Traitement des déchets nucléaires

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 12 Jan 2006, 22:21

avec la perspective d'ici une trentaine d'années de pouvoir transmuter dans certains réacteurs de 4ième génération les dechets nucléaires à longue vie en déchets à courte vie, la question du stockage des dechets nucléaires à longue vies actuels se posent differemment et le stockage géologique profond est remis en cause, en faveur de solution de stockage en surface...

a écrit :

[center]Que faire des déchets nucléaires ?[/center]

LE MONDE | 12.01.06 |


Qui dit nucléaire dit déchets, dont certains sont exceptionnellement dangereux. Or, depuis vingt ans, la France s'interroge sur leur devenir et à ce jour aucune solution acceptable par tous n'a été adoptée.

Pour trouver un consensus, un vaste "débat public" a été organisé. Lancé en septembre 2005 par le gouvernement, il doit s'achever vendredi 13 janvier à Lyon. Son objectif : aider le Parlement, qui en débattra au printemps, à esquisser une solution à l'horizon 2015-2025.


Coïncidant avec celui sur l'EPR (réacteur nucléaire de troisième génération), ce débat a mis en exergue des antagonismes radicaux. Pour certains, comme Christian Bataille, député (PS, Nord) et rapporteur de la loi de 1991 sur les déchets nucléaires, "il existe une solution, scientifique et politique".

Elle consiste à poursuivre les études sur la transmutation "pour réduire la durée de vie des déchets", à recourir au stockage géologique réversible pour les rebuts ultimes et à gagner en flexibilité "grâce à l'entreposage de longue durée" en surface. Pour lui, la loi de 2006 doit assurer, par un fonds dédié, le financement de ce dispositif.

A l'opposé, pour l'ingénieur et économiste Benjamin Dessus, "la distinction entre matières valorisables et déchets ultimes est arbitraire", l'essentiel des risques provenant des premières. Pour cet expert, "il faut arrêter le retraitement et faire moins, voire plus du tout, de nucléaire" et refuser tout stockage en profondeur des déchets existants. Quant au réseau "Sortir du nucléaire", il a tout bonnement boycotté le débat.

Pour Georges Mercadal, président de la commission du débat public sur les déchets nucléaires, les discussions ont montré que le stockage géologique "suscite des réticences dans le public". Celui-ci favoriserait "une seconde solution, celle d'un entreposage pérennisé en sub-surface".

Lorsque, en 1987, l'Ain, l'Aisne, le Maine-et-Loire et les Deux-Sèvres furent désignés pour accueillir d'éventuels sites de stockage souterrain, des associations locales bloquèrent les prospections de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).

Le Parlement reprit la main. Une commission, présidée par M. Bataille, conduisit à l'adoption de la loi du 30 décembre 1991. Celle-ci définissait des axes de recherche sur les techniques applicables aux déchets dont la radioactivité dure plusieurs dizaines de milliers d'années au moins : déchets de haute activité (1 639 m3 cumulés en 2002, 3 621 m3 prévus en 2020) et de moyenne activité (45 359 m3 en 2002, 54 509 m3 en 2020), actuellement entreposés à la Hague (Manche), Cadarache (Bouches-du-Rhône) et Marcoule (Gard).

La loi fixait au Parlement l'échéance de 2006 pour choisir parmi les trois solutions mises à l'étude. Concernant la "séparation poussée" des déchets, M. Bataille et le député Claude Birraux (UMP, Haute-Savoie), dans un récent rapport parlementaire, ont jugé que sa mise en oeuvre industrielle "nécessitera d'attendre le renouvellement, en 2040, des installations de retraitement de la Hague". Il en va de même pour leur transmutation en éléments moins radioactifs.

Etudié par l'Andra, le stockage en formation géologique profonde se situe à un horizon moins éloigné : 2020-2025. La Commission nationale d'évaluation des travaux sur les trois axes de la loi de 1991 estime qu'"en 2006, il n'existera pas d'obstacle (...) qui empêcherait le législateur de décider du principe de stockage des déchets à vie longue dans le secteur étudié".

