a pas de réponse... mais bon, tout le monde n'est pas chômeur, on verra ce soir... Ceci étant, ça n'empêche pas les autres de répondre...
Pourquoi j'ai mis ces messages, ces remarques puisées dans des textes qui fustigent la psychanalyse?
Vous pouvez le lire vous-même, les amis, vous voyez bien que ce n'est pas aussi blanc et noir…
Ces textes valent pour ceux qui s'accrochent à tous les concepts freudiens, comme ils valent pour ceux qui veulent rejeter tous les concepts freudiens.
J'allais écrire ma conclusion à ces quelques messages, mais je lis ce qu'écrit shadoko.
Eh bien l'ami, tu as bien lu, car tu as à peu près résumé l'affaire. J'espère que tu trouveras, en partie, certaines réponses dans ce qui suit.
Une remarque: la bande des quatre avis est en accord avec l'avis de l'autre sur certaines choses, mais avec un autre sur autre chose, ça crée un joyeux bordel…
Je tiens à redire quelque chose…
Ensuite, promis, juré, craché, je dirai succintement, comme demande shadoko (pour les actes manqués, je répondrai dans le fil "Définitions").
Puis-je me répéter? Suis-je gaga?
Je répète, je répète – encore?!!! Putain, le mec, il est chiant… Oui, puisque vous faites la mule…
Ne pas accepter les théories de la psychanalyse, les pratiques, c'est une chose; être aveuglé par une hargne anti-psychanalyse, c'est autre chose – et ça fait écrire des bêtises.
Ça ressemble à l'anticommunisme convulsif de ceux qui s'arment avec "Le Livre Noir", quoiqu'on dise, la réponse est prête: 80 millions de morts! Staline était à la direction du parti bolchevique! etc. Ça ressemble à la discussion avec certains libertaires frénétiques: Cronstadt! Makhno! Quoi qu'on dise, la discussion ne progressera pas. Alors, on arrête.
Mais là, sur le forum, y'a les personnes avec lesquelles on débat, y'a les personnes qui viennent lire – alors, on continue, on répète.
Ici et maintenant
Revenir ici, au présent, "ici et maintenant", ça permettra de lire ce qu'écrit l'autre, d'éviter les réponses convulsives.
Je ne discute pas pour qu'on me refile la facture d'un Bettelheim, ou qu'on me refile la facture de tous les pauvres diables qui ont erré pendant des années dans une cure psychanalytique; je ne discute pas pour qu'on me refile la facture de l'histoire de notre langue et de l'origine des mots. Il ne faut pas que la colère (légitime, peut-être) sur ceci, cela, vienne aveugler la discussion d'aujourd'hui.
Parce que on a constaté la faillite de certains théoriciens fumistes qui étaient dans l'air du temps, parce que on a constaté l'inanité de certaines pratiques psychologiques, etc. on a décrété: c'est de la merde, on a son slogan tout prêt. C'est ça, un préjugé, la contamination de la rationalité: on cause "ici, maintenant" avec des restes de détritus qui viennent d'avant, d'ailleurs. Alors, on lit vaguement ce qu'écrit l'autre, de toute façon, on a sa réponse prête – on fait son Georges Marchais qui disait que les journalistes étaient venus avec leurs questions mais que lui était venu avec ses réponses.
Iko, dans son dernier message, rappelle fort justement les conneries délirantes de certains généticiens. Ça serait vraiment de mauvaise guerre, comme il le dit, de ramener compulsivement toutes ces histoires dès qu'un participant à ce forum parle de génétique, de biologie (et Lyssenko…).
En fait, on fait exactement comme ceux qui pensent avoir été guéris (et ils le sont, s'il vont mieux) par un rebouteux de l'esprit, ou par l'homéopathie. Le slogan est tout prêt: ça marche, ce n'est pas de la merde. On peut bien dire ce qu'on veut: ça a marché, c'est valide. C'est une illusion, encore la contamination de la rationalité.
Les préjugés et les illusions sont les deux bouts d'un même bâton.
Nul n'est sans reproche sur ses préjugés – je ne peux pas nier que lorsque je commence à lire le "Manifeste" de la LCR, je ne le fasse pas sans préjugés…
Je ne peux pas être plus concis, excuses.
Mais c'est moins long à lire que le fil "Conscient-Inconscient". 38 pages à imprimer! 38 pages avec les ¾ de ces pages blindées par des articles à lire.
La puce à l'oreille
Lorsqu'on prend les textes qui sont utilisés pour la défonce de la psychanalyse, et qu'on montre, qu'au fil de la lecture, on trouve de quoi alimenter une réflexion, une question, y'a pas de vilainerie perfide. A trop vouloir dénoncer, certains n'avaient pas remarqué ce qui se disait incidemmment dans ces textes, et que ce n'était pas rien dans le débat qui nous occupe (mais n'est ce pas cela réfléchir ensemble ? n'est-ce pas? corriger, un peu, les travers de l'autre ?).
Les auteurs qui, dans les articles, pourfendent la psychanalyse (des textes que je pourrais presque signer moi aussi) écrivent que les psychiatres ou psychologues ont besoin d'un outil interprétatif, et que si beaucoup ont abandonné la psychanalyse, ils n'ont pas renoncé au freudisme (y'a une nuance, les amis). Les auteurs écrivent que les psychologues cliniciens utilisaient la psychanalyse, car il leur manquait un outil curatif. Ces professionnels eux-mêmes demandent que ces outils soient inclus dans leur formation.
Là, ça doit mettre la puce à l'oreille: ce n'est si simple, si binaire que ça, l'affaire. En plus, c'est plutôt valorisant pour ces professionnels qui tentent d'améliorer leur pratique, avec ce qu'ils avaient sous la main, et qui savent changer d'outils.
Mais non: charlatans!…
Botter en touche
Iko, dans son dernier message :
«A-t-on le droit, à partir de l’écoute des plaintes des gens, de se forger une espèce de boite à outil conceptuelle, qui puisse rendre compte des comportements et ressentis de l’être humain et ce faisant les aider?»
Wolf dans un message précédent :
«je travaille avec des adolescents, dont certains sont dans des situations proches de mettre fin à leur jours ou de conduites dangereuses pour eux ou leurs proches... il faudrait ne jamais les envoyer voir un psy mais les gaver des pilules du bonheur?»
Moi, de là où je suis, je ne crois pas avoir lu une réponse cohérente à iko ou à wolf. Et je trouve, de mon point de vue, que les autres bottent en touche, ou ne bottent pas du tout.
Rojo répondit à wolf de les envoyer voir un psychiatre ou un psychologue, mais pas un psychanalyste.
Ah… Justement, les psychiatres et les psychologues, pour traiter ce genre de problèmes, sans les "pilules du bonheur" ont besoin d'un outil, d'une «boite à outil conceptuelle, qui puisse rendre compte des comportements et ressentis de l’être humain et ce faisant les aider.»
Il faut lire sans détritus d'hier dans la tête, essayer du moins. On ne sera pas d'accord, mais on arrivera peut-être à définir des questions, sans prendre obligatoirement les réponses de l'autre…
Sans exclure la virulence du dialogue, on n'est pas sur ce forum pour faire rendre gorge à l'autre.
D'autant plus que, sans parler de solidarité de parti, on peut, au moins, être solidaires entre camarades - du même parti ou pas. Ne serait-ce qu'être solidaire par le sujet qui nous intéresse en commun.