a écrit :
Grève reconduite dans les transports marseillais
AFP 04.11.05 | 13h45
Au 32e jour de grève dans les transports publics marseillais, les syndicats de la RTM doivent se prononcer vendredi sur le vote à bulletin secret souhaité par le gouvernement et présenter leurs contrepropositions prenant en compte les remarques du médiateur.
Aucune amélioration ne se profile à l'horizon, les traminots de la Régie des transports de Marseille (RTM) ayant reconduit dans la matinée leur grève jusqu'à lundi.
Comme tous les jours depuis le 4 octobre, le trafic était très perturbé vendredi matin. A 8h00, le trafic des bus était limité à 11% des véhicules, sur cinq des 77 lignes. En revanche, 62% des rames de métro fonctionnaient, cinq rames sur quatorze sur la ligne 1 et onze rames sur 15 sur la ligne 2.
Cette poursuite du mouvement intervient alors que la médiation entamée lundi par Bernard Brunhes s'est soldée par un échec, et que la mairie de Marseille a, de nouveau, demandé jeudi soir, la réquisition des moyens de transports.
Les syndicats, qui doivent rencontrer la direction à 14h00, devraient se prononcer ensuite sur la demande du préfet de région, Christian Frémont, relayée vendredi matin par Dominique Perben, le ministre des Transports, d'organiser une consultation à bulletins secrets sur les propositions du médiateur, et de fait sur la suite du mouvement.
"Une expression libre, à bulletins secrets, démocratique des salariés, ce serait un pas vers une simplification de la situation", a déclaré M. Perben sur France 2.
"Ce qui serait un pas positif pour un retour à la normale, ce serait que l'ensemble des salariés dans les heures ou les jours qui viennent aient le droit de s'exprimer sur la poursuite ou non de la grève", a-t-il estimé.
Cette initative "bafoue le droit de grève", a rétorqué Patrick Parra, représentant CFDT à la RTM. "Les grévistes n'accepteront pas de voter. Qu'on n'ouvre pas la boite de Pandore" a-t-il déclaré à l'AFP.
"Je crois que la loi ne nous oblige pas à accepter ce vote à bulletins secrets", a réagi Alain Vercellone, secrétaire général CGT. "De plus, si la direction organise ce vote, il doit porter uniquement sur la DSP et sur nos propositions", a-t-il ajouté.
La direction de la RTM a indiqué que "si les syndicats refusent cette consultation à bulletins secrets de l'ensemble du personnel, nous avons le pouvoir de l'imposer".
Regrettant que "les propositions du médiateur aient été rejetées", la mairie a jugé que "la procédure de vote proposée par le préfet apparaît comme la meilleure solution pour sortir de la crise".
Les syndicats devaient en fin d'après-midi rendre publiques leurs contrepropositions "de nature à trouver une issue positive au conflit" et prenant en compte les remarques du médiateur qui a quitté Marseille jeudi soir.
M. Brunhes a suggéré le retrait de la délégation de service public (DSP), votée par la communauté urbaine pour l'exploitation du tramway qui doit être créé à Marseille en 2006. A sa place, il a proposé la création d'une filiale "ad hoc" de la RTM pour l'exploitation des lignes. Cette filiale, dont la RTM détiendrait la majorité avec 40% à la Connex (Veolia) ou un autre opérateur, serait chargée d'exploiter le tramway, défini comme un "marché public" avec du personnel exclusivement RTM.