A l'inverse, un rapport réalisé par l'Institute for Energy and Environmental Research de Takoma Park (Etats-Unis) souligne que le dimensionnement du stockage n'est pas clairement établi. En effet, les volumes ne sont pas les mêmes si le retraitement des combustibles usés est poursuivi ou si l'on décide de leur stockage direct comme la majorité des pays dotés d'une filière électronucléaire.

Depuis quinze ans, le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et la Cogema estiment avoir divisé par six le volume des déchets à vie longue. Ces progrès permettent de diminuer la taille des installations d'entreposage. Mais celles-ci, en surface ou à flanc de colline, n'offrent qu'une solution temporaire, pour cent à trois cents ans.

Les autres déchets, moins radioactifs et de moins longue durée de vie, nécessitent aussi une gestion spécifique. Les résidus miniers sont laissés sur place (28 mines en France). Les déchets de très faible activité (500 000 m3 en 2020) sont stockés en surface à Morvilliers (Aube). Le centre de Soulaines (Aube), lui, accueille depuis 1992 les déchets de faible et moyenne activité à vie courte (moins de trente ans). Leur volume sera de 1,2 million de m3 en 2020. Les déchets de faible activité à vie longue (plus de trente ans) n'ont pas encore trouvé de destination définitive, tous comme ceux du centre militaire de Valduc (Côte-d'Or).

A l'étranger aussi, l'hésitation est grande. En Allemagne, la mine de sel de Gorleben a été choisie à la fin des années 1970. Mais une vigoureuse opposition locale a empêché les travaux. En Grande-Bretagne, un projet d'enfouissement près de Sellafield, sur la côte ouest de l'Angleterre, a échoué en 1995 pour la même raison. Un processus de consultation est en cours. L'Espagne a adopté un moratoire, repoussant à 2010 la recherche d'un site de stockage profond. La Suède et la Finlande semblent les plus proches d'une solution : elles ont convaincu les populations locales d'accepter le stockage en profondeur. Pour l'heure, toutes deux en restent à l'étude en laboratoire.

La Commission européenne a lancé en 2000 un projet de directive invitant ses membres à adopter une approche commune en matière de stockage géologique, avant d'abandonner en 2003 toute échéance précise. Bruxelles a, par ailleurs, lancé le projet SAPIERR, qui regroupe des Etats européens (Pays-Bas, Belgique, Hongrie, Lituanie, Croatie, Italie, Roumanie...) dans la quête d'un site commun à tous.

En Asie, la Chine a créé un laboratoire d'études géologiques, la Corée du Sud ne trouve pas de site sur son étroit territoire, le Japon construisant deux laboratoires, l'un dans l'argile, l'autre dans le granit.

La Russie, enfin, présente un cas à part. Elle n'a pas de site d'enfouissement, mais entrepose de longue date ses combustibles usés et ceux de plusieurs autres pays à Krasnoïarsk (Sibérie). Une situation héritée de l'Union soviétique, lorsque Moscou rapatriait le combustible utilisé dans les "pays frères" à des fins militaires.

Cette procédure s'est arrêtée pour l'essentiel après la chute de l'URSS. Mais le Kremlin a fait adopter, en 2001, une loi permettant l'importation de déchets nucléaires. L'idée de stocker les déchets dans certains pays, à commencer par la Russie, a reçu l'appui de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique).

La France, pour sa part, affirme qu'elle n'exportera pas ses déchets. C'est donc sur place qu'il lui faut trouver une solution. Or, depuis dix ans, les options proposées se heurtent au refus des populations.

Il a fallu attendre fin 1999 pour qu'une première installation expérimentale soit retenue, à Bure (Meuse). En 2000, le gouvernement a abandonné la recherche d'un second site. Aujourd'hui, il ne reste que Bure. Or, là aussi, l'opposition se lève. Plus de 50 000 électeurs des environs réclament un référendum, ce qui augure mal d'une acceptation finale.

