(clavez @ jeudi 6 juillet 2006 à 18:42 a écrit :Pour les travailleurs des deux peuples et pour que l'on puisse à nouveau pratiquer la lutte des classes, il nous faux la paix tout de suite.
Ouf ! La voilà LA lumière !

Mais oui, on y est ! :huh1:
A se répondre dans tous les sens, à suivre son idée, à ferrer le fer, on a sauté cette évidence lumineuse énoncée par Clavez !
Bien sûr que c'est pour arriver à une PAIX TOUT DE SUITE, que des communistes révolutionnaires prolétariens doivent se résoudre à la pire des solutions envisageables (et qu'ils doivent même militer pour actuellement) - du point de vue d'internationalistes s'entend : les deux peuples vivant des existences nationales séparées.
Ce n'est pas pour que les Etats soient "viables" comme on l'a lu sur ce fil - deux micro états, comment cela peut-il être viable ? mais bon, à la rigueur, passons - c'est "pour que l'on puisse à nouveau pratiquer la lutte de classe" !
Je dis la pire des solutions envisageable pour des internationalistes, mais envisageable tout de même, car elle préserve néanmoins - mais pas pour longtemps effectivement si la lutte de classe ne reprend pas - car elle préserve néanmoins encore les travailleurs du pire encore : la destruction d'un peuple par l'autre, ou le bannissement d'un peuple par l'autre (qui est déjà bien avancé en ce qui concerne le bannissement des palestiniens par Israël).
Et je suis scandalisée des posts de WOLF sur ce fil, et je ne m'étonne pas qu'artza ait déserté.
Dire que l'Etat d'Israël ne peut être autre qu'il n'est (mais il a dit pire tout crûment), c'est insinuer que le droit des juifs à disposer d'eux-mêmes, à disposer d'un Etat n'est pas valable pour les juifs !
Alors qu'ils ont été persécutés pour le seul fait d'être juifs, même pour ceux qui se refusaient à se définir comme tels !
Au contraire, même
au sein d'un Etat d'Israël, des travailleurs devraient pouvoir s'exprimer POUR ce "droit au retour" des Palestiniens, dont il parle lui-même. Pour montrer que eux n'ont pas peur d'un raz de marée palestinien, mais savent reconnaître le tort qui a été fait aux palestiniens chassés de leurs terre, savent reconnaître, par principe, leur droit à réparation. Par élementaire expression de solidarité.
Ce n'est rien d'autre que ce que font des travailleurs français ici (WOLF en fait partie, je suppose), lorsqu'ils réclament le droit aux papiers pour tous.
Ce droit aussi est agité comme épouvantail pour faire croire à un raz de marée d'étrangers venant envahir la France et balayer la République et ses soi disant acquis
sociaux.
Inversement, au sein d'un Etat palestinien, donc séparé d'Israël, un travailleur palestinien devrait pouvoir reconnaître à un travailleur israëlien le droit d'avoir un Etat en Palestine.
Il faut préserver la possibilité pour une classe ouvrière de s'adresser fraternellement à une autre classe ouvrière, par dessus leurs dirigeants.
Bon, et puis au sujet des positions de LO qui auraient changé, quand, pourquoi, etc. On arrive à peu près à :
Deux Etats séparés
Un Etat binational
Un Etat unique libre laïque et démocratique
Une fédération socialiste du Moyen-Orient
Je ne prétends pas rétablir la chronologie des positions de LO, j'avance un raisonnement qui fait que l'organisation a pu avancer à un moment ou à un autre, toutes ces positions, sans pour autant se contredire : j'ai mis un ordre qui va d'une solution la moins satisfaisante - mais vitale - à une solution la plus satisfaisante.
Au pire, les deux peuples vivent une existence nationale séparée (mais ce n'est même pas ce à quoi on assiste aujourd'hui).
Au mieux, c'est une intégration de la diversité dans un grand ensemble.
Au milieu, des variantes d'un Etat unique.
A cet égard, quand les camarades parlaient de "Palestine" libre laïque et démocratique, est-ce que cela ne pouvait pas être (mais si vous trouvez les passages qui s'y réfèrent vraiment, ça évitera de spéculer) :
- avant 1948 : une Palestine qui vient d'être décolonisée, acceptant les juifs venant d'Europe ou la fuyant, au lieu de les persécuter, comme cela a été le cas
- Après 1948 et 1967, un Etat finalement constitué en Palestine par les juifs (appelé Palestine au lieu d'être appelé Israël), mais acceptant les palestiniens (un peu comme ce qu'aurait voulu la copine de Puig Antich) et refusant de se faire le bras armé des Etats Unis dans la région.
Il se trouve que l'histoire semble avoir rejeté cette solution intermédiaire.
De la solution la moins satisfaisante à la solution la plus satisfaisante, il y a l'état du rapport de force entre le prolétariat et la bourgeoisie ou l'impérialisme, il y a l'intervention plus ou moins forte et consciente de la classe ouvrière. C'est en cela que les positions ne se contredisent pas - elles partent de l'évaluation de cette possibilité d'intervention de la CO, à un moment donné.
Et dans le dernier cas (fédération socialiste du Moyen Orient), il y a l'intervention révolutionnaire et socialiste de la classe ouvrière (le seul cas de figure, évoqué par les camarades de LO en 1973, où la destruction d'Israël soit acceptable du point de vue du peuple israëlien lui-même -"Pour être un pas en avant, la destruction de l’État sioniste ne peut être le fait que des
prolétariats juif et arabe et nous nous refusons à prêcher aux prolétaires arabes la croisade nationaliste contre Israël." merci Com_71 :wavey: )
La solution la moins satisfaisante, celle d'aujourd'hui, est celle qui prend acte de l'état de conscience particulièrement bas du prolétariat des deux peuples, mais qui leur donne la possibilité de souffler un peu, d'avoir la PAIX (qui ne soit pas la paix des cimetières), pour "recommencer à pratiquer la lutte de classe", comme l'a dit Clavez, et donc voir son niveau de conscience s'élever.
Merci Clavez ! :wavey:
Et puis, il y a aussi quelque chose qu'il a dit que je n'ai pas pu m'empêcher de trouver très drôle ( :emb: ) et plus percutant qu'un long discours :
a écrit :Ce que je trouve ahurissant, c'est d'entendre un sioniste refusé une loi du retour pour les héritiers et décendant des palestiniens expulsés en 48 ou en 67 sous prétexte qu'ils auraient du s'assimiler et devenir jordanien, libanais....
C'est d'autant plus ahurissant quand ça vien de quelqu'un qui soutien une autre loi du retour pour les prétendus déscendants es hébreux expulsés e palestine il y a 2000 ans.
:hinhin: