Déclaration d'Arlette Laguiller

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par stef » 27 Oct 2002, 22:35

Pelon :
a écrit :Je n'ai jamais dit cela et j'aimerais que la population se mobilise là-dessus.

a écrit :Bien sûr, si on peut infliger une défaite au gouvernement il ne faut pas se gêner.

a écrit :Aujourd'hui, il n'y a pas mobilisation contre le projet Sarkozy. Par contre, personne ne dit que ce ne serait pas une bonne chose.


Formuler les choses ainsi, s'appelle commenter la lutte de classes.

La vraie question : la loi Sarkozy PEUT être le premeir point d'accroche entre le gouvernement et la classe. Tout faire pour que cela le soit - voilà le rôle d'une organisation trotskyste. Et pour cela : définir la revendication - celle que les appareils veulent à tout prix masquer. Après cela aura lieu ou pas, est une affaire qui depend peu de nous. Mais le travail aura été fait.

Et oui : si tu discutes, notamment avec des jeunes, tu sentiras un profond dégoût vis à vis de la politique symbolisée par Sarkozy. L'orienter positiviement : voilà l'enjeu.

Que la situation soit défavorable est une chose. Que les masses soient prostrées en est une autre.

Quant à ta grand-mère - que je salue au passage - il me semble qu'elle distinguait mieux les vessies et les lanternes que les inflexions d'une situation. Si effectivement le PS a choisi un positionnement légèrement différent, ce n'est pas un hasard.
stef
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 11:50

Message par Louis » 27 Oct 2002, 23:35

a écrit :
Donc la question que je poserais, en espérant une reponse clair, est:
Aprés avoir, il me semble argumenté une ligne politique, que certainement quelqu'un poura defendre mieux que moi, qu'est ce qui fait croire à la LCR que la mobilisation associations ou de partis pourrait faire reculer le gouvernement ? et en quoi la politique de LO serait une impasse?  


Personnelement, je suis bien persuadé que l'on peut faire reculer le gouvernement et le patronat.

Sur l'insécurité, sur les services public, sur la vague de licenciements et sur bien d'autres sujets

maintenant, je reprend votre argumentation (ou plus précisement la partie juste de votre argumentation : c'est certainement pas les faibles forces de lo ou de la ligue (sans compter Cvs qui doivent etre moins nombreux) que l'on va faire reculer gouvernement ou patronat. Il faut mobiliser la classe, et tous ceux en general victimes de ce gouvernement de merde, de ces patrons de merde etc etc. C'est dire qu'il faut avoir une politique unitaire. Et pas unitaire pour faire plaisir a tel ou tel, mais parce qu'il s'agit d'une nécessité sociale. Et bien sur dans le cadre d'une politique unitaire, il faut prendre en compte ce qui existe dans le mouvement ouvrier (c'est ce qu'on appelle le front unique, mais la chose importe largement plus que le nom) ,
et ce qui exite dans le cadre des mobilisations que l'on veux impulser (exemple la LDH quand on parle de droits de l'homme

d'autre part je ne sais plus qui a repris le terme utilisé par Sarko de "droitdelhommisme" Cela m'a inspiré de le rapprocher d'un édito du collectif "les mots sont importants"

Dans Le Monde daté du 24 octobre, Sarkozy utilise l'expression droits-de-lhommistes pour railler les associations opposées au projet de loi sur la sécurité intérieure. Je ne suis pas certain à 100% que ce néologisme, et l'expression droits-de-lhommisme qui va avec, ait été inventé par Le Pen lui-même, mais c'est ce dernier qui n'a cessé de l'utiliser depuis un certain nombre d'années et qui l'a fait connaître. Que Sarkozy, dans un entretien "relu et amendé par le ministre", utilise cette expression n'est pas anodin selon moi. Il est d'ailleurs curieux que le néologisme droits-de-lhommiste soit utilisé dans un sens dénigrant voire infamant. Sans ce détournement lepéniste, je me reconnaîtrais volontiers du droit-de-lhommisme. Non seulement Sarkozy utilise une expression clairement frappée de la marque nationale-frontiste, mais il l'utilise aussi dans le même sens, contre les droits de l'Homme. L'expression "droits de l'homme" est d'ailleurs, quant à elle, utilisée entre guillemets dans cet entretien relu et amendé, une façon très claire de marquer sa distance.