Hervé Kempf et Hervé Morin


canardos
 
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Message par canardos » 01 Fév 2006, 08:14

dans le Figaro:

a écrit :

[center]Déchets nucléaires sous terre: "faisable" en 2025, selon les experts[/center]

AFP
[ mardi 31  janvier  2006  ]


BURE (AFP) - A 490 mètres sous la surface du globe, l'histoire s'est arrêtée il y a 155 millions d'années. C'est à ce stade d'un voyage dans le temps et vers le centre de la Terre que se poursuivent les expériences sur un éventuel stockage souterrain des déchets nucléaires nucléaires, qui fait toujours débat.

Conformément à la loi de 1991 dite "loi Bataille", le laboratoire doit vérifier que la géologie du secteur est favorable à la conservation en toute sécurité de matières radioactives pendant plusieurs centaines de milliers d'années. Il doit aussi s'assurer - originalité française - que ce stockage est "réversible", afin de préserver la liberté de choix des générations futures.

"Faisable", a conclu en substance l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) qui gère les installations de Bure (Meuse), dans un rapport remis en décembre aux autorités du nucléaire en France: "quand l'Andra conclut sur la faisabilité de principe, elle conclut sur un stockage sûr", note Marie-Claude Dupuis, sa directrice générale.

Mardi, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), organisme public d'expertise sur le nucléaire, a rendu un avis favorable et noté qu'à ce stade les investigations "n'avaient pas mis en évidence d'élément rédhibitoire" si la décision du stockage souterrain devait être prise.

Cette décision sera débattue courant 2006 par le Parlement, qui pourra s'il le souhaite établir la feuille de route des étapes à franchir.

Selon Marie-Claude Dupuis, si la décision de stockage souterrain était prise en 2006, celui-ci ne commencerait pas avant 2025, entre la demande d'autorisation, les études complémentaires indispensables et les travaux.

L'avantage du site de Bure - deux puits verticaux de 4 et 5 m de diamètre, une niche expérimentale à -445 m, et 400 m de galeries en forme de H à -490 m - c'est "une couche argileuse stabilisée depuis 20 millions d'années, épaisse (160 m) et homogène", détaille Mme Dupuis.

Cette couche argileuse est elle-même située sous 420 m de calcaire.

La nature de cette argilite - un mélange d'argile, de carbonates et de quartz - "a la capacité d'arrêter les ions positifs et de freiner les négatifs, ce qui permet de ralentir la propagation le plus longtemps possible et au moins le temps que la radioactivité s'épuise" en cas de stockage de déchets nucléaires, explique le directeur du laboratoire Jack-Pierre Piguet.

Une "zone de transposition" de 200 km2 au moins, équivalent géologique du site du laboratoire, pourra être utilisée en cas de stockage de déchets nucléaires.

Bure accueillerait les déchets de type B, moyennement actifs mais à vie longue, et C, très actifs et à longue durée, reprend Mme Dupuis. Une centaine d'hectares seraient réservés à la zone B et 500 à la zone C.

"Le stockage de combustibles usés (uranium) non traités a été envisagé à titre exploratoire mais nécessiterait une emprise supérieure de l'ordre de 1.200 ha", ajoute-t-elle.

Depuis novembre, les chercheurs simulent en accéléré, sur quelques mois, ce que représenterait sur plusieurs dizaines de milliers d'années l'infiltration d'eau provenant des couches de calcaire.

"Avec cette expérience, Bure a commencé à tester ce que pourrait être, dans un processus de stockage souterrain, le bouchage des alvéoles appelées à recevoir les +colis+ de déchets radioactifs, précise le directeur du laboratoire.

"La sécurité du stockage s'évalue sur le très long terme", fait valoir la directrice de l'Andra. "Le pic d'impact sur l'environnement dure 200.000 ans, au-delà desquels les déchets ont perdu leur radioactivité".


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Message par canardos » 01 Fév 2006, 19:35

a écrit :

mercredi 1 février 2006

[center]Nucléaire: l'entreposage des déchets à faible profondeur a les faveurs des Français [/center]
 

PARIS (AFP) - L'entreposage à faible profondeur des déchets radioactifs est apparu comme une solution pragmatique et rassurante pour une majorité de participants aux débats publics sur la gestion de ces rebuts, dont le compte-rendu a été publié mercredi par une commission ad hoc.

