Les grandes manoeuvres de la "démocratie" vue par Hollande et le PS. Au fait, Youri, souviens-toi que nous sommes lus.
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Le Parti socialiste verrouille par écrit les parrainages de ses élus
LE MONDE | 05.08.06 | 13h43 • Mis à jour le 05.08.06 | 14h16
Le PS invite officiellement ses élus à fermer le robinet à parrainages pour la campagne présidentielle de 2007. Le premier secrétaire du parti, François Hollande vient en effet d'adresser un courrier en ce sens à chacun d'entre eux.
Cosignée avec Claudy Lebreton, le président de la fédération nationale des élus socialistes et républicains, la lettre datée du jeudi 3 août, rappelle que "les échéances électorales de 2007 se rapprochant, la course aux parrainages a été ouverte par un certain nombre de candidats potentiels à l'élection présidentielle, qui souhaitent réunir les 500 signatures nécessaires". Avant, dans la foulée, de prévenir son ou sa destinataire : "Tu seras donc probablement sollicité dans les semaines qui viennent pour leur apporter ton parrainage." Puis, de passer la consigne : "Les élus socialistes sont appelés à n'accorder aucun parrainage pour le moment. Votre soutien massif à celui ou celle d'entre nous qui portera nos couleurs à l'élection présidentielle de 2007 sera déterminant."
Pas question "pour le moment" de disséminer les précieuses signatures, de faciliter la tâche à d'autres candidats à gauche que ceux du PS. Même si tous n'en ont pas besoin, le courrier a valeur d'arme psychologique. Cette lettre intervient après que François Hollande a agité le spectre d'"un 2002 bis". "Il faudra que les électeurs et les électrices qui veulent le changement en 2007 ne se trompent pas, votent utile", a déclaré, mardi, le numéro un du PS sur France Inter. Bref, le PS a décidé de jouer du rapport des forces, notamment en direction de ses ex-partenaires, au moment où une rencontre est prévue entre les différentes forces de gauche, en septembre.
L'initiative en revient à la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, dont il n'a échappé à personne que les appels en faveur de sa candidature pour rassembler "la gauche du non" ont eu tendance à se multiplier en juillet. De leur côté, les radicaux de gauche tout comme le Mouvement républicain et citoyen n'ont pas levé l'hypothèque d'une candidature, dans l'attente d'accord jugés satisfaisants pour eux, en vue des législatives de 2007.
Quant aux formations d'extrême gauche, LCR et LO, elles font figure de cibles officielles. "Ils n'ont rien compris de ce qui s'est passé en 2002", déclarait encore M. Hollande sur France Inter. Sur le terrain, pour ces deux partis, la course aux parrainages n'est pas facile. Comme en témoigne le récit d'un jeune militant de la LCR qui faisait récemment part sur un forum Internet de sa tournée dans le Nord-Pas-de-Calais, avant de se faire gentiment mais fermement inviter à plus de retenue.
Dans une lettre, qu'Arlette Laguiller a envoyée aux responsables de la LCR pour décliner une invitation à leur université d'été, la candidate de Lutte ouvrière témoigne à sa façon, et non sans une pointe d'ironie, des difficultés que s'attendent à rencontrer les deux formations d'extrême gauche. Si d'aventure, elle n'obtenait pas les parrainages nécessaires, prévient-elle, elle appellerait à voter Olivier Besancenot.
Caroline Monnot
Article paru dans l'édition du 06.08.06