En 1998, lorsque Balladur avait lancé que la préférence nationale était une idée méritant d'être étudiée, notamment pour les prestations familiales, Sarkozy avait immédiatement suivi malgré le tollé général : "cela me choque d'autant moins que l'on discute tranquillement de la préférence nationale, qu'elle existe dans la fonction publique (Référence aux emplois fermés ou discriminations inscrites dans les textes, qui sont donc être le modèle à suivre selon Sarkozy)" [1].

Rapprochements hâtifs de choses n'ayant rien à voir ? peut-être. Mais les idées d'extrême droite ne viendront plus forcément de personnes brutales, agressives, vulgaires et au passé inquiétant voire caricatural (cf. Le Pen). En Italie, en Autriche ou au Danemark par exemple, l'extrême droite a appris à se relooker pour mieux rassurer et séduire. Est arrivée une nouvelle génération de politiciens polis, cultivés, souriants, favorables au dialogue, etc. bref plein de ces qualités (apparences ?) qui semblent faire l'admiration de tous.

Ce sont les mots, et les idées qu'ils véhiculent, qui sont importants

que je laisse a la reflexion de celui qui fait du sarkosisme soft (je sens que je vais encore me faire engueuler)
(en fait c'est de la pure provocation. J'ose esperer que celui qui a dit ca ne fait pas de sarkosisme light)
Louis
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 09:33

Message par pelon » 28 Oct 2002, 06:24

(wolf @ Sunday 27 October 2002, 23:31 a écrit :
Question subsidiaire: pourquoi alors, selon toi, (ou doi-je m'en remettre à ta grand-mère   ;) le PS a-t-il pris la décision de signer l'appel (dont je ne pense pas du bien, mais c'est sur un autre plan)? Qu'est-ce qui explique les âpres débats internes dont cette signature a fait l'objet?

Ma grand-mère en tout cas aurait trouvé la réponse toute seule (elle disait des socialistes "roses à l'extérieur, blanc à l'intérieur").
Il s'agit pour une partie du Parti Socialiste de se donner une image de gauche; de montrer que, eux, ce n'est pas la même chose que l'UMP, pour ceux qui auraient des doutes.
Ce que tu appelles "âpres débats internes" n'est que la traduction valorisante de batailles d'arrivistes qui veulent le pouvoir au PS. Disons, pour simplifier que les politiciens comme Fabius ou DSK misent sur la respectabilité vis-à-vis de la bourgeoisie par tous temps alors que les Emmanuelli et Melenchon veulent redonner des couleurs "de gauche" au PS. Ils savent qu'ils ne vont pas être au pied du mur avant 5 ans et que leurs déclarations n'engagent pas à grand chose.
Et précisément, c'est parce que la situation le permet, qu'ils se donnent ce ton combatif. Ils peuvent se tromper mais ils ont, eux, fait le pari qu'il n'y avait pas grand chose à craindre de la population sur ce terrain.
D'autre part, c'est sur un thème qui ne dérange pas la bourgeoisie, qu'ils ont décidé d'engager le fer. Même le MEDEF n'y trouve rien à redire.
pelon
 
Message(s) : 33
Inscription : 30 Août 2002, 10:35

Message par stef » 28 Oct 2002, 09:34

a écrit :D'autre part, c'est sur un thème qui ne dérange pas la bourgeoisie, qu'ils ont décidé d'engager le fer. Même le MEDEF n'y trouve rien à redire.

Oserais-tu parler ainsi de la loi Sarkozy !!!!?!!! Est-ce moi qui n'ai pas compris ?
:06:

a écrit :Ce que tu appelles "âpres débats internes" n'est que la traduction valorisante de batailles d'arrivistes qui veulent le pouvoir au PS. Disons, pour simplifier que les politiciens comme Fabius ou DSK misent sur la respectabilité vis-à-vis de la bourgeoisie par tous temps alors que les Emmanuelli et Melenchon veulent redonner des couleurs "de gauche" au PS. Ils savent qu'ils ne vont pas être au pied du mur avant 5 ans et que leurs déclarations n'engagent pas à grand chose.