"L'entreposage en sub-surface, à faible profondeur, a été remis en selle" au fil des auditions qui se sont tenues pendant quatre mois, a souligné le président de la Commission particulière du débat public sur la gestion des déchets nucléaires Georges Mercadal, en présentant son rapport destiné à éclairer la rédaction d'un projet de loi sur la question.

Cette opinion offre une nouvelle voie par rapport aux trois présentées dans un document préparé par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques : le stockage géologique à grande profondeur, la séparation-transmutation et l'entreposage en surface.

Pour l'Office parlementaire, ce sont ces trois outils qui devraient être inscrits dans la future loi de gestion à long terme des déchets nucléaires de 2006.

Les recherches menées sur les déchets radioactifs, un investissement total de près de 2,5 milliards d'euros, ont permis de constater que "ces trois axes de recherche (...) apparaissent aujourd'hui comme complémentaires", avait estimé de son côté cet été le ministre délégué à l'Industrie François Loos.

Tout au long des 12 étapes du débat public, les gens ont fait part de leur "circonspection vis-à-vis de la réversibilité du stockage géologique profond", tel qu'il sera expérimenté à 490 m de profondeur dans le laboratoire souterrain de Bure, dans l'est de la France, a noté M. Mercadal.

Les acteurs du nucléaire ont assuré au fil des débats que l'entreposage en sub-surface permettrait de surveiller les colis pendant 300 ans, en les reconditionnant si nécessaire. "Le message fort qui est ressorti du débat est +hâtons-nous lentement+ sur le stockage géologique", a dit M. Mercadal.

Il a souligné que "les gens du secteur nucléaire ont soit appuyé, soit pas critiqué l'idée de pousser, pendant les 15 prochaines années (période des tests en profondeur, ndlr), les deux solutions : l'entreposage en sub-surface sur un site déterminé, pour voir comment il pourrait être de longue durée et pérennisé, et le stockage dans l'argile", en profondeur.

L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), organisme public d'expertise sur le nucléaire, avait donné mardi un avis favorable à l'éventuel stockage en profondeur, le déclarant "techniquement faisable".

Et mercredi, l'Autorité de Sûreté nucléaire (ASN) a estimé dans un avis au gouvernement que le stockage en profondeur "apparaît incontournable" pour les déchets radioactifs de haute activité à vie longue.

Mais les associations anti-nucléaires s'y opposent. "L'enfouissement des déchets nucléaires les plus dangereux est un véritable crime contre les générations futures", affirme par exemple le réseau "Sortir du nucléaire", qui fédère 718 associations opposées à cette énergie.

Une des "préoccupations constantes" des plus de 3.000 participants au débat public, selon le rapport, a été leur santé, leur sécurité, leur environnement, pour aujourd'hui et pour leurs enfants. Pour le moment, rassure la Commission, "les déchets à vie longue sont sous contrôle" et le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) estime que l'on peut "se donner du temps" pour trouver une solution à leur gestion sur le long terme.


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Message par canardos » 02 Fév 2006, 08:41

dans Libération:

a écrit :

Nucléaire. Depuis 1994, des scientifiques étudient un site lorrain susceptible de les stocker.
Tests en profondeur pour déchets nocifs




Par Sylvestre HUET
jeudi 02 février 2006

Bure (Meuse) envoyé spécial


«Front scientifique.» Le panneau désigne la galerie de gauche, tandis que celle de droite se voit baptisée «Front de creusement.» Nous sommes à -490 mètres, dans le laboratoire souterrain dédié à l'étude d'un stockage géologique des déchets de l'électronucléaire. Une sorte de mine dont l'objet serait, non d'extraire un matériau sans intérêt commercial (de l'argile mêlée de quartz aux allures de béton, formée il y a plus de 150 millions d'années) mais de déterminer s'il possède les qualités requises pour confiner la radioactivité suffisamment longtemps. L'un des coins de sous-sol les plus auscultés du monde depuis 1994, date à laquelle l'Andra (Agence nationale de gestion des déchets radioactifs) a débuté l'étude. Au début, le sous-sol a livré ses secrets à travers des études sismiques et des kilomètres de carottes forées dans tous les sens ­ vertical, horizontal, oblique. Puis, par l'installation d'un laboratoire souterrain à partir de 2000.

