a écrit :S'il faut tenir compte de l'envie de battre la droite, il faut éviter non seulement de renforcer (ne serait-ce qu'incidemment) cette envie, mais aussi de marcher avec.
Je comprends pas bien le raisonnement. Il est sûr que lorsqu'on tombe sur quelqu'un qui nous dit que le PS ou l'UMP défendent la politique de casse sociale, on va pas le contredire sous prétexte de "battre la droite". Mais ne pas renforcer cette envie, cela veut dire quoi ? Biensûr qu'il faut renforcer l'envie de mettre en l'air Sarkozy avec ses lois contre les immigrés, ses discours lepéniste et ses réservoirs volontaires de la police nationale futurs casseurs de grève ; biensur qu'il faut renforcer l'envie de voir Chirac détrôné et sorti, menottes aux poings, de son immunité de brigand. Et il faut marcher avec cette envie chaque fois qu'elle s'exprime dans la rue et dans les luttes, puisque comme communistes nous défendons que la classe ouvrière devient capable d'exercer le pouvoir et d'y être candidate dans une lutte directe contre les gouvernements de la bourgeoisie, et pas par les urnes.
Marie Georges Buffet, d'un certain point de vue, à compris tout celà et c'est pour ça qu'elle est en train d'attirer vers le PC de nombreuses personnes qui partent d'une bonne aspiration ; cf. l'affluence aux différents meetings.
Alors, il faut combattre contre la récupération social-démocrate, anti-libérale ou syndicaliste de cette saine aspiration de mettre en l'air le gouvernement de droite ; et ça consiste en montrer, sur le terrain politique, en quoi la gauche politique comme syndicale protège la droite au pouvoir en acceptant la légalité constitutionnelle, et sur le terrain du programme en quoi les divers gouvernements de gauche ayant existés ont préparé le terrain à la droite en appliquant une politique anti-ouvrière, et en quoi le PS et ses alliés se proposent de continuer sur la même voie ; et ce n'est pas difficile à montrer vu les différentes déclarations de Ségolène Royal, et même en dehors de ça vu le "projet socialiste", qui, si il est appliqué, aura tôt fait de mettre dans la rue des centaines de milliers de personnes. Mais si ces mêmes centaines de milliers de personnes, alors que nous-mêmes n'avons rien de saisissable à leur proposer entre temps, décident de battre la droite dans les urnes, il n'y a aucune raison de s'en couper. De toute façon, il est bien tôt pour connaître le climat dans quelques mois.