Que la direction du PS soit faite d'arrivistes n'a rien d'une nouveauté : c'est vrai depuis près d'un siècle. Mais l'existence de "Nouveau Monde" exprime justement la contradiction permanente d'un parti ouvrier bourgeois : jusqu'où aler trop loin au service du Capital sans prendre le risque de s'autodétruire. Soit dit en passant on a le même type de débat dans le PCF. Vous n'en parlez jamais (il n'y a qu'à lire les posts de ce forum). Hasard ?

a écrit :Et précisément, c'est parce que la situation le permet, qu'ils se donnent ce ton combatif. Ils peuvent se tromper mais ils ont, eux, fait le pari qu'il n'y avait pas grand chose à craindre de la population sur ce terrain.

1/ C'est faux. Jamais les directions ne vont plus loin à droite qu'en période de calme plat. C'est justement parce qu'"on ne peut pas avaler ça ss rien dire" qu'ils ont choisi de signer le texte "unitaire" - texte qui défend le gouvernement d'une AUTRE façon. C'est la réfraction d'une situation qui PEUT se tendre. L'évidence me sembl être que tout être fait pour que ce soit le cas.
2/ Tu devrais relire un contemporain de ta grand-mère ( :trotsky: ). Il disait entre autre qu'"il ne sied jamais à un révolutionnaire d'être optimiste au compte de la bourgeoisie".
:hinhin:


Par ailleurs, LCR voit évidemment juste en disant que les forces additionnées de LO et la LCR ne sont pas en mesure d'arracher le RETRAIT du projet; d'où la nécessité d'imposer aux directions du mouvement ouvrier 1/ Qu'elles exigent le RETRAIT du projet (pas son réamménagement comme c'est le cas actuellement - ce qui revient à couvrir Sarkozy de la gauche).
2/ Que sur cette base, elles prennent les dispositions d'action qui s'imposent.
Le Front Unique, mon cher LCR, ce n'est pas de s'adapter à la politique des appareils au nom de l'unité, de s"unir" avec eux en "preant acte" de leur politique - c'est une arme pour imposer la rupture avec le gouvernement Chirac-Raffarin.

Je veux dire par là qu'il n'y a de FU possible que sur la base des revendications correctes, pas sur celle de la bourgeoisie. Donc le combat our exiger du PCF et du PS qu'ils exigent le RETRAIT est essentiel. Sinon l'unité en question devient une arme CONTRE les travailleurs.
stef
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 11:50

Message par pelon » 28 Oct 2002, 10:15

a écrit :
Que la direction du PS soit faite d'arrivistes n'a rien d'une nouveauté : c'est vrai depuis près d'un siècle. Mais l'existence de "Nouveau Monde" exprime justement la contradiction permanente d'un parti ouvrier bourgeois : jusqu'où aler trop loin au service du Capital sans prendre le risque de s'autodétruire. Soit dit en passant on a le même type de débat dans le PCF. Vous n'en parlez jamais (il n'y a qu'à lire les posts de ce forum). Hasard ?

La direction du PC ne vaut sans doute pas plus cher même si, pour des raisons historiques, elle a du point de vue de la bourgeoisie, moins d'hommes du sérail. Mais le problème n'est pas là car de toute façon l'adaptation est rapide (Gayssot par exemple était dans son ministère comme un coq en pâte). La base militante du PS est quasiment devenue inexistante (sauf peut-être dans l'enseignement) alors que celle du PC reste relativement présente. Dans la classe ouvrière, les miltants du PC restent de loin les plus nombreux même s'ils ont incomparablement moins forts que dans les années 70, (Miterrand et la politique du PC y sont pour quelque chose).
a écrit :
C'est faux. Jamais les directions ne vont plus loin à droite qu'en période de calme plat. C'est justement parce qu'"on ne peut pas avaler ça ss rien dire" qu'ils ont choisi de signer le texte "unitaire" - texte qui défend le gouvernement d'une AUTRE façon. C'est la réfraction d'une situation qui PEUT se tendre. L'évidence me sembl être que tout être fait pour que ce soit le cas.