Niche. «Ici, il y a 1 400 capteurs», explique Jack-Pierre Piguet, le directeur du laboratoire. Ces capteurs transmettent en temps réel aux scientifiques de l'Andra, mais aussi à des laboratoires universitaires ou du CNRS, les données de pression, mouvements des parois, températures. Sur les parois, des pièces jaunes montrent où des dizaines de forages ont percé la roche sur plusieurs mètres, parfois une trentaine, afin de mener cette auscultation de précision. L'équipement d'une niche expérimentale à -445 mètres, il y a un an, a permis de forer autour de la zone où le puits allait être creusé jusqu'à -520 mètres, afin d'enregistrer les réactions de la roche à cette intrusion. Le but de la manoeuvre ? Vérifier que le creusement des galeries n'altère pas au-delà de quelques mètres les caractéristiques d'origine de l'argile.

D'autres expériences testent les réactions de la roche à la chaleur avec des sondes chauffantes ou la diffusion de traceurs radioactifs. Certaines sont déjà «à caractère technologique», insiste Piguet, comme cette «saignée» remplie de bentonite (une sorte d'argile) où l'on injecte doucement de l'eau, afin de vérifier le «gonflement» qui en résulte. Une simulation bigrement accélérée, «l'équivalent de ce qui se passerait en plusieurs milliers d'années réalisé en quelques mois». Une solution imaginée pour «sceller» les alvéoles remplies de déchets. Et «cicatriser» d'éventuelles microfractures autour d'elles en les comprimant.

«L'ensemble de ces recherches, souligne Marie-Claude Dupuy la directrice générale de l'Andra, se fait en collaboration avec plus de cent laboratoires, de 30 pays européens. Elles ont donné lieu à plus de 300 publications scientifiques, 35 thèses soutenues.» Des résultats «à la disposition de tous sur l'Internet». Pour l'instant, ces travaux ont vérifié l'hypothèse de départ. Le bloc rocheux a vécu une histoire calme depuis au moins 20 millions d'années, offrant un vaste volume homogène. L'eau d'origine, contemporaine des dinosaures, est toujours là, enfermée dans les micropores de la roche. Et les grandes failles de la région laissent entre elles un espace, la «zone de transposition» au nord de Bure, où la roche doit avoir les mêmes caractéristiques. Pourtant, l'Andra souligne que la démonstration se limite à la «faisabilité» d'un stockage géologique, réversible durant deux à trois siècles. Elle ne peut donc recommander qu'une décision «de principe», dont la réalisation serait suspendue aux conclusions de dix ans à vingt ans de travaux supplémentaires.

canardos
 
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Message par titi » 02 Fév 2006, 15:41

tiens Piguet, c'était mon prof de Géologie !
titi
 
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Message par canardos » 02 Fév 2006, 15:45

l'inconvenient majeur des stockage profonds, c'est que les dechets sont irrécupérables, ou tres difficilement.

comme d'ici quelques dizaines d'années on devrait pouvoir les bruler et les recycler comme combustibles dans des réacteurs de 4 ième génération, il est urgent d'attendre et retenir des solutions de stockage provisoires
canardos
 
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Message par canardos » 02 Fév 2006, 16:06

dans le Monde:

a écrit :

[center]Les déchets radioactifs en attente d'un destin[/center]

LE MONDE | 02.02.06 |
BURE (MEUSE) ENVOYÉ SPÉCIAL

Par 490 mètres de profondeur, dans le vacarme du système d'aération qui brasse une fine poussière de ciment, ordinateurs et capteurs mesurent la respiration de la roche. L'argilite, dans laquelle a été creusé, à Bure (Meuse), le laboratoire souterrain d'étude d'un stockage géologique des déchets radioactifs, sera-t-elle capable de confiner pendant des centaines de milliers d'année les rebuts les plus nocifs de l'industrie nucléaire ?

L'Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra) le pense. Son laboratoire souterrain ne sera définitivement achevé que début 2007, mais "l'essentiel des dispositifs de recherche est déjà en place", indique Jack-Pierre Piguet, directeur du laboratoire. "On est dans un milieu gorgé d'eau, mais celle-ci n'y circule qu'extrêmement lentement", rappelle-t-il. Les capteurs estiment la façon dont la roche se fissure autour des galeries, comment la circulation de l'eau s'en trouve modifiée, et dans quelle mesure la chaleur engendrée par les futurs déchets altérera sa structure. Des saignées ont été creusées, puis colmatées avec de la résine et de la bentonite (une argile gonflante) pour étudier le scellement des alvéoles qui contiendront les colis.

Au vu de ces résultats et d'une série de forages et d'études conduites dans d'autres laboratoires (Mol en Belgique, Mont Terri en Suisse), l'Andra conclut à la "faisabilité de principe du stockage réversible des déchets de haute activité à vie longue". "Nous sommes partis d'hypothèses prudentes, qui aboutissent à la conclusion que la très grande majorité des radionucléides sont piégés, assure Marie-Claude Dupuis, sa directrice générale. Au-delà de 200 000 ans, l'iode, le chlore et le sélénium parviennent à la surface, mais avec un impact de l'ordre de 1 centième à 1 millième de la radioactivité naturelle."

POURSUIVRE LES RECHERCHES

Les recherches ne sont pas terminées. L'Andra n'envisage pas de déposer une demande d'autorisation pour un tel stockage avant 2015, la construction débutant vers 2020. Si le Parlement décidait, au terme de la future loi sur les déchets radioactifs, de recourir au stockage souterrain, il faudrait encore trouver une zone de 2 km2 exempte de toute faille, sur le secteur de 200 km2 déjà prospecté à proximité de Bure. Et tester en vraie grandeur les systèmes (robots, conteneurs, obturation) de confinement des déchets.

"Bien que les caractéristiques du site soient extrêmement favorables, une décision "de principe" ne veut rien dire, prévient l'hydrogéologue Ghislain de Marsilly, membre de la Commission nationale d'évaluation, chargée depuis 1991 d'apprécier l'avancée des recherches sur divers modes de gestion des déchets (séparation/transmutation, entreposage en surface, stockage géologique). Il faut d'abord arriver au terme des études, sur un site donné." Cette nécessité de poursuivre les recherches — sur la circulation de l'eau, les risques d'explosion liés au dégazage d'hydrogène, etc. — est aussi soulignée par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), même si, "à ce stade", un stockage apparaît "faisable". L'autorité de sûreté nucléaire (ASN) va plus loin et estime, dans un avis rendu mercredi 1er février, que le stockage profond est "une solution de gestion définitive qui apparaît incontrounable".

De leur côté, les opposants à l'enfouissement des déchets font actuellement circuler une pétition réclamant la consultation de la population de la Meuse et de la Haute-Marne avant toute construction d'un centre d'enfouissement. Près de 50 000 signatures ont été recueillies. Mais les conseils généraux rechignent à organiser un référendum sur une question qui n'est pas de leur compétence. "Une consultation doit avoir lieu avant le débat parlementaire", insiste Corinne François, coordinatrice des collectifs contre l'enfouissement de ces déchets. "On ne peut négliger cette expression", reconnaît, sans lui proposer de traduction concrète, François-Michel Gonnot, président de l'Andra et — cumul qui étonne à l'étranger — député (UMP) de l'Oise.

Un autre type de consultation, boudée par certaines associations antinucléaires, le débat public sur la gestion des déchets radioactifs, tout juste terminé, apporte un autre éclairage. Georges Mercadal, qui l'a présidé, note que la demande d'une autorité indépendante sur ces questions est forte. L'enjeu étant de savoir quelle forme prendra cette instance souhaitée par Jacques Chirac. Concernant les déchets, note M. Mercadal, "le public est plus que circonspect sur la réversibilité du stockage profond et s'inquiète de l'impossibilité d'y surveiller l'évolution des colis". Au fil des réunions, dit-il, l'entreposage des déchets à flanc de colline, pour 300 ans renouvelables, est apparu comme une alternative possible. Resterait à trouver un site d'accueil...

Hervé Morin

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