Que veux-tu que je te dise ? Si tu crois sincèrement que le PS signe ce texte à cause de la situation tendue, de la pression des masses où je ne sais quoi, c'est que CPS possède des thermomètres (en plus de la pensée de S. Just) que nous n'avons pas. En attendant, nous garderons notre appréciation de la période, qui peut évoluer très vite il est vrai.
Soit dit en passant, heureusement que nous n'avons pas suivi l'OCI et la LCR à chaque fois qu'ils voyaient poindre l'explosion (par exemple, en mai 81 pour la LCR, je ne me souviens plusde ce que disait l'OCI à l'époque)
a écrit :
Tu devrais relire un contemporain de ta grand-mère ( :trotsky: ). Il disait entre autre qu'"il ne sied jamais à un révolutionnaire d'être optimiste au compte de la bourgeoisie".
:hinhin:  

Oui mais :trotsky: aimait aussi citer Spinoza : "ni rire, ni pleurer, comprendre" (ou quelque chose d'approchant) et aurait été probablement surpris par les lunettes qu'utilisaient certains trotskystes pour regarder la réalité.
a écrit :
Par ailleurs, LCR voit évidemment juste en disant que les forces additionnées de LO et la LCR ne sont pas en mesure d'arracher le RETRAIT du projet

ce n'est pas nous qui dirons le contraire.
a écrit :
d'où la nécessité d'imposer aux directions du mouvement ouvrier 1/ Qu'elles exigent le RETRAIT du projet (pas son réamménagement comme c'est le cas actuellement - ce qui revient à couvrir Sarkozy de la gauche).
2/ Que sur cette base, elles prennent les dispositions d'action qui s'imposent.

Cela c'est la vieille politique des pablistes :sygus: (ce n'est pas notre vocabulaire) et du PT d'exigence, de mise aux pied du mur des organisations ouvrières etc. Nous, nous croyons que c'est bidon mais ne voulons en aucun cas vous gêner dans votre politique.
pelon
 
Message(s) : 33
Inscription : 30 Août 2002, 10:35

Message par Louis » 28 Oct 2002, 10:21

a écrit :
Le Front Unique, mon cher LCR, ce n'est pas de s'adapter à la politique des appareils au nom de l'unité, de s"unir" avec eux en "preant acte" de leur politique - c'est une arme pour imposer la rupture avec le gouvernement Chirac-Raffarin.

Il me semblait expliquer exactement le contraire, a savoir qu'il fallait partir de la nécessité de construire une mobilisation d'ampleur, et que la se trouvait la necessité d'un travail de fuo en direction des directions majoritaires du mouvement ouvrier. Mais pas seulement, tu dois ausi tenir compte des orga de masse qui militent sur le theme : quand tu milite sur le front des entreprses, des salariés, tu impliques les syndicats, mais dans d'autres secteur (l'antiracisme ou l'antifascisme) des organisations "droitsdel'hommistes" comme le dit si délicatement notre ministre de l'intérieur (et quelqu'un sur le forum, mais j'ai pas la memoire des noms
Louis
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 09:33

Message par pelon » 28 Oct 2002, 10:57

(rojo @ Monday 28 October 2002, 10:40 a écrit :

J'étais un peu jeune à l'époque. Mais un camarade m'a raconté avoir vu à la Bastille le soir du 10 mai 1981 des banderoles du PCI disant "Formez des Soviets !"

On demandera à stef et wolf de confirmer mais cela aurait été une appréciation particulièrement juste de la période ... :hinhin:
Octobre 2001 : prise de l'Elysées après que de l'Aurore, une péniche sur la Seine, ait été tiré un feu d'artifice ;. Miterrand, caché sous la table; Massu qui marche sur la capitale est arrêté par la grève générale des cheminots. Je laisse le reste à l'imagination des camarades.
pelon
 
Message(s) : 33
Inscription : 30 Août 2002, 10:35

PrécédentSuivant

Retour vers Politique française

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 4 invité(s)

cron